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27 nov. 2011

DYSLEXIE DYSORTHOGRAPHIE

Dysorthographie → production orthographique
On distingue :
Dyslexie phonologique (ou dysphonétique)
Dyslexie de surface (ou dyséïdétique, ou lexicale)
Dyslexie mixte
Dyslexie visuo-attentionnelle
L’élève qui présente une dyslexie :
- présente un ou plusieurs déficits sur les compétences sous-jacentes
- est en difficulté sur l’une ou l’autre voie de lecture (parfois sur les deux)
- ne parvient pas à l’automatisation
LA DYSLEXIE PHONOLOGIQUE
60 à 70% des cas
Elle touche la voie d’assemblage (difficulté à maîtriser le code alphabétique).
INDICATEURS :
Atteinte de la voie d’assemblage
Déficience du canal auditivo-verbal
Déficience de la conscience phonologique
Confusions de sons auditivement proches
Difficultés de correspondance phonie-graphie
Difficulté pour lire les mots nouveaux
Contresens liés à l’absence de contrôle phonologique
ADAPTATIONS / Stratégies de renforcement
L’adressage fonctionne
La mémoire visuelle est correcte → S’appuyer sur le canal visuel
- par le geste (Borel Maisonny, support décodage)
- par le kinesthésique (pour les sourdes/sonores…)
- faire des affiches…
LA DYSLEXIE DE SURFACE
12% des cas
Elle touche la voie d’adressage (difficulté à identifier les mots globalement)
INDICATEURS :
Atteinte de la voie d’adressage
Déficience du canal visuel (et particulièrement de la mémoire visuelle)
Pas de mémorisation à long terme de l’image des mots rencontrés
Lexique interne pauvre
ADAPTATIONS / Stratégies de renforcement
L’assemblage fonctionne
La mémoire auditive est correcte → S’appuyer sur le canal auditif
LA DYSLEXIE MIXTE
C’est la forme la plus sévère.
Atteinte des 2 voies de lecture :
- Difficultés de déchiffrage grapho-phonémique
- Absence de lexique interne → Privilégier l’oral.
LA DYSLEXIE VISUO-ATTENTIONNELLE
Dyslexie développementale périphérique, rare chez l’enfant.
Oculomotricité et discrimination visuelle déficitaires
Difficultés attentionnelles
Trouble lexique
Confusions de sons visuellement proches
Difficultés de copie
La prise d’indices est faussée par une difficulté de sélection des informations pertinentes.
Conséquences de la dyslexie sur les apprentissages :
Une difficulté importante dans l’usage du langage écrit
Une difficulté à lire à haute voix et/ou à lire et comprendre en même temps
Une orthographe déficiente malgré les efforts de l’élève
Une lenteur d’exécution
Une fatigabilité importante
Troubles cognitifs associés :
Troubles de l’attention
Troubles de la mémoire de travail et de l’évocation
Difficultés spatiales et/ou temporelles
Difficultés de latéralisation et du schéma corporel
Troubles de la discrimination et de la mémoire visuelles
Troubles de la discrimination et de la mémoire auditives
Troubles de la discrimination
Troubles du graphisme, maladresse dans les gestes
Difficultés à acquérir des automatismes
Tendance à l’hyperactivité
Difficultés psychologiques secondaires (perte d’estime de soi, dépression, agressivité…).
Aides extérieures :
Orthophonie
Prise en charge par un CMPP, un SESSAD
Éventuellement, suivi psychologique
La coopération entre les professionnels à des fins d’échanges, d’information et d’élaboration de projets est essentielle.
Il sera primordial de :
- Dédramatiser
- Créer un climat de confiance sécurisant pour l’élève et sa famille
- L’encourager, le valoriser même pour des progrès minimes afin de restaurer confiance et estime de soi.
Il sera parfois important d’expliquer à l’ensemble de la classe la nécessité des aménagements pédagogiques pour un élève dyslexique.
DYSORTHOGRAPHIE :
A chaque type de dyslexie correspond un type de dysorthographie (trouble dans l’acquisition et de la maîtrise de l’orthographe) :
La dysorthographie phonologique : confusions de sons auditivement proches (sourdes-sonores, orales-nasales)
La dysorthographie de surface : des fautes d’usage (tendance à la simplification, à la complexification)
La dysorthographie visuo-attentionnelle : confusions de sons visuellement proches (pbdp, d ol, an na, par pra), difficultés de copie



Pistes d'adaptations possibles en classe :

 Les difficultés de l’élève dyslexique en classe.
Les fiches présentent quelques pistes d’actions selon le type de dyslexie et les troubles associés. Ces documents ont été établis à partir des recherches et travaux du Centre Médical et Scolaire Spécialisé dans les troubles du langage écrit de l’enfant intelligent, centre Les Lavandes (CMSS « Les Lavandes » - 05700 ORPIERRE) et de la centaine de collèges participant à son programme.
Les commentaires sont tirés d’une conférence du créateur du centre M. Roux à l’IUFM du Limousin. Lenteur et doute « technique »
  • Difficultes d’orientation spatiale
  • Difficultes d’orientation temporelle
  • Problèmes attentionnels
  • Problèmes de mémorisation
  • Manipulation difficile des connaissances et des informations
  • Altérations de la lecture
  • Altérations de la transcription
DYSLEXIE: un guide à l'usage des enseignants sur le site de l'Académie de Dijon
Extrait de la copie de Korentin sur le site Aapedys 35
Le témoignage de Korentin, sur son devoir de philo en Terminale :
Je suis juste dysorthographique, mais cela me gêne. Le prof m'a mis :
" Quand vas-tu te décider à écrire correctement ? Tu dois soigner l'orthographe."
A cause des fautes d'orthographe, j'ai eu 6."
[?] Qu'est-ce que c'est ?


Les difficultés en lecture et orthographe représentent l'expression la plus fréquente des difficultés scolaires et peuvent se manifester dès le début du cours préparatoire .


La dyslexie est une maladie qui rend l'enfant incapable malgré son expérience de la classe traditionnelle d'acquérir les techniques du langage qui lui permettraient d'apprendre à lire, à écrire, à s'exprimer oralement. L'enfant est cependant normalement intelligent et ne souffre d'aucun déficit auditif ou visuel. Une dysorthographie succède souvent à la dyslexie. Le dépistage de la dyslexie doit être précoce (4 ou 5 ans). La rééducation orthophonique s'impose.


C'est au début de la 2° année scolaire (CE1) que le dépistage est le plus sûr car tout enfant, à ses débuts en lecture, peut présenter les symptômes apparents de la dyslexie et faire des inversions. Ces difficultés normales ne deviennent pathologiques que lorsqu'elles persistent au delà de la première année. La dyslexie entre dans le cadre global des "troubles spécifiques (=sélectifs) du développement" observés chez l'enfant.


Il importe en effet, avant de parler de dyslexie, d'éliminer les difficultés de lecture dues à :




  • Un déficit auditif (hypoacousie : le langage oral est perturbé dans son ensemble avec confusion de phonèmes et non pas seulement à la lecture) ;
  • Un trouble de la vue (amblyopie) ;
  • Un trouble de l'élocution ;
  • Un déficit intellectuel (les résultats scolaires sont bons dans les autres domaines) ;
  • Un désintérêt global d'origine affective ;
  • Le bilinguisme...

[?] Les signes de la maladie


La dyslexie est caractérisée par des erreurs, soit dans l'enchaînement des graphies, soit dans la transcription graphique des phonèmes. La dyslexie atteint 5 à 10% des enfants d'âge scolaire. Un dépistage précoce (avant l'entrée au C.P.) et une rééducation individuelle (pré-lecture) ou en classes spécialisées doivent permettre une réinsertion de l'enfant dans une scolarité normale.


