Los Angeles, Californie - On disposait à ce jour de peu de données concernant le mode de stimulation et son effet sur la prévention de la FA. Certaines études avaient toutefois suggéré la possibilité de prévenir la FA par le biais d'une stimulation atriale au niveau septal (afin de moins désynchroniser les oreillettes) ou via des fréquences élevées, afin de prévenir la survenue d'extrasystoles bradycardie dépendantes et la FA vagale.
Avec les résultats de l'étude SAFE (Septal pacing for Atrial Fibrillation suppression Evaluation) présentés au de l'American Heart Association 2012, il semble que la messe est dite [1].
« Aucun site, ni fréquence de stimulation atriale ne réussit à démontrer son intérêt dans la prévention de récidives de FA » a indiqué le Dr Hung-Fat Tse (Shanghai, Chine).
Les questions des sites et fréquences de stimulation de l'oreillette sont tranchées
L'étude SAFE a inclus 380 patients dans 21 centres à travers 9 pays (Asie et Italie). Tous avaient une indication de stimulation cardiaque (dysfonction sinusale ou bloc auriculo-ventriculaire) et présentaient des épisodes de FA paroxystique.
Ils étaient randomisés entre :
- deux sites de stimulation d'une part : stimulation au niveau du septum bas ou au niveau de l'auricule ;
- deux modes de stimulation de l'oreillette d'autre part : stimulation à fréquence usuelle ou overdrive de l'oreillette.
Le critère primaire de jugement était la survenue de FA persistante ou le recours à une cardioversion à 2 ans de suivi. Les critères secondaires comprenaient la charge en FA, la qualité de vie et la tolérance de la FA.
« Aucune efficacité n'a été retrouvée ni pour la stimulation septale, ni pour les algorithmes d'overdrive sur l'ensemble des critères de jugement » a indiqué Dr Tse.
Aucune efficacité n'a été retrouvée ni pour la stimulation septale, ni pour les algorithmes d'overdrive sur l'ensemble des critères de jugement - Dr Hung-Fat Tse (Shanghai, Chine)
La proportion d'évènements restait similaire dans les différents groupes, même après un suivi prolongé de plus de 3 ans.
« On note une tendance à plus de déplacements de sondes pour celles positionnées au niveau du septum atrial bas » a expliqué le Dr Tse. En effet, 4,8% des sondes septales basses se sont déplacées, versus 1,5% des sondes positionnées au niveau de l'auricule (p=0,08).
SAFE : Effet des différents modes et fréquences de stimulation sur le critère primaire
Comparatif | HR | p |
Stimulation septale : Overdrive OFF vs. ON | 0,64 (0,37-1,11) | 0,11 |
Stimulaiton auriculaire Overdrive OFF vs. ON | 1,14 (0,64-2,02) | 0,85 |
Overdrive ON : Septum vs. auricule | 1,52 (0,68-2,52) | 0,13 |
Overdrive OFF : Septum vs. auricule | 0,90 (0,51-1,90) | 0,13 |
Les investigateurs n'ont retrouvé aucun sous-groupe pour lequel un des modes ou sites de stimulation atriale parvenait à prouver sa supériorité.
« Cette étude vient trancher les questions des effets préventifs, concernant la FA, du site et de la fréquence de stimulation » a indiqué le Dr Karl Kuck (Hambourg, Allemagne) lors de la discussion des résultats de l'étude SAFE.
Cette étude vient trancher les questions des effets préventifs, concernant la FA, du site et de la fréquence de stimulation - Dr Karl Kuck (Hambourg, Allemagne)
De fait, les modèles physiopathologiques qui ont servi de rationnel à l'étude SAFE sont maintenant dépassés. On sait maintenant que la FA est liée à des extrasystoles issues des veines pulmonaires. Les cycles de ces extrasystoles atriales sont très courts, avoisinant les 200 ms. Stimuler à une fréquence proche de 100 bpm (600 ms de cycle) et espérer prévenir la FA est une illusion.
Autres renseignements sur la fibrillation auriculaire
Le cœur présente quatre cavités, dont les deux supérieures s'appellent oreillettes – droite et gauche – et les deux inférieures, ventricules – droit et gauche. Dans les cas de fibrillation auriculaire, les cavités supérieures battent trop rapidement ou ne sont pas en phase avec les cavités inférieures. Cela perturbe le battement régulier du cœur.
