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24 févr. 2014

Une anxiété durable peut cacher un trouble profond

De quoi on parle?

Les faits

Cette année TF1 diffusera une nouvelle série médicale intitulée «Interventions», dans laquelle Anthony Delon joue le rôle d’un chirurgien obstétricien. A la fin du tournage, l’acteur a confié à TV Magazine avoir, dès 2007, souffert d’une anxiété handicapante, aujourd’hui guérie. «J’ai fait de l’anxiété généralisée. J’avais du mal à sortir de chez moi. Un jour, je suis même tombé dans la rue», a-t-il déclaré. Souvent mal identifié, ce trouble peut pourtant être vaincu.

L'anxiété revêt plusieurs formes

Pour la psychiatrie, les troubles anxieux sont une grande famille. On y trouve notamment:

La phobie simple: Elle se manifeste par la crainte irraisonnée d’un objet ou d’une situation (peur des araignées ou de l’avion, par exemple).

La phobie sociale: La peur survient lors de situations où l’on est en contact avec des personnes qui ne sont pas familières ou quand l’on est soumis à l’observation d’autrui (réunions, repas à plusieurs, prises de parole en public).

Le trouble panique: Se caractérise par des attaques de panique récurrentes et inattendues.

Les troubles obsessionnels compulsifs: Les TOC peuvent prendre de très nombreuses formes. Citons les rituels de vérification (on s’assure plusieurs fois que l’on a bien fermé la porte) ou les lavages de mains répétés.

Le trouble anxieux généralisé: Il arrive fréquemment que l’on souffre simultanément de plusieurs troubles anxieux.

Méditer peut soulager

La méditation en pleine conscience («mindfulness») a montré son efficacité dans la prévention des rechutes dépressives. Aurait-elle sa place dans le traitement d’un trouble anxieux généralisé? De nombreuses recherches ont démontré que cette forme de méditation dérivée du bouddhisme réduisait les symptômes d’anxiété chez les personnes atteintes d’un trouble anxieux, comme chez celles qui ne sont «que» stressées. «Elle permet de ne pas se faire emporter par le flux des pensées, de se centrer sur ce qui est là», décrit la psychologue Françoise Jermann. En cas de trouble anxieux généralisé avéré, «elle ne peut par contre pas être la seule intervention thérapeutique», conclut le professeur Guido Bondolfi, psychiatre aux HUG.
«Des conséquences trop longtemps sous-estimées.» Martin Preisig, psychiatre au Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV) ne mâche pas ses mots quand il parle des troubles anxieux généralisés. Selon une étude qu’il a menée, 3,7% des Lausannois ont été touchés à un moment de leur vie alors que 55% des personnes connaissant ce genre de troubles souffrent également d’une dépression. D’autres problèmes liés à l’anxiété, comme la phobie ou les troubles obsessionnels compulsifs, sont mieux connus par le grand public (lire encadré). Mais le trouble anxieux généralisé est, lui, plus difficile à diagnostiquer. On peut en effet en souffrir des années durant (parfois même des décennies) sans vraiment s’en rendre compte. Pourquoi faut-il absolument le dépister? Parce que les personnes qui en souffrent voient leur qualité de vie diminuer et, surtout, elles présentent un risque de suicide et d’invalidité accru par rapport au reste de la population.
Plus qu’un simple souci
Comment décrire le trouble anxieux généralisé? On peut dire qu’il s’agit d’un «souci excessif que l’on éprouve la plupart du temps sans arriver à le contrôler et qui dure plus de six mois», explique Françoise Jermann, psychologue aux Hôpitaux universitaires de Genève (HUG). L’objet de cette angoisse peut être une préoccupation concrète («Comment finir le mois?» «Ai-je fâché cette personne?») ou la peur d’un événement théoriquement possible mais peu probable («Est-ce que je développe un cancer?» - «Mon train va-t-il dérailler?»). Ces craintes ont, de plus, tendance à s’autoentretenir et à se renforcer par anticipation (voir infographie).
Autre caractéristique du trouble anxieux généralisé: il frappe souvent des personnes déjà soucieuses. Une fois atteintes, elles éprouvent cependant «beaucoup plus qu’un simple souci, poursuit la psychologue. Elles sont dans un état de fébrilité permanente et s’épuisent.» D’ailleurs, pour poser le diagnostic de ce trouble, «il faut que le malade soit atteint dans son fonctionnement, qu’il ne puisse plus faire ce qu’il veut et ce qu’il doit, dans sa vie sociale ou professionnelle», complète Françoise Jermann.
Cette angoisse ne se cantonne d’ailleurs pas aux pensées mais a des conséquences bien réelles sur le corps et le quotidien. «Les malades peuvent se sentir agités, très fatigables ou irritables, poursuit la thérapeute. Ils peuvent éprouver des tensions musculaires, des problèmes de concentration, de mémoire et de sommeil.» Ce sont souvent ces symptômes, plutôt que l’angoisse elle-même, qui amènent la personne à consulter un médecin.
Pour traiter un trouble anxieux, il est classique de suivre une psychothérapie de type cognitivo-comportemental, c’est-à-dire visant à modifier les pensées et les comportements sans trop plonger dans le passé du patient. En premier lieu, détaille la psychologue, «les malades remplissent un agenda de leurs inquiétudes et apprennent à différencier les soucis: ce qu’ils craignent est-il réel ou non? Est-ce quelque chose sur lequel on a une influence?»
Diverses méthodes de soins
Le type de préoccupation déterminera la stratégie à appliquer contre l’angoisse. Pour une inquiétude portant sur quelque chose d’actuel et qu’il est possible de changer, le psychothérapeute utilisera une méthode dite de résolution de problèmes, un des piliers de toute thérapie cognitivo-comportementale. L’objectif est d’entraîner le patient mentalement pour qu’il puisse appréhender les situations difficiles par un autre biais que celui dont il a l’habitude et qui ne fonctionne pas car il déclenche de l’anxiété. La résolution de problèmes comporte généralement cinq étapes: changer son attitude face au problème, définir le problème et les objectifs à atteindre pour le résoudre, élaborer différentes solutions (étape du brainstorming), choisir une solution, mettre en pratique et évaluer la solution choisie.
Pour quelque chose de plus vague ou sur lequel on n’a aucune prise – l’avion dans lequel je suis va-t-il tomber? – le thérapeute aidera plutôt la personne à prendre de la distance, à reconnaître qu’elle doit vivre avec ce doute. «Nous essayons d’augmenter la tolérance à l’incertitude», résume Françoise Jermann. La psychothérapie dure parfois longtemps: plusieurs mois peuvent être nécessaires pour retrouver une qualité de vie et un fonctionnement satisfaisants. Malgré l’inconvénient de leur durée, ces traitements ont de bons résultats, note Françoise Jermann.
Des antidépresseurs sont parfois prescrits en complément «si la personne souffre à la fois de trouble anxieux généralisé et d’une dépression», reprend le professeur Preisig, qui précise que cette option n’est pas toujours facile à mettre en place: «Ces individus anxieux redoutent particulièrement les effets secondaires des médicaments, ils les ressentent donc davantage. Il arrive qu’on ne puisse traiter certains malades par des antidépresseurs tant ils sont tendus.»
S’il ne faut pas hésiter à consulter lorsque des préoccupations envahissent le quotidien, il faut aussi se rappeler que l’anxiété peut être positive, quand elle permet de s’adapter à des situations nouvelles ou exigeantes. Le but de la thérapie, comme le rappelle Françoise Jermann, «n’est donc pas d’éradiquer toute forme de souci, mais bien de gérer ses manifestations excessives».

