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22 nov. 2011

Prévention des piqures accidentelles avec des aiguilles

Les instruments pointus et tranchants comme les aiguilles, les scalpels, les lancettes et même le verre devraient tous être considérés comme des sources possibles de maladies infectieuses, surtout les maladies à diffusion hématogène. Si une travailleuse ou un travailleur se pique avec une aiguille ou si elle ou il se coupe avec un instrument contaminé, cela peut entraîner des conséquences graves pour la santé.
Chaque aiguille ou objet pointu et tranchant représente un risque parce que si on se blesse avec un objet contaminé, il peut y avoir un risque d'infection, soit par le virus de l'hépatite B (VHB) ou par le virus de l'immunodéficience humaine (VIH); il y a aussi le risque de contracter toute autre maladie reconnue comme étant transmise par une piqûre avec des aiguilles. Des études ont documentés au moins 20 pathogènes différents qui pourraient être transmis par des aiguilles.

Personnes à risque

Les membres du SCFP qui risquent d'être victimes de piqûres accidentelles avec des aiguilles ou des objets pointus et tranchants sont le personnel de l'entretien ménager, les personnes qui manipulent les déchets, le personnel de buanderie, les manutentionnaires de matériel, les aides infirmières et aides infirmiers ainsi que les techniciennes, techniciens et technologistes de laboratoire. Bref, toute personne qui travaille dans les soins de santé qui peut être exposé au sang ou aux liquides corporels des patients risque d'être infectée.
De manière générale, les membres du SCFP n'utilisent pas les objets pointus et tranchants qui les blessent. La plupart des accidents surviennent parce qu'une autre personne n'a pas suivi les directives pour la mise au rebut des instruments pointus et tranchants. Il y a donc un désavantage supplémentaire pour nos membres : étant donné que ces personnes ne sont pas celles qui utilisent les objets pointus et tranchants et les aiguilles, elles peuvent ne pas connaître l'origine des aiguilles contaminées.

Les risques

En réalité, même si bon nombre de travailleuses et de travailleurs craignent d'être infectés par le virus du SIDA, elles et ils risquent davantage d'être contaminés par le virus de l'hépatite B et d'en mourir. Une personne piquée accidentellement par une aiguille contaminée avec ce virus a de 6 à 30 pour cent de chance de contracter une hépatite B. Une personne piquée par une aiguille contaminée par le VIH a moins de un pour cent de chance de contracter le virus.

La clef, c'est la prévention

On peut éviter les piqûres accidentelles avec des aiguilles. Pour prévenir le risque de piqûres accidentelles et d'être coupé avec un objet pointu et tranchant, il faut éviter tout contact avec ces instruments. Cela veut dire que la personne qui utilise un objet pointu doit le jeter immédiatement après usage. Pour ce faire, les employeurs doivent fournir des contenants non perforables. Ces contenants devraient être placés aussi près que possible de la zone de travail ou de l'endroit où se font les procédures, de préférence à portée de la main.
Le contrôle des dangers à leur source est un principe fondamental de l'hygiène professionnelle. Les systèmes de contrôle technique peuvent réduire les expositions professionnelles en éliminant le danger ou en isolant la travailleuse ou le travailleur du danger.
Les systèmes de contrôle technique comme les contenants non perforables pour la mise au rebut des aiguilles et des objets pointus et tranchants sont une forme de contrôle à la source. Ils sont un des moyens fondamentaux pour contrôler l'exposition aux aiguilles. Mais le contrôle du danger ne s'arrête pas avec des contenants non perforables. En plus de ce type de contenant, les employeurs devraient utiliser des dispositifs plus sûrs comme les systèmes sans aiguilles ou les aiguilles engainantes qui peuvent réduire ou prévenir les piqûres accidentelles.

Les précautions universelles me protégeront-elles?

Les précautions universelles sont une méthode de contrôle de l'infection qui permet de traiter tout le sang humain et les liquides corporels comme si on savait qu'ils étaient infectés par des virus à diffusion hématogène. Il faudrait utiliser les précautions universelles lorsqu'il y a risque de contact avec le sang ou avec tout autre matériel infecté.
Les précautions universelles recommandent le port de gants, de tabliers ou de masques faciaux s'il y a risque d'exposition au sang et aux liquides corporels. Il faut être conscient que l'équipement de protection individuelle n'est efficace que comme barrière pour prévenir la transmission des maladies à diffusion hématogène par la peau, la bouche, le nez ou les yeux. Ce type d'équipement n'assurera pas une protection contre les piqûres ou les coupures avec des instruments pointus ou tranchants. En fait, il n'y a pas de gants disponibles qui protègent contre les piqûres d'aiguilles.

Connaissez bien vos droits!

Au Canada, trois droits fondamentaux protègent la santé et la sécurité des travailleuses et des travailleurs :
  • ces personnes ont le "droit d'être informées" de tout danger possible des lieux de travail;
  • ces personnes ont le "droit de participer" à la détection quotidienne et à l'élimination des dangers professionnels par le biais de leur comité paritaire de santé et de sécurité;
  • ces personnes ont le "droit de refuser" de travailler si elles ont raison de croire que les conditions de travail peuvent être dangereuses pour leur santé et leur sécurité, et ce sans crainte de répercussion ou de représailles.

Formation

Les employeurs ont le devoir d'informer les travailleuses et travailleurs des risques liés aux piqûres accidentelles avec des aiguilles et aux pathogènes à diffusion hématogène. Les programmes de formation doivent être conçus pour :
  • donner aux travailleuses et travailleurs les renseignements suffisants et leur permettre de discuter des maladies à diffusion hématogène et de leur mode de transmission;
  • contrôler l'exposition à l'aide de systèmes de contrôle technique; ·utiliser l'équipement de protection individuelle;
  • discuter du vaccin contre l'hépatite B, d'être informés sur ce vaccin et, si possible, l'obtenir de l'employeur;
  • préciser le rôle du Comité paritaire de santé et de sécurité dans les cas d'enquête et de prévention des accidents et des maladies;
  • savoir comment traiter les expositions au sang et d'en assurer le suivi.

Que faire en cas d'accident?

Il faut d'abord soigner la blessure. Il faut bien laver la zone affectée avec du savon ou avec un désinfectant et de l'eau et pressez doucement la blessure pour la faire saigner.
Consultez votre médecin dès que possible après l'accident. Si vous n'avez pas été vacciné contre l'hépatite B, vous devriez commencer la procédure de vaccination immédiatement. De plus, vous devriez recevoir une injection d'immunoglobine anti-hépatite (HBIG) à moins d'être certain que l'instrument pointu ne provenait pas d'une source infectée. Si possible, essayez de connaître la provenance de l'aiguille ou de l'instrument pointu et tranchant; l'avait-on utilisé? y avait-il du sang dessus? Enfin, assurez-vous de bien remplir tous les documents nécessaires : rapport d'accident, rapport d'indemnisation des accidents du travail et tout autre rapport nécessaire; assurez-vous que votre comité paritaire de santé et de sécurité et que votre syndicat en reçoivent des copies.

Conclusion

Le risque de piqûre accidentelle avec des aiguilles est un danger important pour les membres du SCFP à travers le Canada. L'utilisation de contenants non perforables pour jeter les aiguilles et les instruments pointus et coupants là où ils sont utilisés en plus d'un bon programme de contrôle de l'infection sont essentiels pour la protection des travailleuses et des travailleurs. La plupart des programmes de contrôle de l'infection sont fondés sur les précautions universelles, mais ces précautions ne peuvent éliminer le risque de maladie à la suite de piqûres accidentelles avec des aiguilles.
On peut éliminer le risque de piqûres accidentelles avec des aiguilles en demandant à l'employeur de fournir des contenants non perforables là où on utilise les aiguilles et les instruments pointus et coupants. De plus, les employeurs devraient commencer à utiliser des dispositifs plus sûrs pour éliminer l'usage inutile d'aiguilles. Ces dispositifs sont maintenant disponibles, ils ne sont pas un rêve pour l'avenir.
Pour plus de renseignements, communiquez avec votre conseillère ou conseiller national en santé et sécurité de votre région. Vous pouvez également communiquer avec le :
Service national de la santé et de la sécurité du SCFP
1375, boul St. Laurent
OTTAWA, Ontario
K1G 0Z7
tél: (613) 237-1590
télec: (613) 237-5508
courriel: http://scfp.ca/mailto/fnagr_frphevgr+fpsc+pn
site web:  http://scfp.ca/sante-et-securite
 
 
Qu'est-ce que les blessures par piqûres d'aiguilles?

Ces blessures sont dues à une perforation accidentelle de la peau par une aiguille. Les personnes qui utilisent au travail des seringues hypodermiques et d'autres dispositifs munis d'une aiguille risquent de s'infliger ce type de blessures. Les blessures par piqûres d'aiguilles peuvent survenir en tout temps pendant l'utilisation, le démontage ou l'élimination des aiguilles. Si elles ne sont pas éliminées adéquatement, les aiguilles peuvent se retrouver dans la lingerie ou les déchets et blesser accidentellement d'autres travailleurs.