La dyslexie est un trouble du langage et de l'écriture persistant au-delà de l'âge normal d'apprentissage de la parole. Bien souvent, l'installation du langage est retardée. La prononciation des mots, association de plusieurs sons désignant une personne ou un objet, débute la 2° année ; le langage, association de mots ayant valeur de signification, devant être obtenu vers 4 ans et demi. Un premier examen orthophonique à cet âge devrait mettre en évidence la déformation persistante des mots, des phrases mal construites ou l'incapacité de retenir des phrases. Trop souvent, la dyslexie est découverte lors du bilan d'un échec scolaire déjà installé ou d'une dysorthographie.


L'enfant confond à la lecture certaines lettres de formes voisines ou proches phonétiquement : m, n, et u, p, b, d, q et g, s et ch, f et v, a et an, a et o, u et ou, on et o, un et u, in et i, les consonnes constrictives (s, ch, j, z, f, v) sont remplacées par les consonnes occlusives (t, k, p, d,g) , les consonnes sonores (b, d, g, v, j, s) sont remplacées par les consonnes sourdes (p, t, k, f, ch, s) etc... "Piton" devient "bidon", "hippopotame" devient "hippopapame"... Ces confusions ne sont pas systématisées et selon les moments, l'enfant peut lire correctement ou substituer une lettre à une autre lettre.


Il inverse l'ordre des lettres ("on" est lu "no", "bras" est lu "bar" ou "rab", "plat" est lu "pal" ou "lap", "aéroplane" devient "aréoplane"...), de certaines syllabes, de certains mots. Il omet certains sons : "fil" est lu "il", "bar" est lu "ba", "parapluie" devient "parapuie"...Il en ajoute d'autres : "poltron" est lu "polteron", "escapade" est lu "cascapade" etc...


La lecture est hachée, hésitante, incompréhensible. L'enfant ne réussit pas à transformer les symboles écrits en phonèmes. Des antécédents familiaux sont fréquents.


Le test du Poucet permet d'apprécier le degré de dyslexie à partir de deux critères décelés par la lecture de ce texte déterminé : le nombre d'erreurs au cours de la lecture et le temps de lecture. Ces deux paramètres en effet ont été étalonnés par rapport à une moyenne d'enfants normaux en fonction de leur âge et de leur scolarisation.


"Le Poucet. Robin est petit comme un pouce.Il habite la forêt dans une jolie petite cabane pas plus grande qu'un nidIl s'amuse avec ses amis les oiseaux et les animaux du bois. Un jour, il alla le matin faire une promenade bien loin.Un soir que la pluie l'obligeait à s'abriter sous un gros champignon, il rencontra un lièvre. Alors, il grimpe sur son dos. Il s'accroche à ses longues oreilles. Le lièvre s'élance. Il court vite. Le Poucet craint de glisser. Soudain, ils s'arrêtent : attention au chasseur ! sauvons-nous dans ce buisson. "Quel poltron!" pense Robin qui veut poursuivre son escapade.".


Lu par un enfant dyslexique, le texte devient :


"Le son te.Co din est pe tite comme un pu ceil cha te la pe dans une jaune petiteca dan pas lune que din ni..."A la fin du cours élémentaire, l'échec d'un enfant dyslexique à cette lecture-test peut être partiel ou total. Le temps de déchiffrage statistiquement normal est de 1 minute 20 secondes. On parle de retard modéré à 2 minutes et de retard important à plus de 3 minutes. On compte les erreurs, les distorsions auto-corrigées, les pauses etc...


[?] Causes et facteurs de risque


Les théories explicatives de la dyslexie sont nombreuses, faisant intervenir un défaut de latéralité, des troubles psychoaffectifs et surtout un défaut de vigilance, d'attention, nécessitant une pédagogie spécifique qualitativement différente et non une quantité supplémentaire d'heures d'enseignement réalisées avec la même pédagogie que pour les autres enfants.


D'autres causes sont discutées dans l'échec de l'acquisition du langage écrit:




  • Un trouble mineur lésionnel du fonctionnement cérébral ;
  • Un environnement socio-culturel et économique défavorable ;
  • Des méthodes d'apprentissage de la lecture inadaptées ;
  • Des rythmes de progressions des acquisitions non respectés ;
  • Une mauvaise formation pédagogique des maîtres ;
  • Des classes surchargées etc..

La majorité des auteurs s'accordent toutefois à réserver le terme de "dyslexie-dysorthographie" à la difficulté isolée, spécifique, de l'acquisition de la lecture et de l'orthographe, se développant dans un environnement familial, scolaire et social de bonne qualité, en l'absence de déficit intellectuel et de perturbations affectives.


C'est le contraste entre l'échec en lecture et en orthographe, et l'intégrité sensorielle et intellectuelle (bonnes aptitudes en arithmétique et mathématiques par exemple) chez un enfant qui est l'élément fondamental du diagnostic.

Certains troubles sont souvent associés à la dyslexie :

  • Trouble de l'orientation spatiale ;
  • Trouble de l'orientation temporelle ;
  • Trouble de la motricité oculaire (non latéralisation du regard) ;
  • Défaut de discrimination et d'évocation des graphies à partir des sons ;
  • Trouble de la perception du rythme de la lecture ;
  • Trouble du langage avec inversion des phonèmes ;
  • Trouble affectif...
  • Réactions psychologiques d'agressivité ou de passivité face à l'échec scolaire.


[?] Traitement


Les principes de rééducation sont nombreux, élaborés avec la collaboration des parents. Ils utilisent des stimuli de voix humaine ou de musique enregistrés sur bande magnétique, des stimulations de coordination des rôles respectifs de chaque hémisphère en donnant la même information aux deux oreilles avec des filtres différents, des stimulations grapho-auditives. Une pédagogie spécifique doit tenir compte de l'incapacité du dyslexique à prendre des notes écrites et privilégier l'utilisation du manuel, réaliser un plan écrit du travail, tenir compte de la difficulté d'abstraction corrigée par des exercices en équipe sur un thème donné exploité par des textes de lecture, dictées, récitations, repris en éducation physique ou en travaux manuels. Une telle pédagogie nécessite des classes particulières comportant un petit nombre d'enfants.


La méthode Borel-Maisonny vise à établir une relation gestuelle entre le schéma écrit et le phonème correspondant.


La méthode Chassigny consiste à laisser l'enfant s'exprimer par écrit, et à l'arrêter à chaque erreur pour lui dicter sur un mode rythmique une succession de mots apparentés au mot erroné.


La psychothérapie est souvent utile


[?] La dysorthographie


Ce terme désigne les erreurs orthographiques qui font suite à la dyslexie. Elle se manifeste non par l'ignorance d'une règle grammaticale mais par la difficulté ou l'impossibilité de considérer la phrase comme un ensemble organisé. Ainsi, on peut distinguer chez l'enfant dysorthographique :


  • Les difficultés auditives (alors que l'audition est normale) : confusions de sons, difficulté à analyser les données auditives ;
  • Les difficultés dans l'organisation de l'espace, du temps, et de la phrase elle-même (il ne distingue pas les fonctions différentes des mots dans la phrase). On retrouve les erreurs spécifiques de la dyslexie :
  • Confusion de lettres ou de syllabes ;
  • Inversions ;
  • Mauvais découpage des mots ;
  • Méconnaissance du vocabulaire ;
  • Méconnaissance de la grammaire.
La rééducation orthophonique permet habituellement à l'enfant dyslexique de pouvoir lire normalement mais elle ne parvient souvent qu'à une correction incomplète des difficultés en orthographe.
La dysorthographie constitue le handicap le plus lourd à long terme. Le redoublement scolaire est très fréquent.


La nécessité d'une rééducation personnalisée entreprise avec l'aide des parents et des médecins praticiens, qui devraient pouvoir reconnaître une dyslexie dès la maternelle et orienter l'enfant vers un orthophoniste ou une classe spécialisée, se heurte bien souvent à des difficultés budgétaires d'ouverture de classes spéciales au moment où l'effort est porté sur l'intégration des handicapés dans une scolarité normale.


