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26 juin 2011

Des histoires d`infirmières/infirmiers

(des témoignages ramassés partout au monde)
12 h dans la vie de l'infirmière
arbre_noirAujourd'hui , j'ai travaillé 11h et 47 minutes exactement ...et pris 1/4 d'heure vers 14:30 pour goûter les pâtes au thon concoctées par la femme de ménage du cabinet qui cuisine deux fois par semaine ...histoire de redonner une dimension chaleureuse et humaine à ce lieu où nous passons la majorité de notre temps , notre lieu de travail.
Presque 12 heures aujourd'hui...entre examens d'urodynamique et examens radio, avec des pathologies aux noms gênants , malodorants , dégoûtants , horribles comme incontinence ou cancer.Presque 12 heures à regarder et accompagner des gens qui ont peur , qui en ont ras-le-bol , qui souffrent , qui doutent , qui espèrent et qui parfois sourient ou râlent
Presque 12 heures entrecoupées de sourires, de blagues , de boîte de chocolats offerte : "Ah Schwester Souris , ...et sans l'aide du médecin...vous avez bien travaillé"
et dans ces 12 heures, 1 heure avec cette femme que son corps , ses yeux abandonnent ..dans quelques mois , elle sera complètement aveugle , elle doit apprendre certains gestes au toucher , et son toucher n'est pas celui de l'aveugle mais déjà ses yeux ne sont plus là pour l'aider...une heure à essayer de la convaincre de ne pas abandonner , de revenir me voir...mais non , elle a décidé qu'elle voulait lâcher prise: "mes yeux m'abandonnent , mes reins aussi bientôt..."Que pouvais-je dire , être comme ce médecin qui lui a ordonné de faire cet auto-sondage toutes les 3 heures en affirmant que cette technique ne posait pas de problème à un/une aveugle ou lui proposer une solution certes un peu batârde mais qui au moins lui donnait une certaine qualité de vie ...
2 h avec cet homme né en 1947 , vessie bouffée par les tumeurs ...quelques mois à vivre ...
et moi je rentre chez moi ...et j'essaie d'oublier tout cela...

Semaine folle

ce fut une semaine folle , un lundi 6 et un mardi 7 juin sans respect d'un quelconque code du travail: inutile de faire les gros yeux , nous sommes suffisamment nombreuses dans notre petite structure ...certaines sont même en négatif (- 48 heures , soit 2 semaines de boulot d'un 50 %) mais quand la machine déraille ...alors on sort des normes et codes des lois sur le travail (qui sont quand même beaucoup plus laxistes et moins protectrices en Suisse)...une malade , notre jocker injoignable et nous avons décidé qu'il était moins dangereux de faire à deux un 6:30 /20.30 plutôt que de rester seule ...et même si notre jocker était là le mardi...les malades n'étant pas des machines avec un interrupteur que l'on coupe la journée a été de nouveau super longue. Avantage : le fait de n'avoir plus de "contraintes " (mmmh est-ce vraiment le bon mot ? ) permet de ne pas culpabiliser, de ne pas stresser et d'éviter des réflexions du conjoint qui trouve que votre patron exagère...
Mardi soir , j'ai pris ma voiture pour aller chanter , je n'avais plus le courage de mettre un pied devant l'autre (25h30 de boulot en 36 h...), mercredi , jeudi ont été plus raisonnables et vendredi, je suis allée chez le coiffeur et comme ma coiffeuse fait des massages de tête divins ....j'en ai profité pour m'endormir ...
L'après-midi , j'ai récupéré ma belle-maman , le week-end de Pentecôte pouvait commencer

Un petit examen de routine

Un homme de 55 ans est mort vendredi dans un hôpital ou une clinique quelque part en Suisse, un informaticien , sportif , sec comme un coucou, il était aussi entraîneur de Spinning (vous savez ce vélo que l'on fait en salle sur fond de musique: plus vite, moins vite , debout , assis. Vendredi,il n'était pas au boulot, certains ont pensé qu'il avait pris sa journée parce qu'il était de piquet, d'astreinte tout le week-end et qu'avec le projet actuel, il était sûr d'être appelé et puis Dimanche , ils ont reçu un SMS de leur grand chef leur demandant de le rappeler,l'un d'entre eux s'est dit "merde va falloir aller bosser !" et puis bing ! , non c'était pour leur expliquer que leur collègue de travail avait passé son vendredi en cardiologie pour un "examen de routine" et que le soir , au moment de sortir , il a eu des "douleurs dans la poitrine", ils l'ont gardé , il a fait un arrêt cardiaque, ils n'ont pas réussi à le réanimer...deux gamins de moins de 15 ans sont désormais orphelins
-"ça n'était qu'un examen de routine , dit l'ex-homme , c'est pour ça qu'il ne nous en a pas parlé"
Oui , bien-sûr, un examen de routine , quand est-ce que l'on va redescendre sur terre ?, quand est-ce qu'in va arrêter de banaliser des gestes médicaux techniques ? (juste une petite intervention). Quand on va faire des examens , c'est souvent parce que quelque chose a déconné dans notre corps , il n'y a pas que les hypochondriaques qui font le trou de la sécu en France ou augmenter les primes "maladies" en Suisse et ce n'est pas parce qu'on est sportif que le risque est "nul", non, notre corps reste parfois un mystère , une machine à haut risque ...alors Messieurs , Mesdames Patients et Médecins , il n'y a pas de routine , rien de banal : la médecine reste un exercice à haut risque
Au XXI ème siècle, on meurt encore et parfois jeune après un soit-disant examen de routine

Chienne de vie !

