1. Considérations générales sur les antipsychotiques / neuroleptiques | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
En théorie, les neuroleptiques et les antipsychotiques sont prescrits pour soulager les états délirants ou psychotiques aigus, ainsi que les épisodes maniaques. En pratique, ils le sont aussi, à faibles doses, pour traiter les syndromes de la Tourette, l'anxiété, l'agitation et l'agressivité. Contrairement aux antidépresseurs, leur objectif est n'est pas d'augmenter, mais bien de diminuer l'activité d'un neurotransmetteur et en particulier celle de la dopamine. C'est un excès de dopamine dans certaines zones spécifiques du système nerveux central qui serait la cause la plus couramment admise aujourd'hui des symptômes schizophréniques. Il est à noter que certains neuroleptiques agissent également sur la sérotonine.
Les antipsychotiques peuvent être classés en deux groupes, soit les neuroleptiques traditionnels et les nouveaux antipsychotiques. Les antipsychotiques traditionnels, introduits dans les années 1950, ont amélioré de façon considérable le traitement des psychoses, particulièrement le traitement des schizophrènes. En plus de calmer les patients agités et excités, ils modifient les symptômes positifs de la schizophrénie, incluant les hallucinations, les visions et les pensées désorganisées. La diminution de l'activité de la dopamine a aussi des effets sédatifs et apaisants. Jusqu'à tout récemment, ces médicaments constituaient la norme du traitement des troubles psychotiques chroniques, y compris de la schizophrénie.
Comme la dopamine régule aussi la pression artérielle et les mouvements du corps, on trouvera parmi les effets secondaires des neuroleptiques l'hypotension artérielle et/ou des troubles du mouvement (par exemple, la dyskinésie est un trouble caractérisé par des mouvements involontaires, essentiellement du visage, de la bouche, des lèvres et de langue). Certaines molécules, telle la chlorpromazine (Largactil), ont de plus la propriété d’induire un état d’indifférence relative aux situations stressantes, ce que l’on nomme l'ataraxie, propriété partagée par tous les neuroleptiques traditionnels. Les individus en faisant l’expérience présentent un état de calme relativement désintéressé, une baisse de la réponse émotive, un manque d’initiative ainsi qu’un blocage des réponses stéréotypées et d’hyperactivité (par les agonistes de la dopamine).
L'importance de ces effets secondaires a stimulé, au cours des années 1980, la recherche de nouvelles molécules : les neuroleptiques dits « atypiques », qui regroupent la clozapine (Clozaril), l’olanzapine (Zypreza), la rispéridone (Risperdal), la quétiapine (Seroquel) et le ziprasidone (Geodon).
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2. Classification des antipsychotiques / neuroleptiques | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Nous avons déjà dit que les antipsychotiques sont souvent classés en classiques (ou neuroleptiques) et atypiques. Or, il est aussi possible de classer les antipsychotiques selon leur puissance d’action ; les plus puissants étant ceux qui ont le plus d’affinités pour les récepteurs dopaminergiques D2 et ceux qui sont susceptibles de provoquer le plus d’effets extrapyramidaux.
Les antipsychotiques peuvent enfin être classés selon leur structure chimique. Même si elle risque d'être plus rébarbative pour les non-médecins, cette classification n'en demeure pas moins utilisée dans la littérature. Voilà pourquoi nous présenterons ces catégories de molécules en donnant des exemples de substances en faisant partie.
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3. Indications, efficacité et mécanismes d'action | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Psychoses aiguës, chroniques ou provoquées par une drogue : Dans le traitement à court et à long terme des psychoses aiguës et chroniques, les effets des antipsychotiques se manifestent par l'amélioration de l’humeur et des réponses émotionnelles, d'une atténuation des hallucinations et des perturbations cognitives (Léonard et Ben Amar, 2002). Les états psychotiques pouvant survenir au cours d’une dépression ou d’un état maniaque d’une maladie affective bipolaire sont aussi traités par les antipsychotiques. Dans les cas de manie, ces molécules ont la propriété de réduire l’agitation, les états d’excitabilité, l’agressivité, les idées de grandeur et les délires. Dans le traitement de la dépression psychotique, elles peuvent réduire l’agitation et les idées délirantes qui résistent aux autres traitements. Les antipsychotiques peuvent être aussi utilisés chez les toxicomanes, pour réduire les états de psychose toxique, induits par l’abus de psychotropes (stimulants et perturbateurs) ou le sevrage de certains dépresseurs du système nerveux central (alcool, sédatifs-hypnotiques, opiacés). Dans tous ces cas de sevrage, ils sont cependant difficiles à utiliser à cause de la propension aux convulsions qu’ils peuvent induire.
Maladie de Gilles de la Tourette : Les neuroleptiques sont efficaces dans le traitement du syndrome de Gilles de la Tourette. En de tels cas, l’halopéridol (Haldol) et la pimozide (Orap) sont plus efficaces, produisant moins d’effets secondaires et permettant de diminuer l'ensemble des tics. De son côté, la risperidone (Risperdal) permet de diminuer plus spécifiquement la fréquence et la sévérité des tics moteurs et phoniques.
Analgésique : Le pimozide (Orap) et la méthotriméprazine (Nozinan) peuvent être utilisés pour traiter certaines douleurs causées par le cancer.
Antiémétique : Les antipsychotiques sont des antiémétiques puissants, à l’exception de la thioridazine (Mellaril). Ils peuvent être utilisés pour le traitement des nausées et des vomissements, mais leur usage est généralement limité aux cas où le dimenhydrinate (Gravol) n’est pas indiqué.
Autres troubles : Les neuroleptiques peuvent être indiqués pour des troubles moins sévères que la psychose. Ainsi:
Les antipsychotiques sont liposolubles, ils traversent donc rapidement la barrière hémato-encéphalique. L’effet biologique des antipsychotiques dure souvent plus de 24 heures. On sait que pour atteindre une efficacité thérapeutique optimale, il faut parfois attendre jusqu’à six semaines après le début du traitement, et ce, même si ces substances se distribuent assez rapidement dans l’organisme. Il semble aussi que les antipsychotiques se retrouvent dans l’organisme très longtemps après l’arrêt du traitement. Baldessarini et Tarazi (2001; dans Léonard et Ben Amar, 2002) relèvent qu’ils ont pu détecter des métabolites dans l’urine de patients plusieurs mois après la cessation du traitement. Il faut donc en conclure que la corrélation entre les concentrations plasmiques des antipsychotiques et leur effet thérapeutique n’est pas encore clairement établi.
Les mécanismes d'action précis des neuroleptiques (comme pour la plupart des psychotropes) n’ont pas été clairement établis à ce jour. Globalement, on sait que ces molécules bloquent les récepteurs dopaminergiques de nombreux sites cérébraux. Sans trop de risques d'erreurs, il est donc possible de les qualifier d’antagonistes dopaminergiques.
Les antipsychotiques ont une affinité particulière pour les récepteurs D2 de la dopamine. On croit généralement que les effets antipsychotiques résulteraient d’un blocage de ces récepteurs D2 dans le système limbique. Quant aux effets secondaires propres aux antipsychotiques, ils résulteraient d’un blocage des récepteurs D2 de la dopamine dans d’autres régions du cerveau.
En plus des récepteurs de la dopamine, plusieurs antipsychotiques bloquent aussi les récepteurs cholinergiques, adrénergiques, sérotoninergiques ou histaminergiques, ce qui a pour effets d’entraîner d’autres effets secondaires comme : une hypotension posturale (ou orthostatique), une sécheresse de la bouche, une congestion nasale, une vision brouillée, de la tachycardie, de la constipation, de la rétention urinaire, une inhibition de l’éjaculation, de la sédation, de la somnolence ou des effets antihistaminiques. Les antipsychotiques atypiques engendrent des effets extrapyramidaux plus limités, mais ils entraînent plus souvent des troubles métaboliques (c'est-à-dire un gain de poids, une hypertriglycéridémie et une hyperglycémie) (Léonard et Ben Amar, 2002).
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4. Les neuroleptiques classiques / traditionnels | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
4.1 Effets des neuroleptiques sur le système nerveux central
4.2 Effets secondaires indésirables (affectant le système nerveux autonome et des fonctions corporelles)
Mises en garde
Tolérance
Les patients peuvent suivre un traitement antipsychotique pendant une longue période puisque peu de tolérance aux effets antipsychotiques se développe à des doses thérapeutiques. La tolérance aux effets sédatifs des antipsychotiques apparaît habituellement après quelques jours ou quelques semaines de traitement, ce qui constitue un avantage pour le patient n’éprouvant pas d’autre effet secondaire (Léonard et Ben Amar, 2002).
Il ne semble pas y avoir de dépendance psychologique aux antipsychotiques. Les antipsychotiques ne sont pas recherchés pour une consommation illicite puisque, au contraire des psychostimulants, ils ne causent pas l’euphorie, mais plutôt un effet dépresseur en bloquant les mécanismes normaux de renforcement et de perception du plaisir (antagonistes dopaminergiques).
Surdosage
Rarement mortel, un surdosage de neuroleptiques n’en demeure pas moins problématique puisqu'il peut entraîner de la somnolence, de la léthargie, le coma (dans les cas graves), l’accélération du rythme cardiaque, la confusion, la désorientation, le délire, des hallucinations, des convulsions, l’hypothermie, la vision trouble, l’obstruction nasale, la sécheresse de la bouche, de même que la tachycardie, l’arythmie, le convulsions, l’hypotension, l’hypothermie ou l’hyperthermie et la dépression ou la détresse respiratoire. Notons au passage que la thioridazine (Mellaril) et la loxapine (Loxapac) sont les molécules les plus dangereuses lorsque consommées abusivement. Certains décès ont déjà été rapportés.
La prise simultanée d’antipsychotiques et de fortes doses d’alcool ou de sédatifs-hypnotiques peut être dangereuse.
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5. Neuroleptiques injectables | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Les neuroleptiques, aussi appelés antipsychotiques sont disponibles à des fins médicales sous deux formes principales : en comprimés et en injection. Les principales indications de substitution vers un agent injectable sont une mauvaise observance du traitement ou une réponse insuffisante au traitement oral. Le principe consiste ici à administrer en une seule fois l'équivalent des doses orales quotidiennes, pour le nombre de jours prévus durant l'intervalle.
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6. Les antipsychotiques nouveaux ou atypiques | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Les antipsychotiques de nouvelle génération se sont rapidement taillés une place de choix dans la pharmacopée étant donné leur action sur les symptômes négatifs de la schizophrénie et leur tendance à causer moins d’effets secondaires extrapyramidaux. Leur caractère « atypique » est lié à la dose, dans la mesure où il s’agit de molécules ayant des effets antipsychotiques à une dose ne provoquant pas d’effets secondaires extrapyramidaux. En d’autres mots, ils sont mieux tolérés tout en agissant sur les symptômes positifs, hallucinations ou délires, et sur les symptômes négatifs, les déficits, tels que le retrait ou l’apathie (Spadone, 1995). Ils agissent en outre sur certaines formes de psychoses résistantes à tous les autres traitements. Les neuroleptiques se distinguent enfin par leur prix, puisqu’ils sont beaucoup plus chers que les neuroleptiques classiques. On considère toutefois que leur efficacité permet de réduire les coûts globaux de la prise en charge de la schizophrénie (ex : durée moindre des hospitalisations) (Stip, 2000).
Au cours de la dernière décennie, les nouveaux antipsychotiques ont exercé un impact énorme sur les pratiques d'ordonnance. Léonard et Ben Amar (2002) résument ainsi les avantages des antipsychotiques atypiques, tels que relevés par Leutch et coll. (1999); Conley et Mahmoud (2001) et Rouleau (2001) :
Effets secondaires de classe
Mises en garde
6.1 Clozapine (Clozaril)
Cet antipsychotique est utilisé essentiellement: 1) pour les patients réfractaires (ne répondant pas) aux autres neuroleptiques, 2) les patients schizophrènes qui ont des symptômes extrapyramidaux difficiles à gérer et 3) les patients souffrant de dyskinésie tardive à la suite d’un traitement neuroleptique. Cet antipsychotique n’est pas un traitement de « première intention » à cause du danger relatif d'agranulocytose (disparition presque complète des globules blancs du sang, chez 0,7% des patients) qui y est lié. L'agranulocytose peut être mortelle, à la suite de complications infectieuses surtout. C’est pour cette raison que l’usage de la clozapine (Clozaril) est réservé aux patients chez qui les autres antipsychotiques se révèlent inefficaces ou provoquent trop d’effets secondaires.
Environ 1/3 des patients n’obtiennent pas de bénéfices significatifs avec la clozapine.
Effets secondaires
6.2 Olanzapine (Zyprexa)
Cet agent antipsychotique est un antagoniste dopaminergique. Il est indiqué principalement pour le traitement en phase aiguë et en phase d’entretien de la schizophrénie et des troubles psychotiques apparentés. Il agit sur les symptômes positifs et négatifs du trouble. En ce sens, la réponse sur les symptômes positifs est équivalente à celle que procure l’halopéridol et il produit une meilleure réponse aux symptômes négatifs.
Effets secondaires
6.3 Quétiapine (Séroquel)
Cet antipsychotique est un dérivé de la dibenzodiazépine. Sa structure chimique est semblable à celles de la clozapine (Clozaril) et de l’olanzapine (Zyprexa). La quiétiapine possède une grande affinité pour les récepteurs de la sérotonine et une affinité réduite pour les récepteurs de la dopamine. Elle est indiquée pour le traitement d’entretien des manifestations de la schizophrénie et elle est efficace pour traiter les symptômes positifs et négatifs. Cet antipsychotique a l’avantage de produire peu d’effets extrapyramidaux, de ne pas mener à une augmentation de la prolactine comme le font d’autres neuroleptiques et de ne pas produire d’effets anticholinergiques.
Effets secondaires
6.4 Risperidone (Risperdal)
Cet antipsychotique est le plus prescrit aux États-Unis. C’est un antagoniste des récepteurs de la dopamine (D2) qui a peu d'effets anticholinergiques. Il a l’avantage d’être peu lié au syndrome neuroleptique malin et aux dyskinésies tardives. Les effets antipsychotiques qu’il procure ne nécessitent pas des doses produisant le parkinsonisme. Il est prescrit habituellement aux patients réfractaires aux traitements classiques.
Effets secondaires
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7. Traitement des effets secondaires indésirables liés aux neuroleptiques | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Avant l’apparition des antipsychotiques atypiques, on croyait que les effets secondaires extrapyramidaux associés à la prise de neuroleptiques étaient nécessaires à l’obtention d'un changement thérapeutique. Ces effets sont traitables à l’aide de médicaments antiparkinsoniens anticholinergiques (qui causent eux aussi des effets secondaires tels que la bouche sèche, la constipation, la rétention urinaire et la vision brouillée). C’est avec la clozapine (Clozaril) que la preuve a été faite qu’une médication antipsychotique pouvait être efficace sans provoquer de tels symptômes. Ainsi, l’olanzapine, la quiétiapine et la risperidone (Zyprexa, Séroquel et Risperdal) présentent moins de probabilité de produire des symptômes extrapyramidaux que les neuroleptiques classiques.
Ces symptômes extrapyramidaux sévères peuvent mener à une mauvaise observance du traitement. C’est en ce sens qu’il est important de les soulager s’ils ne peuvent être évités. Ces symptômes touchent 17% à 38% des patients traités avec des neuroleptiques ou des antipsychotiques. Le neuroleptique qui semble le plus les provoquer est l’halopéridol. Il semble que des doses plus élevées d'un même médicament provoquent plus de symptômes extrapyramidaux ainsi qu’un recours aux médicaments plus puissants.
Rappelons les grands types de symptômes extrapyramidaux, tout en précisant les traitements qui peuvent s'y appliquer :
Réactions dystoniques aiguës : Ce sont souvent les premiers symptômes extrapyramidaux à apparaître et les plus dramatiques. Il s’agit de contractions musculaires involontaires et/ou de spasmes, ce qui cause des mouvements de torsion anormaux ou des postures anormales. Ces réactions affectent généralement les muscles du cou et de la tête (torticolis, grimaces faciales, mouvements oculaires). 90% de ces symptômes apparaissent habituellement dans les premiers 4 jours du traitement et 100% dans les premiers 10 jours.
Traitement : par des anticholinergiques intramusculaires.
Akathisie : Symptôme qui représente l’inhabilité à s’asseoir à cause de mouvements continus, incontrôlables, une activité motrice irrépressible et un besoin de bouger constant.
Traitement : traité conjointement avec le parkinsonisme (voir ci-dessous).
Pseudo parkinsonnisme : Il n’est pas possible de distinguer les symptômes de la maladie de Parkinson de ces symptômes. Ceci inclut un ralentissement général des mouvements (akinésie), une rigidité, un faciès masqué, des tremblements, une hypersalivation, des mouvements par spasmes.
Traitement : le parkinsonisme et l’akathisie sont traités conjointement. En premier lieu, on procède habituellement à une réduction de la dose de l’antipsychotique ou on change la médication pour une moins puissante. Si cela ne fonctionne pas, on administre un anticholinergique, à des doses graduellement augmentées. Concernant l’efficacité de la médication, il semble que la réaction sera meilleure si des symptômes de parkinsonismes sont présents en plus de l’akathisie. Si les anticholinergiques ne produisent pas d’effet, on tentera l’amantadine; la prochaine étape est d’ajouter une benzodiazépine. Dans les cas de symptômes extrapyramidaux sévères, les antipsychotiques devraient être arrêtés parce qu’ils peuvent mener au syndrome neuroleptique malin. Pour les symptômes extrapyramidaux réfractaires au traitement, on traitera avec la clozapine (Clozaril).
Syndromes de dyskinésie tardive : il s’agit de mouvements irréguliers et stéréotypés de la bouche, du visage, de la langue, des doigts, des bras, des jambes et du tronc.
Traitement : la médication anticholinergique intramusculaire est souvent utilisée pour traiter les réactions dystoniques aiguës.
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7.1 Médicaments disponibles pour réduire les effets indésirables | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Amantadine (Symmetrel)
Ce médicament est d’abord un agent antiviral efficace contre l’influenza. Son mécanisme d’action n’est pas clair, dans la mesure où on ne sait pas encore précisément comment il produit une activité anticholinergique. Les effets secondaires de cette médication sont liés avec la stimulation du système nerveux central. Ils ne sont pas aussi nombreux que ceux rencontrés avec la médication anticholinergique.
Antagonistes du récepteur β-adrénergique
Ces antagonistes sont utilisés pour l’akathisie, ils ne sont pas approuvés cependant pour le traitement des symptômes extrapyramidaux. Ils causent un certain nombre d’effets secondaires :
Les benzodiazépines ne sont pas approuvées pour le traitement des effets extrapyramidaux, mais ils ont un effet sur ces derniers.
Benztropine (Apo-Benztropine et Cogentin)
Ce médicament est utilisé pour contrôler la rigidité, la contracture et les tremblements. Il possède les propriétés pharmacologiques d’un anticholinergique et d’un antihistaminique. Son avantage est qu’il produit moins de sédation que le diphenhydramine et qu’il est moins stimulant et plus sédatif que le trihexyphenidyl. Il peut souvent être diminué et interrompu après plusieurs semaines, sans récurrence des symptômes extrapyramidaux.
Bipéridène (Akineton)
Ce médicament est analogue au trihexyphenidyl et est utilisé pour combattre le parkinsonisme. Il provoque cependant plus d’activité périphérique anticholinergique et plus d’activité contre les récepteurs de la nicotine que le trihexyphenidyl.
Diazépam (Apo-Diazépam; Diazemuls; Ativan)
Ce médicament a d’abord été utilisé pour le traitement de l’agitation des jambes, mais les benzodiazépines similaires au diazépam (c'est-à-dire le lorazépam et le clonazépam) sont bénéfiques pour traiter l’akathisie induite par les neuroleptiques. Le diazépam a l’avantage de provoquer peu d’effets secondaires quand il est administré à petites doses. Le diazépam entraîne toutefois des symptômes de sevrage quand la médication doit être arrêtée.
Diphenhydramine (Benadryl)
Ce médicament est un inhibiteur de l’histamine, ce qui crée l’inhibition de l’action de l’acétylcholine. C’est un dépresseur qui entraîne une diminution de la vigilance, un temps de réaction ralenti et de la somnolence. Il est plus sédatif que les anticholinergiques. Aussi, il n'est habituellement pas utilisé comme traitement de première instance contre les symptômes extrapyramidaux. Les effets secondaires les plus fréquents chez les enfants et les adolescents sont la somnolence et la sédation excessive.
Procyclidine (Kemadrin; Procyclid)
Ce médicament est aussi un analogue au trihexyphenidyle.
Trihexyphénidyle (Apo-Trihex; Artane)
Cette molécule bloque l’activité cholinergique, ce qui a pour effet de créer :
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16 févr. 2014
PROBLÈMES DE SANTÉ MENTALE ET RECOURS AUX MÉDICAMENTS PSYCHOTROPES
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PROBLÈMES DE SANTÉ MENTALE ET RECOURS AUX MÉDICAMENTS PSYCHOTROPES
1. Considérations générales sur les antipsychotiques / neuroleptiques | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
En théorie, les neuroleptiques et les antipsychotiques sont prescrits pour soulager les états délirants ou psychotiques aigus, ainsi que les épisodes maniaques. En pratique, ils le sont aussi, à faibles doses, pour traiter les syndromes de la Tourette, l'anxiété, l'agitation et l'agressivité. Contrairement aux antidépresseurs, leur objectif est n'est pas d'augmenter, mais bien de diminuer l'activité d'un neurotransmetteur et en particulier celle de la dopamine. C'est un excès de dopamine dans certaines zones spécifiques du système nerveux central qui serait la cause la plus couramment admise aujourd'hui des symptômes schizophréniques. Il est à noter que certains neuroleptiques agissent également sur la sérotonine.
Les antipsychotiques peuvent être classés en deux groupes, soit les neuroleptiques traditionnels et les nouveaux antipsychotiques. Les antipsychotiques traditionnels, introduits dans les années 1950, ont amélioré de façon considérable le traitement des psychoses, particulièrement le traitement des schizophrènes. En plus de calmer les patients agités et excités, ils modifient les symptômes positifs de la schizophrénie, incluant les hallucinations, les visions et les pensées désorganisées. La diminution de l'activité de la dopamine a aussi des effets sédatifs et apaisants. Jusqu'à tout récemment, ces médicaments constituaient la norme du traitement des troubles psychotiques chroniques, y compris de la schizophrénie.
Comme la dopamine régule aussi la pression artérielle et les mouvements du corps, on trouvera parmi les effets secondaires des neuroleptiques l'hypotension artérielle et/ou des troubles du mouvement (par exemple, la dyskinésie est un trouble caractérisé par des mouvements involontaires, essentiellement du visage, de la bouche, des lèvres et de langue). Certaines molécules, telle la chlorpromazine (Largactil), ont de plus la propriété d’induire un état d’indifférence relative aux situations stressantes, ce que l’on nomme l'ataraxie, propriété partagée par tous les neuroleptiques traditionnels. Les individus en faisant l’expérience présentent un état de calme relativement désintéressé, une baisse de la réponse émotive, un manque d’initiative ainsi qu’un blocage des réponses stéréotypées et d’hyperactivité (par les agonistes de la dopamine).
L'importance de ces effets secondaires a stimulé, au cours des années 1980, la recherche de nouvelles molécules : les neuroleptiques dits « atypiques », qui regroupent la clozapine (Clozaril), l’olanzapine (Zypreza), la rispéridone (Risperdal), la quétiapine (Seroquel) et le ziprasidone (Geodon).
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2. Classification des antipsychotiques / neuroleptiques | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Nous avons déjà dit que les antipsychotiques sont souvent classés en classiques (ou neuroleptiques) et atypiques. Or, il est aussi possible de classer les antipsychotiques selon leur puissance d’action ; les plus puissants étant ceux qui ont le plus d’affinités pour les récepteurs dopaminergiques D2 et ceux qui sont susceptibles de provoquer le plus d’effets extrapyramidaux.
Les antipsychotiques peuvent enfin être classés selon leur structure chimique. Même si elle risque d'être plus rébarbative pour les non-médecins, cette classification n'en demeure pas moins utilisée dans la littérature. Voilà pourquoi nous présenterons ces catégories de molécules en donnant des exemples de substances en faisant partie.
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3. Indications, efficacité et mécanismes d'action | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Psychoses aiguës, chroniques ou provoquées par une drogue : Dans le traitement à court et à long terme des psychoses aiguës et chroniques, les effets des antipsychotiques se manifestent par l'amélioration de l’humeur et des réponses émotionnelles, d'une atténuation des hallucinations et des perturbations cognitives (Léonard et Ben Amar, 2002). Les états psychotiques pouvant survenir au cours d’une dépression ou d’un état maniaque d’une maladie affective bipolaire sont aussi traités par les antipsychotiques. Dans les cas de manie, ces molécules ont la propriété de réduire l’agitation, les états d’excitabilité, l’agressivité, les idées de grandeur et les délires. Dans le traitement de la dépression psychotique, elles peuvent réduire l’agitation et les idées délirantes qui résistent aux autres traitements. Les antipsychotiques peuvent être aussi utilisés chez les toxicomanes, pour réduire les états de psychose toxique, induits par l’abus de psychotropes (stimulants et perturbateurs) ou le sevrage de certains dépresseurs du système nerveux central (alcool, sédatifs-hypnotiques, opiacés). Dans tous ces cas de sevrage, ils sont cependant difficiles à utiliser à cause de la propension aux convulsions qu’ils peuvent induire.
Maladie de Gilles de la Tourette : Les neuroleptiques sont efficaces dans le traitement du syndrome de Gilles de la Tourette. En de tels cas, l’halopéridol (Haldol) et la pimozide (Orap) sont plus efficaces, produisant moins d’effets secondaires et permettant de diminuer l'ensemble des tics. De son côté, la risperidone (Risperdal) permet de diminuer plus spécifiquement la fréquence et la sévérité des tics moteurs et phoniques.
Analgésique : Le pimozide (Orap) et la méthotriméprazine (Nozinan) peuvent être utilisés pour traiter certaines douleurs causées par le cancer.
Antiémétique : Les antipsychotiques sont des antiémétiques puissants, à l’exception de la thioridazine (Mellaril). Ils peuvent être utilisés pour le traitement des nausées et des vomissements, mais leur usage est généralement limité aux cas où le dimenhydrinate (Gravol) n’est pas indiqué.
Autres troubles : Les neuroleptiques peuvent être indiqués pour des troubles moins sévères que la psychose. Ainsi:
Les antipsychotiques sont liposolubles, ils traversent donc rapidement la barrière hémato-encéphalique. L’effet biologique des antipsychotiques dure souvent plus de 24 heures. On sait que pour atteindre une efficacité thérapeutique optimale, il faut parfois attendre jusqu’à six semaines après le début du traitement, et ce, même si ces substances se distribuent assez rapidement dans l’organisme. Il semble aussi que les antipsychotiques se retrouvent dans l’organisme très longtemps après l’arrêt du traitement. Baldessarini et Tarazi (2001; dans Léonard et Ben Amar, 2002) relèvent qu’ils ont pu détecter des métabolites dans l’urine de patients plusieurs mois après la cessation du traitement. Il faut donc en conclure que la corrélation entre les concentrations plasmiques des antipsychotiques et leur effet thérapeutique n’est pas encore clairement établi.
Les mécanismes d'action précis des neuroleptiques (comme pour la plupart des psychotropes) n’ont pas été clairement établis à ce jour. Globalement, on sait que ces molécules bloquent les récepteurs dopaminergiques de nombreux sites cérébraux. Sans trop de risques d'erreurs, il est donc possible de les qualifier d’antagonistes dopaminergiques.
Les antipsychotiques ont une affinité particulière pour les récepteurs D2 de la dopamine. On croit généralement que les effets antipsychotiques résulteraient d’un blocage de ces récepteurs D2 dans le système limbique. Quant aux effets secondaires propres aux antipsychotiques, ils résulteraient d’un blocage des récepteurs D2 de la dopamine dans d’autres régions du cerveau.
En plus des récepteurs de la dopamine, plusieurs antipsychotiques bloquent aussi les récepteurs cholinergiques, adrénergiques, sérotoninergiques ou histaminergiques, ce qui a pour effets d’entraîner d’autres effets secondaires comme : une hypotension posturale (ou orthostatique), une sécheresse de la bouche, une congestion nasale, une vision brouillée, de la tachycardie, de la constipation, de la rétention urinaire, une inhibition de l’éjaculation, de la sédation, de la somnolence ou des effets antihistaminiques. Les antipsychotiques atypiques engendrent des effets extrapyramidaux plus limités, mais ils entraînent plus souvent des troubles métaboliques (c'est-à-dire un gain de poids, une hypertriglycéridémie et une hyperglycémie) (Léonard et Ben Amar, 2002).
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4. Les neuroleptiques classiques / traditionnels | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
4.1 Effets des neuroleptiques sur le système nerveux central
4.2 Effets secondaires indésirables (affectant le système nerveux autonome et des fonctions corporelles)
Mises en garde
Tolérance
Les patients peuvent suivre un traitement antipsychotique pendant une longue période puisque peu de tolérance aux effets antipsychotiques se développe à des doses thérapeutiques. La tolérance aux effets sédatifs des antipsychotiques apparaît habituellement après quelques jours ou quelques semaines de traitement, ce qui constitue un avantage pour le patient n’éprouvant pas d’autre effet secondaire (Léonard et Ben Amar, 2002).
Il ne semble pas y avoir de dépendance psychologique aux antipsychotiques. Les antipsychotiques ne sont pas recherchés pour une consommation illicite puisque, au contraire des psychostimulants, ils ne causent pas l’euphorie, mais plutôt un effet dépresseur en bloquant les mécanismes normaux de renforcement et de perception du plaisir (antagonistes dopaminergiques).
Surdosage
Rarement mortel, un surdosage de neuroleptiques n’en demeure pas moins problématique puisqu'il peut entraîner de la somnolence, de la léthargie, le coma (dans les cas graves), l’accélération du rythme cardiaque, la confusion, la désorientation, le délire, des hallucinations, des convulsions, l’hypothermie, la vision trouble, l’obstruction nasale, la sécheresse de la bouche, de même que la tachycardie, l’arythmie, le convulsions, l’hypotension, l’hypothermie ou l’hyperthermie et la dépression ou la détresse respiratoire. Notons au passage que la thioridazine (Mellaril) et la loxapine (Loxapac) sont les molécules les plus dangereuses lorsque consommées abusivement. Certains décès ont déjà été rapportés.
La prise simultanée d’antipsychotiques et de fortes doses d’alcool ou de sédatifs-hypnotiques peut être dangereuse.
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5. Neuroleptiques injectables | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Les neuroleptiques, aussi appelés antipsychotiques sont disponibles à des fins médicales sous deux formes principales : en comprimés et en injection. Les principales indications de substitution vers un agent injectable sont une mauvaise observance du traitement ou une réponse insuffisante au traitement oral. Le principe consiste ici à administrer en une seule fois l'équivalent des doses orales quotidiennes, pour le nombre de jours prévus durant l'intervalle.
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6. Les antipsychotiques nouveaux ou atypiques | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Les antipsychotiques de nouvelle génération se sont rapidement taillés une place de choix dans la pharmacopée étant donné leur action sur les symptômes négatifs de la schizophrénie et leur tendance à causer moins d’effets secondaires extrapyramidaux. Leur caractère « atypique » est lié à la dose, dans la mesure où il s’agit de molécules ayant des effets antipsychotiques à une dose ne provoquant pas d’effets secondaires extrapyramidaux. En d’autres mots, ils sont mieux tolérés tout en agissant sur les symptômes positifs, hallucinations ou délires, et sur les symptômes négatifs, les déficits, tels que le retrait ou l’apathie (Spadone, 1995). Ils agissent en outre sur certaines formes de psychoses résistantes à tous les autres traitements. Les neuroleptiques se distinguent enfin par leur prix, puisqu’ils sont beaucoup plus chers que les neuroleptiques classiques. On considère toutefois que leur efficacité permet de réduire les coûts globaux de la prise en charge de la schizophrénie (ex : durée moindre des hospitalisations) (Stip, 2000).
Au cours de la dernière décennie, les nouveaux antipsychotiques ont exercé un impact énorme sur les pratiques d'ordonnance. Léonard et Ben Amar (2002) résument ainsi les avantages des antipsychotiques atypiques, tels que relevés par Leutch et coll. (1999); Conley et Mahmoud (2001) et Rouleau (2001) :
Effets secondaires de classe
Mises en garde
6.1 Clozapine (Clozaril)
Cet antipsychotique est utilisé essentiellement: 1) pour les patients réfractaires (ne répondant pas) aux autres neuroleptiques, 2) les patients schizophrènes qui ont des symptômes extrapyramidaux difficiles à gérer et 3) les patients souffrant de dyskinésie tardive à la suite d’un traitement neuroleptique. Cet antipsychotique n’est pas un traitement de « première intention » à cause du danger relatif d'agranulocytose (disparition presque complète des globules blancs du sang, chez 0,7% des patients) qui y est lié. L'agranulocytose peut être mortelle, à la suite de complications infectieuses surtout. C’est pour cette raison que l’usage de la clozapine (Clozaril) est réservé aux patients chez qui les autres antipsychotiques se révèlent inefficaces ou provoquent trop d’effets secondaires.
Environ 1/3 des patients n’obtiennent pas de bénéfices significatifs avec la clozapine.
Effets secondaires
6.2 Olanzapine (Zyprexa)
Cet agent antipsychotique est un antagoniste dopaminergique. Il est indiqué principalement pour le traitement en phase aiguë et en phase d’entretien de la schizophrénie et des troubles psychotiques apparentés. Il agit sur les symptômes positifs et négatifs du trouble. En ce sens, la réponse sur les symptômes positifs est équivalente à celle que procure l’halopéridol et il produit une meilleure réponse aux symptômes négatifs.
Effets secondaires
6.3 Quétiapine (Séroquel)
Cet antipsychotique est un dérivé de la dibenzodiazépine. Sa structure chimique est semblable à celles de la clozapine (Clozaril) et de l’olanzapine (Zyprexa). La quiétiapine possède une grande affinité pour les récepteurs de la sérotonine et une affinité réduite pour les récepteurs de la dopamine. Elle est indiquée pour le traitement d’entretien des manifestations de la schizophrénie et elle est efficace pour traiter les symptômes positifs et négatifs. Cet antipsychotique a l’avantage de produire peu d’effets extrapyramidaux, de ne pas mener à une augmentation de la prolactine comme le font d’autres neuroleptiques et de ne pas produire d’effets anticholinergiques.
Effets secondaires
6.4 Risperidone (Risperdal)
Cet antipsychotique est le plus prescrit aux États-Unis. C’est un antagoniste des récepteurs de la dopamine (D2) qui a peu d'effets anticholinergiques. Il a l’avantage d’être peu lié au syndrome neuroleptique malin et aux dyskinésies tardives. Les effets antipsychotiques qu’il procure ne nécessitent pas des doses produisant le parkinsonisme. Il est prescrit habituellement aux patients réfractaires aux traitements classiques.
Effets secondaires
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7. Traitement des effets secondaires indésirables liés aux neuroleptiques | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Avant l’apparition des antipsychotiques atypiques, on croyait que les effets secondaires extrapyramidaux associés à la prise de neuroleptiques étaient nécessaires à l’obtention d'un changement thérapeutique. Ces effets sont traitables à l’aide de médicaments antiparkinsoniens anticholinergiques (qui causent eux aussi des effets secondaires tels que la bouche sèche, la constipation, la rétention urinaire et la vision brouillée). C’est avec la clozapine (Clozaril) que la preuve a été faite qu’une médication antipsychotique pouvait être efficace sans provoquer de tels symptômes. Ainsi, l’olanzapine, la quiétiapine et la risperidone (Zyprexa, Séroquel et Risperdal) présentent moins de probabilité de produire des symptômes extrapyramidaux que les neuroleptiques classiques.
Ces symptômes extrapyramidaux sévères peuvent mener à une mauvaise observance du traitement. C’est en ce sens qu’il est important de les soulager s’ils ne peuvent être évités. Ces symptômes touchent 17% à 38% des patients traités avec des neuroleptiques ou des antipsychotiques. Le neuroleptique qui semble le plus les provoquer est l’halopéridol. Il semble que des doses plus élevées d'un même médicament provoquent plus de symptômes extrapyramidaux ainsi qu’un recours aux médicaments plus puissants.
Rappelons les grands types de symptômes extrapyramidaux, tout en précisant les traitements qui peuvent s'y appliquer :
Réactions dystoniques aiguës : Ce sont souvent les premiers symptômes extrapyramidaux à apparaître et les plus dramatiques. Il s’agit de contractions musculaires involontaires et/ou de spasmes, ce qui cause des mouvements de torsion anormaux ou des postures anormales. Ces réactions affectent généralement les muscles du cou et de la tête (torticolis, grimaces faciales, mouvements oculaires). 90% de ces symptômes apparaissent habituellement dans les premiers 4 jours du traitement et 100% dans les premiers 10 jours.
Traitement : par des anticholinergiques intramusculaires.
Akathisie : Symptôme qui représente l’inhabilité à s’asseoir à cause de mouvements continus, incontrôlables, une activité motrice irrépressible et un besoin de bouger constant.
Traitement : traité conjointement avec le parkinsonisme (voir ci-dessous).
Pseudo parkinsonnisme : Il n’est pas possible de distinguer les symptômes de la maladie de Parkinson de ces symptômes. Ceci inclut un ralentissement général des mouvements (akinésie), une rigidité, un faciès masqué, des tremblements, une hypersalivation, des mouvements par spasmes.
Traitement : le parkinsonisme et l’akathisie sont traités conjointement. En premier lieu, on procède habituellement à une réduction de la dose de l’antipsychotique ou on change la médication pour une moins puissante. Si cela ne fonctionne pas, on administre un anticholinergique, à des doses graduellement augmentées. Concernant l’efficacité de la médication, il semble que la réaction sera meilleure si des symptômes de parkinsonismes sont présents en plus de l’akathisie. Si les anticholinergiques ne produisent pas d’effet, on tentera l’amantadine; la prochaine étape est d’ajouter une benzodiazépine. Dans les cas de symptômes extrapyramidaux sévères, les antipsychotiques devraient être arrêtés parce qu’ils peuvent mener au syndrome neuroleptique malin. Pour les symptômes extrapyramidaux réfractaires au traitement, on traitera avec la clozapine (Clozaril).
Syndromes de dyskinésie tardive : il s’agit de mouvements irréguliers et stéréotypés de la bouche, du visage, de la langue, des doigts, des bras, des jambes et du tronc.
Traitement : la médication anticholinergique intramusculaire est souvent utilisée pour traiter les réactions dystoniques aiguës.
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7.1 Médicaments disponibles pour réduire les effets indésirables | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Amantadine (Symmetrel)
Ce médicament est d’abord un agent antiviral efficace contre l’influenza. Son mécanisme d’action n’est pas clair, dans la mesure où on ne sait pas encore précisément comment il produit une activité anticholinergique. Les effets secondaires de cette médication sont liés avec la stimulation du système nerveux central. Ils ne sont pas aussi nombreux que ceux rencontrés avec la médication anticholinergique.
Antagonistes du récepteur β-adrénergique
Ces antagonistes sont utilisés pour l’akathisie, ils ne sont pas approuvés cependant pour le traitement des symptômes extrapyramidaux. Ils causent un certain nombre d’effets secondaires :
Les benzodiazépines ne sont pas approuvées pour le traitement des effets extrapyramidaux, mais ils ont un effet sur ces derniers.
Benztropine (Apo-Benztropine et Cogentin)
Ce médicament est utilisé pour contrôler la rigidité, la contracture et les tremblements. Il possède les propriétés pharmacologiques d’un anticholinergique et d’un antihistaminique. Son avantage est qu’il produit moins de sédation que le diphenhydramine et qu’il est moins stimulant et plus sédatif que le trihexyphenidyl. Il peut souvent être diminué et interrompu après plusieurs semaines, sans récurrence des symptômes extrapyramidaux.
Bipéridène (Akineton)
Ce médicament est analogue au trihexyphenidyl et est utilisé pour combattre le parkinsonisme. Il provoque cependant plus d’activité périphérique anticholinergique et plus d’activité contre les récepteurs de la nicotine que le trihexyphenidyl.
Diazépam (Apo-Diazépam; Diazemuls; Ativan)
Ce médicament a d’abord été utilisé pour le traitement de l’agitation des jambes, mais les benzodiazépines similaires au diazépam (c'est-à-dire le lorazépam et le clonazépam) sont bénéfiques pour traiter l’akathisie induite par les neuroleptiques. Le diazépam a l’avantage de provoquer peu d’effets secondaires quand il est administré à petites doses. Le diazépam entraîne toutefois des symptômes de sevrage quand la médication doit être arrêtée.
Diphenhydramine (Benadryl)
Ce médicament est un inhibiteur de l’histamine, ce qui crée l’inhibition de l’action de l’acétylcholine. C’est un dépresseur qui entraîne une diminution de la vigilance, un temps de réaction ralenti et de la somnolence. Il est plus sédatif que les anticholinergiques. Aussi, il n'est habituellement pas utilisé comme traitement de première instance contre les symptômes extrapyramidaux. Les effets secondaires les plus fréquents chez les enfants et les adolescents sont la somnolence et la sédation excessive.
Procyclidine (Kemadrin; Procyclid)
Ce médicament est aussi un analogue au trihexyphenidyle.
Trihexyphénidyle (Apo-Trihex; Artane)
Cette molécule bloque l’activité cholinergique, ce qui a pour effet de créer :
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