Aucun commentaire:

Une anxiété durable peut cacher un trouble profond

De quoi on parle?

Les faits

Cette année TF1 diffusera une nouvelle série médicale intitulée «Interventions», dans laquelle Anthony Delon joue le rôle d’un chirurgien obstétricien. A la fin du tournage, l’acteur a confié à TV Magazine avoir, dès 2007, souffert d’une anxiété handicapante, aujourd’hui guérie. «J’ai fait de l’anxiété généralisée. J’avais du mal à sortir de chez moi. Un jour, je suis même tombé dans la rue», a-t-il déclaré. Souvent mal identifié, ce trouble peut pourtant être vaincu.

L'anxiété revêt plusieurs formes

Pour la psychiatrie, les troubles anxieux sont une grande famille. On y trouve notamment:

La phobie simple: Elle se manifeste par la crainte irraisonnée d’un objet ou d’une situation (peur des araignées ou de l’avion, par exemple).

La phobie sociale: La peur survient lors de situations où l’on est en contact avec des personnes qui ne sont pas familières ou quand l’on est soumis à l’observation d’autrui (réunions, repas à plusieurs, prises de parole en public).

Le trouble panique: Se caractérise par des attaques de panique récurrentes et inattendues.

Les troubles obsessionnels compulsifs: Les TOC peuvent prendre de très nombreuses formes. Citons les rituels de vérification (on s’assure plusieurs fois que l’on a bien fermé la porte) ou les lavages de mains répétés.

Le trouble anxieux généralisé: Il arrive fréquemment que l’on souffre simultanément de plusieurs troubles anxieux.