Il y a des semaines comme ça où votre métier vous "pète" en pleine face , vous rappelle que oui c'est dur , très dur même et parfois plus que merdique : pas besoin de tremblements de terre , de Tsunami ou de fuites de réacteurs pour la souffrance humaine ...mais que je plains ceux qui sont là-bas au Japon avec cette trouille au ventre , ces cadavres et ce désespoir qui les entourent : pompiers , sauveteurs , équipes médicales et para-médicales et ces mecs qui sont sont sur le site de la centrale...j'ai l'air de quoi , moi avec ma soit-disant semaine merdique ... quelques malades en fin de vie , en fin de tout, pour certains il n'y a jamais eu de début de quelque chose de bien...oui juste quelques malades ou patients...c'est pas grand chose en regard de ces millions de Japonais mais voilà , c'est ici et maintenant ...avec moi:
Femme 60 ans , cancer de la vessie et du rectum...dégats irréparables, incontinence , une souffrance sans nom : thérapie anti-douleur en cours chez nous avec une anesthésiste spécialisée : elle traîne son corps malade et détruit du lit au fauteuil . Vie passée cahotique et ratée , amoureuse à 20 ans du mauvais garçon de service, elle a connu les quartiers chauds de Paris ...quand elle a retrouvé la Suisse , ses parents l'ont traitée en pestiférée , ses frères et soeurs aussi , jamais mariée, jamais d'enfants et pas d'amies (is)---elle meurt non elle crève seule et moi pendant deux heures je suis l'oreille qui écoute ce desespoir sans fond...avec un rien de sensation de nausées au creux de l'estomac -
Femme 72 ans , coquette , nerveuse mais rigolotte : examen d'urodynamique ...et là , pendant que l'ordinnateur affiche pressions et volumes ...elle se lache et parle , explique , ses insomnies récurrentes , ses cauchemars , ses 3 maris , ses peurs et angoisses, sa thérapie par l'hypnose et surtout sa vie de gamine qui entre 7 et 12 ans ne voulait pas s'endormir...parce qu'alors son père se glissait dans son lit et que le jour où elle a essayé d'expliquer cela à sa mère , celle-ci lui a répondu qu'il n'y aurait plus rien à manger à la maison si elle envoyait son papa en prison....avec Madame l'Urologue , nous avons fini notre après-midi de travail dans un état second.
et pendant ce temps , un de nos malades que son cancer est en train de le bouffer lentement et sûrement arrive épuisé pour une transfusion et me sourit en disant :" vous êtes drôlement jolie, vous avez bien maigri , ça vous va bien tous ses kilos en moins...c'est le printemps"...
Sourire et pleurer

N'empêche qu'il y a des jours où...

infirmi_re3je me demande si je suis normale de m'investir autant ...
Les acteurs , comédiens et autres gens du spectacle rêvent de mourir sur scène ...
Moi , je mourai , vieille infirmière de la vieille école d'un infarctus dû au stress engendré par ce p"***! de boulot : mais il est où l'anesthésiste quand mon opéré fait sonner toutes les alarmes de son moniteur et donne l'impression d'être passé sous un rouleau compresseur !!!!
ou d'une rupture d'anévrisme dû à la surchauffe de mon cerveau qui essaie de trouver une solution (parce que le chir et l'anesthésiste sont sur boîte vocale) tout en donnant l'impression à madame l'épouse de mr l'opéré que la crise est gérée avec un doigté , une maestria 5 étoiles...
ou dans un lit d'hôpital avec une "Pflegefachfrau" qui ne veut surtout plus être appelée "Krankenschwester"
parce que ça ne fait pas assez professionnel ....m'ouais , je me plains , je nous plains...on a pas fini d'en baver dans nos lits d'opérés ou de mourants : quand il y aura trop de croix sur "intensif" ou "totalement dépendant" si il n'y a que le "professionalisme " qui passe par là...j'en frémis d'avance...

comme une petite mort...

Il y a des jours comme ça où ce boulot que j'aime , qui me prend aux tripes, pue la mort, à plein nez , de plein fouet je me prends la souffrance , la douleur , l'appréhension , la peur et le désespoir des autres en pleine tête ...et les toubibs pourront dire tout ce qu'ils voudront...les femmes en blanc sont souvent en première ligne. Et cette semaine , j'avais la pôle -position : dégradation spectaculairement rapide de l'état général, des patches anti-douleurs qui couvrent un torse , des béquilles parce que les jambes sont si faibles que 2 pas vous épuisent et ce regard qui plonge dans le votre :
-" ah schwester C, là ça devient difficile , j'ai tout le temps mal "
ou cet autre qui fait 40 km aller-retour pour 11 min de radio-thérapie à 86 ans et qui fataliste vous murmure :
"ça va pas aller beaucoup plus loin"
et ces gens , vous les aimez parce que depuis 1 , 2, 5 ans , vous les accompagnez , vous parlez ...vous êtes là pour eux , avec eux et non je ne sais pas être froidement professsionnelle , c'est quoi ça ...je vous plante une aiguille dans les bras , ben oui quoi , j'fais mon boulot ...après ben rien à battre ...non , c'est pas moi , jamais mais cette semaine a été éprouvante , vraiment éprouvante...ça faisait longtemps que je n'avais pas ressenti cela .
"Quelques soins sans frontières"

