De la trépanation au génome humain,
l'histoire de la médecine regorge d'idées et de découvreurs importants.
Clifford A. Pickover nous propose sa sélection de 250 moments clés de
cette discipline. Plongez à la découverte des virus, de la chirurgie ou
encore des débuts de la chimiothérapie.
La présence dans un grand nombre de sites du Néolithique (âge de la pierre polie) de crânes présentant des trous délibérément ouverts conduit à penser qu’un rôle dans les fonctions supérieures a pu être attribué au cerveau, bien avant les grandes civilisations.
L’acte de percer un trou dans un crâne humain par découpage ou forage, appelé trépanation,
était autrefois commun. Les motivations d’une telle pratique demeurent
mystérieuses : utilisation du morceau d’os enlevé comme amulette
éloignant les esprits maléfiques, traitement des maux de tête sévères ou de l’épilepsie,
ou voie de sortie des « mauvais esprits » de la tête ? Il n’est
également pas établi si les opérés étaient anesthésiés, avec des
feuilles de coca ou de l’alcool, ou non. Dans une sépulture
française de 6500 avant J.-C., environ un tiers des 120 crânes
préhistoriques trouvés présentent des orifices de trépanation. Beaucoup
d’exemples de crânes trépanés montrent une cicatrisation
de l’os en bordure du trou, ce qui suggère que les individus aient
survécu à ce traitement atroce. Durant le Moyen Âge et au-delà, on
pratiqua la trépanation pour tenter de soulager les attaques cérébrales
et améliorer les fractures du crâne.
Crâne trépané (environ 3500 avant J.-C.) d’une fillette ayant survécu à l’opération, comme en atteste la légère pousse de l’os en bordure du trou (musée d’histoire naturelle de Lausanne). © Dunod
La trépanation
a été pratiquée dans le monde entier, en Afrique, dans la Mésoamérique
précolombienne et dans de nombreuses parties de l’Europe. Plus de 10.000
crânes trépanés ont été déterrés dans le seul Pérou. Les trous sur les
crânes européens ont des tailles allant de quelques centimètres de
diamètre à presque la moitié du crâne. Albucasis, l’un des plus grands
chirurgiens musulmans du Moyen Âge, utilisait un trépan pour cette opération, qu’il considérait comme sans risque et pouvant être réalisée par « l’opérateur le plus ignorant et le plus peureux des hommes ». Toutefois, si la dure-mère (membrane externe du cerveau) devient noire, « vous devez savoir que [le patient] est condamné ».
Ces dernières années, un certain nombre d’originaux
ont pratiqué des autotrépanations, pensant que cette pratique
faciliterait leur quête spirituelle.
Source : ICI
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