Le
cerveau est une structure extrêmement complexe, tant dans son
fonctionnement que dans son développement. Les nombreuses
circonvolutions de sa surface semblent en être une illustration.
Pourtant, des chercheurs brésiliens proposent aujourd'hui de les
comparer à du simple papier froissé.
Au XIXe siècle, l'anatomiste
Louis Pierre Gratiolet est l’un des premiers à décrire les
circonvolutions cérébrales et à les nommer.
Rappelons que le cerveau humain n’est pas le seul à présenter ce type de replis sinueux. Les cerveaux d’autres mammifères,
comme les chiens, les chats ou les éléphants, montrent également des
circonvolutions. Objectif commun : augmenter la surface totale du cortex dans le volume limité de la boîte crânienne.
Pendant des décennies, les chercheurs ont tenté, en vain, d’établir un
lien entre le nombre de ces circonvolutions et d’autres
caractéristiques. Il n’existe ainsi, par exemple, pas de rapport entre
le nombre de replis sinueux et le poids du cerveau ou le nombre de neurones.
Les chercheurs brésiliens ont travaillé sur des données issues de 62 espèces différentes. Et ils ont établi une loi qui semble universelle et qui relie la surface totale du cortex
et son épaisseur à la surface exposée. Comme la surface d’un cercle
augmente en fonction du carré de son rayon, le produit de la surface
totale du cortex et de son épaisseur augmente comme la puissance 1,25 de
sa surface exposée. « En biologie, il est exceptionnel de trouver
une relation mathématique qui corresponde aussi parfaitement à
l’ensemble des données », souligne Georg Striedter, un neuroscientifique de l’Université de Californie interrogé par le magazine Science.
On dit de cerveaux qui ne présentent pas de circonvolution, comme celui de la souris, qu’ils sont lissencéphaliques. Par opposition, ceux qui en présentent des circonvolutions sont qualifiés de gyrencéphaliques.
L'origine des circonvolutions enfin expliquée ?
Et il se trouve que la loi en question est la même
que celle qui décrit le froissement de feuilles de papier. Un résultat
que la physique explique simplement par le fait que le papier froissé
finit toujours dans la configuration qui minimise son énergie.
En est-il de même pour notre cerveau ? La réponse n’est pas si simple.
Car le papier froissé est soumis à des forces extérieures, celles
appliquées par les mains. Le cortex, quant à lui, est plus
vraisemblablement soumis à des forces internes qui restent, à l’heure
actuelle, non encore clairement identifiées. Certains modèles, par
exemple, supposent que le cortex externe grandit plus rapidement que le
cortex interne, créant ainsi des circonvolutions observées.
Les chercheurs brésiliens proposent un point de vue
différent. Selon eux, à chaque étape de son développement, le cortex est
plus fortement soumis à la pression extérieure du crâne
qui le contraint à se froisser, comme du papier. Une hypothèse qu’ils
comptent bien soumettre à l’expérience en étudiant des cerveaux de porc
à différentes étapes de leur développement. Si la relation mathématique
évoquée plus haut reste valable au fil du temps, il n’y aura plus
besoin de faire intervenir un autre processus pour expliquer les
circonvolutions.
SOURCE: ICI
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