Les composants majeurs du lait maternel sont : l'eau (87,5 % env.), les glucides (7% env.), les lipides (4 % env.), les protéines (1 % env.), les micronutriments (0,5 % env.). Cette composition évolue du colostrum des premiers jours vers le lait mature mais varie également en cours d'allaitement dans une même tétée, sur 24 heures et selon les besoins et l’âge du bébé.
Une partie des éléments du lait provient de la filtration sélective du sang (eau, sels, albumine, globulines), l’autre d’une synthèse (lactose caséine, matières grasses, acide citrique) par les cellules de l’acinus d’éléments propres au lait.
La composition du lait maternel est relativement stable de par le monde et ne varie que dans une faible proportion en fonction du mode de vie et de l’alimentation de la mère.
De par la spécificité de sa composition, et contrairement au lait de vache, le lait humain se conserve relativement bien.
Eau
L'eau étant le principal constituant du lait maternel (87,5 %), celui-ci est particulièrement désaltérant. Il n’est donc pas nécessaire de rajouter des biberons d’eau entre des tétées à la demande.
Glucides
Le lait humain contient 60 g/l de lactose, ce qui représente 85 % de sa teneur en glucides. Le lactose est un disaccharide, constitué de glucose et de galactose. Le glucose est destiné aux cellules cérébrales, musculaires, graisseuses et intestinales. Le galactose joue un rôle essentiel dans la construction du cerveau, le maintien d'une glycémie stable et l'épuration de la bilirubine.
Colostrum
Le colostrum humain contient une proportion importante (12 g/l) de sucres rares, les oligosaccharides. On en a dénombré plus de 130 espèces différentes. Ce sont des prébiotiques, des composés qui exercent une stimulation sur les micro-organismes du côlon et jouent un rôle dans la croissance de la flore protectrice (Bifidus) de la muqueuse intestinale, empêchant l’adhérence des microbes aux parois. Ces sucres très particuliers existent dans très peu de sortes de laits de mammifères.
Les lipides
La teneur moyenne en lipides du lait maternel est d'environ 40 grammes par litre. Cette teneur peut subir des variations importantes (de 3 à 180 grammes par litre) suivant l'heure de la journée, l'âge de l'enfant, le volume de la tétée, la constitution de la mère et son type d’alimentation. La synthèse des lipides est complexe et longue, c'est pourquoi les lipides ne se concentrent dans le lait humain qu'en fin de tétée de chaque sein. Ce moment ne doit pas être supprimé par des tétées trop courtes.
Les lipides du lait humain sont constitués à 98 % par les triglycérides, des graisses polyinsaturées qui jouent un rôle dans la myélinisation du système nerveux, l'acuité de la vision et la synthèse d'hormones. Le lait humain contient également des phospholipides, du (bon) cholestérol, bénéfique au niveau cardio-vasculaire et cérébral. Les acides gras essentiels (linoléique, linolénique) doivent être apportés à la mère par son alimentation.
Protides
Le lait humain contient 9 à 12 grammes par litre d’acides aminés répartis en trois classes : protéines, enzymes et acides aminés libres.
Protéines
Le lactosérum constitue la moitié des protéines du lait maternel (6 g/l). Il comprend :
l’alpha lactalbumine (3,5 g/l), productrice de lactose nécessaire à la construction du cerveau humain
la lactotransferrine ou lactoferrine (1,5 g/l), nécessaire pour l'absorption intestinale du fer et agent anti-infectieux puissant par sa capacité à s’approprier le fer nécessaire au développement de certaines bactéries.
Le lait maternel est exempt de β-lactoglobuline, une protéine du lait de vache extrêmement allergisante pour l'être humain. Il faut 100 jours (3 mois et demi) pour que l'intestin du bébé mette en place une barrière anti-allergique efficace contre les protéines non humaines. Avant ce moment, tout apport alimentaire différent du lait de mère est reconnu comme étranger par l'organisme et crée un risque d'intolérance.
Dans le lait maternel, la caséine (4 g/l) est particulièrement digeste. Parmi les trois types alpha, beta et k, la caséine beta a un profil particulier pour chaque femme, probablement déterminé par son code génétique. Sa dégradation libère des peptides à activité anti-infectieuse. La caséine k (facteur Bifidus) est une glycoprotéine qui stimule la croissance du Bifidobacterium.
Les immunoglobulines (1-2 g/l) sont des protéines qui fournissent des défenses immunitaires, des anticorps. Le lait maternel contient principalement des immunoglobulines A sécrétoires, IgA, et, dans des proportions moins importantes, des IgG et IgM.
La muqueuse digestive du bébé est immature à la naissance et met au moins 4 mois à s’édifier. Il est protégé des agressions microbiennes par les protéines de défense du lait maternel.