... J'aime transmettre, parler avec passion et conviction de mon quotidien et de mon engagement. Je me bats pour que l'on parle au patient dès son arrivée dans le bloc et non pas qu'on l'ignore en parlant de son week-end!...
Et pourtant, quelle hypocrisie de ma part! J'ai fui mon service d'hémato après avoir travaillé en pleine génération SIDA. Les patients exclus de leur famille, les promesses d'aller à leur enterrement, leur souffrance, des patients qui ressemblaient à tes petits africains (la trithérapie n'était pas encore arrivée en France), les regards, les mains tendues et toute l'injustice de ces jeunes balayés par une telle maladie. Je ne voulais plus m'impliquer, ni connaïtre leur vie, ni leur mort.
C'est peut-être parce qu'à la même période j'ai soigné à la maison mon père durant 3 années avec ma mère et mon mari. Il ne voulait pas mettre les pieds à l'hôpital, alors c'est l'hôpital qui est venu à lui. Je l'ai perfusé, fait de la prévention, préparé tous les jours ses nombreux médicaments et repas et menti pour lui faire croire qu'on allait trouver un médicament contre le SIDA. D'habitude, on perd son papa dans un accident ou par un cancer et bien nous, dans la famille, on cultive l'originalité. C'était un homme formidable, frappé par le destin et qui avait un amour infini pour sa fille. Puis un jour, il a commencé à décliner et on avait fait un pacte d'amour entre lui, ma mère et moi... Alors on l'a accompagné jusqu'à la fin, comme il le demandait, à la maison, dans son lit... en l'entourant d'amour. Alors moi, la mort ne me fait pas peur. Je sais qu'elle est une étape de la vie. Mais il est dur de transmettre et d'accepter de créer des rites funéraires dans une société comme la nôtre!
Voilà, je te livre, à mon tour, un morceau de ma vie, toi qui avec tes mots et tes maux m'as livré, à travers ton livre, ta vie.
Une infirmière
 
Je suis infirmière française, diplômée depuis 2 ans et demi, et je travaille actuellement à Montréal, dans la province du Québec.
Ici les conditions de travail sont bien différentes, la façon de travailler, de s'habiller, les noms des médicaments également...Bref, pas évident au début, mais on s'y fait!

Tout d'abord, la profession d'infirmière au Québec est régie par un Ordre Infirmier (OIIQ= Ordre des Infirmières et Infirmiers du Québec), qui va approuver ou non votre demande de reconnaissance de votre diplôme d’état infirmier français. En général, venant de France, il n'y a pas de problème,
la pénurie étant mondiale
, le Québec n'y échappe pas!
   
Pourquoi le Québec ?

Je suis partie m'expatrier au Québec, pour différentes raisons, dont l'intérêt pour de nouvelles pratiques, et une organisation différente du système de santé... Ici, à Montréal, le système de santé vit les mêmes problèmes qu'en France, avec une chose en plus, le manque cruel de médecins. Mais le Canada en général a su depuis environ 15 ans s'adapter à la situation et valoriser la profession infirmière qui est ici une profession d'avenir, où une grande place est laissée à son expertise clinique, tant en milieu hospitalier qu'extrahospitalier (communautaire) ex : depuis 2004, les infirmières vaccinent de façon totalement autonome, sans prescription TOUS les vaccins et font le suivi des nourrissons (pesée, taille, informations sur la nutrition...). Cela s’apprend lors d’une formation spécifique bien sûr, mais ces formations sont disponibles et offertes gratuitement par la Direction de la Santé Publique de Montréal, les hôpitaux, etc... Les infirmières sentent ici qu'elles participent activement au mieux-être de la population et font de la vraie prévention.
D'autre part, ici il existe 2 niveaux de diplômes d'infirmière : une infirmière technicienne (DEC en Soins infirmiers= Diplôme d'Etudes Collégiales) qui n'a pas vraiment son équivalant en France, et le Baccalauréat en Soins Infirmiers (traduction de l'anglais Bachelor =Licence=3 ans d'université) qui permet d'obtenir le titre d'infirmière clinicienne. Or, en France, nous n'avons toujours pas cette reconnaissance. Ici, en arrivant comme infirmière française, on ne nous reconnait que comme ayant obtenu un DEC, et non un Bachelor, étant donné qu'en France nous n'avons pas nous même encore cette reconnaissance de licence...!!! Or les problématiques de santé ont beaucoup changé, il est nécessaire d'avoir une bonne expertise et de solides connaissances théoriques propre à l'enseignement universitaire, qui de plus permet aux infirmières d'avoir l'accès à différentes maitrises, qui lui permet de travailler dans le domaine communautaire, enseigner etc... Ici , il y a également une pénurie, mais valoriser une profession par sa reconnaissance universitaire, et en élargissant son champ de responsabilités et de compétences, permettrait aux infirmières d'avoir plus de poids pour revendiquer une revalorisation des salaires et une revalorisation de sa place comme pivot dans le système de santé, et donc attirer plus de jeunes dans une profession qui doit être synonyme de milieu valorisant, stimulant, etc...
Je suis révoltée que l'on refuse cette reconnaissance universitaire comme si on nous faisait sentir que notre métier pratique n'a pas sa place sur les bancs de l'université....Et que dire alors des médecins qui eux aussi ne devraient plus avoir cette reconnaissance universitaire !!!! En France le partenariat médecin-infirmière n'existe pas à son plein potentiel, et l'on sent encore l'infirmière comme une exécutante, ou tout du moins comme un personnel dévoué, bienveillant, mais qui ne dispose pas de jugement clinique....

