Les Québécois souffrent de plus en plus de troubles de la
personnalité. Les personnes ayant reçu ce diagnostic ont un taux de
mortalité beaucoup plus élevé que la normale, en plus d’avoir l’une des
espérances de vie les plus faibles.
Troubles de l’humeur, sujets narcissiques, personnes aux émotions
dysfonctionnelles ou gens asociaux: ceux qui sont aux prises avec un
trouble de la personnalité «de groupe B» regroupent une vaste palette de
profils.
Une nouvelle analyse de l’Institut national de santé publique du
Québec (INSPQ), élaborée avec des données prélevées entre l’an 2000 et
2012, démontre qu’il n’y a jamais eu autant de Québécois avec des
troubles de la personnalité.
Environ 25 personnes sur 1000 en sont atteintes. C’est dans les
régions de Québec et de l’Estrie que les taux sont les plus élevés. Les
chiffres sont inquiétants. Lors des 12 dernières années, le nombre de
gens ayant reçu un diagnostic a doublé dans le grand Québec et ne cesse
de croître. «De nouveaux cas sont traités de façon constante chaque
année», relate l’étude de l’Institut. En 2012, il y avait près d’un
quart de million de Québécois ayant reçu un diagnostic de trouble de la
personnalité et environ 30 000 nouveaux cas avaient été décelés pendant
cette seule année.
L’espérance de vie des hommes ayant un trouble de la personnalité
est de 46 ans et celle des femmes, de 55 ans. C’est le suicide qui est
la première cause de mortalité chez ce groupe, devant le cancer. À titre
de comparaison, dans la population dans son ensemble, le suicide est
l’avant-dernière cause de décès, très loin derrière les cancers et les
maladies cardio-respiratoires.
«La sévérité d’une condition médicale se juge notamment à
l’impact qu’elle a sur la mortalité. La perte d’années de vie de 9 à 13
ans selon le sexe, par rapport à la population en général, donne la
mesure de cette condition. À ce critère, les troubles de la personnalité
du Groupe B représentent une condition aussi sévère que la
schizophrénie et probablement plus sévère que le diabète», souligne
l’INSPQ.
Coûteux
La mortalité reste plus grande chez les hommes que chez les
femmes, comme dans la population en général. Toutefois, les dames se
suicident deux fois plus. Les hommes souffrant de ces maladies mentales
décèdent aussi régulièrement à cause de leurs mauvaises habitudes de
vie.
Par ailleurs, des études variées et axées uniquement sur le
trouble de la personnalité dite limite indiquent que les coûts pour la
société varieraient de 25 000 $ à 50 000 $ par année pour chaque
patient, ce qui signifie «un impact majeur de cette condition sur nos
systèmes de soins», explique l’Institut.
De plus en plus de cas
De plus en plus de cas
En
2012
- 28 621 nouveaux cas
- Total : 207 369 personnes avec un trouble de la person- nalité
- Capitale nationale : 22 280 diagnostiqués, soit 31,4/1000 personnes
- Estrie : 12 330 diagnostiqués, soit 40,2/1000 personnes
- Montréal : 46 125 diagnosti- qués, soit 24,5/1000 per- sonnes
Hommes =
46 ans
Femmes =
55 ans
Les causes de mortalité
Suicide :
20,4 %
Cancer :
18,6 %
Système circulatoire :
19,1 %
Maladie respiratoire :
8,1 %
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