L'enseignement de la grammaire n'est possible que si l'enfant parle correctement ou s'il sait bien lire (comprend le langage écrit). Dans cet apprentissage, le rôle de la dictée et de la répétition est fondamental.

LA DYSLEXIE - DYSORTHOGRAPHIE

Définition, dépistage, diagnostic, formes cliniques, troubles associés

Définition:

- Trouble spécifique, sévère et durable, d’acquisition de la lecture, suffisamment grave pour retentir sur l’intégration scolaire (décalage d’au moins 18 mois entre l’âge de lecture et l’âge mental),
- Trouble primitif, qui ne peut être expliqué par un déficit sensoriel, intellectuel, ou psychopathologique, ni par une carence éducative ou pédagogique
- Une dysorthographie est toujours associée (voir principales étapes d'acquisition du langage écrit).

Dépistage?

  • Les compétences phonologiques +++



En grande section de maternelle, on sensibilise l'enfant à jouer avec les sonorités des mots pour mieux analyser la phonétique et préparer la lecture (voir principales étapes d'acquisition du langage écrit).
Les enfants qui ont une forme familiale, phonologique, de dyslexie sont en grande difficulté pour ces exercices. Le médecin scolaire peut dépister ces troubles à partir d'un test qu'il pratique dans le "bilan de 6 ans": test ERTLA 6
Tous les enfants qui présentent des troubles spécifiques importants du langage oral sont à risque de développer des troubles de nature dyslexique.
  • Vérification systématique des compétences audiophonologiques et visuelles faite par le médecin scolaire sur la GSM et le CP ++++
  • EN GSM, CP, CE1, on peut pratiquer d'autres tests de dépistage neuropsychologiques comme ODEDYS / BREV ( les épreuves non verbales sont normales, les scores verbaux sont normaux ou hétérogènes, les compétences requises en lecture sont échouées)). C'est l'enseignant qui alertera le plus souvent les parents et demandera un bilan en orthophonie.

Le diagnostic:

Association d'un bilan en orthophonie , qui confirme des scores pathologiques ( au moins - 2 écart-types) aux tests en métaphonologie et aquisition de la voie d'assemblage, et/ ou aux tests en acquisition de la voie d'adressage ( lexicale) (voir principales étapes d'acquisition du langage écrit).
- d'un bilan psychométrique ( qui élimine surtout une déficience intellectuelle ou des troubles associés)
- et d'un bilan médical (d’élimination d’autres pathologies expliquant la difficulté pour accéder à la lecture)

Plusieurs formes cliniques:


  • La plus fréquente est la dyslexie phonologique:

Cest une forme où les facteurs génétiques sont maintenant bien établis.
Elle représente la majeure partie des dyslexies.
L'enfant fait des confusions de sons, n'arrive pas du tout à transcrire les lettres en sons, à assembler les sons entre eux pour en faire des formes sonores de mots qui ont un sens. Même les mots faciles ( lo/co/mo/ti/ve) ne sont pas lus.
Attention! On pense à tort que l'enfant confond des lettres comme b / d (problème visuel), on oublie en fait qu'il s'agit de sons proches!
Si la voie d'assemblage est très fortement atteinte, la voie d'adressage ne peut se mettre en place... donc on parle de dyslexie mixte +++.
Après plusieurs années de rééducation intensive, les enfants arrivent tout de même à développer une stratégie orthographique correcte ( dyslexie compensée); ils restent plus ou moins lents en lecture et les troubles sont plus ou moins importants sur l'orthographe, mais la scolarité peut se dérouler en milieu ordinaire (avec néanmoins des adaptations nécessaires dans la plupart des cas...)
Parfois la stratégie orthographique ne peut se mettre en place: pas de compensation possible. La lecture et l'orthographe restent problématiques. Les enfants doivent bénéficier d'un plateau technique spécifique ( Classe spéficique pour les troubles du langage et Sessad)
  • La dyslexie "de surface":

C’est une terminologie pas très heureuse (héritée des troubles acquis du Langage Ecrit chez l’adulte);
Il s'agit d'un processus défectueux concernant la voie d’adressage, ou stratégie orthographique:
- les enfants n’arrivent pas à lire les mots irréguliers (femme), même fréquents, quand la forme graphique est très loin de la forme phonologique; ils ont des difficultés à maîtriser les graphies complexes ( euil, oin, phr, gr, qu...)
- la conscience phonologique et le traitement métaphonologique sont très bons
- ils ont une écriture phonologique ( régularisation: femme = fame)


----> plusieurs étiologies possibles:
  1. Atteinte primaire de la voie d'adressage: En théorie pure? cette entité clinique indépendante reste à prouver pour certains dans le cadre d'un trouble développemental chez l'enfant, même si elle est bien connue chez les adultes ou les grands enfants qui présentent des lésions neurologiques ou des pathologies neurologiques dégénératives.
  2. La dyslexie visuo-attentionnelle
    1. - atteinte du processus visuel global du mot à identifier: le regard se porte seulement sur les premières lettres du mot, empêchant un traitement orthographique ( qui donne accès au sens et qui permet de lever des ambiguïtés orthographiques) - si le traitement parallèle n’excède pas une ou deux lettres, impossibilité de lire les di- ou tri-graphes et la segmentation syllabique pose aussi problème
  3. La dyspraxie visuo-spatiale ( voir dyspraxies dans les troubles non verbaux)
  4. Le stress visuel (trouble des gnosies visuelles et trouble visuo-perceptif): troubles de discrimination des formes, du contraste figure - fond, des couleurs, troubles visuo-moteurs (anomalie de convergence...)
  5. Le stress tout court! Troubles anxieux+++ avec inhibition des processus cognitifs ( bloquent l'accès au réseau sémantique pour la compréhension, désorganisent les processus automatiques permettant la fluidité de lecture, saturent la mémoire de travail, augmentent les troubles visuo-attentionnels... )

Troubles associés:

  • La dyslexie - dysorthographie peut-être associée à une dysgraphie…

En effet, écrire est une tâche complexe qui demande en même temps d'utiliser la mémoire auditivo-verbale, la mémoire de travail ( pour la conversion des sons en lettres et mots), et de gérer le geste d'écriture ( tracé des lettres, respect de la ligne..) C'est ce qu'on appelle une double tache. Si l'enfant fait des efforts considérables pour se concentrer sur l'ordre des lettres et l'orthographe des mots, il va relâcher son attention sur le geste qui devient maladroit, irrégulier. Parfois aussi, l'enfant hésite sur des lettres qui se ressemblent et il laissera une lettre informe "passe-partout" pouvant suggérer ce que le lecteur attend... C'est ainsi souvent que les adolescents dyslexiques masquent en partie leur trouble.


  • Le trouble d’apprentissage du langage écrit peut être lié à un retard d’acquisition du langage oral... (voir chapitre troubles spécifiques du langage oral).


  • ll peut faire partie d’un trouble complexe des apprentissages associant une dyspraxie visuo-spatiale, une dyscalculie...
Les troubles spécifiques d'acquisition du langage écrit.
La dyslexie - dysorthographie est un trouble spécifique de l'acquisition puis de l'utilisation du langage écrit. Ce trouble est durable; lors de l'évolution, on observe, non pas un simple décalage des acquisitions, mais une permanence qualitative et quantitative des difficultés (déviance). Les réalisations restent inférieures à celles attendues pour l'âge et l'intelligence de l'enfant.

