Fumer tue. Tout le monde le sait, et pourtant, vous avez
beau vouloir arrêter, rien n'y fait… Vous êtes accro à la cigarette.
Une addiction dont les causes sont avant tout physiologiques.
Mauvaise nouvelle pour la lutte
contre le tabagisme. D'après les chiffres de l'Observatoire français des
drogues et toxicomanies, les ventes de cigarettes ont augmenté de 7%
entre mars 2014 et mars 2015. C'est même +12% pour le tabac à rouler.
Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette augmentation : le marketing
forcené des cigarettiers à l'intention des jeunes et des femmes, le
retard du plan gouvernemental anti-tabac qui n’a toujours pas vu le
jour, enfin, la crise économique et le sentiment d'anxiété qui
l’accompagne.
Sur le plan strictement physiologique, quand une personne fume, la
nicotine contenue dans la cigarette passe dans le sang et arrive
jusqu’au cerveau. Une fois fixée sur les neurones, elle libère de la
dopamine, un neuro-transmetteur qui active la sensation de plaisir. A
chaque bouffée de cigarette, le fumeur ressent donc une impression de
bien-être qui se dissipe, dès que l’organisme ne contient plus de
nicotine. Résultat : le cerveau en redemande, et la dépendance au tabac
est installée.
Mais l'addiction au tabac n'est pas uniquement physique. Elle peut aussi s'expliquer par des raisons plus psychologiques…
"Au niveau de la vie quotidienne, on peut dire que le climat d’anxiété, le crise économique, l'incertitude dans laquelle nos concitoyens sont… ce climat pourrait indirectement avoir fait monter des points d'appui, des points d'appel. Un climat social influence toujours les addictions", explique Jean-Pierre Couteron, psychologue et président de Fédération Addiction.
Dans un contexte de crise économique anxiogène, la cigarette serait donc devenue un tranquillisant pratique et accessible.
"Le tabac n’est pas le produit le plus puissant au niveau pharmacologique, mais c’est un produit qui est facile. Donc même si on a commencé à le dé-normalisé, on ne l’a pas assez dé-normalisé", précise Jean-Pierre Couteron. "Et le tabac a encore cet avantage-là. Je crois que c’est une partie de la stratégie : continuer d’augmente les prix ; une partie de la stratégie du paquet neutre, avec le discours dissuasif sur le tabac a pour but de finir de déséquilibrer cette dernière image entre guillemets positive et rassurante du tabac."
Une image que les autorités sanitaires n’ont toujours pas réussi à
combattre. Aujourd'hui, les sénateurs terminent des auditions pour le
plan anti-tabac, qui sera examiné à la rentrée prochaine.
Source: ICI
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