Une entreprise de biotechnologie française, DBV,
fabrique un patch pour traiter les allergies aux cacahuètes et au lait.
Un dispositif qui a séduit l'Agence américaine du médicament (FDA) et
qui a permis l'introduction de DBV à la bourse de New-York.
Quelle technologie se cache dans ce patch ?
L’approche proposée par DBV fait partie d’un ensemble de techniques de désensibilisation de l’allergie qui vise à combattre le mal par le mal en exposant la personne allergique à de très faibles doses d’allergènes. L’ennui est qu’il ne faut pas que ces allergènes atteignent la circulation sanguine, car le patient court alors le risque de souffrir d’une réaction généralisée très grave, le choc anaphylactique. En passant ainsi par la peau, les scientifiques de DVB affirment pouvoir éviter ce phénomène.
Concrètement, une petite quantité d’allergènes (de l’ordre de 100 microgrammes) emprisonnés dans le patch se dissout grâce à l’humidité dégagée par la peau. Ils traversent sa barrière supérieure pour se concentrer dans la couche externe de l’épiderme. Les allergènes sont alors pris en charge par des cellules qui les emmènent via le réseau lymphatique jusqu’aux ganglions. Là, elles stimulent à leur tour un autre type de cellules dont le but est d’inhiber les réactions allergiques. Le tout sans passer par le sang.
Est-elle efficace ?
Cette technique porte le nom d’immunothérapie épidermique et serait efficace au bout de 3 à 6 mois de traitement. Cette efficacité a été montrée dans un test clinique chez des patients allergiques au pollen. Le patch ayant entraîné une amélioration des symptômes de la rhinite allergique au cours de la saison pollinique qui a directement suivi le traitement.
Les résultats de l’étude pilote chargée d’étudier l’efficacité et l’innocuité du Viaskin® Peanut ont été publiés en septembre 2013. La réussite de l’essai était mesurée par l’augmentation de la dose de cacahuètes que les patients pouvaient consommer. Au bout de 6, 12 et 18 mois, la proportion de patients pouvant en consommer une quantité 10 fois plus grande qu’en début d’expérience étaient respectivement de 7,4%, 20% et 40%.
Une autre étude pilote a été menée pour évaluer l’efficacité et la sureté du Viaskin® contre les allergies au lait de vache. Si le patch a entraîné une amélioration de la tolérance au lait chez les enfants, les résultats n’étaient pas significatifs. L’étude a néanmoins montré que le dispositif est bien toléré puisqu’aucun effet indésirable grave, comme un choc anaphylactique, n’a été rapporté. En revanche, les chercheurs ont constaté une augmentation des réactions inflammatoires de la peau.
De nouvelles études, réalisées sur un plus grand nombre de personnes, seront donc nécessaires pour véritablement connaître l’efficacité de ce patch.
Sera-t-elle bientôt commercialisée ?
Quoiqu’il en soit, le Viaskin® Peanut semble avoir impressionné l’Agence américaine du médicament (FDA) qui l’a qualifié de "percée majeure". En 2012, elle lui avait déjà donné le statut dit "fast track", pour procédure accélérée, lui permettant d’être évaluée en priorité par les autorités américaines en vue d’une commercialisation rapide.
Si les résultats des essais cliniques de phase III du Viaskin® Peanut confirment son efficacité, DVB pourrait commercialiser son patch aux Etats-Unis en 2018, et en Europe en 2019.
Source : ICI
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