Je trouve qu'en Amérique du Nord, au moins, il y a plus de place pour l'épanouissement professionnel comme infirmière et je souhaite que les décideurs de tout ordre se penche un peu sur ce qui se passe dans le reste du Monde, en Amérique du Nord, Australie, Nouvelle-Zélande, et en Europe du Nord, pour s'en inspirer...
infirmière aux Soins Intensifs et en hémodynamie de l'hôtel-Dieu de Montréal du CHUM

être infirmière au québec
vero68

Au dire du bureau d'immigration pendant les scéances d'informations, les infirmières ouvrant un dossier sont prioritaires, et peuvent entrer au québec en jet
Sur les différents forums parcourus, les infirmières parties de France avec leur diplôme en poche étaient dans l'ensemble déçues par l'acceuil québécois: horaires bouche-trou, non reconnaissance de leur expérience passée, examen de passage et frais de dossier, beaucoup d'entre elles sont rentrée chez elles....
J'ai quand même insisté, au point d'aller à Paris pour rencontrer l'Ordre des Infirmières du Québec. Et là, oh surprise, on m'a dit dans un premier temps qu'il me faudrait retourner 4 mois à l'école (j'ai dit ok), puis que mes dernières années de travail (13 ans de travail passionnant en psychiatrie) n'étaient pas validable et que je me trouvais donc inembauchable.
En 20 ans de carrière, j'aurais tout fait, du bilan d'urgence en réa chir à l'accouchement en dispensaire de brousse, et même mon poste actuel, infirmière en maison de retraite médicalisée, ne m'a ouvert de perspective d'emploi au Québec.
J'ai certes économiser des frais de dossier mais mon mari m'a dit stop! plus de perspective d'emploi, plus de départ.. Voix de la sagesse me direz-vous(il estlui-même kiné, métier régenté par un ordre!)
Le changement de métier aucour d'une vie au Québec est proverbial. Je comptais commencer ma nouvelle vie en temps q'infirmière le temps légitime d'adaptation, puis faire autre chose. L'entrevue à Paris m'a démontée. Cassée.
Mon désir de partir est toujours aussi fort mais.... rien n'est gagné. Mes deux ainés ont déjà pris l'option de déménager à Québec ou Montréal à leur majorité pour continuer leurs études dans l'audio-visuel.Je sais que ma chance me sera donné cette année, après il sera trop tard.
Si je pars, ce ne sera pas les poches vides, mais surtout j'accepterais tous les boulots. Il paraît que je sais jaser.

sashalola

Bonjour,
Pour ma part, je suis infirmière depuis presque 2 ans (soins intensifs greffe de moelle). J'ai fait les démarches auprès de l'oiiq (Ordres de infirmiers et infirmières du Québec) en même temps que mes démarches pour l'immigration.
Personnellement, je pense que ma profession à fait un peu avancer les choses pour mon dossier d'immigration ( voir mes stats).

L'ordre me demande d'effectuer un mois de stage seulement (rémunérer par mon employeur) dans un services hospitaliers pour faire reconnaitre mon diplôme et pour me familiariser avec la profession d'infirmière au Québec. Ensuite, j'aurais un permis d'exercice temporaire et il me faudra passer un examen ( 3 présentations maximum sur une période de 2 ans pour le réussir) pour avoir un permis d'exercice permanent. C'est un examen que toutes les infirmières doivent passer (et les infirmières québecoises aussi) pour avoir le permis d'exercice de l'ordre. Tout en sachant que les infirmières québecoises ont un examen similaires au nôtre en fin de cursus scolaires (elles en passent donc 2, d'après ce que j'ai pu entendre dire par des connaissances).
En ce qui concerne l'accueil, pour le moment, après de nombreux appels téléphoniques, je me suis toujours sentie bien acceuillie et les personnes que j'ai pu rencontrer ont toujours été souriant, sympatiques et ouvert. Alors c'était peut être de la chance. Après, il est sure que je serais peut être surpris en avril quand je commencerais à travailler mais j'y vais avec une attitude positive et je pense que de toute façon, certaines choses seront différentes et qu'il me faudra m'adapter. C'est normal. C'est un autre mode de fonctionnement!

Après, si la profession d'infirmière est le point essentiel de l'immigration, peut être que ça peut poser souci s'il y a des difficultés à s'adapter en milieu pofessionnel. Mais, si au contraire, ce n'est pas le point de départ de votre démarche, comme c'est le cas pour moi, je pense qu'il est possible de rester et de se battre pour son rêve. Après, c'est mon opinion personnelle mais je sais que je mettrais tout en oeuvre pour affronter les difficultés et prendre le meilleur de la nouvelle vie que je me crée.

Voilà, j'espère que j'ai pu t'apporter de nouvelles perspective sur la belle profession que nous exerçons et je pourrais te donner de plus amples idées dès que j'aurais commencé.
A bientôt.

vanedor

Ma blonde est entrain de faire un bac en science-infirmière donc je connais un peu le sujet.

C'est vrai qu'au Québec les bachelières sortent de l'université avec des connaissances pratiques relativement limités en comparaison à celles qui font un dec. Celles-ci font beaucoup plus de stages et prennent plus de temps à apprendre et pratiquer les tâches de base du métier. Mais les bachelières voient les choses plus en profondeur, apprend le pourquoi du comment et des tâches plus avancées. De plus, ils peuvent faire ensuite des maîtrises, des spécialisations qui leur donnent des meilleurs postes dès le départ avec de meilleurs conditions.

L'idéal, c'est de faire un dec-bac comme c'est de plus en plus commun avec le meilleur des deux mondes.

Une option qui pourrait être intéressante pour une infirmière étrangère d'expérience prise avec des conditions inintéressantes dans les milieux hospitaliers... ce sont les agences privés. Ma blonde a travaillé pour une l'été dernière en tant que préposé aux bénéficiaires(elle n'était qu'étudiante de première année). En travaillant pour une agence privé, tu choisie plus quand tu travaille, où tu travaille. Une agence comme : We Care .