On évoque un trouble spécifique de l'acquisition du langage écrit lorsqu'un décalage significatif de dix - huit mois, au moins, est objectivé entre l'âge réel de l'enfant et celui obtenu lors des différentes épreuves évaluant la lecture et l'écriture. Ces difficultés ont le plus souvent un retentissement scolaire, affectif et social pour l'enfant en difficulté.
La dyslexie - dysorthographie est un trouble développemental (différent d'un trouble acquis); il ne s'agit donc pas d'un simple retard dans les acquisitions se traduisant par un développement normal, mais lent, de celles - ci. Le trouble développemental induit une désorganisation du processus d'acquisition du langage écrit. Les modalités d'acquisition seront alors différentes.
Lorsqu'on évoque l'existence d'une dyslexie - dysorthographie, il faut exclure :
- un déficit intellectuel- un déficit sensoriel- un défaut de scolarisation et/où de stimulations socioculturelles- un trouble psychologique ou psychiatrique- une lésion cérébrale acquise
Une dyslexie est toujours associée à une dysorthographie tandis que l'on peut trouver une dysorthographie isolée. On suppose alors que l'efficience intellectuelle de l'enfant lui a permis de compenser ses difficultés lexiques.

Par définition, une dyslexie - dysorthographie n'est diagnostiquée qu'après avoir obtenu un décalage de 18 mois entre l'âge chronologique de l'enfant et le niveau de ses réalisations écrites.
Cela n'induit pas qu'il faille attendre le second semestre du CE1 pour intervenir même si nous n'avons pas de tests étalonnés pour les enfants âgés de mois de sept ans. En effet, il est important de pouvoir intervenir précocement face à un enfant qui, au cours du CP, n'apprend pas à lire ou éprouve de réelles difficultés. Lorsqu'un enfant est en difficulté, une rééducation précoce permet, le plus souvent, que les déviances ne s'installent pas trop largement. Le trouble est ainsi mieux compensé. Parallèlement, cette rééducation permettra de distinguer les troubles spécifiques de simples retards d'acquisitions .
Le pronostic et le traitement ne sont pas les mêmes.
Préalablement à la rééducation, une évaluation du langage oral et du langage écrit sera effectuée. Les liens entre le langage oral et le langage écrit sont certains. On recherchera notamment les compétences métaphonologiques dont on sait que l'insuffisance a une incidence négative sur l'acquisition du langage écrit. Ces compétences rendent l'enfant plus sensible aux unités de la langue (phonème, syllabe, rime) et vont donc faciliter la compréhension du système d'écriture alphabétique. Ainsi, elles vont également faciliter la mise en place des fonctions de lecture et écriture par la voie phonologique.


Description du fonctionnement cognitif normal
En 1973, Marshall et Newcombe présente un modèle de lecture à deux voies.
La voie phonologique passe par un système de conversion grapho -phonémique tandis que la voie lexicale permet d'accéder directement à la représentation phonologique du mot lu.

En s'appuyant sur ce modèle, E.Boder a décrit trois types de dyslexies dysorthographies.
En 1986, U.Frith décrit, elle, un modèle d'apprentissage du langage écrit en stade.
Son modèle est critiqué parce que linéaire.

- stade logographique : le mot est reconnu globalement grâce à certaines caractéristiques graphiques ( couleur, 1ère lettre ...).
L'ordre des lettres n'est pas pertinent. La transcription est limité aux mots connus dont seule l'allure générale est restituée.

- stade alphabétique : les règles de conversion sont en cours d'acquisition ; l'ordre des lettres devient pertinent. La transcription est phonétique.
- stade alphabétique: l'utilisation des deux voies de lecture et d'écriture sont maîtrisées.


Les troubles spécifiques
1) La “dyslexie-dysorthographie dysphonétique”
Elle est la plus fréquente et correspond à une atteinte de la voie phonologique.
En lecture, cette atteinte entraîne de grandes difficultés dans la conversion grapho-phonémique. On observe:
- une méconnaissance des règles de conversion
- des erreurs d'ordonnancement avec des inversions, des ajouts...qui sont à mettre en relation avec les troubles de la séquentialité et de mémoire à court terme chez les dyslexiques.
- des substitutions de graphèmes visuellement proches: b/d; u/n
- des difficultés de discrimination perceptive entraînant des confusions entre phonèmes sourds et sonores: p/b; t/d
- des substitutions de mots graphiquement proches
Le déchiffrage de non - mots est extrêmement difficile.
En revanche, la voie lexicale est fonctionnelle et permet à l'enfant de mémoriser tout un stock de mots réguliers et irréguliers. Ce processus de mémorisation globale de mots nouveaux est cependant ralenti par de faibles capacités de déchiffrage grapho - phonémique nécessaires à la découverte de nouveaux mots écrits. De ce fait, l'enfant peut lire les mots connus (réguliers et irréguliers) mais ne lit pas, ou mal, les mots inconnus pour lesquels il se contente alors d'une approximation visuelle.
La compréhension de mots écrits est le plus souvent correcte tandis que celle de textes écrits reste globale, voire parcellaire.
La dysorthographie se caractérise par des règles de conversion phonémico-graphémique qui ne sont pas mâîtrisées tandis que la voie lexicale est préservée et permet l'acquisition d'un lexique orthographique de sortie (mots réguliers et irréguliers connus en global).
On observe:
- une incapacité à transcrire des non - mots- des omissions, ajouts et inversions de graphèmes- des confusions entre sourde et sonore: p/b; t/d; c/g...
Comme pour toutes les dysorthographies, l'orthographe grammaticale est réduite.
Par la suite, les règles grammaticales sont souvent connues mais ne peuvent être appliquées.


2) La “dyslexie-dysorthographie dyseidétique”
La dyslexie correspond à une atteinte de la voie lexicale alors que la voie phonologique est intacte. L'accès au sens est donc très perturbé. On observe :
- un bon déchiffrage de mots réguliers et de non - mots- un faible lexique visuel- une incapacité à lire les mots irréguliers sans capacité à suppléer par le contexte
Le coût du décodage est très lourd puisqu'il passe par un déchiffrage uniquement grapho - phonémique. Le rythme de lecture est très lent. De plus, comme le lien entre le mot écrit et le signifiant est rompu, les problèmes de compréhension sont majeurs.
La dysorthographie est parallèle à la dyslexie. On observe:
- une bonne correspondance phonémico - graphémique lui permettant de transcrire des non- mots. Ses réalisations sont purement phonétiques.- une absence d'orthographe d'usage dûe à des difficultés de mémorisation visuelle.- des difficultés de segmentation liées à l'absence de sens accordé à l'écrit.
Là encore, l'orthographe grammaticale est très réduite.


3) La “dyslexie-dysorthographie mixte”
Elle correspond soit à une atteinte équivalente des deux voies soit à l'atteinte d'une voies avec des troubles associés.
- atteinte phonologique + mauvaise mémoire visuelle- atteinte de la voie lexicale + trouble de la discrimination perceptive
On observe alors en lecture:
- un mauvais déchiffrage grapho - phonémique- une absence de stock visuel de mots (connus en global)- la compréhension est quasi inexistante

La dysorthographie se caractérise par une absence d'orthographe d'usage, des erreurs de segmentation et une mauvaise correspondance phonémico-graphémique.



