Un cas "désespéré"
Agé de 48 ans, le patient était jugé comme étant dans une situation désespérée. Suite au diagnostic d'un cancer du colon, une partie de l'intestin lui avait été enlevé en 2000. Mais le cancer avait eu le temps d'atteindre un autre organe : le foie. Des scanners révélèrent pas moins de 14 tumeurs sur l'organe et, suite à l'opération, de nombreuses autres furent identifiées. De tels cancers sont généralement très difficiles à traiter par les moyens thérapeutiques conventionnels. Le pronostic avancé ne dépassait pas trois à quatre mois d'espérance de vie…Face à l'urgence de la situation et l'inefficacité des chimiothérapies et des radiothérapies, les chercheurs de l'hôpital de San Matteo de Pavie (Italie) ont tenté une opération de la dernière chance.
L'aboutissement de 15 ans de recherche
Les chirurgiens Aris Zonta et le physicien Tazio Pinelli ont voulu essayer la méthode sur laquelle ils travaillent depuis 1987 :- Ils procèdent à une injection d'un composé avec des atomes de bore, qui va être absorbé sélectivement par les cellules cancéreuses ;
- Un réacteur permet de projeter des neutrons sur l'organe ;
- Une fois irradiés par les neutrons, les atomes de bore se désintègrent et détruisent les cellules cancéreuses.
Un an après l'opération qui a duré 21 heures, l'homme est en bonne santé.
Vers de nouvelles applications ?
Cette nouvelle technique baptisée TAORMINA devrait bientôt concerner six autres patients. Des obstacles demeurent parmi lesquels le faible nombre de réacteurs à neutrons et la durée de l'opération qui limite son recours aux patients les plus robustes."Enthousiaste au vu des premiers résultats, le Dr Pirelli déclare dès maintenant que ce type d'opération permet le traitement intégral de l'organe malade et peut être étendu à tous les organes transplantables : reins, pancréas, poumons…". Pour le moment, les experts restent prudents, une seule personne ayant été traitée. Même s'il est encore trop tôt pour se prononcer sur l'efficacité et l'innocuité de cette technique, elle apparaît déjà comme une solution inédite pour des patients jusqu'alors condamnés.
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