Tremblé

Plusieurs infirmières préfèrent travailler à temps partiel dans pquelques hôpitaux, de jour, plutôt que d'accepter un poste à temps complet qui les confinerait à travailelr le soir et la nuit.

Des centaines de postes d'infirmières vacants

Pascale Breton

La Presse

Semaine de travail réduite, travail à temps partiel, refus de travailler la nuit ou les week-ends. De plus en plus de travailleurs de la santé optent clairement pour une meilleure qualité de vie. Mais en raison de la pénurie d'effectifs qui perdure,ce phénomène accentue le manque de lits, les annulationsde chirurgies et les autres problèmes du réseau de la santé.

La nouvelle génération d'infirmières n'est pas prête à tout sacrifier pour travailler le soir ou la nuit. Résultat, des centaines de postes permanents à temps complet sont laissés vacants dans les hôpitaux de Montréal.

Beaucoup de jeunes diplômées qui arrivent sur le marché du travail recherchent d'abord une qualité de vie. Elles veulent travailler le jour. Quitte à renoncer à une permanence.

Les conditions de travail le soir et la nuit ne sont vraiment pas alléchantes», convient Lisa Bonamie, présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) - anciennement Fédération des infirmières et infirmiers du Québec - pour expliquer la situation.

Plusieurs infirmières préfèrent travailler à temps partiel dans quelques hôpitaux, de jour, plutôt que d'accepter un poste à temps complet qui les confinerait à travailler le soir ou la nuit.

La pénurie en soins infirmiers perdure depuis plusieurs années. Il manque 1500 infirmières au Québec, selon les estimations du ministère de la Santé et des Services sociaux.

Mais les problèmes liés aux meilleures conditions de travail sont relativement nouveaux. Ils affectent plus durement certaines unités de soins. Les postes aux urgences, au bloc opératoire et aux soins intensifs sont souvent délaissés. Ce sont pourtant des secteurs névralgiques dans un hôpital.

Les infirmières qui travaillent dans ces unités sont donc régulièrement appelées à faire du temps supplémentaire, parfois contre leur gré. La difficulté de trouver du personnel pour combler tous les quarts de travail se répercute sur tout le fonctionnement de l'hôpital. Des lits doivent être fermés. Des chirurgies non urgentes sont annulées.

«Les jeunes ne voient pas nécessairement la stabilité qu'apporte un poste dans un centre hospitalier. Certaines couvertures d'assurances sont offertes aux permanentes, mais pas aux occasionnelles. C'est malheureux, mais je les comprends. Elles sont prêtes à accepter un salaire moindre pour travailler de jour», ajoute Mme Bonamie.

Chaque semaine, l'Agence de santé et de services sociaux de Montréal affiche sur son site Internet les nouveaux postes disponibles dans tout le réseau de la santé de la province. Parmi tous les postes, ceux d'infirmières sont surreprésentés.

Cette semaine encore, pas moins d'une dizaine de postes permanents sont à combler dans la grande région métropolitaine. Les hôpitaux cherchent surtout des infirmières cliniciennes ou des infirmières prêtes à travailler dans les unités spécialisées comme les soins intensifs, la chirurgie ou auprès des grands brûlés.

Ni le ministère de la Santé et des Services sociaux ni les agences ne compilent de données sur les postes vacants. Personne n'est en mesure d'évaluer le nombre de postes à combler.

Une vérification rapide faite par La Presse révèle qu'au Centre hospitalier de l'Université de Montréal (CHUM), 450 postes sont disponibles.

«Ce ne sont pas nécessairement des postes vacants, mais bien des postes où il y a un besoin en recrutement. Il faut combler les besoins en raison des congés de maladie ou de la mission en recherche et enseignement», explique la responsable des communications, Nathalie Forgue.

Le regroupement des spécialités dans les hôpitaux, en attendant la construction du nouveau CHUM, entraîne également un besoin accru, souligne-t-elle.

La situation est semblable dans la majorité des centres hospitaliers de l'île de Montréal. À l'hôpital Maisonneuve-Rosemont, 252 postes d'infirmières à temps complet sont à combler.

L'hôpital du Sacré-Coeur doit pour sa part se tourner à l'externe pour 25 postes d'infirmières qui ne trouvent pas preneurs à l'interne. «Il s'agit tous de postes de soir ou de nuit. La majorité des postes sont aux soins intensifs», précise Lyne Arcand, porte-parole de l'établissement.

C'est un nouveau choix de vie, constate Isabelle Merezzi, attachée de presse du ministre de la Santé et des Services sociaux, Philippe Couillard.

«Effectivement, les soirs, les nuits, les week-ends semblent moins populaires. C'est un phénomène qui semble généralisé et qu'on pourrait retrouver dans un autre domaine que celui de la santé. C'est un choix de qualité de vie que semblent faire de plus en plus de jeunes travailleurs», dit Mme Merezzi.

Pour enrayer la pénurie d'infirmières, les établissements d'enseignement ont augmenté depuis quelques années le nombre d'admissions dans les programmes de soins infirmiers.

Pour la première fois depuis longtemps, les départs des infirmières à la retraite et l'arrivée des jeunes des infirmières sur le marché du travail semblent s'équilibrer.

Un équilibre fragile. D'ici quatre ans, plusieurs infirmières auront l'âge de la retraite, rappelle Mme Bonamie. «Nous sommes dans un cercle vicieux. Les conditions font que nous ne recrutons pas assez», affirme la présidente de la FIQ.

Beaucoup d'étudiants inscrits dans les différents programmes des techniques de la santé ne terminent jamais leur cours.

Selon les Fédération des cégeps, 9420 étudiants étaient inscrits en soins infirmiers en 2005. Les dernières données sur le taux d'obtention du diplôme datent de 1999. Il est de 69,7 %. Près d'une infirmière sur trois ne termine pas son cours.

