Des résultats prometteurs d'une première
administration chez l'homme d'anticorps monoclonaux dirigés contre la
protéine Nogo-A, impliquée dans le développement de la maladie, ont été
présentés lors du congrès international consacré à la Sclérose Latérale
Amyotrophique (SLA). Il ne s'agit que d'un essai dont l'objectif était
d'étudier la tolérance chez des patients souffrant de SLA, mais on a
tout de même constaté une tendance à une réduction du déclin des
fonctions respiratoires et motrices.
La Sclérose Latérale
Amyotrophique (SLA) ou maladie de Charcot, est une affection
neuro-dégénérative non contagieuse de l'adulte, dont la cause exacte est
inconnue, et pour laquelle il n’existe à l’heure actuelle aucun
traitement. Elle entraîne une lésion des cellules nerveuses (neurones)
qui provoque une paralysie progressive et irréversible.
Cette maladie appelée également maladie de Charcot (à na pas confondre avec la maladie de Charcot-Marie-Tooth)
se caractérise par l'atteinte des neurones moteurs (neurones
transmettant l'influx permettant les mouvements). Ces neurones sont
situés à l'intérieur de la moelle épinière et plus précisément dans la
corne antérieure de celles-ci. Ils sont également situés dans les noyaux
(îlots de substance grise situés à l'intérieur de la substance blanche)
moteurs de certains nerfs crâniens. On compte environ 1000 nouveaux cas
par an de SLA, en France.
L'essai thérapeutique concernant la SLA n'aurait jamais eu lieu sans
les travaux de recherche fondamentale du Dr Pierre-François Pradat
(hôpital La Pitié-Salpêtrière, AP-HP) et du Dr Jean-Philippe Loeffler
(Inserm U692, Strasbourg). A ce jour, la protéine Nogo-A
est le plus puissant inhibiteur de la croissance axonale, connu. Cette
protéine est exprimée dans le système nerveux à l'état normal. Mais les
équipes de chercheurs ont démontré que chez les patients souffrant de
SLA, on constate un taux anormalement élevé de Nogo-A dans leurs
muscles.
L'excès de cette protéine inhibe la croissance axonale. L'axone ou
fibre nerveuse est le prolongement du neurone. Il permet de transmettre
le signal électrique et de commander aux différents organes, muscles
etc. En bloquant la protéine Nogo-A, il serait possible de ré-innerver
l'axone, donc d'améliorer ou de conserver les fonctions motrices des
malades.
Les laboratoires GSK ont mis eu point un anticorps monoclonal
humanisé (anticorps créé en laboratoire et qui a pour cible un seul
antigène) qui a été testé sur des patients non pas pour évaluer son
efficacité mais plutôt pour déterminer les risques d'effets secondaires.
Cet essai international conduit sous la responsabilité du Pr. Vincent
Meininger (hôpital La Pitié-Salpêtrière, AP-HP) a été réalisé en France
au Centre d'investigation clinique de l'Institut du cerveau et de la moelle épinière.
L'essai a montré qu'après injection de doses progressives et
croissantes d'anticorps, il n'y a pas d'effets secondaires importants.
Autre élément intéressant, les patients ayant reçu les doses les plus
élevées semblent présenter une évolution clinique plus lente.
Il subsiste un bémol de taille : les patients ayant reçu cette dose
n’étaient pas suffisamment nombreux et l'essai n’a pas été conduit
suffisamment longtemps pour permettre d'affirmer qu'il existe une
efficacité réelle du traitement. Un autre essai sera conduit cette
année. Cette fois, il aura pour objectif d'évaluer l'efficacité du
traitement.
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