4) La “dyslexie-dysorthographie visuoattentionnelle”
Elle n'est pas décrite dans la littérature.
Elle associe des difficultés attentionnelles au trouble lexique. Il n'existe pas de véritables atteintes des voies phonologique et lexicale mais l'enfant n'a pas de capacités visuo - attentionnelles suffisantes pour les mettre en œuvre de façon fonctionnelle. La prise d'indices est faussée au départ car l'enfant ne parvient pas
à sélectionner les informations pertinentes et se laisse perturber par des éléments distracteurs. On observe alors :
- des extinctions de phonèmes, de syllabes, parfois même en position initiale, voire de mots.- des extinctions - reformulations- des ajouts, des omissions et des inversions de phonèmes et de mots- des confusions visuelles de graphèmes et de mots morphologiquement proches- des sauts de ligne
La compréhension est réduite.
La dysorthographie visuoattentionnelle se caractérise par de nombreuses ratures, des hésitations et des retours en arrière. Les erreurs sont les suivantes :
- des omissions, ajouts, inversions de graphèmes et de mots- des extinctions -reformulations- des substitutions de graphèmes morphologiquement proches- un lexique orthographique réduite

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DYSLEXIE DYSORTHOGRAPHIE

Dysorthographie → production orthographique
On distingue :
Dyslexie phonologique (ou dysphonétique)
Dyslexie de surface (ou dyséïdétique, ou lexicale)
Dyslexie mixte
Dyslexie visuo-attentionnelle
L’élève qui présente une dyslexie :
- présente un ou plusieurs déficits sur les compétences sous-jacentes
- est en difficulté sur l’une ou l’autre voie de lecture (parfois sur les deux)
- ne parvient pas à l’automatisation
LA DYSLEXIE PHONOLOGIQUE
60 à 70% des cas
Elle touche la voie d’assemblage (difficulté à maîtriser le code alphabétique).
INDICATEURS :
Atteinte de la voie d’assemblage
Déficience du canal auditivo-verbal
Déficience de la conscience phonologique
Confusions de sons auditivement proches
Difficultés de correspondance phonie-graphie
Difficulté pour lire les mots nouveaux
Contresens liés à l’absence de contrôle phonologique
ADAPTATIONS / Stratégies de renforcement
L’adressage fonctionne
La mémoire visuelle est correcte → S’appuyer sur le canal visuel
- par le geste (Borel Maisonny, support décodage)
- par le kinesthésique (pour les sourdes/sonores…)
- faire des affiches…
LA DYSLEXIE DE SURFACE
12% des cas
Elle touche la voie d’adressage (difficulté à identifier les mots globalement)
INDICATEURS :
Atteinte de la voie d’adressage
Déficience du canal visuel (et particulièrement de la mémoire visuelle)
Pas de mémorisation à long terme de l’image des mots rencontrés
Lexique interne pauvre
ADAPTATIONS / Stratégies de renforcement
L’assemblage fonctionne
La mémoire auditive est correcte → S’appuyer sur le canal auditif
LA DYSLEXIE MIXTE
C’est la forme la plus sévère.
Atteinte des 2 voies de lecture :
- Difficultés de déchiffrage grapho-phonémique
- Absence de lexique interne → Privilégier l’oral.
LA DYSLEXIE VISUO-ATTENTIONNELLE
Dyslexie développementale périphérique, rare chez l’enfant.
Oculomotricité et discrimination visuelle déficitaires
Difficultés attentionnelles
Trouble lexique
Confusions de sons visuellement proches
Difficultés de copie
La prise d’indices est faussée par une difficulté de sélection des informations pertinentes.
Conséquences de la dyslexie sur les apprentissages :
Une difficulté importante dans l’usage du langage écrit
Une difficulté à lire à haute voix et/ou à lire et comprendre en même temps
Une orthographe déficiente malgré les efforts de l’élève
Une lenteur d’exécution
Une fatigabilité importante
Troubles cognitifs associés :
Troubles de l’attention
Troubles de la mémoire de travail et de l’évocation
Difficultés spatiales et/ou temporelles
Difficultés de latéralisation et du schéma corporel
Troubles de la discrimination et de la mémoire visuelles
Troubles de la discrimination et de la mémoire auditives
Troubles de la discrimination
Troubles du graphisme, maladresse dans les gestes
Difficultés à acquérir des automatismes
Tendance à l’hyperactivité
Difficultés psychologiques secondaires (perte d’estime de soi, dépression, agressivité…).
Aides extérieures :
Orthophonie
Prise en charge par un CMPP, un SESSAD
Éventuellement, suivi psychologique
La coopération entre les professionnels à des fins d’échanges, d’information et d’élaboration de projets est essentielle.
Il sera primordial de :
- Dédramatiser
- Créer un climat de confiance sécurisant pour l’élève et sa famille
- L’encourager, le valoriser même pour des progrès minimes afin de restaurer confiance et estime de soi.
Il sera parfois important d’expliquer à l’ensemble de la classe la nécessité des aménagements pédagogiques pour un élève dyslexique.
DYSORTHOGRAPHIE :
A chaque type de dyslexie correspond un type de dysorthographie (trouble dans l’acquisition et de la maîtrise de l’orthographe) :
La dysorthographie phonologique : confusions de sons auditivement proches (sourdes-sonores, orales-nasales)
La dysorthographie de surface : des fautes d’usage (tendance à la simplification, à la complexification)
La dysorthographie visuo-attentionnelle : confusions de sons visuellement proches (pbdp, d ol, an na, par pra), difficultés de copie



Pistes d'adaptations possibles en classe :

 Les difficultés de l’élève dyslexique en classe.
Les fiches présentent quelques pistes d’actions selon le type de dyslexie et les troubles associés. Ces documents ont été établis à partir des recherches et travaux du Centre Médical et Scolaire Spécialisé dans les troubles du langage écrit de l’enfant intelligent, centre Les Lavandes (CMSS « Les Lavandes » - 05700 ORPIERRE) et de la centaine de collèges participant à son programme.
Les commentaires sont tirés d’une conférence du créateur du centre M. Roux à l’IUFM du Limousin. Lenteur et doute « technique »
  • Difficultes d’orientation spatiale
  • Difficultes d’orientation temporelle
  • Problèmes attentionnels
  • Problèmes de mémorisation
  • Manipulation difficile des connaissances et des informations
  • Altérations de la lecture
  • Altérations de la transcription
DYSLEXIE: un guide à l'usage des enseignants sur le site de l'Académie de Dijon
Extrait de la copie de Korentin sur le site Aapedys 35
Le témoignage de Korentin, sur son devoir de philo en Terminale :
Je suis juste dysorthographique, mais cela me gêne. Le prof m'a mis :
" Quand vas-tu te décider à écrire correctement ? Tu dois soigner l'orthographe."
A cause des fautes d'orthographe, j'ai eu 6."
[?] Qu'est-ce que c'est ?


Les difficultés en lecture et orthographe représentent l'expression la plus fréquente des difficultés scolaires et peuvent se manifester dès le début du cours préparatoire .


La dyslexie est une maladie qui rend l'enfant incapable malgré son expérience de la classe traditionnelle d'acquérir les techniques du langage qui lui permettraient d'apprendre à lire, à écrire, à s'exprimer oralement. L'enfant est cependant normalement intelligent et ne souffre d'aucun déficit auditif ou visuel. Une dysorthographie succède souvent à la dyslexie. Le dépistage de la dyslexie doit être précoce (4 ou 5 ans). La rééducation orthophonique s'impose.


C'est au début de la 2° année scolaire (CE1) que le dépistage est le plus sûr car tout enfant, à ses débuts en lecture, peut présenter les symptômes apparents de la dyslexie et faire des inversions. Ces difficultés normales ne deviennent pathologiques que lorsqu'elles persistent au delà de la première année. La dyslexie entre dans le cadre global des "troubles spécifiques (=sélectifs) du développement" observés chez l'enfant.


Il importe en effet, avant de parler de dyslexie, d'éliminer les difficultés de lecture dues à :




  • Un déficit auditif (hypoacousie : le langage oral est perturbé dans son ensemble avec confusion de phonèmes et non pas seulement à la lecture) ;
  • Un trouble de la vue (amblyopie) ;
  • Un trouble de l'élocution ;
  • Un déficit intellectuel (les résultats scolaires sont bons dans les autres domaines) ;
  • Un désintérêt global d'origine affective ;
  • Le bilinguisme...

[?] Les signes de la maladie


La dyslexie est caractérisée par des erreurs, soit dans l'enchaînement des graphies, soit dans la transcription graphique des phonèmes. La dyslexie atteint 5 à 10% des enfants d'âge scolaire. Un dépistage précoce (avant l'entrée au C.P.) et une rééducation individuelle (pré-lecture) ou en classes spécialisées doivent permettre une réinsertion de l'enfant dans une scolarité normale.