Selon un rapport de l'Ordre des infirmières du Québec produit en 2003, 20 % des infirmières inscrites à l'Ordre poursuivent une formation universitaire. Pour répondre aux besoins spécialisés des prochaines années, il en faudra davantage.

Le témoignage d'un infirmier français à québec
    
Je suis un infirmier Français de 27 ans, diplômé depuis 4 ans. Apres avoir fait mes études à l'IFSI de Cherbourg, j'ai aussitôt intégré l'AP-HP (Assistance Publique Hôpitaux de Paris). J'ai tout d’abord travaillé dans un service de soins de suite gériatrique puis après aux urgences. Il y a un an, je commençais les démarches pour venir travailler à Québec, au Canada. Après avoir été recruté au salon de l'infirmier de Paris, passé les entrevues, les démarches d'immigration, je suis arrivé ici en avril 2008 avec un permis temporaire de travail.
Je suis donc à Québec depuis avril dernier. En tant qu'infirmier français je suis considéré comme CEPI (candidat d'exercice à la profession d'infirmière) car il me manque l'examen de l'ordre des infirmiers. Ceci dit, mi-octobre, à l'occasion de la visite du président Sarkozy au Québec, une entente a été signée entre la France et le Québec pour la reconnaissance des diplômes et notamment le notre. La présidente de l'ordre des infirmiers du Québec, parle d'un an pour mettre au point les modalités de reconnaissance sans avoir d'examen à repasser.
Voila, j'exerce dont les fonctions de CEPI en attendant cette reconnaissance. En gros, le travail ne diffère pas beaucoup sauf que les noms des médicaments changent, l’infirmier applique des ordonnances collectives (protocoles) adaptées au service. Beaucoup de papiers et de notes à faire aussi.
L'attribution des postes ici, est plutôt simple, c'est l'ancienneté uniquement qui fait fois. En gros, les postes de jour (8h - 16h) sont réservés aux anciennes, les soirs (16h - 0h) aux courageux et les nuits (0h - 8h) aux nouveaux. Sachant que quand une infirmière change d'hôpital son ancienneté redémarre à zéro. De plus, les nouveaux arrivants sont placés dans l'équipe volante, ce qui est mon cas. Etant étranger je suis placé sur un poste de remplacement de congé maternité, de nuit, et je suis considéré comme chanceux de ne pas « volé » dans les différents services. Je suis dans un service de post infarctus, équivalent de nos USIC (unité de soins intensifs de cardiologie française). Mes horaires sont simples, étant temps plein (les travailleurs temporaires étranger sont obligés de faire un temps plein) je travaille de minuit à 8h, 9 nuits en lignes (c'est-à-dire 9 nuits consécutives sans jours de repos) après ca 5 jours de repos et je reprends pour 9 nuits en ligne...
En France, j'étais de nuit, temps plein aussi, mais je faisais jamais plus de 3 nuits de suite alors... ca change !
J'ai en moyenne 4 à 5 patients en charge, la première partie de la nuit on révise nos dossiers. Et ca prend vraiment du temps. On révise les ordonnances, remet à jour la planification des médicaments, révise les résultats des examens, les notes des médecins... Accueil des patients de l'urgence, transfert des autres centres, puis au matin à 6h la grande tournée : signes vitaux, prélèvements, enseignement aux patients... On dispose de 1h30 de pause la nuit (ce qui doit faire rêver en France!!)
Beaucoup de mes collègues Québécois ne travaille pas à temps plein, et suivent parallèlement des études pour compléter leur formation universitaire. Ils font donc un temps partiel. Moi, j'ai un peu l'impression d'être toujours sur le plancher comme on dit ici.
J'ai quitté Paris, pour vivre une aventure, vivre et travailler dans un autre pays. Mais 8 mois après, j'ai décidé de rentrer.
La profession d'infirmière est valorisée, responsabilisant ici. Mais les conditions de travail trop difficile pour moi. Mon remplacement de congé maternité finis dans un mois, et après ca je vais vraiment voler d'un service à l'autre, de nuits, 9 nuits de suite... Non pas envie. J'ai appris des choses, et je pense que toute expérience est bonne à vivre. Je suis un cours d'arythmie cardiaque à l'hôpital, sur l'interprétation des bandes de rythmes, ECG et moniteur. Très intéressant. J'ai un salaire qui m'offre une bonne qualité de vie. Mais les horaires, les plannings sont vraiment difficiles et voler dans les services ne m'intéresse pas. D'autant que mes proches, ma famille, mes amis me manquent aussi. J'ai eu la visite de mes parents en octobre et j'ai du poser des sans soldes pour pouvoir être avec eux, sans même pouvoir choisir les jours, c'est à dire que je travaillais quand même les week-ends.
Alors je suis retourné voir du coté de l'AP-HP, où je suis en disponibilité, et j'ai une entente avec un hôpital pour une mutation en décembre dans un service qui m'intéresse et où la formation d'arythmie me servira.
Je ne découragerais personne à venir ici, car chacun doit pouvoir se faire une opinion puis ce qui plait pas à certains, plait à d'autres.
Ce qui est sûr, c'est que dans quelques mois des infirmières Québécoises traverseront l'atlantique pour venir travailler en France. Surtout dans les nouvelles, le rêve de travailler de jour, et dans un service qu'elles affectionnent. Mais comme à Paris, par exemple, le coût pour se loger va être un électrochoc. Mais les hôpitaux en besoin seront surement attractifs, comme les hôpitaux Québécois le sont pour nous (billet d'avion, frais d'immigration et divers frais payés par l'hôpital avant l'arrivée) et bonne qualité de vie ici.
Les quelques mois passés ici sont vraiment positif. J'ai appris des choses, rencontré de bons professionnels, mais mon avenir professionnel est ailleurs, en France, à l'AP-HP. J'ai vécu et travaillé à l'étranger, mon objectif est atteint. Je reviens avec d'autres cordes à mon arc, notre profession évolue, nos compétences aussi.