Les blessures par piqûres d'aiguilles favorisent la propagation des maladies infectieuses, en particulier celles dues à des virus transmissibles par le sang. Au cours des dernières années, les inquiétudes suscitées par le SIDA (syndrome de l'immunodéficience acquise), l'hépatite B et l'hépatite C ont incité les chercheurs à déterminer pourquoi ces blessures surviennent et à trouver des mesures pour les prévenir. Malgré la publication de lignes directrices et l'implantation de programmes de formation, les blessures par piqûres d'aiguilles demeurent un problème.


Quels sont les dangers associés aux blessures par piqûres d'aiguilles?

Lorsque la peau est accidentellement perforée par une aiguille contaminée, des liquides dangereux peuvent être injectés dans l'organisme. Il peut s'agir de médicaments dangereux, mais le risque posé par les liquides infectieux, en particulier le sang, est de loin le plus préoccupant. Même injecté en quantité infime, un liquide infectieux peut bel et bien transmettre certaines maladies.

Le principal danger associé aux blessures par piqûres d'aiguilles est l'injection accidentelle de virus transmissibles par le sang, en particulier les virus du sida (VIH), de l'hépatite B et de l'hépatite C.

Le risque d'infection après une exposition à du sang contaminé varie selon le pathogène en cause. Ainsi, après une exposition à du sang contaminé par le VIH, le risque est d'environ 0,3 %, alors que, selon les estimations, il pourrait être jusqu'à 100 fois plus élevé dans le cas du virus de l'hépatite B (30 %), et atteindre 10 % dans le cas du virus de l'hépatite C.

VIH/Sida

Le VIH, virus responsable du sida, risque beaucoup moins d'être transmis par une piqûre d'aiguille que le virus de l'hépatite B. Plusieurs centaines de travailleurs de la santé ont été exposés accidentellement, la plupart par piqûres d'aiguilles, au sang de patients infectés par le VIH. Depuis juin 1999, les chercheurs avaient dénombré aux États-Unis 49 cas de transmission du VIH à des travailleurs de la santé par piqûres d'aiguilles. Selon leurs estimations, le VIH est transmis dans 0,3 % des cas de blessures par piqûres d'aiguilles mettant en cause du sang contaminé par le VIH. Autrement dit, 99,7 % des expositions liées à des piqûres d'aiguilles ou à des coupures n'entraînent pas d'infection.

Au Canada, la Division de l'épidémiologie du VIH/sida, du Bureau du VIH/sida et des MTS (Agence de santé publique du Canada, Santé Canada) a signalé un cas de transmission professionnelle du VIH manifestement lié à une blessure par piqûre d'aiguille. Deux autres cas d'infection à VIH au Canada, cette fois chez des travailleurs de laboratoire, pourraient être liés à une transmission professionnelle.

Un cas potentiel de transmission professionnelle est survenu chez un biochimiste âgé de 75 ans de l'Ontario qui avait travaillé avec du sang et des produits sanguins dans de nombreux laboratoires. Aucun autre facteur de risque n'a été signalé.

Un autre cas possible de transmission professionnelle s'est produit chez un technicien de laboratoire du Québec au début des années 1990. Le cas est toujours sous enquête.

Hépatite B

Il est possible de réduire le risque de transmission du virus de l'hépatite B grâce à l'immunisation contre l'hépatite B, qui a une efficacité de 90 % à 95 %. Le risque de transmission du VHB par piqûre d'aiguille aux travailleurs de la santé réceptifs varie entre 1 % à 40 %.

Étant donné que le VHB peut survivre sur les surfaces de l'environnement pendant plus d'une semaine, l'exposition indirecte au VHB peut se produire par l'intermédiaire d'objets contaminés inanimés et semble avoir été un facteur dans des éclosions de VHB survenues chez des patients et du personnel d'unités d'hémodialyse.

Hépatite C

L'hépatite C peut elle aussi être transmise par des piqûres d'aiguilles. En milieu de travail, les facteurs de risque de transmission du virus de l'hépatite C est en moyenne de 1,8% (entre 0% à 7%) .

Les blessures par piqûres d'aiguilles ont également été mises en cause dans la transmission, à des travailleurs de la santé, des chercheurs de laboratoire ou du personnel vétérinaire, de nombreuses autres maladies causées par des virus, des bactéries, des champignons et d'autres microorganismes. Parmi ces maladies, citons :

  • la blastomycosela brucellose
  • la cryptococcose
  • la diphtérie
  • la fièvre pourprée des montagnes Rocheuses
  • la gonococcie cutanée
  • l'herpès
  • l'infection à Mycoplasma caviae s
      • l'infection à Staphylococcus aureu
      • l'infection à Streptococcus pyogenes
      • la mycobactériose
      • le paludisme
      • la sporotrichose
      • la syphilis
      • la toxoplasmose
      • la tuberculose

        La transmission de bon nombre de ces maladies est un événement rare et isolé. Elle révèle toutefois que les blessures par piqûres d'aiguilles peuvent être lourdes de conséquences.


        Les blessures par piqûres d'aiguilles sont-elles fréquentes?

        Ces blessures sont beaucoup trop fréquentes. Certains hôpitaux indiquent que, chaque année, le tiers du personnel infirmier et du personnel de laboratoire s'inflige ce type de blessures.

        Les données statistiques disponibles constituent probablement une sous-estimation de la gravité du problème, car de nombreux travailleurs ne signalent pas leurs blessures. Il est par conséquent difficile d'évaluer avec précision l'ampleur du problème ou l'efficacité des programmes de prévention.

        Les tableaux suivants, publiés par la Surveillance nationale des cas d'exposition professionnelle au virus de l'immunodéficience humaine, Santé Canada, renferment des données sur les blessures par piqûres d'aiguilles signalées.

        Le tableau 1 présente des données sur le type d'exposition au VIH par profession. Au 31 décembre 2000, on avait dénombré au total 690 cas d'exposition. Ce sont les infirmiers et les infirmières qui ont subi le plus grand nombre d'expositions (485 ou 70 % du total), et les blessures par piqûres d'aiguilles représentaient le type d'exposition le plus courant (320 ou 75 % du total).

        Tableau 1
        Surveillance nationale de l'exposition professionnelle au VIH :
        Expositions selon le groupe professionnel (au 31 décembre 2000)
         
        Infirmier(ère)
        Thérapeute/
        Technicien(ne)
        Étudiant(e)/
        Résident(e)
        Technicien(ne) de laboratoire
        Médecin
        Autre
        A
        B
        C
        A
        B
        C
        A
        B
        C
        A
        B
        C
        A
        B
        C
        A
        B
        C
        Total%
        Piqûre d'aiguille32075%66%164%47%215%78%276%47%266%62%174%40%42762%
        Blessure avec un instrument chirurgical1947%4%13%3%38%11%616%10%411%10%718%16%406%
        Muqueuse4662%10%811%24%23%7%912%16%57%12%57%11%7511%
        Contact cutané
        a) peau intacte640%1%17%3%00%0%214%3%214%5%429%10%152%
        b) peau non intacte*6067%12%56%15%11%4%1213%21%56%12%78%17%9013%
        c) inconnu3479%7%37%9%00%0%25%3%00%0%49%10%436%
        TOTAL4853427584244690100%**
        % des blessures totales70%5%4%8%6%6%100%
        * La rubrique « Contamination de plaie ouverte » qui figurait dans les tableaux antérieurs est maintenant comprise dans « Expositions par contact au niveau d'une cutanée ».
        ** Les pourcentages ont été arrondis.

        A = nombree blesures
        B = % de ce type de blessure comparativement à toutes les blessures pour cette catégorie de travailleurs
        C = % de ce type de blessure pour cette catégorie de travailleurs comparativement aux blessures de ce type subies par tous les travailleurs

        Les travailleurs de la santé au Canada qui sont exposés au virus de l'immunodéficience humaine (VIH) font l'objet d'une surveillance depuis septembre 1985. En janvier 2000, un projet intégré a permis de fusionner la base de données existante sur l'exposition professionnelle à des objets pointus ou tranchants contaminés par le VIH et la base de données sur le virus de l'hépatite B (VHB) et le virus de l'hépatite C (VHC) gérée par la Division des agents pathogènes à diffusion hématogène/infections nosocomiales et du travail (DAPDH/INT). L'objectif du nouveau Réseau de surveillance canadien des piqûres d'aiguilles (RSCPA) est de surveiller les expositions professionnelles des travailleurs de la santé au sang ou aux liquides organiques et de suivre l'apparition subséquente d'anticorps dirigés contre des virus transmissibles par le sang (VHB, VHC, VIH).

        Le présent rapport résume les données de surveillance pour la première année (du 1er avril 2000 au 31 mars 2001) fournies par le RSCPA.