Dans le colostrum, les IgA, sont présentes de façon massive (près de 90 g/l). Ils tapissent la muqueuse digestive, empêchant les bactéries pathogènes de se fixer sur la paroi. Les microbes sont agglutinés par les IgA, leurs toxines et leurs enzymes sont neutralisés et la prolifération locale des virus est empêchée.
Enzymes
Parmi les enzymes on peut citer le lysozyme, un bactéricide propre au lait humain, la lipase pour l'absorption des graisses par le bébé, la lactase, divisant les molécules de lactose en glucose et galactose.
Acides aminés
Le lait humain contient une vingtaine d'acides aminées. Les acides aminé essentiels sont dérivés du plasma de la mère alors que les lactocytes du tissu mammaires peut synthétiser des acides aminés non essentiels.1,2 Dans le lait humain, les acides aminés libres (2 g/l) sont présents dans une proportion 3 à 4 fois plus importante que dans le lait de vache. Ils permettent l’assimilation des lipides et participent à la construction du cerveau. Acides aminés libres essentiels du lait maternel : histidine, isoleucine, leucine, lysine, méthionine, phénylalanine, taurine, thréonine, tryptophane, valine. Acides aminés libres non essentiels du lait maternel : arginine, alanine, acide aspartique, cystéine, acide glutamique, glycocolle, proline, sérine, tyrosine. Parmi les acides aminés du lait humain, la taurine (10 fois plus que dans le lait de vache) joue un rôle important dans la construction du cerveau et le fonctionnement des cellules cérébrales, intervient dans les fonctions cardiaques et musculaires et dans l’assimilation des lipides. 1 RA Lawrence et RM Lawrence (2005) Breastfeeding,: A Guide for the medical profession. 6e édition. Philadelphie, Elsevier Mosby. 2 M Beaudry et al (2006) Biologie de l'allaitement maternel. Presses universitaires du Québec. page 140.
Hormones
Dans les protides, on classe les hormones du lait dont certaines favorisent la croissance et le développement des organes sexuels propres à l'espèce. Quelques hormones du lait maternel : insuline, facteur de croissance épidermique, prostaglandines, hormones thyroïdiennes, prolactine, stéroïdes ovariens et surrénaliens, calcitonine, érythropoïétine, neurotensine, somatostatine, bombésine.
Sels minéraux, oligo-éléments, micronutriments[modifier]La quantité de sels minéraux et oligo-éléments (2 g/l) du lait maternel est adaptée aux possibilités d' élimination rénale du bébé dont les organes ne sont pas encore matures. La concentration des oligo-éléments est élevée dans le colostrum. Ils jouent un rôle essentiel dans la constitution du squelette.
Sel minéraux et oligo-éléments du lait maternel : calcium, chlore, cuivre, fer, iode, magnésium, manganèse, phosphore, potassium, sélénium, sodium, soufre, zinc.
Vitamines liposolubles et hydrosolubles du lait maternel : A, B1, B2, PP, B5, B6, B8, B9, B12, C, D, E, K.
Ils contiennent de nombreuses leucocytes, ou cellules vivantes (90 % macrophages, 10 % lymphocytes) sont nombreuses dans le colostrum (1 million par millilitre) et le lait maternel.
Le lait humain contient de nombreux facteurs de défense immunitaire antibactériens (diphtérie, tétanos, streptocoques, coqueluche, dysenterie, colibacilles, typhus, etc.), antiviraux (grippe, poliomyélite, etc.). et antiparasitaires. Il contient également des agents de protection contre l'entérocolite ulcéro-nécrosante, de l’interféron et le système de complément (20 protéines de défense contre les agents pathogènes qui pénètrent dans l’organisme).
Les nucléotides ont un effet immunologique. Sont présents dans le lait maternel : cytidine, uridine, adénosine, guanosine, inosine.
De nombreux éléments du lait humain n’ont pas encore été identifiés et leur fonction reste à découvrir.
Variations de la composition du lait maternel[modifier]La composition du lait maternel varie en fonction du déroulement de la tétée, au cours du rythme circadien et sur la période d’allaitement.
en cours de tétée
Du lait de début de tété à gauche, et du lait de fin de tété à droiteEn début de tétée, le lait maternel est composé de beaucoup d'eau et de sels minéraux pour désaltérer. Puis la proportion de glucides directement assimilables par l’organisme augmente, d’abord les oligosaccharides puis le lactose. En milieu de tétée, les protéines et lipides augmentent en quantité. À la fin de chaque tétée, les lipides se concentrent de plus en plus dans le lait et donnent au bébé un sentiment de satiété[1]. C'est le signal de fin de tétée pour le bébé. C’est pourquoi il faut faire téter le bébé suffisamment longtemps à chaque sein.