Méditer peut soulager

La méditation en pleine conscience («mindfulness») a montré son efficacité dans la prévention des rechutes dépressives. Aurait-elle sa place dans le traitement d’un trouble anxieux généralisé? De nombreuses recherches ont démontré que cette forme de méditation dérivée du bouddhisme réduisait les symptômes d’anxiété chez les personnes atteintes d’un trouble anxieux, comme chez celles qui ne sont «que» stressées. «Elle permet de ne pas se faire emporter par le flux des pensées, de se centrer sur ce qui est là», décrit la psychologue Françoise Jermann. En cas de trouble anxieux généralisé avéré, «elle ne peut par contre pas être la seule intervention thérapeutique», conclut le professeur Guido Bondolfi, psychiatre aux HUG.
«Des conséquences trop longtemps sous-estimées.» Martin Preisig, psychiatre au Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV) ne mâche pas ses mots quand il parle des troubles anxieux généralisés. Selon une étude qu’il a menée, 3,7% des Lausannois ont été touchés à un moment de leur vie alors que 55% des personnes connaissant ce genre de troubles souffrent également d’une dépression. D’autres problèmes liés à l’anxiété, comme la phobie ou les troubles obsessionnels compulsifs, sont mieux connus par le grand public (lire encadré). Mais le trouble anxieux généralisé est, lui, plus difficile à diagnostiquer. On peut en effet en souffrir des années durant (parfois même des décennies) sans vraiment s’en rendre compte. Pourquoi faut-il absolument le dépister? Parce que les personnes qui en souffrent voient leur qualité de vie diminuer et, surtout, elles présentent un risque de suicide et d’invalidité accru par rapport au reste de la population.
Plus qu’un simple souci
Comment décrire le trouble anxieux généralisé? On peut dire qu’il s’agit d’un «souci excessif que l’on éprouve la plupart du temps sans arriver à le contrôler et qui dure plus de six mois», explique Françoise Jermann, psychologue aux Hôpitaux universitaires de Genève (HUG). L’objet de cette angoisse peut être une préoccupation concrète («Comment finir le mois?» «Ai-je fâché cette personne?») ou la peur d’un événement théoriquement possible mais peu probable («Est-ce que je développe un cancer?» - «Mon train va-t-il dérailler?»). Ces craintes ont, de plus, tendance à s’autoentretenir et à se renforcer par anticipation (voir infographie).
Autre caractéristique du trouble anxieux généralisé: il frappe souvent des personnes déjà soucieuses. Une fois atteintes, elles éprouvent cependant «beaucoup plus qu’un simple souci, poursuit la psychologue. Elles sont dans un état de fébrilité permanente et s’épuisent.» D’ailleurs, pour poser le diagnostic de ce trouble, «il faut que le malade soit atteint dans son fonctionnement, qu’il ne puisse plus faire ce qu’il veut et ce qu’il doit, dans sa vie sociale ou professionnelle», complète Françoise Jermann.
Cette angoisse ne se cantonne d’ailleurs pas aux pensées mais a des conséquences bien réelles sur le corps et le quotidien. «Les malades peuvent se sentir agités, très fatigables ou irritables, poursuit la thérapeute. Ils peuvent éprouver des tensions musculaires, des problèmes de concentration, de mémoire et de sommeil.» Ce sont souvent ces symptômes, plutôt que l’angoisse elle-même, qui amènent la personne à consulter un médecin.
Pour traiter un trouble anxieux, il est classique de suivre une psychothérapie de type cognitivo-comportemental, c’est-à-dire visant à modifier les pensées et les comportements sans trop plonger dans le passé du patient. En premier lieu, détaille la psychologue, «les malades remplissent un agenda de leurs inquiétudes et apprennent à différencier les soucis: ce qu’ils craignent est-il réel ou non? Est-ce quelque chose sur lequel on a une influence?»
Diverses méthodes de soins
Le type de préoccupation déterminera la stratégie à appliquer contre l’angoisse. Pour une inquiétude portant sur quelque chose d’actuel et qu’il est possible de changer, le psychothérapeute utilisera une méthode dite de résolution de problèmes, un des piliers de toute thérapie cognitivo-comportementale. L’objectif est d’entraîner le patient mentalement pour qu’il puisse appréhender les situations difficiles par un autre biais que celui dont il a l’habitude et qui ne fonctionne pas car il déclenche de l’anxiété. La résolution de problèmes comporte généralement cinq étapes: changer son attitude face au problème, définir le problème et les objectifs à atteindre pour le résoudre, élaborer différentes solutions (étape du brainstorming), choisir une solution, mettre en pratique et évaluer la solution choisie.
Pour quelque chose de plus vague ou sur lequel on n’a aucune prise – l’avion dans lequel je suis va-t-il tomber? – le thérapeute aidera plutôt la personne à prendre de la distance, à reconnaître qu’elle doit vivre avec ce doute. «Nous essayons d’augmenter la tolérance à l’incertitude», résume Françoise Jermann. La psychothérapie dure parfois longtemps: plusieurs mois peuvent être nécessaires pour retrouver une qualité de vie et un fonctionnement satisfaisants. Malgré l’inconvénient de leur durée, ces traitements ont de bons résultats, note Françoise Jermann.
Des antidépresseurs sont parfois prescrits en complément «si la personne souffre à la fois de trouble anxieux généralisé et d’une dépression», reprend le professeur Preisig, qui précise que cette option n’est pas toujours facile à mettre en place: «Ces individus anxieux redoutent particulièrement les effets secondaires des médicaments, ils les ressentent donc davantage. Il arrive qu’on ne puisse traiter certains malades par des antidépresseurs tant ils sont tendus.»
S’il ne faut pas hésiter à consulter lorsque des préoccupations envahissent le quotidien, il faut aussi se rappeler que l’anxiété peut être positive, quand elle permet de s’adapter à des situations nouvelles ou exigeantes. Le but de la thérapie, comme le rappelle Françoise Jermann, «n’est donc pas d’éradiquer toute forme de souci, mais bien de gérer ses manifestations excessives».

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