        Le tableau 2 résume la fréquence et les taux d'exposition par titre de poste, les expositions étant énumérées par ordre décroissant de fréquence. Les infirmières ont subi 52 % de toutes les expositions. Toutefois, le taux d'exposition des infirmières par 100 ETP n'était que de 4,88, taux beaucoup plus faible que celui observé chez les phlébotomistes (42,78), les résidents en médecine (20,97), les techniciens en médecine nucléaire (13,59), les préposés à la stérilisation (12,14) ou les médecins spécialistes (10,06).

        Tableau 2
        Taux annuels d'exposition* fondés sur le nombre d'équivalents temps plein (ETP),
        selon le titre de poste - Réseau de surveillance canadien des piqûres d'aiguilles,
        du 1er avril 2000 au 31 mars 2001
        Titre de poste
        ETP
        Expositions
        Taux pour
        100 ETP
        Infirmière autorisée**
        15 282,87
        746
        4,88
        MD (résident)
        515,00
        108
        20,97
        MD (spécialiste)
        824,95
        83
        10,06
        Phlébotomiste
        172,98
        74
        42,78
        Aide-infirmière
        2 024,21
        67
        3,21
        Autres
        5 958,75
        68
        1,14
        Technicien de laboratoire clinique
        1 862,46
        51
        2,74
        Préposé à la stérilisation
        403,79
        49
        12,14
        Préposé à l'entretien ménager
        1 247,38
        53
        4,25
        MD (omnipraticien)
        1 319,80
        25
        1,89
        Autre technicien
        325,38
        23
        7,09
        Étudiant en sciences infirmières
        772,55
        18
        2,33
        Étudiant en médecine
        227,00
        15
        6,61
        Inhalothérapeute
        309,60
        13
        4,2
        Autre préposé
        896,30
        12
        1,34
        Technicien en médecine nucléaire
        66,22
        9
        13,59
        Technicien en radiologie
        576,90
        8
        1,39
        Préposé aux malades
        509,93
        8
        1,57
        Travailleur de la buanderie
        240,86
        4
        1,66
        Inconnu
        257,57
        2
        0,77
        Dentiste
        21,20
        0
        0
        Hygiéniste dentaire
        18,30
        0
        0
        Total
        33 833,90
        1 436
        4,24
        * Inclut les expositions percutanées et cutanéo-muqueuses.
        ** Inclut 981 jours de suivi chez les infirmières en santé communautaire = 3,78 ETP.

        Le tableau 3 donne un aperçu des expositions associées à 1 214 blessures percutanées. Soixante-deux pour cent des blessures ont été causées par cinq catégories d'instruments : aiguilles utilisées pour le prélèvement de sang artériel/veineux (14 %), cathéters intraveineux/artériels (7 %), aiguilles creuses pour les injections percutanées (23 %), aiguilles à suture (12 %), lames de scalpel (7 %). Les trois quarts des blessures comportaient une lésion de la peau accompagnée d'un saignement modéré, et 5 % consistaient en des coupures profondes avec ou sans saignement. Environ 43 % des 1 196 blessures signalées sont survenues lors de l'utilisation de l'instrument, 33 % après son utilisation (mais avant son élimination) et 12 % étaient liées à l'élimination de l'instrument (information manquante ou inconnue dans 12 % des cas d'exposition).

        Tableau 3
        Résumé des expositions dues à des blessures percutanées - Réseau de surveillance canadien des piqûres d'aiguilles,
        du 1er avril 2000 au 31 mars 2001
        Nomber
        %
        Matériel à l'origine de la blessure percutanée et raison de son utilisation
        Aiguilles pour le prélèvement de sang
        174
        14
        Aiguilles pour l'insertion de cathéters intraveineux/artériels
        87
        7
        Aiguilles pour les injections percutanées
        276
        23
        Aiguilles utilisées pour manipuler un cathéter intraveineux
        32
        3
        Lancettes ou autre instrument pour les prélèvements à un doigt, talon ou à une oreille
        35
        2
        Aiguilles pour le prélèvement de tissu ou de liquide organique autre que le sang
        15
        1
        Aiguilles à suture
        140
        11
        Lames de scalpel pour les chirurgies
        80
        7
        Autres instruments chirurgicaux (rasoirs, ciseaux, rétracteurs, fil métallique, etc.)
        68
        6
        Verrerie (fiole, tube, pipette, objet en verre)
        24
        2
        Autres (autres instruments, usages autres/inconnus)
        264
        22
        Instruments inconnus
        19
        2
        Total
        1 214
        100
        Profondeur de la blessure
        Superficielle (égratignure sans saignement)
        184
        15
        Modérée (lésion de la peau sans saignement)
        901
        74
        Profonde (piqûre ou coupure profonde avec ou sans saignement)
        59
        5
        Information manquante
        70
        6
        Total
        1 214
        100


        Comment les blessures par piqûres d'aiguilles surviennent-elles?

        Ce type de blessure résulte d'un accident mettant en cause une aiguille. Plusieurs études ont montré qu'il est possible de se blesser avec une aiguille à toutes les étapes de son utilisation, de son démontage ou de son élimination. On ne s'entend pas toutefois sur les raisons expliquant pourquoi ces accidents sont si fréquents chez les travailleurs de la santé et pourquoi les mesures simples censées résoudre ce problème demeurent inopérantes.

        Entre 30 % et 50 % des blessures recensées au cours d'interventions cliniques ont habituellement été subies par le personnel infirmier et le personnel de laboratoire. La conception de l'équipement, la nature de l'acte médical, les conditions de travail, l'expérience du personnel, le recapuchonnage et l'élimination des aiguilles sont autant de facteurs qui influent sur la survenue de ce type d'accident.

        Conception de l'équipement

        Bon nombre de ces blessures pourraient être évitées si l'on avait recours aux dispositifs novateurs avec aiguilles protégées ou aux systèmes sans aiguille avec embout luer. Il y a de plus en plus de preuves que les seringues dotées de dispositifs de sécurité réduisent les piqûres accidentelles.

        Nature de l'acte médical

        Parmi les situations cliniques à risque, citons :

        • le moment où une aiguille est retirée d'un patient, en particulier si le travailleur doit dispenser des soins au patient pendant qu'il se débarrasse de l'aiguille
        • les circonstances où le patient secoue l'instrument
        • le moment où l'on tire l'aiguille à travers le bouchon en caoutchouc d'un tube à vide (l'aiguille peut alors piquer la main par un effet de retour).

        Les blessures surviennent habituellement lorsque les travailleurs tentent de faire plusieurs choses en même temps, en particulier pendant qu'ils démontent les aiguilles ou les éliminent.

        Conditions de travail

        Parmi les conditions de travail qui peuvent contribuer à accroître le nombre de blessures par piqûres d'aiguilles figurent :

        • la réduction des effectifs, qui contraint le personne infirmier, le personnel de laboratoire et les étudiants à remplir des fonctions supplémentaires,
        • certaines situations difficiles dans les soins aux patients,
        • le fait de travailler la nuit avec un éclairage réduit.

        Expérience du personnel

        En général, les nouveaux employés ou les étudiants se blessent plus souvent avec des aiguilles que le personnel d'expérience.

        Recapuchonnage

        Entre 25 et 30 % des blessures par piqûres d'aiguilles subies par le personne infirmier et le personnel de laboratoire sont liées au recapuchonnage. Cette opération est la principale cause d'accident.

        Il est extrêmement dangereux de tenir une seringue d'une main tout en tentant d'y mettre un capuchon que l'on tient de l'autre main. Les blessures surviennent de trois façons différentes :

        • l'aiguille passe à côté du capuchon et pénètre accidentellement dans la main qui tient ce dernier;
        • l'aiguille perfore le capuchon et pénètre dans la main qui tient ce dernier;
        • le capuchon, mal ajusté, tombe de l'aiguille recapuchonnée, et cette dernière blesse la main.

        Plusieurs organismes ont recommandé que les travailleurs s'abstiennent de recapuchonner les aiguilles avant de les démonter ou de s'en défaire. Pourtant, certains travailleurs de la santé ont continué de le faire, en toute connaissance des risques. Dans certains cas, une formation inadéquate ou la force de l'habitude pourraient expliquer ce comportement. Dans une étude récente, on a demandé à des travailleurs pourquoi ils persistaient à recapuchonner les aiguilles malgré leur connaissance des dangers potentiels. Ils ont donné les raisons suivantes :

        • pour se protéger pendant qu'ils démontent un dispositif réutilisable dont l'aiguille contaminée est à découvert;
        • pour se protéger des aiguilles à découvert lorsqu'ils doivent transporter en un seul voyage plusieurs articles vers un contenant pour aiguilles souillées;
        • pour entreposer de façon sécuritaire une seringue entre les utilisations, lorsque son contenu doit être administré en plusieurs fois;
        • pour protéger l'entourage pendant qu'ils se dirigent vers le contenant pour aiguilles souillées dans une pièce surpeuplée.