au cours des 24 heures
Vers midi, le lait contient plus de lipides. À midi et le soir, il contient plus de protéines. La proportion entre les oligosaccharides et le lactose varie. Il y a plus de lactose le matin, et plus d’oligosaccharides l’après-midi. Un bébé nourri à la demande peut ainsi adapter lui-même les tétées selon ses besoins. Par exemple en ne buvant que le lait de début de tétée, riche en eau et en sucre s’il a seulement soif, ou en tétant plus longtemps pour avoir les protéines et les lipides nourrissants s’il a faim.
sur la période d’allaitement
La composition du lait maternel varie au cours de la période totale d’allaitement. Dans les premières semaines, du colostrum au lait mature, la teneur en lactose augmente et celle en oligosaccharides diminue. La proportion des lipides double. Les sels minéraux diminuent de moitié. La proportion des protéines est divisée par dix. La teneur en acides aminés libres baisse pour remonter ensuite légèrement. Parallèlement, le volume de lait produit augmente au fil des semaines. Les demandes d’augmentations du bébé sont souvent brusques et le volume augmente par paliers.
L'allaitement est un processus interactif où le comportement de l'enfant peut déterminer dans une certaine mesure la composition de sa nourriture.
En période de sevrage, par exemple, la quantité de sodium et de protéines augmente dans le lait maternel. En revanche, la concentration en potassium, et lactose décroît progressivement.
Conservation du lait maternel
À température ambiante (20 °C), le colostrum se conserve environ 12 heures, le lait mature entre 4 et 24 heures selon la température. À l'intérieur d'un réfrigérateur (0 à 4 °C), le lait humain se conserve jusqu’à 8 jours. Au congélateur (-15 °C), le lait maternel peut se conserver plusieurs mois (de 3 à 6 mois selon le type de congélateur). À partir de 4 semaines, le lait évoluant très peu avec l'âge du bébé, il reste stable jusqu'à environ 6 mois, durée de l'allaitement exclusif. Ensuite, le lait maternel redevient plus concentré. Même si, après environ 6 mois, le lait maternel ne suffit plus à couvrir tous les besoins nutritionnels du jeune enfant, il contient toujours tous les ingrédients précieux et vivants, donc utiles pour la construction du système immunitaire de l'enfant ainsi que pour faciliter la digestion grâce aux enzymes. A aucun moment, le lait maternel ne perd de sa valeur. Il sera progressivement remplacé par d'autres aliments (de qualité) sur une période qui peut aller jusqu'à 2 ans et au-delà (Académie américaine de pédiatrie). Plus l'allaitement s'achemine vers le sevrage (2 ans ou plus), plus le lait maternel se rapproche du colostrum.
Études comparés avec le lait de vache
Le meilleur lait pour le petit homme est le lait de sa mère ! Cette certitude connaît depuis quelques années un regain d'actualité. Quelles sont les raisons de cette supériorité du lait maternel ?
Le lait maternel est très différent du lait de vache. Il est exactement adapté aux besoins de bébé.
La ration est équilibrée
Le lait de chaque espèce est adapté à la croissance du petit de cette espèce de telle sorte qu'il n'y ait pas de déchets métaboliques. Quelques exemples éclairent ce concept. Le rat et le lapin doublent leur poids de naissance en six jours. Le petit veau le double en deux mois alors qu'il en faut six au petit homme. On peut en conclure que le rat, le lapin et le veau ont des besoins de croissance beaucoup plus importants que le petit homme, essentiellement en protéines et en sels minéraux.
Par contre, le cerveau du petit veau croît deux fois moins vite que le cerveau du petit homme. Le veau a donc des besoins moins importants en nutriments nécessaires au développement du système nerveux: galactose, lactose et acides gras insaturés indispensables à la synthèse de la myéline, constituant essentiel des cellules nerveuses.
L'analyse chimique des laits confirme cette hypothèse. Lorsqu'on observe les différents animaux, on se rend compte que la teneur des laits en protéines et sels minéraux est proportionnelle à la vitesse de doublement du poids de naissance. Chez la vache (dont les veaux doublent leur poids trois fois plus vite que les petits humains) la teneur en protéines et sels minéraux du lait est trois fois plus élevée que celle du lait de femme. Inversement, le lait de femme, riche en lactose et acides gras insaturés, convient au développement cérébral du petit homme.
Quelles différences entre le lait de vache et le lait maternel ?
Apport énergétique
Il n'y a pas de différence sensible sur le plan calorique : 1 litre de lait apportant en moyenne 670 kcal (2 720 kJ).
