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21 févr. 2014

Un nouveau traitement pour les TOC


Comment aider les personnes victimes de troubles obsessionnels compulsifs, les TOC, lorsque toutes les techniques classiques ont échouées ? Se laver fréquemment les mains, vérifier sans cesse que l'on a bien fermé le gaz... Derrière ces gestes maniaques communément appelés TOC se cache une pathologie complexe, le trouble obsessionnel compulsif, qui peut devenir terriblement handicapante.

Un nouveau traitement pour les TOC © Maxppp
Le Dr Luc Mallet, Directeur de recherche à l'Institut du Cerveau et de la Moelle épinière, à Paris, vient de recevoir avec son équipe le prix Marcel Dassault en lien avec la fondation "FondaMental". Ce prix récompense les travaux les plus innovants en psychiatrie. Leur recherche porte sur la neurostimulation du cerveau des patients atteints de TOC, une technique pionnière, porteuse d'espoir pour des patients sur lesquels les traitements classiques n'ont pas ou peu d'effets.

Les TOC

Le trouble obsessionnel compulsif (TOC) est caractérisé par deux types de symptômes : des pensées intrusives, angoissantes et envahissantes qui peuvent être présentes plusieurs heures durant la journée, et des comportements exagérés, ou répétés à outrance (par exemple passer la nuit entière à faire le ménage, refaire chaque action au moins six fois, se laver à l'eau de Javel).
Les patients rapportent spontanément le caractère absurde de ces idées et rituels. La notion de contrainte est essentielle : "Je DOIS me laver pendant 10 minutes chaque jambe, puis 10 minutes chaque bras, etc." ou alors "Si j'ai raté la vérification de mes portes, il faut que je recommence."
Le TOC est considéré comme pathologique lorsque ces obsessions et les compulsions qui leur sont associées ont une répercussion sur la vie quotidienne, c'est le cas pour 2% de la population. Le TOC devient alors une maladie chronique qui peut durer des années sans traitement. Il entraîne un handicap psychosocial majeur : arrêt de travail, abandon de la vie sociale, ruptures familiales, etc.

Deux types de traitements reconnus efficaces

Les psychothérapies cognitives et comportementales (TCC) et la prise de certains antidépresseurs aident à soigner les TOC. Malheureusement, parfois, cela ne suffit pas : 20% des patients ne voient pas leur état s'améliorer malgré ces traitements. La technique de la neurostimulation est une approche encore expérimentale, mais qui donne déjà des résultats.

La neurostimulation

La stimulation cérébrale profonde (SCP) consiste à influencer directement le fonctionnement d'une petite partie du cerveau : les ganglions de la base, qui sont impliquées dans le contrôle de l'action et de la pensée.
Concrètement, des électrodes sont implantées dans les ganglions de la base et délivrent un courant en continu grâce à un pacemaker placé sous la clavicule. C'est un traitement à vie.
Du fait du caractère invasif de cette technique, la stimulation cérébrale profonde n'est envisagée que dans les cas les plus graves de troubles obsessionnels compulsifs, notamment ceux qui se sont avérés résistants aux stratégies thérapeutiques habituelles, à savoir la prescription d'une psychothérapie et d'un traitement médicamenteux. Les premiers retours sont très encourageants : chez 70% des patients la situation s'était considérablement améliorée, pouvant aller jusqu'à une disparition des symptômes. La question restait de savoir si les bénéfices allaient être persistants dans le temps et il semble que oui. Cet effet dure et même se renforce dans le temps.

Comment vivre avec une personne touchée par les TOC ?


Tout d'abord, l'entourage peut ne pas se rendre compte des TOC d'un de ses proches. Certains TOC peuvent passer inaperçus. L'entourage a un très grand rôle, parce que le but est de ne pas cautionner certaines choses. Les patients sont tout à fait conscients du caractère disproportionné ou absurde de l'obsession présente chez eux, mais ils n'arrivent pas à la contrôler. L'entourage doit donc les aider à se rendre compte que l'obsession est disproportionnée et qu'elle ne répond pas à des critères de normalité. Il faut aider les personnes à revenir à des choses cohérentes. L'entourage doit leur faire prendre conscience de cela. Il joue également un rôle thérapeutique pour aider le patient à limiter ses comportements, ses rituels…

Il faut aider la personne à se rendre compte qu'elle est capable de surmonter son angoisse. Dans le processus du TOC, la personne a une obsession qui déclenche une angoisse. C'est cette intolérance à l'émotion ressentie qui provoque le rituel. Par les thérapies comportementales, on essaie d'apprendre à la personne à mieux tolérer son anxiété avec des exercices progressifs (du plus facile au plus difficile). La personne accepte alors de ressentir une certaine émotion qui finit par céder. La personne arrive ainsi à mieux contrôler ou supprimer le ritual.