        Dans ses lignes directrices, le Laboratoire de lutte contre la maladie précise que les travailleurs ne doivent jamais recapuchonner les aiguilles (ni les plier ou les casser), mais plutôt les placer directement après usage dans des contenants approuvés résistant à la perforation.

        Élimination

        Les blessures par piqûres d'aiguilles sont souvent liées à l'élimination des aiguilles. Elles se produisent quand le personnel utilise les contenants spéciaux destinés à recevoir les aiguilles et les objets pointus ou tranchants. Elles surviennent également lorsque des aiguilles sont placées avec les déchets ordinaires, contrairement à la règle, ou égarées dans le lieu de travail.

        Contenants spéciaux

        Chez le personnel infirmier ou le personnel de laboratoire, jusqu'à 30 % des blessures par piqûres d'aiguilles surviennent lorsque des aiguilles sont déposées dans les contenants prévus à cette fin. Les accidents se produisent à toutes les étapes de cette opération :

        • pendant que le travailleur transporte l'aiguille vers le contenant, en particulier lorsque l'aiguille n'est pas recapuchonnée et est jetée avec d'autres déchets,
        • pendant qu'il place l'aiguille dans le contenant, en particulier si ce dernier est rempli au-delà de sa capacité,
        • pendant qu'il vide les contenants pour aiguilles souillées plutôt que des les sceller en vue de leur élimination.

        Élimination inadéquate

        Presque toutes les blessures par piqûres d'aiguilles subies par les préposés à l'entretien ménager et les porteurs sont dues à des aiguilles qui ont été soit égarées dans le lieu de travail soit jetées avec les déchets ordinaires. Les concierges et les préposés aux poubelles peuvent aussi se piquer ou se couper lorsqu'ils manipulent des déchets contenant des aiguilles ou des scalpels. La plupart des chercheurs comprennent mal que de telles situations se produisent. Selon certains, le problème serait imputable à la négligence, ou à un manque de motivation ou de formation chez les gens qui utilisent les aiguilles ou sont chargés de leur élimination. D'autres attribuent ces incidents au caractère inadéquat des systèmes d'élimination des aiguilles souillées.

        Il est arrivé également que des employés d'entretien se blessent en nettoyant avec les mains des tuyaux ou d'autres zones où se trouvaient des aiguilles ou des seringues. Ces blessures sont généralement survenues lorsque les employés ne pouvaient pas voir ce qu'ils faisaient et ne portaient pas de gants de cuir.


        Comment prévient-on les blessures par piqûres d'aiguilles?

        La meilleure façon de protéger les travailleurs contre les maladies infectieuses pouvant être transmises par les piqûres d'aiguilles consiste à prévenir ce type d'accident. Un programme complet de prévention des blessures par piqûres d'aiguilles devrait comprendre :

        • la formation des employés,
        • des lignes directrices,
        • des méthodes sécuritaires de recapuchonnage,
        • des mécanismes efficaces d'élimination,
        • des programmes de surveillance,
        • une meilleure conception de l'équipement.

        Formation des employés

        Un bon programme de prévention des blessures par piqûres d'aiguilles devrait prévoir la formation des employés. Les travailleurs doivent savoir comment utiliser, monter, démonter et éliminer correctement les aiguilles. Ils doivent être bien informés des risques associés aux blessures par piqûres d'aiguilles et savoir comment les éviter. Les programmes de formation doivent notamment aborder :

        • le risque de blessures,
        • les dangers possibles,
        • les précautions recommandées lors de l'utilisation et de l'élimination des aiguilles,
        • la déclaration des blessures,
        • l'importance de la vaccination contre l'hépatite B, s'il y a lieu.

        Lignes directrices

        Le Bureau de l'épidémiologie des maladies transmissibles du Laboratoire de lutte contre la maladie est chargé de réviser, publier et mettre à jour les lignes directrices visant à prévenir l'exposition à tous les agents pathogènes transmissibles parle sang chez les travailleurs.

        Les lignes directrices suivantes portent expressément sur l'exposition due aux blessures par piqûres d'aiguilles :

        • Aiguilles, lames de scalpels et autres instruments pointus ou tranchants -- les travailleurs doivent les considérer comme potentiellement contaminés et les manipuler avec prudence afin d'éviter les blessures accidentelles.
        • Seringues et aiguilles, lames de scalpels et autres objets pointus ou tranchants jetables -- les travailleurs doivent les déposer après usage dans des contenants résistant à la perforation situés le plus près possible du lieu d'utilisation. Ils doivent prendre garde de ne pas trop remplir les contenants pour éviter les blessures accidentelles.
        • Recapuchonnage -- les travailleurs doivent éviter de recapuchonner manuellement les aiguilles, de les plier, de les casser volontairement, de les retirer des seringues jetables, ou de les manipuler de toute autre façon avec les mains.

        Techniques sécuritaires de recapuchonnage

        Lorsque le recapuchonnage est nécessaire, il importe d'établir des méthodes sécuritaires qui devront être appliquées par les travailleurs. Les travailleurs ne devraient jamais diriger la pointe d'une aiguille à découvert vers une main non protégée.

        Recapuchonnage par mouvement rotatif d'une seule main

        Il est possible de recapuchonner de façon sécuritaire une aiguille en déposant le capuchon sur une surface plate et en le ramassant avec l'extrémité de la seringue au moyen d'un geste rotatif d'une main. La main libre doit être tenue à l'écart de la gaine et à bonne distance de l'aiguille à découvert.

        Dispositifs de recapuchonnage

        Il existe plusieurs dispositifs qui permettent de recapuchonner les aiguilles de façon sécuritaire. Certains dispositifs facilitent le recapuchonnage d'une seule main après avoir déposé le capuchon sur une surface plate. D'autres dispositifs sont destinés à protéger la main qui tient le capuchon pendant le recapuchonnage à deux mains. Jusqu'ici, la plupart de ces produits n'ont pas fait l'objet d'essais indépendants et le recapuchonnage à deux mains suscite toujours des inquiétudes. Il y a lieu d'effectuer de plus amples recherches sur les dispositifs de recapuchonnage. Ils pourraient s'avérer utiles lorsque le recapuchonnage est nécessaire.

        Élimination

        Si l'on veut prévenir les blessures par piqûres d'aiguilles, il est primordial de mettre en place un système efficace d'élimination des aiguilles après usage. On pourrait réduire considérablement les problèmes associés au recapuchonnage en facilitant l'accès à des contenants pour aiguilles souillées.

        Les travailleurs doivent placer les aiguilles dans des contenants à large ouverture qui résistent à la perforation. Ces contenants doivent être situés à proximité du lieu d'utilisation, de façon qu'il soit possible de se débarrasser de façon sécuritaire des aiguilles sans les recapuchonner. Il faut remplacer les contenants avant qu'ils ne soient remplis à ras bord. Il faut s'assurer que les contenants sont scellés, recueillis et éliminés conformément aux règlements locaux sur les déchets biomédicaux.

        Tous les membres du personnel doivent signaler toute situation où des aiguilles ont été laissées au chevet d'un patient ou jetées avec les déchets ordinaires.

        Surveillance

        On manque nettement de données quant aux divers facteurs responsables des accidents mettant en cause des aiguilles. Les programmes de surveillance qui permettent d'analyser en profondeur les accidents liés à des piqûres d'aiguilles pourraient permettre de combler cette lacune. Ces programmes de surveillance doivent notamment avoir pour objectifs de :

        • déterminer le taux de blessures par piqûres d'aiguilles,
        • rechercher les facteurs responsables des blessures,
        • vérifier que les travailleurs blessés reçoivent les traitements voulus,
        • cerner les aspects des programmes de prévention qui devraient être améliorés,
        • éventuellement, proposer des stratégies pratiques pour faire face au problème.

        La Division de l'épidémiologie du VIH/sida, du Bureau du VIH/sida et des MTS (LLCM), maintient un programme de surveillance de l'exposition professionnelle au sang et aux liquides organiques infectés par le VIH chez les travailleurs de la santé.

        Innovation continue

        Il y a lieu de mener d'autres recherches dans ce domaine et de faire preuve d'innovation afin de trouver des méthodes de prévention des blessures par piqûres d'aiguilles. Ces recherches devraient notamment viser à :

        • déterminer quels sont les types de dispositifs dotés d'une aiguille qui peuvent entraîner des blessures et quelles en sont les caractéristiques de conception;
        • mieux comprendre comment ces dispositifs sont normalement manipulés en milieu de travail et comment ils peuvent donner lieu à des blessures;
        • trouver des méthodes qui permettraient d'éviter tout mouvement des mains à proximité de l'extrémité des aiguilles contaminées ou le démontage manuel des dispositifs contaminés munis d'une aiguille.

