Translate

Météo

MeteoMedia

22 nov. 2012

Supplémentation en vitamine D dans la SEP : un rationnel fort

Plusieurs travaux ont mis en évidence un lien entre la carence en vitamine D (taux de 25-hydroxyvitamine D inférieur à 75 nmol/l ou 30 ng/ml) et un risque accru de développer une SEP ou de faire une nouvelle poussée. Reste à savoir quel pourrait être l'intérêt de la supplémentation en vitamine D lorsque le diagnostic de SEP est posé. Aujourd'hui, deux grands essais randomisés sont en cours chez l'adulte pour répondre à cette question.
Les Prs Ellen M. Mowry (Université Johns Hopkins, Baltimore, Etats-Unis) et Emmanuelle Waubant (Centre de la sclérose en plaques, UCSF, San Fransisco, Etats-Unis) ont fait un tour d'horizon sur cette thématique lors d'une session du 28ème congrès de l'European Committe for Treatment and Research in Multiple Sclerosis (ECTRIMS) consacrée à la sclérose en plaques (SEP) pédiatrique [1].

Pourquoi s'intéresser à la vitamine D dans la SEP ?


Le rationnel de la supplémentation en vitamine D dans la sclérose en plaque repose à la fois sur des données épidémiologiques mais aussi sur ce que l'on connait de son action sur le système immunitaire et sur le génome.
En premier lieu, les données épidémiologiques ont montré que l'incidence de la SEP augmentait dans les pays éloignés des tropiques et chez les enfants nés en mai (grossesses d'hiver). L'ensoleillement et, par conséquent, des taux suffisants de vitamine D pourraient donc avoir un effet protecteur.
En parallèle, des récepteurs à la vitamine D ont été identifiés sur les lymphocytes T, B, et les cellules présentatrices d'antigène du système immunitaire.
« La vitamine D a toutes sortes d'effets sur le système immun. Entre autre, elle a un effet sur le système des cellules régulatrices T ou B et elle améliore l'efficacité des macrophages. Par exemple, les personnes tuberculeuses qui ont une vitamine D très basse répondent moins bien aux traitements», a commenté le Pr Waubant pour Medscape.fr.
Enfin, des études génétiques ont montré que la vitamine D pouvait moduler des facteurs génétiques impliqués dans la SEP. En 2009, Sreeram Ramagopalan et coll. (Australie) ont mis en évidence une séquence du gène HLA DRB1 15*01 capable de conférer une sensibilité accrue au déficit en vitamine D et qui serait associée à un sur-risque de SEP [2].

Le risque de SEP augmente avec les taux sanguins de vitamine D bas


Plus directement, plusieurs études ont établi un lien entre les niveaux sanguins de vitamine D et le risque de survenue d'une SEP.
Des expérimentations chez un modèle murin de SEP ont montré que des niveaux très bas en vitamine D pendant la grossesse induisait une SEP très sévère ultérieurement chez les petits. En revanche, si une supplémentation en vitamine D était administrée in utero ou juste après la naissance, il devenait difficile, par la suite, d'induire la maladie et en particulier une maladie sévère.
Chez l'homme, une étude américaine à très grande échelle a également mis en évidence un lien entre les niveaux de vitamine D et le risque de développer une SEP. En tout, sur 7 millions de militaires de l'armée des Etats-Unis inclus dans l'étude, 257 ont développé une sclérose en plaques entre 1992 et 2004. Leur taux de vitamine D a été mesuré régulièrement et comparé à ceux de personnes non atteintes de sclérose en plaques. Résultat : les hommes qui avaient les taux les plus élevés avaient 62% de risque en moins de développer une sclérose en plaques par rapport à ceux qui avaient les taux les plus bas [3].

Le taux de vitamine D sanguin lié au risque de nouvelle poussée


D'autres travaux ont mis en évidence une association fortement significative entre les taux de vitamine D et le risque de nouvelles poussées. En 2010, une étude réalisée chez 110 enfants atteints de SEP, a montré que pour chaque 10 mg/ml de vitamine D supplémentaire dans le sang, le risque de nouvelle poussée était diminué de 34 % (RR= 0,66; IC 95% : 0,46-0,95; p = 0,024) [4].
Six mois plus tard, une étude australienne publiée dans Annals of Neurology a confirmé ces résultats chez l'adulte [5].

Faut-il déjà supplémenter les patients atteints de SEP ?


En pratique, « il n'y a pas de risque de surdosage (hypercalcémie et complications rénales) à prescrire une supplémentation dans des doses raisonnables (jusqu'à 4000 à 5000 unités internationales par jour chez l'adulte). En revanche, avec des doses plus fortes et sur des périodes de plus de 6 mois, il faut être très vigilant sur le risque d'hypercalcémie. Or, ce sont ces doses qui sont souvent nécessaires pour obtenir des niveaux de vitamine D dans les normes chez les patients atteints de SEP. Dans notre service, aux Etats-Unis, nous visons des taux de 50/60 ng/ml », a indiqué le Pr Waubant.
Jusqu'ici seules des petites études, avec des puissances statistiques insuffisantes et des méthodologies imparfaites, ont tenté d'évaluer les bénéfices de la supplémentation en vitamine D chez les patients atteints de SEP. Mais, deux essais cliniques randomisés sont dans leur phase d'inclusion, l'un aux Etats-Unis et l'autre en Australie, avec pour objectif de confirmer un potentiel effet préventif de la supplémentation à forte doses de vitamine D dans la SEP.