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Un nouveau traitement pour les TOC


Comment aider les personnes victimes de troubles obsessionnels compulsifs, les TOC, lorsque toutes les techniques classiques ont échouées ? Se laver fréquemment les mains, vérifier sans cesse que l'on a bien fermé le gaz... Derrière ces gestes maniaques communément appelés TOC se cache une pathologie complexe, le trouble obsessionnel compulsif, qui peut devenir terriblement handicapante.

Un nouveau traitement pour les TOC © Maxppp
Le Dr Luc Mallet, Directeur de recherche à l'Institut du Cerveau et de la Moelle épinière, à Paris, vient de recevoir avec son équipe le prix Marcel Dassault en lien avec la fondation "FondaMental". Ce prix récompense les travaux les plus innovants en psychiatrie. Leur recherche porte sur la neurostimulation du cerveau des patients atteints de TOC, une technique pionnière, porteuse d'espoir pour des patients sur lesquels les traitements classiques n'ont pas ou peu d'effets.

Les TOC

Le trouble obsessionnel compulsif (TOC) est caractérisé par deux types de symptômes : des pensées intrusives, angoissantes et envahissantes qui peuvent être présentes plusieurs heures durant la journée, et des comportements exagérés, ou répétés à outrance (par exemple passer la nuit entière à faire le ménage, refaire chaque action au moins six fois, se laver à l'eau de Javel).
Les patients rapportent spontanément le caractère absurde de ces idées et rituels. La notion de contrainte est essentielle : "Je DOIS me laver pendant 10 minutes chaque jambe, puis 10 minutes chaque bras, etc." ou alors "Si j'ai raté la vérification de mes portes, il faut que je recommence."
Le TOC est considéré comme pathologique lorsque ces obsessions et les compulsions qui leur sont associées ont une répercussion sur la vie quotidienne, c'est le cas pour 2% de la population. Le TOC devient alors une maladie chronique qui peut durer des années sans traitement. Il entraîne un handicap psychosocial majeur : arrêt de travail, abandon de la vie sociale, ruptures familiales, etc.

Deux types de traitements reconnus efficaces

Les psychothérapies cognitives et comportementales (TCC) et la prise de certains antidépresseurs aident à soigner les TOC. Malheureusement, parfois, cela ne suffit pas : 20% des patients ne voient pas leur état s'améliorer malgré ces traitements. La technique de la neurostimulation est une approche encore expérimentale, mais qui donne déjà des résultats.

La neurostimulation

La stimulation cérébrale profonde (SCP) consiste à influencer directement le fonctionnement d'une petite partie du cerveau : les ganglions de la base, qui sont impliquées dans le contrôle de l'action et de la pensée.
Concrètement, des électrodes sont implantées dans les ganglions de la base et délivrent un courant en continu grâce à un pacemaker placé sous la clavicule. C'est un traitement à vie.
Du fait du caractère invasif de cette technique, la stimulation cérébrale profonde n'est envisagée que dans les cas les plus graves de troubles obsessionnels compulsifs, notamment ceux qui se sont avérés résistants aux stratégies thérapeutiques habituelles, à savoir la prescription d'une psychothérapie et d'un traitement médicamenteux. Les premiers retours sont très encourageants : chez 70% des patients la situation s'était considérablement améliorée, pouvant aller jusqu'à une disparition des symptômes. La question restait de savoir si les bénéfices allaient être persistants dans le temps et il semble que oui. Cet effet dure et même se renforce dans le temps.

Comment vivre avec une personne touchée par les TOC ?


Tout d'abord, l'entourage peut ne pas se rendre compte des TOC d'un de ses proches. Certains TOC peuvent passer inaperçus. L'entourage a un très grand rôle, parce que le but est de ne pas cautionner certaines choses. Les patients sont tout à fait conscients du caractère disproportionné ou absurde de l'obsession présente chez eux, mais ils n'arrivent pas à la contrôler. L'entourage doit donc les aider à se rendre compte que l'obsession est disproportionnée et qu'elle ne répond pas à des critères de normalité. Il faut aider les personnes à revenir à des choses cohérentes. L'entourage doit leur faire prendre conscience de cela. Il joue également un rôle thérapeutique pour aider le patient à limiter ses comportements, ses rituels…

Il faut aider la personne à se rendre compte qu'elle est capable de surmonter son angoisse. Dans le processus du TOC, la personne a une obsession qui déclenche une angoisse. C'est cette intolérance à l'émotion ressentie qui provoque le rituel. Par les thérapies comportementales, on essaie d'apprendre à la personne à mieux tolérer son anxiété avec des exercices progressifs (du plus facile au plus difficile). La personne accepte alors de ressentir une certaine émotion qui finit par céder. La personne arrive ainsi à mieux contrôler ou supprimer le ritual.

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