La dyslexie est un trouble du langage et de l'écriture persistant au-delà de l'âge normal d'apprentissage de la parole. Bien souvent, l'installation du langage est retardée. La prononciation des mots, association de plusieurs sons désignant une personne ou un objet, débute la 2° année ; le langage, association de mots ayant valeur de signification, devant être obtenu vers 4 ans et demi. Un premier examen orthophonique à cet âge devrait mettre en évidence la déformation persistante des mots, des phrases mal construites ou l'incapacité de retenir des phrases. Trop souvent, la dyslexie est découverte lors du bilan d'un échec scolaire déjà installé ou d'une dysorthographie.


L'enfant confond à la lecture certaines lettres de formes voisines ou proches phonétiquement : m, n, et u, p, b, d, q et g, s et ch, f et v, a et an, a et o, u et ou, on et o, un et u, in et i, les consonnes constrictives (s, ch, j, z, f, v) sont remplacées par les consonnes occlusives (t, k, p, d,g) , les consonnes sonores (b, d, g, v, j, s) sont remplacées par les consonnes sourdes (p, t, k, f, ch, s) etc... "Piton" devient "bidon", "hippopotame" devient "hippopapame"... Ces confusions ne sont pas systématisées et selon les moments, l'enfant peut lire correctement ou substituer une lettre à une autre lettre.


Il inverse l'ordre des lettres ("on" est lu "no", "bras" est lu "bar" ou "rab", "plat" est lu "pal" ou "lap", "aéroplane" devient "aréoplane"...), de certaines syllabes, de certains mots. Il omet certains sons : "fil" est lu "il", "bar" est lu "ba", "parapluie" devient "parapuie"...Il en ajoute d'autres : "poltron" est lu "polteron", "escapade" est lu "cascapade" etc...


La lecture est hachée, hésitante, incompréhensible. L'enfant ne réussit pas à transformer les symboles écrits en phonèmes. Des antécédents familiaux sont fréquents.


Le test du Poucet permet d'apprécier le degré de dyslexie à partir de deux critères décelés par la lecture de ce texte déterminé : le nombre d'erreurs au cours de la lecture et le temps de lecture. Ces deux paramètres en effet ont été étalonnés par rapport à une moyenne d'enfants normaux en fonction de leur âge et de leur scolarisation.


"Le Poucet. Robin est petit comme un pouce.Il habite la forêt dans une jolie petite cabane pas plus grande qu'un nidIl s'amuse avec ses amis les oiseaux et les animaux du bois. Un jour, il alla le matin faire une promenade bien loin.Un soir que la pluie l'obligeait à s'abriter sous un gros champignon, il rencontra un lièvre. Alors, il grimpe sur son dos. Il s'accroche à ses longues oreilles. Le lièvre s'élance. Il court vite. Le Poucet craint de glisser. Soudain, ils s'arrêtent : attention au chasseur ! sauvons-nous dans ce buisson. "Quel poltron!" pense Robin qui veut poursuivre son escapade.".


Lu par un enfant dyslexique, le texte devient :


"Le son te.Co din est pe tite comme un pu ceil cha te la pe dans une jaune petiteca dan pas lune que din ni..."A la fin du cours élémentaire, l'échec d'un enfant dyslexique à cette lecture-test peut être partiel ou total. Le temps de déchiffrage statistiquement normal est de 1 minute 20 secondes. On parle de retard modéré à 2 minutes et de retard important à plus de 3 minutes. On compte les erreurs, les distorsions auto-corrigées, les pauses etc...


[?] Causes et facteurs de risque


Les théories explicatives de la dyslexie sont nombreuses, faisant intervenir un défaut de latéralité, des troubles psychoaffectifs et surtout un défaut de vigilance, d'attention, nécessitant une pédagogie spécifique qualitativement différente et non une quantité supplémentaire d'heures d'enseignement réalisées avec la même pédagogie que pour les autres enfants.


D'autres causes sont discutées dans l'échec de l'acquisition du langage écrit:




  • Un trouble mineur lésionnel du fonctionnement cérébral ;
  • Un environnement socio-culturel et économique défavorable ;
  • Des méthodes d'apprentissage de la lecture inadaptées ;
  • Des rythmes de progressions des acquisitions non respectés ;
  • Une mauvaise formation pédagogique des maîtres ;
  • Des classes surchargées etc..

La majorité des auteurs s'accordent toutefois à réserver le terme de "dyslexie-dysorthographie" à la difficulté isolée, spécifique, de l'acquisition de la lecture et de l'orthographe, se développant dans un environnement familial, scolaire et social de bonne qualité, en l'absence de déficit intellectuel et de perturbations affectives.


C'est le contraste entre l'échec en lecture et en orthographe, et l'intégrité sensorielle et intellectuelle (bonnes aptitudes en arithmétique et mathématiques par exemple) chez un enfant qui est l'élément fondamental du diagnostic.

Certains troubles sont souvent associés à la dyslexie :

  • Trouble de l'orientation spatiale ;
  • Trouble de l'orientation temporelle ;
  • Trouble de la motricité oculaire (non latéralisation du regard) ;
  • Défaut de discrimination et d'évocation des graphies à partir des sons ;
  • Trouble de la perception du rythme de la lecture ;
  • Trouble du langage avec inversion des phonèmes ;
  • Trouble affectif...
  • Réactions psychologiques d'agressivité ou de passivité face à l'échec scolaire.


[?] Traitement


Les principes de rééducation sont nombreux, élaborés avec la collaboration des parents. Ils utilisent des stimuli de voix humaine ou de musique enregistrés sur bande magnétique, des stimulations de coordination des rôles respectifs de chaque hémisphère en donnant la même information aux deux oreilles avec des filtres différents, des stimulations grapho-auditives. Une pédagogie spécifique doit tenir compte de l'incapacité du dyslexique à prendre des notes écrites et privilégier l'utilisation du manuel, réaliser un plan écrit du travail, tenir compte de la difficulté d'abstraction corrigée par des exercices en équipe sur un thème donné exploité par des textes de lecture, dictées, récitations, repris en éducation physique ou en travaux manuels. Une telle pédagogie nécessite des classes particulières comportant un petit nombre d'enfants.


La méthode Borel-Maisonny vise à établir une relation gestuelle entre le schéma écrit et le phonème correspondant.


La méthode Chassigny consiste à laisser l'enfant s'exprimer par écrit, et à l'arrêter à chaque erreur pour lui dicter sur un mode rythmique une succession de mots apparentés au mot erroné.


La psychothérapie est souvent utile


[?] La dysorthographie


Ce terme désigne les erreurs orthographiques qui font suite à la dyslexie. Elle se manifeste non par l'ignorance d'une règle grammaticale mais par la difficulté ou l'impossibilité de considérer la phrase comme un ensemble organisé. Ainsi, on peut distinguer chez l'enfant dysorthographique :


  • Les difficultés auditives (alors que l'audition est normale) : confusions de sons, difficulté à analyser les données auditives ;
  • Les difficultés dans l'organisation de l'espace, du temps, et de la phrase elle-même (il ne distingue pas les fonctions différentes des mots dans la phrase). On retrouve les erreurs spécifiques de la dyslexie :
  • Confusion de lettres ou de syllabes ;
  • Inversions ;
  • Mauvais découpage des mots ;
  • Méconnaissance du vocabulaire ;
  • Méconnaissance de la grammaire.
La rééducation orthophonique permet habituellement à l'enfant dyslexique de pouvoir lire normalement mais elle ne parvient souvent qu'à une correction incomplète des difficultés en orthographe.
La dysorthographie constitue le handicap le plus lourd à long terme. Le redoublement scolaire est très fréquent.


La nécessité d'une rééducation personnalisée entreprise avec l'aide des parents et des médecins praticiens, qui devraient pouvoir reconnaître une dyslexie dès la maternelle et orienter l'enfant vers un orthophoniste ou une classe spécialisée, se heurte bien souvent à des difficultés budgétaires d'ouverture de classes spéciales au moment où l'effort est porté sur l'intégration des handicapés dans une scolarité normale.