Aucun commentaire:

Supplémentation en vitamine D dans la SEP : un rationnel fort

Plusieurs travaux ont mis en évidence un lien entre la carence en vitamine D (taux de 25-hydroxyvitamine D inférieur à 75 nmol/l ou 30 ng/ml) et un risque accru de développer une SEP ou de faire une nouvelle poussée. Reste à savoir quel pourrait être l'intérêt de la supplémentation en vitamine D lorsque le diagnostic de SEP est posé. Aujourd'hui, deux grands essais randomisés sont en cours chez l'adulte pour répondre à cette question.
Les Prs Ellen M. Mowry (Université Johns Hopkins, Baltimore, Etats-Unis) et Emmanuelle Waubant (Centre de la sclérose en plaques, UCSF, San Fransisco, Etats-Unis) ont fait un tour d'horizon sur cette thématique lors d'une session du 28ème congrès de l'European Committe for Treatment and Research in Multiple Sclerosis (ECTRIMS) consacrée à la sclérose en plaques (SEP) pédiatrique [1].

Pourquoi s'intéresser à la vitamine D dans la SEP ?


Le rationnel de la supplémentation en vitamine D dans la sclérose en plaque repose à la fois sur des données épidémiologiques mais aussi sur ce que l'on connait de son action sur le système immunitaire et sur le génome.
En premier lieu, les données épidémiologiques ont montré que l'incidence de la SEP augmentait dans les pays éloignés des tropiques et chez les enfants nés en mai (grossesses d'hiver). L'ensoleillement et, par conséquent, des taux suffisants de vitamine D pourraient donc avoir un effet protecteur.
En parallèle, des récepteurs à la vitamine D ont été identifiés sur les lymphocytes T, B, et les cellules présentatrices d'antigène du système immunitaire.
« La vitamine D a toutes sortes d'effets sur le système immun. Entre autre, elle a un effet sur le système des cellules régulatrices T ou B et elle améliore l'efficacité des macrophages. Par exemple, les personnes tuberculeuses qui ont une vitamine D très basse répondent moins bien aux traitements», a commenté le Pr Waubant pour Medscape.fr.
Enfin, des études génétiques ont montré que la vitamine D pouvait moduler des facteurs génétiques impliqués dans la SEP. En 2009, Sreeram Ramagopalan et coll. (Australie) ont mis en évidence une séquence du gène HLA DRB1 15*01 capable de conférer une sensibilité accrue au déficit en vitamine D et qui serait associée à un sur-risque de SEP [2].

Le risque de SEP augmente avec les taux sanguins de vitamine D bas


Plus directement, plusieurs études ont établi un lien entre les niveaux sanguins de vitamine D et le risque de survenue d'une SEP.
Des expérimentations chez un modèle murin de SEP ont montré que des niveaux très bas en vitamine D pendant la grossesse induisait une SEP très sévère ultérieurement chez les petits. En revanche, si une supplémentation en vitamine D était administrée in utero ou juste après la naissance, il devenait difficile, par la suite, d'induire la maladie et en particulier une maladie sévère.
Chez l'homme, une étude américaine à très grande échelle a également mis en évidence un lien entre les niveaux de vitamine D et le risque de développer une SEP. En tout, sur 7 millions de militaires de l'armée des Etats-Unis inclus dans l'étude, 257 ont développé une sclérose en plaques entre 1992 et 2004. Leur taux de vitamine D a été mesuré régulièrement et comparé à ceux de personnes non atteintes de sclérose en plaques. Résultat : les hommes qui avaient les taux les plus élevés avaient 62% de risque en moins de développer une sclérose en plaques par rapport à ceux qui avaient les taux les plus bas [3].

Le taux de vitamine D sanguin lié au risque de nouvelle poussée


D'autres travaux ont mis en évidence une association fortement significative entre les taux de vitamine D et le risque de nouvelles poussées. En 2010, une étude réalisée chez 110 enfants atteints de SEP, a montré que pour chaque 10 mg/ml de vitamine D supplémentaire dans le sang, le risque de nouvelle poussée était diminué de 34 % (RR= 0,66; IC 95% : 0,46-0,95; p = 0,024) [4].
Six mois plus tard, une étude australienne publiée dans Annals of Neurology a confirmé ces résultats chez l'adulte [5].

Faut-il déjà supplémenter les patients atteints de SEP ?


En pratique, « il n'y a pas de risque de surdosage (hypercalcémie et complications rénales) à prescrire une supplémentation dans des doses raisonnables (jusqu'à 4000 à 5000 unités internationales par jour chez l'adulte). En revanche, avec des doses plus fortes et sur des périodes de plus de 6 mois, il faut être très vigilant sur le risque d'hypercalcémie. Or, ce sont ces doses qui sont souvent nécessaires pour obtenir des niveaux de vitamine D dans les normes chez les patients atteints de SEP. Dans notre service, aux Etats-Unis, nous visons des taux de 50/60 ng/ml », a indiqué le Pr Waubant.
Jusqu'ici seules des petites études, avec des puissances statistiques insuffisantes et des méthodologies imparfaites, ont tenté d'évaluer les bénéfices de la supplémentation en vitamine D chez les patients atteints de SEP. Mais, deux essais cliniques randomisés sont dans leur phase d'inclusion, l'un aux Etats-Unis et l'autre en Australie, avec pour objectif de confirmer un potentiel effet préventif de la supplémentation à forte doses de vitamine D dans la SEP.

Aucun commentaire:

Concerts

VenueKings.com

Find Tickets for The Eagles at VenueKings.com! The Best Event Tickets in the Nation!

Get Fleetwood Mac Concert Tickets at VenueKings.com!