        1 commentaire:

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        service entretien menager

        Prévention des piqures accidentelles avec des aiguilles

        Les instruments pointus et tranchants comme les aiguilles, les scalpels, les lancettes et même le verre devraient tous être considérés comme des sources possibles de maladies infectieuses, surtout les maladies à diffusion hématogène. Si une travailleuse ou un travailleur se pique avec une aiguille ou si elle ou il se coupe avec un instrument contaminé, cela peut entraîner des conséquences graves pour la santé.
        Chaque aiguille ou objet pointu et tranchant représente un risque parce que si on se blesse avec un objet contaminé, il peut y avoir un risque d'infection, soit par le virus de l'hépatite B (VHB) ou par le virus de l'immunodéficience humaine (VIH); il y a aussi le risque de contracter toute autre maladie reconnue comme étant transmise par une piqûre avec des aiguilles. Des études ont documentés au moins 20 pathogènes différents qui pourraient être transmis par des aiguilles.

        Personnes à risque

        Les membres du SCFP qui risquent d'être victimes de piqûres accidentelles avec des aiguilles ou des objets pointus et tranchants sont le personnel de l'entretien ménager, les personnes qui manipulent les déchets, le personnel de buanderie, les manutentionnaires de matériel, les aides infirmières et aides infirmiers ainsi que les techniciennes, techniciens et technologistes de laboratoire. Bref, toute personne qui travaille dans les soins de santé qui peut être exposé au sang ou aux liquides corporels des patients risque d'être infectée.
        De manière générale, les membres du SCFP n'utilisent pas les objets pointus et tranchants qui les blessent. La plupart des accidents surviennent parce qu'une autre personne n'a pas suivi les directives pour la mise au rebut des instruments pointus et tranchants. Il y a donc un désavantage supplémentaire pour nos membres : étant donné que ces personnes ne sont pas celles qui utilisent les objets pointus et tranchants et les aiguilles, elles peuvent ne pas connaître l'origine des aiguilles contaminées.

        Les risques

        En réalité, même si bon nombre de travailleuses et de travailleurs craignent d'être infectés par le virus du SIDA, elles et ils risquent davantage d'être contaminés par le virus de l'hépatite B et d'en mourir. Une personne piquée accidentellement par une aiguille contaminée avec ce virus a de 6 à 30 pour cent de chance de contracter une hépatite B. Une personne piquée par une aiguille contaminée par le VIH a moins de un pour cent de chance de contracter le virus.

        La clef, c'est la prévention

        On peut éviter les piqûres accidentelles avec des aiguilles. Pour prévenir le risque de piqûres accidentelles et d'être coupé avec un objet pointu et tranchant, il faut éviter tout contact avec ces instruments. Cela veut dire que la personne qui utilise un objet pointu doit le jeter immédiatement après usage. Pour ce faire, les employeurs doivent fournir des contenants non perforables. Ces contenants devraient être placés aussi près que possible de la zone de travail ou de l'endroit où se font les procédures, de préférence à portée de la main.
        Le contrôle des dangers à leur source est un principe fondamental de l'hygiène professionnelle. Les systèmes de contrôle technique peuvent réduire les expositions professionnelles en éliminant le danger ou en isolant la travailleuse ou le travailleur du danger.
        Les systèmes de contrôle technique comme les contenants non perforables pour la mise au rebut des aiguilles et des objets pointus et tranchants sont une forme de contrôle à la source. Ils sont un des moyens fondamentaux pour contrôler l'exposition aux aiguilles. Mais le contrôle du danger ne s'arrête pas avec des contenants non perforables. En plus de ce type de contenant, les employeurs devraient utiliser des dispositifs plus sûrs comme les systèmes sans aiguilles ou les aiguilles engainantes qui peuvent réduire ou prévenir les piqûres accidentelles.

        Les précautions universelles me protégeront-elles?

        Les précautions universelles sont une méthode de contrôle de l'infection qui permet de traiter tout le sang humain et les liquides corporels comme si on savait qu'ils étaient infectés par des virus à diffusion hématogène. Il faudrait utiliser les précautions universelles lorsqu'il y a risque de contact avec le sang ou avec tout autre matériel infecté.
        Les précautions universelles recommandent le port de gants, de tabliers ou de masques faciaux s'il y a risque d'exposition au sang et aux liquides corporels. Il faut être conscient que l'équipement de protection individuelle n'est efficace que comme barrière pour prévenir la transmission des maladies à diffusion hématogène par la peau, la bouche, le nez ou les yeux. Ce type d'équipement n'assurera pas une protection contre les piqûres ou les coupures avec des instruments pointus ou tranchants. En fait, il n'y a pas de gants disponibles qui protègent contre les piqûres d'aiguilles.

        Connaissez bien vos droits!

        Au Canada, trois droits fondamentaux protègent la santé et la sécurité des travailleuses et des travailleurs :
        • ces personnes ont le "droit d'être informées" de tout danger possible des lieux de travail;
        • ces personnes ont le "droit de participer" à la détection quotidienne et à l'élimination des dangers professionnels par le biais de leur comité paritaire de santé et de sécurité;
        • ces personnes ont le "droit de refuser" de travailler si elles ont raison de croire que les conditions de travail peuvent être dangereuses pour leur santé et leur sécurité, et ce sans crainte de répercussion ou de représailles.

        Formation

        Les employeurs ont le devoir d'informer les travailleuses et travailleurs des risques liés aux piqûres accidentelles avec des aiguilles et aux pathogènes à diffusion hématogène. Les programmes de formation doivent être conçus pour :
        • donner aux travailleuses et travailleurs les renseignements suffisants et leur permettre de discuter des maladies à diffusion hématogène et de leur mode de transmission;
        • contrôler l'exposition à l'aide de systèmes de contrôle technique; ·utiliser l'équipement de protection individuelle;
        • discuter du vaccin contre l'hépatite B, d'être informés sur ce vaccin et, si possible, l'obtenir de l'employeur;
        • préciser le rôle du Comité paritaire de santé et de sécurité dans les cas d'enquête et de prévention des accidents et des maladies;
        • savoir comment traiter les expositions au sang et d'en assurer le suivi.

        Que faire en cas d'accident?

        Il faut d'abord soigner la blessure. Il faut bien laver la zone affectée avec du savon ou avec un désinfectant et de l'eau et pressez doucement la blessure pour la faire saigner.
        Consultez votre médecin dès que possible après l'accident. Si vous n'avez pas été vacciné contre l'hépatite B, vous devriez commencer la procédure de vaccination immédiatement. De plus, vous devriez recevoir une injection d'immunoglobine anti-hépatite (HBIG) à moins d'être certain que l'instrument pointu ne provenait pas d'une source infectée. Si possible, essayez de connaître la provenance de l'aiguille ou de l'instrument pointu et tranchant; l'avait-on utilisé? y avait-il du sang dessus? Enfin, assurez-vous de bien remplir tous les documents nécessaires : rapport d'accident, rapport d'indemnisation des accidents du travail et tout autre rapport nécessaire; assurez-vous que votre comité paritaire de santé et de sécurité et que votre syndicat en reçoivent des copies.

        Conclusion

        Le risque de piqûre accidentelle avec des aiguilles est un danger important pour les membres du SCFP à travers le Canada. L'utilisation de contenants non perforables pour jeter les aiguilles et les instruments pointus et coupants là où ils sont utilisés en plus d'un bon programme de contrôle de l'infection sont essentiels pour la protection des travailleuses et des travailleurs. La plupart des programmes de contrôle de l'infection sont fondés sur les précautions universelles, mais ces précautions ne peuvent éliminer le risque de maladie à la suite de piqûres accidentelles avec des aiguilles.
        On peut éliminer le risque de piqûres accidentelles avec des aiguilles en demandant à l'employeur de fournir des contenants non perforables là où on utilise les aiguilles et les instruments pointus et coupants. De plus, les employeurs devraient commencer à utiliser des dispositifs plus sûrs pour éliminer l'usage inutile d'aiguilles. Ces dispositifs sont maintenant disponibles, ils ne sont pas un rêve pour l'avenir.
        Pour plus de renseignements, communiquez avec votre conseillère ou conseiller national en santé et sécurité de votre région. Vous pouvez également communiquer avec le :
        Service national de la santé et de la sécurité du SCFP
        1375, boul St. Laurent
        OTTAWA, Ontario
        K1G 0Z7
        tél: (613) 237-1590
        télec: (613) 237-5508
        courriel: http://scfp.ca/mailto/fnagr_frphevgr+fpsc+pn
        site web:  http://scfp.ca/sante-et-securite
         
         
        Qu'est-ce que les blessures par piqûres d'aiguilles?

        Ces blessures sont dues à une perforation accidentelle de la peau par une aiguille. Les personnes qui utilisent au travail des seringues hypodermiques et d'autres dispositifs munis d'une aiguille risquent de s'infliger ce type de blessures. Les blessures par piqûres d'aiguilles peuvent survenir en tout temps pendant l'utilisation, le démontage ou l'élimination des aiguilles. Si elles ne sont pas éliminées adéquatement, les aiguilles peuvent se retrouver dans la lingerie ou les déchets et blesser accidentellement d'autres travailleurs.