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Des histoires d`infirmières/infirmiers

(des témoignages ramassés partout au monde)
12 h dans la vie de l'infirmière
arbre_noirAujourd'hui , j'ai travaillé 11h et 47 minutes exactement ...et pris 1/4 d'heure vers 14:30 pour goûter les pâtes au thon concoctées par la femme de ménage du cabinet qui cuisine deux fois par semaine ...histoire de redonner une dimension chaleureuse et humaine à ce lieu où nous passons la majorité de notre temps , notre lieu de travail.
Presque 12 heures aujourd'hui...entre examens d'urodynamique et examens radio, avec des pathologies aux noms gênants , malodorants , dégoûtants , horribles comme incontinence ou cancer.Presque 12 heures à regarder et accompagner des gens qui ont peur , qui en ont ras-le-bol , qui souffrent , qui doutent , qui espèrent et qui parfois sourient ou râlent
Presque 12 heures entrecoupées de sourires, de blagues , de boîte de chocolats offerte : "Ah Schwester Souris , ...et sans l'aide du médecin...vous avez bien travaillé"
et dans ces 12 heures, 1 heure avec cette femme que son corps , ses yeux abandonnent ..dans quelques mois , elle sera complètement aveugle , elle doit apprendre certains gestes au toucher , et son toucher n'est pas celui de l'aveugle mais déjà ses yeux ne sont plus là pour l'aider...une heure à essayer de la convaincre de ne pas abandonner , de revenir me voir...mais non , elle a décidé qu'elle voulait lâcher prise: "mes yeux m'abandonnent , mes reins aussi bientôt..."Que pouvais-je dire , être comme ce médecin qui lui a ordonné de faire cet auto-sondage toutes les 3 heures en affirmant que cette technique ne posait pas de problème à un/une aveugle ou lui proposer une solution certes un peu batârde mais qui au moins lui donnait une certaine qualité de vie ...
2 h avec cet homme né en 1947 , vessie bouffée par les tumeurs ...quelques mois à vivre ...
et moi je rentre chez moi ...et j'essaie d'oublier tout cela...

Semaine folle

ce fut une semaine folle , un lundi 6 et un mardi 7 juin sans respect d'un quelconque code du travail: inutile de faire les gros yeux , nous sommes suffisamment nombreuses dans notre petite structure ...certaines sont même en négatif (- 48 heures , soit 2 semaines de boulot d'un 50 %) mais quand la machine déraille ...alors on sort des normes et codes des lois sur le travail (qui sont quand même beaucoup plus laxistes et moins protectrices en Suisse)...une malade , notre jocker injoignable et nous avons décidé qu'il était moins dangereux de faire à deux un 6:30 /20.30 plutôt que de rester seule ...et même si notre jocker était là le mardi...les malades n'étant pas des machines avec un interrupteur que l'on coupe la journée a été de nouveau super longue. Avantage : le fait de n'avoir plus de "contraintes " (mmmh est-ce vraiment le bon mot ? ) permet de ne pas culpabiliser, de ne pas stresser et d'éviter des réflexions du conjoint qui trouve que votre patron exagère...
Mardi soir , j'ai pris ma voiture pour aller chanter , je n'avais plus le courage de mettre un pied devant l'autre (25h30 de boulot en 36 h...), mercredi , jeudi ont été plus raisonnables et vendredi, je suis allée chez le coiffeur et comme ma coiffeuse fait des massages de tête divins ....j'en ai profité pour m'endormir ...
L'après-midi , j'ai récupéré ma belle-maman , le week-end de Pentecôte pouvait commencer

Un petit examen de routine

Un homme de 55 ans est mort vendredi dans un hôpital ou une clinique quelque part en Suisse, un informaticien , sportif , sec comme un coucou, il était aussi entraîneur de Spinning (vous savez ce vélo que l'on fait en salle sur fond de musique: plus vite, moins vite , debout , assis. Vendredi,il n'était pas au boulot, certains ont pensé qu'il avait pris sa journée parce qu'il était de piquet, d'astreinte tout le week-end et qu'avec le projet actuel, il était sûr d'être appelé et puis Dimanche , ils ont reçu un SMS de leur grand chef leur demandant de le rappeler,l'un d'entre eux s'est dit "merde va falloir aller bosser !" et puis bing ! , non c'était pour leur expliquer que leur collègue de travail avait passé son vendredi en cardiologie pour un "examen de routine" et que le soir , au moment de sortir , il a eu des "douleurs dans la poitrine", ils l'ont gardé , il a fait un arrêt cardiaque, ils n'ont pas réussi à le réanimer...deux gamins de moins de 15 ans sont désormais orphelins
-"ça n'était qu'un examen de routine , dit l'ex-homme , c'est pour ça qu'il ne nous en a pas parlé"
Oui , bien-sûr, un examen de routine , quand est-ce que l'on va redescendre sur terre ?, quand est-ce qu'in va arrêter de banaliser des gestes médicaux techniques ? (juste une petite intervention). Quand on va faire des examens , c'est souvent parce que quelque chose a déconné dans notre corps , il n'y a pas que les hypochondriaques qui font le trou de la sécu en France ou augmenter les primes "maladies" en Suisse et ce n'est pas parce qu'on est sportif que le risque est "nul", non, notre corps reste parfois un mystère , une machine à haut risque ...alors Messieurs , Mesdames Patients et Médecins , il n'y a pas de routine , rien de banal : la médecine reste un exercice à haut risque
Au XXI ème siècle, on meurt encore et parfois jeune après un soit-disant examen de routine

Chienne de vie !