L'enseignement de la grammaire n'est possible que si l'enfant parle correctement ou s'il sait bien lire (comprend le langage écrit). Dans cet apprentissage, le rôle de la dictée et de la répétition est fondamental.

LA DYSLEXIE - DYSORTHOGRAPHIE

Définition, dépistage, diagnostic, formes cliniques, troubles associés

Définition:

- Trouble spécifique, sévère et durable, d’acquisition de la lecture, suffisamment grave pour retentir sur l’intégration scolaire (décalage d’au moins 18 mois entre l’âge de lecture et l’âge mental),
- Trouble primitif, qui ne peut être expliqué par un déficit sensoriel, intellectuel, ou psychopathologique, ni par une carence éducative ou pédagogique
- Une dysorthographie est toujours associée (voir principales étapes d'acquisition du langage écrit).

Dépistage?

  • Les compétences phonologiques +++



En grande section de maternelle, on sensibilise l'enfant à jouer avec les sonorités des mots pour mieux analyser la phonétique et préparer la lecture (voir principales étapes d'acquisition du langage écrit).
Les enfants qui ont une forme familiale, phonologique, de dyslexie sont en grande difficulté pour ces exercices. Le médecin scolaire peut dépister ces troubles à partir d'un test qu'il pratique dans le "bilan de 6 ans": test ERTLA 6
Tous les enfants qui présentent des troubles spécifiques importants du langage oral sont à risque de développer des troubles de nature dyslexique.
  • Vérification systématique des compétences audiophonologiques et visuelles faite par le médecin scolaire sur la GSM et le CP ++++
  • EN GSM, CP, CE1, on peut pratiquer d'autres tests de dépistage neuropsychologiques comme ODEDYS / BREV ( les épreuves non verbales sont normales, les scores verbaux sont normaux ou hétérogènes, les compétences requises en lecture sont échouées)). C'est l'enseignant qui alertera le plus souvent les parents et demandera un bilan en orthophonie.

Le diagnostic:

Association d'un bilan en orthophonie , qui confirme des scores pathologiques ( au moins - 2 écart-types) aux tests en métaphonologie et aquisition de la voie d'assemblage, et/ ou aux tests en acquisition de la voie d'adressage ( lexicale) (voir principales étapes d'acquisition du langage écrit).
- d'un bilan psychométrique ( qui élimine surtout une déficience intellectuelle ou des troubles associés)
- et d'un bilan médical (d’élimination d’autres pathologies expliquant la difficulté pour accéder à la lecture)

Plusieurs formes cliniques:


  • La plus fréquente est la dyslexie phonologique:

Cest une forme où les facteurs génétiques sont maintenant bien établis.
Elle représente la majeure partie des dyslexies.
L'enfant fait des confusions de sons, n'arrive pas du tout à transcrire les lettres en sons, à assembler les sons entre eux pour en faire des formes sonores de mots qui ont un sens. Même les mots faciles ( lo/co/mo/ti/ve) ne sont pas lus.
Attention! On pense à tort que l'enfant confond des lettres comme b / d (problème visuel), on oublie en fait qu'il s'agit de sons proches!
Si la voie d'assemblage est très fortement atteinte, la voie d'adressage ne peut se mettre en place... donc on parle de dyslexie mixte +++.
Après plusieurs années de rééducation intensive, les enfants arrivent tout de même à développer une stratégie orthographique correcte ( dyslexie compensée); ils restent plus ou moins lents en lecture et les troubles sont plus ou moins importants sur l'orthographe, mais la scolarité peut se dérouler en milieu ordinaire (avec néanmoins des adaptations nécessaires dans la plupart des cas...)
Parfois la stratégie orthographique ne peut se mettre en place: pas de compensation possible. La lecture et l'orthographe restent problématiques. Les enfants doivent bénéficier d'un plateau technique spécifique ( Classe spéficique pour les troubles du langage et Sessad)
  • La dyslexie "de surface":

C’est une terminologie pas très heureuse (héritée des troubles acquis du Langage Ecrit chez l’adulte);
Il s'agit d'un processus défectueux concernant la voie d’adressage, ou stratégie orthographique:
- les enfants n’arrivent pas à lire les mots irréguliers (femme), même fréquents, quand la forme graphique est très loin de la forme phonologique; ils ont des difficultés à maîtriser les graphies complexes ( euil, oin, phr, gr, qu...)
- la conscience phonologique et le traitement métaphonologique sont très bons
- ils ont une écriture phonologique ( régularisation: femme = fame)


----> plusieurs étiologies possibles:
  1. Atteinte primaire de la voie d'adressage: En théorie pure? cette entité clinique indépendante reste à prouver pour certains dans le cadre d'un trouble développemental chez l'enfant, même si elle est bien connue chez les adultes ou les grands enfants qui présentent des lésions neurologiques ou des pathologies neurologiques dégénératives.
  2. La dyslexie visuo-attentionnelle
    1. - atteinte du processus visuel global du mot à identifier: le regard se porte seulement sur les premières lettres du mot, empêchant un traitement orthographique ( qui donne accès au sens et qui permet de lever des ambiguïtés orthographiques) - si le traitement parallèle n’excède pas une ou deux lettres, impossibilité de lire les di- ou tri-graphes et la segmentation syllabique pose aussi problème
  3. La dyspraxie visuo-spatiale ( voir dyspraxies dans les troubles non verbaux)
  4. Le stress visuel (trouble des gnosies visuelles et trouble visuo-perceptif): troubles de discrimination des formes, du contraste figure - fond, des couleurs, troubles visuo-moteurs (anomalie de convergence...)
  5. Le stress tout court! Troubles anxieux+++ avec inhibition des processus cognitifs ( bloquent l'accès au réseau sémantique pour la compréhension, désorganisent les processus automatiques permettant la fluidité de lecture, saturent la mémoire de travail, augmentent les troubles visuo-attentionnels... )

Troubles associés:

  • La dyslexie - dysorthographie peut-être associée à une dysgraphie…

En effet, écrire est une tâche complexe qui demande en même temps d'utiliser la mémoire auditivo-verbale, la mémoire de travail ( pour la conversion des sons en lettres et mots), et de gérer le geste d'écriture ( tracé des lettres, respect de la ligne..) C'est ce qu'on appelle une double tache. Si l'enfant fait des efforts considérables pour se concentrer sur l'ordre des lettres et l'orthographe des mots, il va relâcher son attention sur le geste qui devient maladroit, irrégulier. Parfois aussi, l'enfant hésite sur des lettres qui se ressemblent et il laissera une lettre informe "passe-partout" pouvant suggérer ce que le lecteur attend... C'est ainsi souvent que les adolescents dyslexiques masquent en partie leur trouble.


  • Le trouble d’apprentissage du langage écrit peut être lié à un retard d’acquisition du langage oral... (voir chapitre troubles spécifiques du langage oral).


  • ll peut faire partie d’un trouble complexe des apprentissages associant une dyspraxie visuo-spatiale, une dyscalculie...
Les troubles spécifiques d'acquisition du langage écrit.
La dyslexie - dysorthographie est un trouble spécifique de l'acquisition puis de l'utilisation du langage écrit. Ce trouble est durable; lors de l'évolution, on observe, non pas un simple décalage des acquisitions, mais une permanence qualitative et quantitative des difficultés (déviance). Les réalisations restent inférieures à celles attendues pour l'âge et l'intelligence de l'enfant.