        Les blessures par piqûres d'aiguilles favorisent la propagation des maladies infectieuses, en particulier celles dues à des virus transmissibles par le sang. Au cours des dernières années, les inquiétudes suscitées par le SIDA (syndrome de l'immunodéficience acquise), l'hépatite B et l'hépatite C ont incité les chercheurs à déterminer pourquoi ces blessures surviennent et à trouver des mesures pour les prévenir. Malgré la publication de lignes directrices et l'implantation de programmes de formation, les blessures par piqûres d'aiguilles demeurent un problème.


        Quels sont les dangers associés aux blessures par piqûres d'aiguilles?

        Lorsque la peau est accidentellement perforée par une aiguille contaminée, des liquides dangereux peuvent être injectés dans l'organisme. Il peut s'agir de médicaments dangereux, mais le risque posé par les liquides infectieux, en particulier le sang, est de loin le plus préoccupant. Même injecté en quantité infime, un liquide infectieux peut bel et bien transmettre certaines maladies.

        Le principal danger associé aux blessures par piqûres d'aiguilles est l'injection accidentelle de virus transmissibles par le sang, en particulier les virus du sida (VIH), de l'hépatite B et de l'hépatite C.

        Le risque d'infection après une exposition à du sang contaminé varie selon le pathogène en cause. Ainsi, après une exposition à du sang contaminé par le VIH, le risque est d'environ 0,3 %, alors que, selon les estimations, il pourrait être jusqu'à 100 fois plus élevé dans le cas du virus de l'hépatite B (30 %), et atteindre 10 % dans le cas du virus de l'hépatite C.

        VIH/Sida

        Le VIH, virus responsable du sida, risque beaucoup moins d'être transmis par une piqûre d'aiguille que le virus de l'hépatite B. Plusieurs centaines de travailleurs de la santé ont été exposés accidentellement, la plupart par piqûres d'aiguilles, au sang de patients infectés par le VIH. Depuis juin 1999, les chercheurs avaient dénombré aux États-Unis 49 cas de transmission du VIH à des travailleurs de la santé par piqûres d'aiguilles. Selon leurs estimations, le VIH est transmis dans 0,3 % des cas de blessures par piqûres d'aiguilles mettant en cause du sang contaminé par le VIH. Autrement dit, 99,7 % des expositions liées à des piqûres d'aiguilles ou à des coupures n'entraînent pas d'infection.

        Au Canada, la Division de l'épidémiologie du VIH/sida, du Bureau du VIH/sida et des MTS (Agence de santé publique du Canada, Santé Canada) a signalé un cas de transmission professionnelle du VIH manifestement lié à une blessure par piqûre d'aiguille. Deux autres cas d'infection à VIH au Canada, cette fois chez des travailleurs de laboratoire, pourraient être liés à une transmission professionnelle.

        Un cas potentiel de transmission professionnelle est survenu chez un biochimiste âgé de 75 ans de l'Ontario qui avait travaillé avec du sang et des produits sanguins dans de nombreux laboratoires. Aucun autre facteur de risque n'a été signalé.

        Un autre cas possible de transmission professionnelle s'est produit chez un technicien de laboratoire du Québec au début des années 1990. Le cas est toujours sous enquête.

        Hépatite B

        Il est possible de réduire le risque de transmission du virus de l'hépatite B grâce à l'immunisation contre l'hépatite B, qui a une efficacité de 90 % à 95 %. Le risque de transmission du VHB par piqûre d'aiguille aux travailleurs de la santé réceptifs varie entre 1 % à 40 %.

        Étant donné que le VHB peut survivre sur les surfaces de l'environnement pendant plus d'une semaine, l'exposition indirecte au VHB peut se produire par l'intermédiaire d'objets contaminés inanimés et semble avoir été un facteur dans des éclosions de VHB survenues chez des patients et du personnel d'unités d'hémodialyse.

        Hépatite C

        L'hépatite C peut elle aussi être transmise par des piqûres d'aiguilles. En milieu de travail, les facteurs de risque de transmission du virus de l'hépatite C est en moyenne de 1,8% (entre 0% à 7%) .

        Les blessures par piqûres d'aiguilles ont également été mises en cause dans la transmission, à des travailleurs de la santé, des chercheurs de laboratoire ou du personnel vétérinaire, de nombreuses autres maladies causées par des virus, des bactéries, des champignons et d'autres microorganismes. Parmi ces maladies, citons :

        • la blastomycosela brucellose
        • la cryptococcose
        • la diphtérie
        • la fièvre pourprée des montagnes Rocheuses
        • la gonococcie cutanée
        • l'herpès
        • l'infection à Mycoplasma caviae s
            • l'infection à Staphylococcus aureu
            • l'infection à Streptococcus pyogenes
            • la mycobactériose
            • le paludisme
            • la sporotrichose
            • la syphilis
            • la toxoplasmose
            • la tuberculose

              La transmission de bon nombre de ces maladies est un événement rare et isolé. Elle révèle toutefois que les blessures par piqûres d'aiguilles peuvent être lourdes de conséquences.


              Les blessures par piqûres d'aiguilles sont-elles fréquentes?

              Ces blessures sont beaucoup trop fréquentes. Certains hôpitaux indiquent que, chaque année, le tiers du personnel infirmier et du personnel de laboratoire s'inflige ce type de blessures.

              Les données statistiques disponibles constituent probablement une sous-estimation de la gravité du problème, car de nombreux travailleurs ne signalent pas leurs blessures. Il est par conséquent difficile d'évaluer avec précision l'ampleur du problème ou l'efficacité des programmes de prévention.

              Les tableaux suivants, publiés par la Surveillance nationale des cas d'exposition professionnelle au virus de l'immunodéficience humaine, Santé Canada, renferment des données sur les blessures par piqûres d'aiguilles signalées.

              Le tableau 1 présente des données sur le type d'exposition au VIH par profession. Au 31 décembre 2000, on avait dénombré au total 690 cas d'exposition. Ce sont les infirmiers et les infirmières qui ont subi le plus grand nombre d'expositions (485 ou 70 % du total), et les blessures par piqûres d'aiguilles représentaient le type d'exposition le plus courant (320 ou 75 % du total).

              Tableau 1
              Surveillance nationale de l'exposition professionnelle au VIH :
              Expositions selon le groupe professionnel (au 31 décembre 2000)
               
              Infirmier(ère)
              Thérapeute/
              Technicien(ne)
              Étudiant(e)/
              Résident(e)
              Technicien(ne) de laboratoire
              Médecin
              Autre
              A
              B
              C
              A
              B
              C
              A
              B
              C
              A
              B
              C
              A
              B
              C
              A
              B
              C
              Total%
              Piqûre d'aiguille32075%66%164%47%215%78%276%47%266%62%174%40%42762%
              Blessure avec un instrument chirurgical1947%4%13%3%38%11%616%10%411%10%718%16%406%
              Muqueuse4662%10%811%24%23%7%912%16%57%12%57%11%7511%
              Contact cutané
              a) peau intacte640%1%17%3%00%0%214%3%214%5%429%10%152%
              b) peau non intacte*6067%12%56%15%11%4%1213%21%56%12%78%17%9013%
              c) inconnu3479%7%37%9%00%0%25%3%00%0%49%10%436%
              TOTAL4853427584244690100%**
              % des blessures totales70%5%4%8%6%6%100%
              * La rubrique « Contamination de plaie ouverte » qui figurait dans les tableaux antérieurs est maintenant comprise dans « Expositions par contact au niveau d'une cutanée ».
              ** Les pourcentages ont été arrondis.

              A = nombree blesures
              B = % de ce type de blessure comparativement à toutes les blessures pour cette catégorie de travailleurs
              C = % de ce type de blessure pour cette catégorie de travailleurs comparativement aux blessures de ce type subies par tous les travailleurs

              Les travailleurs de la santé au Canada qui sont exposés au virus de l'immunodéficience humaine (VIH) font l'objet d'une surveillance depuis septembre 1985. En janvier 2000, un projet intégré a permis de fusionner la base de données existante sur l'exposition professionnelle à des objets pointus ou tranchants contaminés par le VIH et la base de données sur le virus de l'hépatite B (VHB) et le virus de l'hépatite C (VHC) gérée par la Division des agents pathogènes à diffusion hématogène/infections nosocomiales et du travail (DAPDH/INT). L'objectif du nouveau Réseau de surveillance canadien des piqûres d'aiguilles (RSCPA) est de surveiller les expositions professionnelles des travailleurs de la santé au sang ou aux liquides organiques et de suivre l'apparition subséquente d'anticorps dirigés contre des virus transmissibles par le sang (VHB, VHC, VIH).