Il existe trois types de fibrillation auriculaire :
- Fibrillation auriculaire paroxystique – Cette forme peut commencer et s'arrêter de façon intermittente, épisodes à l'issue desquels le cœur reprend son rythme normal. Ces épisodes peuvent durer de quelques secondes à plusieurs jours. Les personnes atteintes de ce type de fibrillation auriculaire présentent habituellement plus de symptômes que les autres. Entre le début et la fin de la fibrillation auriculaire, la fréquence cardiaque peut changer rapidement, pouvant passer de lente à rapide, et ce, plus d'une fois.
- Fibrillation auriculaire persistante – Cela signifie que la fibrillation auriculaire ne s'arrête pas d'elle-même et que les épisodes peuvent durer plus d'une semaine. L’administration de médicament ou le recours à la cardioversion (chocs électriques administrés dans un cadre médical) sert à aider le cœur à reprendre son rythme normal. En l'absence de traitement, le cœur ne reprend pas son rythme.
- Fibrillation auriculaire permanente – Lorsque la fibrillation auriculaire ne permet pas au cœur de reprendre son rythme normal au moyen de médicaments ou de chocs électriques contrôlés.
Comment la fibrillation auriculaire influe-t-elle sur le rythme cardiaque?Votre battement de cœur est contrôlé par des signaux électriques qui passent dans votre cœur afin que celui-ci se contracte et pompe du sang. Cette impulsion indique aux oreillettes et aux ventricules de collaborer pour pomper le sang du cœur dans tout l’organisme.
Lorsque le cœur bat normalement, l'impulsion emprunte un trajet précis en passant par certaines régions de manière ordonnée et prévisible. Chez les personnes atteintes de fibrillation auriculaire, cependant, les signaux électriques dans le cœur connaissent des ratés. Plusieurs impulsions surviennent en même temps dans et autour des cavités supérieures du cœur (oreillettes) et provoquent la trémulation (ou fibrillation) des oreillettes.
Il en résulte un rythme cardiaque rapide et irrégulier.
Causes possibles de FA :
- hypertension
- structure du cœur anormale
- inflammation ou infection dans le cœur
- maladies qui endommagent les valvules cardiaques
- thyroïde hyperactive
- caillot de sang dans un poumon
- maladie cardiaque congénitale
- consommation excessive d’alcool
- Le cœur est un muscle qui se contracte selon un rythme régulier pendant toute la durée de notre vie. Chaque battement est stimulé par un signal électrique généré par le système de conduction du cœur. Un cœur normal bat 60 à 100 fois par minute. Parfois, suite à un problème au niveau du système de conduction, le cœur bat trop rapidement, trop lentement, ou encore de manière anarchique et irrégulière. Un examen dénommé électrocardiogramme, ou ECG, permet de mesurer et d'enregistrer l'activité électrique du cœur.
Chez les personnes dont le rythme cardiaque est normal, le signal électrique emprunte un trajet spécifique à travers le cœur. Le signal électrique démarre normalement dans le nœud sinusal de Keith et Flack, ou nœud sino-auriculaire (SA), situé dans l'oreillette droite, excitant les fibres musculaires sur son passage. Le nœud sino-auriculaire déclenche la contraction des oreillettes, ce qui provoque le passage du sang dans les ventricules. Le signal électrique se propage ensuite à travers le nœud d'Aschoff-Tawara, ou nœud auriculo-ventriculaire (AV), pour atteindre enfin les ventricules. Ce signal déclenche alors la contraction des ventricules, activant la pompe cardiaque pour envoyer le sang dans les poumons et dans le corps.
La fibrillation auriculaire est un type d'arythmie, ou d'anomalie du rythme cardiaque, provoquée par des signaux électriques désorganisés provenant des oreillettes. Cette perturbation du rythme cardiaque porte atteinte à l'orchestration des contractions normales, coordonnées entre les oreillettes et les ventricules, compromettant la capacité du cœur à envoyer efficacement le sang dans le corps.
Chez les personnes atteintes de fibrillation auriculaire, l'activité électrique du nœud sino-auriculaire est désorganisée et très rapide, ce qui provoque une contraction anarchique des oreillettes. Ces contractions irrégulières ne permettent pas de remplir correctement les ventricules avec le sang, ce qui entraîne aussi une irrégularité des contractions ventriculaires. La fréquence cardiaque peut atteindre jusqu'à 100 à 175 battements par minute ou plus.
La fibrillation auriculaire peut provoquer un évanouissement, une sensation de faiblesse, et conduire à la formation de caillots de sang ou à d'autres complications. Cette pathologie se traite par médication ou chirurgie. Chez certains patients, la pose d'un pacemaker (stimulateur cardiaque) s'avère nécessaire afin de réguler le rythme cardiaque.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire