Rôle du potassium
Le potassium agit en collaboration avec le sodium. Tous deux sont chargés de maintenir l'équilibre acido-basique du corps et des fluides.
Le potassium, seul, permet la transmission d'impulsions nerveuses, la contraction musculaire, le bon fonctionnement de la fonction rénale. Entre autres. Ce minéral occupe une place importante au sein de notre organisme.
Aliments riches en potassium
- Lentilles
- Haricots secs blancs
- Pommes de terre cuites avec leur peau
- Chocolat
- Sauce tomate
- Le flétan, le thon, la morue et le saumon
- Les épinards, les carottes
- Les dattes et les bananes
Dosage sanguin du potassium
Votre médecin pourra vous prescrire une analyse sanguine de potassium pour de nombreuses raisons : insuffisance rénale, prise de médicaments diurétiques ou pour toute maladie particulière.
Taux sanguin de potassium normal
Que l'on soit un homme, une femme ou un enfant, la valeur normale du taux de potassium doit se situer entre 3,5 et 5 mmol/l.
Variation du taux sanguin de potassium
Taux de potassium bas
Lorsque l'on manque de potassium, on parle d'hypokaliémie. Cette carence peut entraîner fatigue, crampes musculaires ou constipation. Elle peut se rencontrer chez les personnes :
- souffrant de vomissements ou de diarrhées
- prenant des médicaments diurétiques (cortisone, laxatifs, etc.)
Taux de potassium haut
Lorsque l'on est en excès de potassium, on parle d'hyperkaliémie. Cette carence peut entraîner de graves troubles cardiaques. Elle peut se rencontrer chez les personnes :
- prenant des suppléments en potassium
- prenant des médicaments du type antihypertenseurs, anti-inflammatoires, etc.
- souffrant d'insuffisance rénale
Connaître les conséquences du manque de potassium
Le potassium est présent dans de très nombreux aliments. Néanmoins, les carences en potassium restent possibles.
L'hypokaliémie correspond à une baisse de la kaliémie (taux de potassium dans l’organisme) qui peut être liée à une déficience au niveau de l’absorption ou bien tout simplement une perte de l’ion K+ par le rein ou par l’intestin (vomissements, diarrhée, utilisation fréquente de laxatifs). Même si le risque d’hypokaliémie reste faible, il est important de connaître les conséquences du manque de potassium sur votre santé.
Quels sont les symptômes ?
- Plusieurs symptômes très différents peuvent s’exprimer suite à une carence en potassium, dans votre organisme. Il est notamment possible d’avoir : un besoin très fréquent de boire de l’eau, des nausées, des variations anormales du rythme cardiaque, des crampes nocturnes ou des courbatures, une fatigue physique, des douleurs aux muscles et des rhumatismes ou des vomissements.
- Ces symptômes plus ou moins graves peuvent être des conséquences du manque de potassium, il est donc très important de rester vigilant et de contacter son médecin traitant si certains de ces symptômes se manifestent et persistent.
Quelles solutions pour éviter une telle carence ?
- Une solution simple existe : une alimentation saine équilibrée et riche en potassium. Pour ce faire, il vous suffit de privilégier des aliments riches en potassium. Il faut savoir que de nos jours, les adultes ne consomment pas suffisamment de potassium par rapport aux recommandations journalières (seulement entre 2,1 et 3,5 g par jour au lieu des 4,7 g préconisés).
- Voici ici, une liste non exhaustive d’aliments riches en potassium : le potiron (400 mg pour 100 g), la bette (960 mg pour 100 g), la papaye, les châtaignes, le pruneau, l’avocat, le brocoli, le, les épinards (838 mg pour 100g), la pomme de terre, la banane, la dinde, le poulet (350 mg pour 100 g), les poissons, la carotte et le melon. En prenant régulièrement ces produits, vous diminuerez fortement le risque de carence potassique. Cet article permet de vous informer sur les conséquences du manque de potassium mais, il ne peut se soustraire à l’avis médical de votre médecin traitant.
ATTENTION
Sachez que les résultats ne constituent pas à eux seuls un diagnostic. Il est donc important de consulter un médecin afin de prévoir avec lui des examens complémentaires ou un éventuel traitement. Un bon résultat est, pour votre médecin, un indice important sur votre état de santé, tout autant qu'un mauvais.
Les résultats peuvent également varier selon la technique utilisée par le laboratoire.
Les résultats peuvent également varier selon la technique utilisée par le laboratoire.
HYPERKALIÉMIE - Nephrologie A. Définition
A. Définition
• L’hyperkaliémie est définie par une concentration plasmatique de potassium supérieure à 5,0 mmol/L. L’hyperkaliémie de constitution brutale peut mettre rapidement en jeu le pronostic vital et nécessite une conduite diagnostique et thérapeutique rigoureuse et urgente.
• Des fausses hyperkaliémies sont dues à la libération de potassium du compartiment intracellulaire vers le compartiment extracellulaire :
hémolyse lors d’un prélèvement laborieux avec un garrot serré ;
centrifugation tardive du tube (prélèvement au domicile du patient) ;
hyperleucocytose majeure (> 100 000/mm3) ou thrombocytémie (> 1 000 000/mm3).
hémolyse lors d’un prélèvement laborieux avec un garrot serré ;
centrifugation tardive du tube (prélèvement au domicile du patient) ;
hyperleucocytose majeure (> 100 000/mm3) ou thrombocytémie (> 1 000 000/mm3).
B. Symptomatologie
Les manifestations cliniques de l’hyperkaliémie résultent des modifications du gradient potassique entre les compartiments intra et extracellulaires responsables d’altérations des potentiels de membrane.
• Les symptômes cardiaques se manifestent par des modifications électrocardiographiques diffuses d’apparition progressive que sont successivement :
une augmentation de l’amplitude des ondes T, pointues et symétriques ;
des anomalies de la conduction auriculaire (diminution puis disparition de l’onde P), auriculo-ventriculaire (blocs sino-auriculaires et auriculo-ventriculaires) ;
puis de la conduction intraventriculaire avec élargissement des complexes QRS ;
puis d’une tachycardie ventriculaire précédant la fibrillation ventriculaire et l’arrêt cardiaque.
une augmentation de l’amplitude des ondes T, pointues et symétriques ;
des anomalies de la conduction auriculaire (diminution puis disparition de l’onde P), auriculo-ventriculaire (blocs sino-auriculaires et auriculo-ventriculaires) ;
puis de la conduction intraventriculaire avec élargissement des complexes QRS ;
puis d’une tachycardie ventriculaire précédant la fibrillation ventriculaire et l’arrêt cardiaque.
• Ces anomalies justifient la pratique immédiate d’un électrocardiogramme devant toute suspicion d’hyperkaliémie avant même de confirmer le diagnostic par la mesure de la kaliémie. Il n’existe pas de parallélisme strict entre le niveau d’hyperkaliémie et la sévérité des manifestations électrocardiographiques ; l’absence de toute anomalie électrique pour des kaliémies supérieures à 6 mmol/L doit cependant faire rechercher une fausse hyperkaliémie.
2. SIGNES NEUROLOGIQUESLes symptômes neuromusculaires, non spécifiques, comportent des paresthésies des extrémités et de la région péribuccale. Plus tardivement peuvent apparaître une faiblesse musculaire voire une paralysie débutant aux membres inférieurs et d’évolution ascendante.
C. Étiologies
Une hyperkaliémie peut être liée :à un excès d’apport ;
à un transfert exagéré du compartiment intracellulaire vers le compar-timent extracellulaire ;
à une diminution de la capacité d’excrétion rénale.
1. EXCES D’APPORT
• L’hyperkaliémie par excès d’apport est rare en dehors de l’insuffisance rénale.
• Une hyperkaliémie peut survenir après administration de doses massives de potassium par voie orale ou intraveineuse, d’autant plus que le rythme d’infusion est rapide et qu’il s’agit d’un enfant (pénicillinate de potassium, exsanguino-transfusion avec du sang total conservé).
2. TRANSFERT
• Acidose métabolique :
une acidose aiguë est responsable d’une hyperkaliémie par transfert extracellulaire de potassium, les ions hydrogènes pénétrant dans le même temps dans les cellules où ils sont tamponnés ;
l’élévation de la kaliémie est évaluée à 0,5 mmol/L par diminution de 0,1 du pH artériel.
• Catabolisme cellulaire accru :
une destruction tissulaire aiguë et massive conduit à la libération de potassium intracellulaire ;
toutes les causes de lyse cellulaire peuvent être responsables d’une hyperkaliémie :
• rhabdomyolyse et écrasement musculaire,
• brûlures étendues, hémolyse massive,
• lyse tumorale spontanée ou au cours d’une chimiothérapie,
• syndrome de revascularisation post-opératoire,
• hémorragie digestive sévère,
• hypothermie.
• Exercice physique intense L’exercice musculaire intense et prolongé est responsable d’une libération de potassium par les cellules musculaires, favorisée par la sécrétion de glucagon et l’inhibition de la sécrétion d’insuline induites par l’exercice.
• Causes médicamenteuses et toxiques
De nombreuses substances peuvent être responsables d’une hyperkaliémie par le biais d’un transfert extracellulaire de potassium :
les béta-bloquants non sélectifs qui ne constituent cependant qu’un facteur favorisant d’hyperkaliémie, particulièrement en cas d’insuffisance rénale ;
l’intoxication digitalique au cours de laquelle l’inhibition de la pompe Na-K-ATPase conduit à une augmentation du potassium extracellulaire et à un ef-fondrement du potassium intracellulaire ;
les agonistes béta-adrénergiques qui limitent le passage intracellulaire de potassium ;
la succinylcholine, utilisée en anesthésie, qui inhibe la repolarisation membranaire et provoque normalement une pénétration intracellulaire de potassium ;
le monohydrochloride d’arginine, utilisé dans le traitement du coma hépa-tique, de l’alcalose métabolique sévère ou lors du test de stimulation de l’hormone de croissance, responsable d’un transfert extra-cellulaire de potassium transitoire ;
les intoxications par les fluorures ou les ions cyanures.
3. REDUCTION DE L’EXCRETION RENALE
• Insuffisance rénale :
aiguë : elle peut être responsable d’une hyperkaliémie sévère mettant rapidement en jeu le pronostic vital, particulièrement en cas d’anurie ou si l’insuffisance rénale aiguë est due à une cause génératrice d’hyperkaliémie telle qu’une rhabdomyolyse ou une hémolyse ;
chronique : l’homéostasie du potassium est maintenue jusqu’à un degré avancé d’insuffisance rénale en raison d’une adaptation des excrétions ré-nales et digestives du potassium. En pratique clinique, la survenue d’une hyperkaliémie avant le stade d’insuffisance rénale pré-terminale doit faire rechercher un facteur favorisant associé.
• Déficit en minéralocorticoïdes :
insuffisance surrénalienne au cours de la maladie d’Addison ou de rares déficits enzymatiques (21-hydroxylase, 3β-hydroxydes-hydrogénase) ;
syndrome d’hyporéninisme-hypoaldostéronisme se traduisant habituelle-ment par une hyperkaliémie associée à une acidose métabolique hyper-chlorémique. Ce syndrome est rencontré au cours de la néphropathie diabétique, des néphropathies interstitielles, de l’infection par le VIH… ;
les causes iatrogènes sont cependant de loin les plus fréquentes :
• anti-inflammatoires non stéroïdiens,
• ciclosporine A,
• tacrolimus,
• héparine, héparine de bas poids moléculaire,
• inhibiteurs de l’enzyme de conversion (IEC) et antagonistes des récep-teurs de l’angiotensine II (ARA2).
• Résistance à l’action de l’aldostérone. Les principales causes sont médicamenteuses :
antagonisme compétitif de l’aldostérone : spironolactone, éplérénone ;
ou blocage du canal sodium épithélial : diurétique épargneur de potassium (amiloride), triméthoprime, pentamidine. Exceptionnellement la cause est congénitale (pseudohypo-aldostéronisme de type I ou II [syndrome de Gordon]). La cause la plus fréquente d’hyperkaliémie reste d’origine iatrogène et liée à la prise d’IEC ou d’ARA2 chez un patient ayant une hypovolémie efficace (déshydratation extracellulaire, insuffisance cardiaque).
D. Diagnostic
• Toute suspicion d’hyperkaliémie impose la réalisation d’un ECG. L’évaluation du degré de gravité est indispensable pour décider du traitement symptomatique, l’existence de troubles de la conduction imposant un traitement en extrême urgence.• Le diagnostic étiologique passe par :
la recherche d’une fausse hyperkaliémie ;
l’évaluation des apports potassiques ;
la recherche d’une lyse cellulaire ;
la mesure de la kaliurèse ;
la recherche de facteurs favorisants d’hyperkaliémie.
E. Traitement
La vitesse et les modalités du traitement dépendent :
de la vitesse d’installation et du niveau de l’hyperkaliémie ;
du retentissement électrocardiographique ;
et de l’état clinique du patient. Si l’hyperkaliémie dépasse 7 mmol/L, ou si elle est responsable de troubles de conduction intraventriculaire, un traitement doit être entrepris en extrême urgence.
L’arrêt des médicaments hyperkaliémiants est indispensable.de la vitesse d’installation et du niveau de l’hyperkaliémie ;
du retentissement électrocardiographique ;
et de l’état clinique du patient. Si l’hyperkaliémie dépasse 7 mmol/L, ou si elle est responsable de troubles de conduction intraventriculaire, un traitement doit être entrepris en extrême urgence.
1. LES ANTAGONISTES MEMBRANAIRES DIRECTS
• Injection intraveineuse en 2 à 3 minutes d’une ampoule de 10 ml de chlorure ou de gluconate de calcium à 10% (amélioration des anomalies de conduction cardiaque en 1 à 3 minutes).