              Le présent rapport résume les données de surveillance pour la première année (du 1er avril 2000 au 31 mars 2001) fournies par le RSCPA.

              Le tableau 2 résume la fréquence et les taux d'exposition par titre de poste, les expositions étant énumérées par ordre décroissant de fréquence. Les infirmières ont subi 52 % de toutes les expositions. Toutefois, le taux d'exposition des infirmières par 100 ETP n'était que de 4,88, taux beaucoup plus faible que celui observé chez les phlébotomistes (42,78), les résidents en médecine (20,97), les techniciens en médecine nucléaire (13,59), les préposés à la stérilisation (12,14) ou les médecins spécialistes (10,06).

              Tableau 2
              Taux annuels d'exposition* fondés sur le nombre d'équivalents temps plein (ETP),
              selon le titre de poste - Réseau de surveillance canadien des piqûres d'aiguilles,
              du 1er avril 2000 au 31 mars 2001
              Titre de poste
              ETP
              Expositions
              Taux pour
              100 ETP
              Infirmière autorisée**
              15 282,87
              746
              4,88
              MD (résident)
              515,00
              108
              20,97
              MD (spécialiste)
              824,95
              83
              10,06
              Phlébotomiste
              172,98
              74
              42,78
              Aide-infirmière
              2 024,21
              67
              3,21
              Autres
              5 958,75
              68
              1,14
              Technicien de laboratoire clinique
              1 862,46
              51
              2,74
              Préposé à la stérilisation
              403,79
              49
              12,14
              Préposé à l'entretien ménager
              1 247,38
              53
              4,25
              MD (omnipraticien)
              1 319,80
              25
              1,89
              Autre technicien
              325,38
              23
              7,09
              Étudiant en sciences infirmières
              772,55
              18
              2,33
              Étudiant en médecine
              227,00
              15
              6,61
              Inhalothérapeute
              309,60
              13
              4,2
              Autre préposé
              896,30
              12
              1,34
              Technicien en médecine nucléaire
              66,22
              9
              13,59
              Technicien en radiologie
              576,90
              8
              1,39
              Préposé aux malades
              509,93
              8
              1,57
              Travailleur de la buanderie
              240,86
              4
              1,66
              Inconnu
              257,57
              2
              0,77
              Dentiste
              21,20
              0
              0
              Hygiéniste dentaire
              18,30
              0
              0
              Total
              33 833,90
              1 436
              4,24
              * Inclut les expositions percutanées et cutanéo-muqueuses.
              ** Inclut 981 jours de suivi chez les infirmières en santé communautaire = 3,78 ETP.

              Le tableau 3 donne un aperçu des expositions associées à 1 214 blessures percutanées. Soixante-deux pour cent des blessures ont été causées par cinq catégories d'instruments : aiguilles utilisées pour le prélèvement de sang artériel/veineux (14 %), cathéters intraveineux/artériels (7 %), aiguilles creuses pour les injections percutanées (23 %), aiguilles à suture (12 %), lames de scalpel (7 %). Les trois quarts des blessures comportaient une lésion de la peau accompagnée d'un saignement modéré, et 5 % consistaient en des coupures profondes avec ou sans saignement. Environ 43 % des 1 196 blessures signalées sont survenues lors de l'utilisation de l'instrument, 33 % après son utilisation (mais avant son élimination) et 12 % étaient liées à l'élimination de l'instrument (information manquante ou inconnue dans 12 % des cas d'exposition).

              Tableau 3
              Résumé des expositions dues à des blessures percutanées - Réseau de surveillance canadien des piqûres d'aiguilles,
              du 1er avril 2000 au 31 mars 2001
              Nomber
              %
              Matériel à l'origine de la blessure percutanée et raison de son utilisation
              Aiguilles pour le prélèvement de sang
              174
              14
              Aiguilles pour l'insertion de cathéters intraveineux/artériels
              87
              7
              Aiguilles pour les injections percutanées
              276
              23
              Aiguilles utilisées pour manipuler un cathéter intraveineux
              32
              3
              Lancettes ou autre instrument pour les prélèvements à un doigt, talon ou à une oreille
              35
              2
              Aiguilles pour le prélèvement de tissu ou de liquide organique autre que le sang
              15
              1
              Aiguilles à suture
              140
              11
              Lames de scalpel pour les chirurgies
              80
              7
              Autres instruments chirurgicaux (rasoirs, ciseaux, rétracteurs, fil métallique, etc.)
              68
              6
              Verrerie (fiole, tube, pipette, objet en verre)
              24
              2
              Autres (autres instruments, usages autres/inconnus)
              264
              22
              Instruments inconnus
              19
              2
              Total
              1 214
              100
              Profondeur de la blessure
              Superficielle (égratignure sans saignement)
              184
              15
              Modérée (lésion de la peau sans saignement)
              901
              74
              Profonde (piqûre ou coupure profonde avec ou sans saignement)
              59
              5
              Information manquante
              70
              6
              Total
              1 214
              100


              Comment les blessures par piqûres d'aiguilles surviennent-elles?

              Ce type de blessure résulte d'un accident mettant en cause une aiguille. Plusieurs études ont montré qu'il est possible de se blesser avec une aiguille à toutes les étapes de son utilisation, de son démontage ou de son élimination. On ne s'entend pas toutefois sur les raisons expliquant pourquoi ces accidents sont si fréquents chez les travailleurs de la santé et pourquoi les mesures simples censées résoudre ce problème demeurent inopérantes.

              Entre 30 % et 50 % des blessures recensées au cours d'interventions cliniques ont habituellement été subies par le personnel infirmier et le personnel de laboratoire. La conception de l'équipement, la nature de l'acte médical, les conditions de travail, l'expérience du personnel, le recapuchonnage et l'élimination des aiguilles sont autant de facteurs qui influent sur la survenue de ce type d'accident.

              Conception de l'équipement

              Bon nombre de ces blessures pourraient être évitées si l'on avait recours aux dispositifs novateurs avec aiguilles protégées ou aux systèmes sans aiguille avec embout luer. Il y a de plus en plus de preuves que les seringues dotées de dispositifs de sécurité réduisent les piqûres accidentelles.

              Nature de l'acte médical

              Parmi les situations cliniques à risque, citons :

              • le moment où une aiguille est retirée d'un patient, en particulier si le travailleur doit dispenser des soins au patient pendant qu'il se débarrasse de l'aiguille
              • les circonstances où le patient secoue l'instrument
              • le moment où l'on tire l'aiguille à travers le bouchon en caoutchouc d'un tube à vide (l'aiguille peut alors piquer la main par un effet de retour).

              Les blessures surviennent habituellement lorsque les travailleurs tentent de faire plusieurs choses en même temps, en particulier pendant qu'ils démontent les aiguilles ou les éliminent.

              Conditions de travail

              Parmi les conditions de travail qui peuvent contribuer à accroître le nombre de blessures par piqûres d'aiguilles figurent :

              • la réduction des effectifs, qui contraint le personne infirmier, le personnel de laboratoire et les étudiants à remplir des fonctions supplémentaires,
              • certaines situations difficiles dans les soins aux patients,
              • le fait de travailler la nuit avec un éclairage réduit.

              Expérience du personnel

              En général, les nouveaux employés ou les étudiants se blessent plus souvent avec des aiguilles que le personnel d'expérience.

              Recapuchonnage

              Entre 25 et 30 % des blessures par piqûres d'aiguilles subies par le personne infirmier et le personnel de laboratoire sont liées au recapuchonnage. Cette opération est la principale cause d'accident.

              Il est extrêmement dangereux de tenir une seringue d'une main tout en tentant d'y mettre un capuchon que l'on tient de l'autre main. Les blessures surviennent de trois façons différentes :

              • l'aiguille passe à côté du capuchon et pénètre accidentellement dans la main qui tient ce dernier;
              • l'aiguille perfore le capuchon et pénètre dans la main qui tient ce dernier;
              • le capuchon, mal ajusté, tombe de l'aiguille recapuchonnée, et cette dernière blesse la main.

              Plusieurs organismes ont recommandé que les travailleurs s'abstiennent de recapuchonner les aiguilles avant de les démonter ou de s'en défaire. Pourtant, certains travailleurs de la santé ont continué de le faire, en toute connaissance des risques. Dans certains cas, une formation inadéquate ou la force de l'habitude pourraient expliquer ce comportement. Dans une étude récente, on a demandé à des travailleurs pourquoi ils persistaient à recapuchonner les aiguilles malgré leur connaissance des dangers potentiels. Ils ont donné les raisons suivantes :

              • pour se protéger pendant qu'ils démontent un dispositif réutilisable dont l'aiguille contaminée est à découvert;
              • pour se protéger des aiguilles à découvert lorsqu'ils doivent transporter en un seul voyage plusieurs articles vers un contenant pour aiguilles souillées;
              • pour entreposer de façon sécuritaire une seringue entre les utilisations, lorsque son contenu doit être administré en plusieurs fois;
              • pour protéger l'entourage pendant qu'ils se dirigent vers le contenant pour aiguilles souillées dans une pièce surpeuplée.