On évoque un trouble spécifique de l'acquisition du langage écrit lorsqu'un décalage significatif de dix - huit mois, au moins, est objectivé entre l'âge réel de l'enfant et celui obtenu lors des différentes épreuves évaluant la lecture et l'écriture. Ces difficultés ont le plus souvent un retentissement scolaire, affectif et social pour l'enfant en difficulté.
La dyslexie - dysorthographie est un trouble développemental (différent d'un trouble acquis); il ne s'agit donc pas d'un simple retard dans les acquisitions se traduisant par un développement normal, mais lent, de celles - ci. Le trouble développemental induit une désorganisation du processus d'acquisition du langage écrit. Les modalités d'acquisition seront alors différentes.
Lorsqu'on évoque l'existence d'une dyslexie - dysorthographie, il faut exclure :
- un déficit intellectuel- un déficit sensoriel- un défaut de scolarisation et/où de stimulations socioculturelles- un trouble psychologique ou psychiatrique- une lésion cérébrale acquise
Une dyslexie est toujours associée à une dysorthographie tandis que l'on peut trouver une dysorthographie isolée. On suppose alors que l'efficience intellectuelle de l'enfant lui a permis de compenser ses difficultés lexiques.

Par définition, une dyslexie - dysorthographie n'est diagnostiquée qu'après avoir obtenu un décalage de 18 mois entre l'âge chronologique de l'enfant et le niveau de ses réalisations écrites.
Cela n'induit pas qu'il faille attendre le second semestre du CE1 pour intervenir même si nous n'avons pas de tests étalonnés pour les enfants âgés de mois de sept ans. En effet, il est important de pouvoir intervenir précocement face à un enfant qui, au cours du CP, n'apprend pas à lire ou éprouve de réelles difficultés. Lorsqu'un enfant est en difficulté, une rééducation précoce permet, le plus souvent, que les déviances ne s'installent pas trop largement. Le trouble est ainsi mieux compensé. Parallèlement, cette rééducation permettra de distinguer les troubles spécifiques de simples retards d'acquisitions .
Le pronostic et le traitement ne sont pas les mêmes.
Préalablement à la rééducation, une évaluation du langage oral et du langage écrit sera effectuée. Les liens entre le langage oral et le langage écrit sont certains. On recherchera notamment les compétences métaphonologiques dont on sait que l'insuffisance a une incidence négative sur l'acquisition du langage écrit. Ces compétences rendent l'enfant plus sensible aux unités de la langue (phonème, syllabe, rime) et vont donc faciliter la compréhension du système d'écriture alphabétique. Ainsi, elles vont également faciliter la mise en place des fonctions de lecture et écriture par la voie phonologique.


Description du fonctionnement cognitif normal
En 1973, Marshall et Newcombe présente un modèle de lecture à deux voies.
La voie phonologique passe par un système de conversion grapho -phonémique tandis que la voie lexicale permet d'accéder directement à la représentation phonologique du mot lu.

En s'appuyant sur ce modèle, E.Boder a décrit trois types de dyslexies dysorthographies.
En 1986, U.Frith décrit, elle, un modèle d'apprentissage du langage écrit en stade.
Son modèle est critiqué parce que linéaire.

- stade logographique : le mot est reconnu globalement grâce à certaines caractéristiques graphiques ( couleur, 1ère lettre ...).
L'ordre des lettres n'est pas pertinent. La transcription est limité aux mots connus dont seule l'allure générale est restituée.

- stade alphabétique : les règles de conversion sont en cours d'acquisition ; l'ordre des lettres devient pertinent. La transcription est phonétique.
- stade alphabétique: l'utilisation des deux voies de lecture et d'écriture sont maîtrisées.


Les troubles spécifiques
1) La “dyslexie-dysorthographie dysphonétique”
Elle est la plus fréquente et correspond à une atteinte de la voie phonologique.
En lecture, cette atteinte entraîne de grandes difficultés dans la conversion grapho-phonémique. On observe:
- une méconnaissance des règles de conversion
- des erreurs d'ordonnancement avec des inversions, des ajouts...qui sont à mettre en relation avec les troubles de la séquentialité et de mémoire à court terme chez les dyslexiques.
- des substitutions de graphèmes visuellement proches: b/d; u/n
- des difficultés de discrimination perceptive entraînant des confusions entre phonèmes sourds et sonores: p/b; t/d
- des substitutions de mots graphiquement proches
Le déchiffrage de non - mots est extrêmement difficile.
En revanche, la voie lexicale est fonctionnelle et permet à l'enfant de mémoriser tout un stock de mots réguliers et irréguliers. Ce processus de mémorisation globale de mots nouveaux est cependant ralenti par de faibles capacités de déchiffrage grapho - phonémique nécessaires à la découverte de nouveaux mots écrits. De ce fait, l'enfant peut lire les mots connus (réguliers et irréguliers) mais ne lit pas, ou mal, les mots inconnus pour lesquels il se contente alors d'une approximation visuelle.
La compréhension de mots écrits est le plus souvent correcte tandis que celle de textes écrits reste globale, voire parcellaire.
La dysorthographie se caractérise par des règles de conversion phonémico-graphémique qui ne sont pas mâîtrisées tandis que la voie lexicale est préservée et permet l'acquisition d'un lexique orthographique de sortie (mots réguliers et irréguliers connus en global).
On observe:
- une incapacité à transcrire des non - mots- des omissions, ajouts et inversions de graphèmes- des confusions entre sourde et sonore: p/b; t/d; c/g...
Comme pour toutes les dysorthographies, l'orthographe grammaticale est réduite.
Par la suite, les règles grammaticales sont souvent connues mais ne peuvent être appliquées.


2) La “dyslexie-dysorthographie dyseidétique”
La dyslexie correspond à une atteinte de la voie lexicale alors que la voie phonologique est intacte. L'accès au sens est donc très perturbé. On observe :
- un bon déchiffrage de mots réguliers et de non - mots- un faible lexique visuel- une incapacité à lire les mots irréguliers sans capacité à suppléer par le contexte
Le coût du décodage est très lourd puisqu'il passe par un déchiffrage uniquement grapho - phonémique. Le rythme de lecture est très lent. De plus, comme le lien entre le mot écrit et le signifiant est rompu, les problèmes de compréhension sont majeurs.
La dysorthographie est parallèle à la dyslexie. On observe:
- une bonne correspondance phonémico - graphémique lui permettant de transcrire des non- mots. Ses réalisations sont purement phonétiques.- une absence d'orthographe d'usage dûe à des difficultés de mémorisation visuelle.- des difficultés de segmentation liées à l'absence de sens accordé à l'écrit.
Là encore, l'orthographe grammaticale est très réduite.


3) La “dyslexie-dysorthographie mixte”
Elle correspond soit à une atteinte équivalente des deux voies soit à l'atteinte d'une voies avec des troubles associés.
- atteinte phonologique + mauvaise mémoire visuelle- atteinte de la voie lexicale + trouble de la discrimination perceptive
On observe alors en lecture:
- un mauvais déchiffrage grapho - phonémique- une absence de stock visuel de mots (connus en global)- la compréhension est quasi inexistante

La dysorthographie se caractérise par une absence d'orthographe d'usage, des erreurs de segmentation et une mauvaise correspondance phonémico-graphémique.



4) La “dyslexie-dysorthographie visuoattentionnelle”
Elle n'est pas décrite dans la littérature.
Elle associe des difficultés attentionnelles au trouble lexique. Il n'existe pas de véritables atteintes des voies phonologique et lexicale mais l'enfant n'a pas de capacités visuo - attentionnelles suffisantes pour les mettre en œuvre de façon fonctionnelle. La prise d'indices est faussée au départ car l'enfant ne parvient pas
à sélectionner les informations pertinentes et se laisse perturber par des éléments distracteurs. On observe alors :
- des extinctions de phonèmes, de syllabes, parfois même en position initiale, voire de mots.- des extinctions - reformulations- des ajouts, des omissions et des inversions de phonèmes et de mots- des confusions visuelles de graphèmes et de mots morphologiquement proches- des sauts de ligne
La compréhension est réduite.
La dysorthographie visuoattentionnelle se caractérise par de nombreuses ratures, des hésitations et des retours en arrière. Les erreurs sont les suivantes :
- des omissions, ajouts, inversions de graphèmes et de mots- des extinctions -reformulations- des substitutions de graphèmes morphologiquement proches- un lexique orthographique réduite

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