• Nouvelle injection en cas d’inefficacité après 5 minutes (surveillance ECG).
• L’utilisation des sels de calcium est contre-indiquée en cas de traitement par digitaliques (Le chlorure de magnésium peut être alors utilisé).
2. TRANSFERT DU POTASSIUM VERS LE COMPARTIMENT INTRACELLULAIRE
• L’insuline augmente la captation cellulaire du potassium. Une perfusion de soluté glucosé est systématiquement associée pour éviter toute hypoglycémie. Le schéma proposé comporte l’administration de soluté glucosé à 10% associé à 12 à 16 UI d’insuline ordinaire en IV . L’efficacité de l’insuline est assez constante et diminue la kaliémie de 0,5 à 1,2 mmol/L en 1 à 2 heures.
• Agents β-adrénergiques, en particulier le salbutamol (activation de la Na-K ATPase). Son effet s’additionne avec celui de l’insuline. La dose recommandée est en théorie 4 fois celle de l’asthme (= 20mg en nébulisation). Cette utilisation est toutefois limitée notamment chez les sujets coronariens (risque de tachycardie et d’angine de poitrine).
• Alcalinisation plasmatique chez des sujets préalablement en acidose métabolique. L’effet est peu marqué chez les sujets en insuffisance rénale chronique ou sans acidose. Le bicarbonate de Na est administré par voie IV sous forme de soluté isotonique (14 ‰) permettant une réexpansion du volume extra-cellulaire chez les sujets déshydratés ou sous forme hypertonique (42‰ ou 84 ‰). La dose à injecter est d’environ 50 mmol de HCO3– et le délai d’action se situe entre 30 et 60 minutes. La perfusion ne doit pas être administrée concomitamment à l’injection de calcium (risque de précipitation de bicarbonate de calcium). L’alcalinisation expose à un risque de surcharge hydro-sodée et de toxicité veineuse (solutés semi-molaire ou molaire).
3. ELIMINATION DE LA SURCHARGE POTASSIQUE
• Diurétiques de l’anse (furosémide, bumétamide) : ils augmentent l’excrétion rénale de potassium. Leur délai d’action est de 1 à 4 heures et leur utilisation nécessite le maintien d’un débit de filtration glomérulaire suffisant.
• Résines échangeuses d’ions (échange au niveau de la muqueuse digestive de potassium contre un autre ion). Le sulfonate de polystyrène sodique (KAYEXALATE®) échange un ion potassium contre un ion sodium. Il est administré soit per os (15 à 30 g) toutes les 4 à 6h mais n’agit qu’en quelques heures (traitement des hyperkaliémies chroniques), soit en lavement (50 à 100 g) gardé 30 à 60 min et agit alors plus rapidement (1 heure). La baisse de la kaliémie atteint 0,5 à 1 mmol/L .
• Épuration extra-rénale par hémodialyse : moyen le plus rapide et le plus efficace pour traiter une hyperkaliémie sévère. Pendant la première heure d’hémodialyse avec un bain pauvre en potassium, 30 à 40 mmoles de potas-sium peuvent être soustraites. L’indication de dialyse est impérative en cas d’insuffisance rénale oligo-anurique ou d’hyperkaliémie menaçante sur l’ECG.
4. PRINCIPES DE TRAITEMENTT
• L’hyperkaliémie sévère (kaliémie > 7 mmol/L) ou menaçante au plan électrocardiographique est une urgence absolue :
en l’absence d’intoxication digitalique, un sel de calcium doit être adminis-tré par voie intraveineuse ;
puis soluté glucosé (10%) avec de l’insuline IV (10-15u) éventuellement associés à du salbutamol (si absence de cardiopathie sous-jacente)
et du soluté bicarbonaté si acidose métabolique aiguë associée
– en cas d’œdème aigu du poumon associé : furosémide à fortes doses et Kayexalate® en lavement seront administrés, dans l’attente de l’épuration extrarénale. Le soluté bicarbonaté (apports en Na) est contre-indiqué,
• Le traitement d’une hyperkaliémie modérée et sans retentissement sur la conduction cardiaque repose sur la diminution des apports potassiques alimentaires et intraveineux, les résines échangeuses d’ions per os, l’augmentation de la bicarbonatémie en cas d’acidose (2 à 4 g de bicarbonate de Na par jour) et l’éviction des médicaments hyperkaliémiants.
• Le cas particulier de l’intoxication par digitalique nécessite un traitement rapide par anticorps spécifiques (DIGIDOT®).
• Les cas d’hyperkaliémie avec hypoaldostéronisme (insuffisance surrénalienne) sont efficacement traités par le 9α-fluorohydrocortisone.
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