Les protides
Le lait de vache contient trois fois plus de protides que le lait maternel. C'est dire que le nourrisson nourri avec du lait de vache non modifié devra éliminer les deux tiers des protéines qu'il reçoit. Le foie fabrique de l'urée, des sulfates et des phosphates que le rein devra éliminer, d'où un surcroît de travail pour ces organes. Cet excès de protéines provoque dans le colon le développement d'une flore microbienne, dite de putréfaction avec selles alcalines, excellent milieu de culture pour les germes pathogènes. En outre, les protéines du lait de vache sont des molécules étrangères pour l'organisme humain. La conséquence immunologique est la fréquence de l'intolérance aux protéines du lait de vache touchant 1 % des nourrissons dans sa forme sévère (diarrhée majeure, choc allergique...) et 5 à 7 % dans sa forme bénigne (troubles digestifs, hypotrophie, éruption...). Il paraît difficile de savoir combien de manifestations allergiques (infections ORL à répétition, asthme, eczéma...) sont déclenchées par l'intrusion de ces protéines étrangères dès le jeune âge mais il est certain que le lait de vache joue un rôle important. Le lait de mère est adapté à la physiologie du bébé et contient des protéines telles que la méthionine, la taurine ou la tyrosine, qui répondent à l’immaturité enzymatique de l’enfant.
Les glucides
Le principal sucre du lait maternel est le lactose qui, grâce à la lactase, enzyme présente dans les cellules intestinales, est dédoublé en glucose et galactose. Le galactose entre dans la composition des cérébrosides nécessaires à la synthèse de la myéline. Le lait de vache contient moins de lactose que le lait maternel.
Le lait de femme comprend en outre de nombreux oligosaccharides dont seuls certains sont connus pour l'instant. Leur rôle est encore incompris mais il est probable qu'ils favorisent le développement intestinal d'une flore microbienne (lactobacillus bifidus) qui protège la muqueuse intestinale contre les agressions bactériennes.
Avant les réglementations récentes, la plupart des laits industriels pour nourrissons (préparés à partir du lait de vache) contenaient de trop grandes quantités de saccharose (sucre domestique) qui habituaient le nourrisson au goût sucré. C'était alors le risque ultérieur de caries dentaires et d'obésité avec ses complications cardio-vasculaires.
Les lipides
Si la richesse en graisses des deux laits est sensiblement identique, il n'en est pas de même pour la proportion en acides gras insaturés. Un litre de lait de femme apporte deux à neuf fois plus d'acides gras insaturés (acides linoléique et arachidonique) qu'un litre de lait (de vache) industriel demi-écrémé. Ces acides gras insaturés sont essentiels pour les synthèses cérébrales et l'organisme humain ne sait pas les fabriquer.
Cela ne signifie nullement que le quotient intellectuel soit directement en rapport avec le mode d'alimentation au cours des premières semaines de vie mais on peut penser que certains enfants plus vulnérables que d'autres ne bénéficient pas des meilleures chances de développement lorsqu'ils sont nourris au lait de vache.
Il est certain qu'il existe d'importantes marges de sécurité. La diversification précoce du régime, les stocks de graisses existant à la naissance chez le nouveau-né (à condition que la femme enceinte se soit bien alimentée) donnent au nourrisson une quantité souvent suffisante d'acides gras insaturés pour un an. Ces stocks expliquent que toutes les erreurs commises dans l'alimentation du nourrisson n'aient pas eu de conséquences dramatiques sauf chez les nouveau-nés à risque (les prématurés et les dysmatures).
Les sels minéraux
Le lait de vache contient trois fois plus de calcium que le lait de femme mais il est très mal métabolisé par le nourrisson pour des raisons biochimiques diverses.
Le lait de vache apporte trois fois plus de sodium que le lait de femme et l'on sait les risques d'hypertension artérielle que cela peut entraîner chez l'adulte. La fréquence et la gravité des déshydratations hypernatrémiques chez le nourrisson montrent la limite de sa tolérance à un apport excessif de sodium.
Le lait de vache apporte deux fois moins de fer que le lait maternel, ce dernier étant déjà à la limite inférieure des besoins.
Les teneurs en zinc des deux laits sont identiques mais ce métal est présent dans le lait humain sous une forme spécifique qui explique le rôle exclusif du lait de femme dans la prévention et le traitement de l'acrodermatitis enteropathica (maladie héréditaire consécutive à une carence en zinc et dont les manifestations sont essentiellement digestives et cutanées).
Chrome, manganèse, cuivre, sélénium et iode sont en quantités à peu près égales dans les deux laits.
Les vitamines
Par rapport au lait de vache, les teneurs en vitamines sont à des taux plus élevés dans le lait maternel, sauf pour l'acide folique (identique) et pour la vitamine K (plus faible dans le lait maternel). Le taux de vitamine C est juste suffisant si la mère ne fume pas.
Pour la vitamine D, la situation n'est pas claire mais il est préférable d'en ajouter quelle que soit l'alimentation de l'enfant. Le lait de femme est par ailleurs très riche en vitamine E, puissant agent antioxydant.
...Et comme fait divers...
...Et comme fait divers...
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