              Dans ses lignes directrices, le Laboratoire de lutte contre la maladie précise que les travailleurs ne doivent jamais recapuchonner les aiguilles (ni les plier ou les casser), mais plutôt les placer directement après usage dans des contenants approuvés résistant à la perforation.

              Élimination

              Les blessures par piqûres d'aiguilles sont souvent liées à l'élimination des aiguilles. Elles se produisent quand le personnel utilise les contenants spéciaux destinés à recevoir les aiguilles et les objets pointus ou tranchants. Elles surviennent également lorsque des aiguilles sont placées avec les déchets ordinaires, contrairement à la règle, ou égarées dans le lieu de travail.

              Contenants spéciaux

              Chez le personnel infirmier ou le personnel de laboratoire, jusqu'à 30 % des blessures par piqûres d'aiguilles surviennent lorsque des aiguilles sont déposées dans les contenants prévus à cette fin. Les accidents se produisent à toutes les étapes de cette opération :

              • pendant que le travailleur transporte l'aiguille vers le contenant, en particulier lorsque l'aiguille n'est pas recapuchonnée et est jetée avec d'autres déchets,
              • pendant qu'il place l'aiguille dans le contenant, en particulier si ce dernier est rempli au-delà de sa capacité,
              • pendant qu'il vide les contenants pour aiguilles souillées plutôt que des les sceller en vue de leur élimination.

              Élimination inadéquate

              Presque toutes les blessures par piqûres d'aiguilles subies par les préposés à l'entretien ménager et les porteurs sont dues à des aiguilles qui ont été soit égarées dans le lieu de travail soit jetées avec les déchets ordinaires. Les concierges et les préposés aux poubelles peuvent aussi se piquer ou se couper lorsqu'ils manipulent des déchets contenant des aiguilles ou des scalpels. La plupart des chercheurs comprennent mal que de telles situations se produisent. Selon certains, le problème serait imputable à la négligence, ou à un manque de motivation ou de formation chez les gens qui utilisent les aiguilles ou sont chargés de leur élimination. D'autres attribuent ces incidents au caractère inadéquat des systèmes d'élimination des aiguilles souillées.

              Il est arrivé également que des employés d'entretien se blessent en nettoyant avec les mains des tuyaux ou d'autres zones où se trouvaient des aiguilles ou des seringues. Ces blessures sont généralement survenues lorsque les employés ne pouvaient pas voir ce qu'ils faisaient et ne portaient pas de gants de cuir.


              Comment prévient-on les blessures par piqûres d'aiguilles?

              La meilleure façon de protéger les travailleurs contre les maladies infectieuses pouvant être transmises par les piqûres d'aiguilles consiste à prévenir ce type d'accident. Un programme complet de prévention des blessures par piqûres d'aiguilles devrait comprendre :

              • la formation des employés,
              • des lignes directrices,
              • des méthodes sécuritaires de recapuchonnage,
              • des mécanismes efficaces d'élimination,
              • des programmes de surveillance,
              • une meilleure conception de l'équipement.

              Formation des employés

              Un bon programme de prévention des blessures par piqûres d'aiguilles devrait prévoir la formation des employés. Les travailleurs doivent savoir comment utiliser, monter, démonter et éliminer correctement les aiguilles. Ils doivent être bien informés des risques associés aux blessures par piqûres d'aiguilles et savoir comment les éviter. Les programmes de formation doivent notamment aborder :

              • le risque de blessures,
              • les dangers possibles,
              • les précautions recommandées lors de l'utilisation et de l'élimination des aiguilles,
              • la déclaration des blessures,
              • l'importance de la vaccination contre l'hépatite B, s'il y a lieu.

              Lignes directrices

              Le Bureau de l'épidémiologie des maladies transmissibles du Laboratoire de lutte contre la maladie est chargé de réviser, publier et mettre à jour les lignes directrices visant à prévenir l'exposition à tous les agents pathogènes transmissibles parle sang chez les travailleurs.

              Les lignes directrices suivantes portent expressément sur l'exposition due aux blessures par piqûres d'aiguilles :

              • Aiguilles, lames de scalpels et autres instruments pointus ou tranchants -- les travailleurs doivent les considérer comme potentiellement contaminés et les manipuler avec prudence afin d'éviter les blessures accidentelles.
              • Seringues et aiguilles, lames de scalpels et autres objets pointus ou tranchants jetables -- les travailleurs doivent les déposer après usage dans des contenants résistant à la perforation situés le plus près possible du lieu d'utilisation. Ils doivent prendre garde de ne pas trop remplir les contenants pour éviter les blessures accidentelles.
              • Recapuchonnage -- les travailleurs doivent éviter de recapuchonner manuellement les aiguilles, de les plier, de les casser volontairement, de les retirer des seringues jetables, ou de les manipuler de toute autre façon avec les mains.

              Techniques sécuritaires de recapuchonnage

              Lorsque le recapuchonnage est nécessaire, il importe d'établir des méthodes sécuritaires qui devront être appliquées par les travailleurs. Les travailleurs ne devraient jamais diriger la pointe d'une aiguille à découvert vers une main non protégée.

              Recapuchonnage par mouvement rotatif d'une seule main

              Il est possible de recapuchonner de façon sécuritaire une aiguille en déposant le capuchon sur une surface plate et en le ramassant avec l'extrémité de la seringue au moyen d'un geste rotatif d'une main. La main libre doit être tenue à l'écart de la gaine et à bonne distance de l'aiguille à découvert.

              Dispositifs de recapuchonnage

              Il existe plusieurs dispositifs qui permettent de recapuchonner les aiguilles de façon sécuritaire. Certains dispositifs facilitent le recapuchonnage d'une seule main après avoir déposé le capuchon sur une surface plate. D'autres dispositifs sont destinés à protéger la main qui tient le capuchon pendant le recapuchonnage à deux mains. Jusqu'ici, la plupart de ces produits n'ont pas fait l'objet d'essais indépendants et le recapuchonnage à deux mains suscite toujours des inquiétudes. Il y a lieu d'effectuer de plus amples recherches sur les dispositifs de recapuchonnage. Ils pourraient s'avérer utiles lorsque le recapuchonnage est nécessaire.

              Élimination

              Si l'on veut prévenir les blessures par piqûres d'aiguilles, il est primordial de mettre en place un système efficace d'élimination des aiguilles après usage. On pourrait réduire considérablement les problèmes associés au recapuchonnage en facilitant l'accès à des contenants pour aiguilles souillées.

              Les travailleurs doivent placer les aiguilles dans des contenants à large ouverture qui résistent à la perforation. Ces contenants doivent être situés à proximité du lieu d'utilisation, de façon qu'il soit possible de se débarrasser de façon sécuritaire des aiguilles sans les recapuchonner. Il faut remplacer les contenants avant qu'ils ne soient remplis à ras bord. Il faut s'assurer que les contenants sont scellés, recueillis et éliminés conformément aux règlements locaux sur les déchets biomédicaux.

              Tous les membres du personnel doivent signaler toute situation où des aiguilles ont été laissées au chevet d'un patient ou jetées avec les déchets ordinaires.

              Surveillance

              On manque nettement de données quant aux divers facteurs responsables des accidents mettant en cause des aiguilles. Les programmes de surveillance qui permettent d'analyser en profondeur les accidents liés à des piqûres d'aiguilles pourraient permettre de combler cette lacune. Ces programmes de surveillance doivent notamment avoir pour objectifs de :

              • déterminer le taux de blessures par piqûres d'aiguilles,
              • rechercher les facteurs responsables des blessures,
              • vérifier que les travailleurs blessés reçoivent les traitements voulus,
              • cerner les aspects des programmes de prévention qui devraient être améliorés,
              • éventuellement, proposer des stratégies pratiques pour faire face au problème.

              La Division de l'épidémiologie du VIH/sida, du Bureau du VIH/sida et des MTS (LLCM), maintient un programme de surveillance de l'exposition professionnelle au sang et aux liquides organiques infectés par le VIH chez les travailleurs de la santé.

              Innovation continue

              Il y a lieu de mener d'autres recherches dans ce domaine et de faire preuve d'innovation afin de trouver des méthodes de prévention des blessures par piqûres d'aiguilles. Ces recherches devraient notamment viser à :

              • déterminer quels sont les types de dispositifs dotés d'une aiguille qui peuvent entraîner des blessures et quelles en sont les caractéristiques de conception;
              • mieux comprendre comment ces dispositifs sont normalement manipulés en milieu de travail et comment ils peuvent donner lieu à des blessures;
              • trouver des méthodes qui permettraient d'éviter tout mouvement des mains à proximité de l'extrémité des aiguilles contaminées ou le démontage manuel des dispositifs contaminés munis d'une aiguille.

              1 commentaire:

              Unknown a dit…

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