Il y a des semaines comme ça où votre métier vous "pète" en pleine face , vous rappelle que oui c'est dur , très dur même et parfois plus que merdique : pas besoin de tremblements de terre , de Tsunami ou de fuites de réacteurs pour la souffrance humaine ...mais que je plains ceux qui sont là-bas au Japon avec cette trouille au ventre , ces cadavres et ce désespoir qui les entourent : pompiers , sauveteurs , équipes médicales et para-médicales et ces mecs qui sont sont sur le site de la centrale...j'ai l'air de quoi , moi avec ma soit-disant semaine merdique ... quelques malades en fin de vie , en fin de tout, pour certains il n'y a jamais eu de début de quelque chose de bien...oui juste quelques malades ou patients...c'est pas grand chose en regard de ces millions de Japonais mais voilà , c'est ici et maintenant ...avec moi:
Femme 60 ans , cancer de la vessie et du rectum...dégats irréparables, incontinence , une souffrance sans nom : thérapie anti-douleur en cours chez nous avec une anesthésiste spécialisée : elle traîne son corps malade et détruit du lit au fauteuil . Vie passée cahotique et ratée , amoureuse à 20 ans du mauvais garçon de service, elle a connu les quartiers chauds de Paris ...quand elle a retrouvé la Suisse , ses parents l'ont traitée en pestiférée , ses frères et soeurs aussi , jamais mariée, jamais d'enfants et pas d'amies (is)---elle meurt non elle crève seule et moi pendant deux heures je suis l'oreille qui écoute ce desespoir sans fond...avec un rien de sensation de nausées au creux de l'estomac -
Femme 72 ans , coquette , nerveuse mais rigolotte : examen d'urodynamique ...et là , pendant que l'ordinnateur affiche pressions et volumes ...elle se lache et parle , explique , ses insomnies récurrentes , ses cauchemars , ses 3 maris , ses peurs et angoisses, sa thérapie par l'hypnose et surtout sa vie de gamine qui entre 7 et 12 ans ne voulait pas s'endormir...parce qu'alors son père se glissait dans son lit et que le jour où elle a essayé d'expliquer cela à sa mère , celle-ci lui a répondu qu'il n'y aurait plus rien à manger à la maison si elle envoyait son papa en prison....avec Madame l'Urologue , nous avons fini notre après-midi de travail dans un état second.
et pendant ce temps , un de nos malades que son cancer est en train de le bouffer lentement et sûrement arrive épuisé pour une transfusion et me sourit en disant :" vous êtes drôlement jolie, vous avez bien maigri , ça vous va bien tous ses kilos en moins...c'est le printemps"...
Sourire et pleurer

N'empêche qu'il y a des jours où...

infirmi_re3je me demande si je suis normale de m'investir autant ...
Les acteurs , comédiens et autres gens du spectacle rêvent de mourir sur scène ...
Moi , je mourai , vieille infirmière de la vieille école d'un infarctus dû au stress engendré par ce p"***! de boulot : mais il est où l'anesthésiste quand mon opéré fait sonner toutes les alarmes de son moniteur et donne l'impression d'être passé sous un rouleau compresseur !!!!
ou d'une rupture d'anévrisme dû à la surchauffe de mon cerveau qui essaie de trouver une solution (parce que le chir et l'anesthésiste sont sur boîte vocale) tout en donnant l'impression à madame l'épouse de mr l'opéré que la crise est gérée avec un doigté , une maestria 5 étoiles...
ou dans un lit d'hôpital avec une "Pflegefachfrau" qui ne veut surtout plus être appelée "Krankenschwester"
parce que ça ne fait pas assez professionnel ....m'ouais , je me plains , je nous plains...on a pas fini d'en baver dans nos lits d'opérés ou de mourants : quand il y aura trop de croix sur "intensif" ou "totalement dépendant" si il n'y a que le "professionalisme " qui passe par là...j'en frémis d'avance...

comme une petite mort...

Il y a des jours comme ça où ce boulot que j'aime , qui me prend aux tripes, pue la mort, à plein nez , de plein fouet je me prends la souffrance , la douleur , l'appréhension , la peur et le désespoir des autres en pleine tête ...et les toubibs pourront dire tout ce qu'ils voudront...les femmes en blanc sont souvent en première ligne. Et cette semaine , j'avais la pôle -position : dégradation spectaculairement rapide de l'état général, des patches anti-douleurs qui couvrent un torse , des béquilles parce que les jambes sont si faibles que 2 pas vous épuisent et ce regard qui plonge dans le votre :
-" ah schwester C, là ça devient difficile , j'ai tout le temps mal "
ou cet autre qui fait 40 km aller-retour pour 11 min de radio-thérapie à 86 ans et qui fataliste vous murmure :
"ça va pas aller beaucoup plus loin"
et ces gens , vous les aimez parce que depuis 1 , 2, 5 ans , vous les accompagnez , vous parlez ...vous êtes là pour eux , avec eux et non je ne sais pas être froidement professsionnelle , c'est quoi ça ...je vous plante une aiguille dans les bras , ben oui quoi , j'fais mon boulot ...après ben rien à battre ...non , c'est pas moi , jamais mais cette semaine a été éprouvante , vraiment éprouvante...ça faisait longtemps que je n'avais pas ressenti cela .
"Quelques soins sans frontières"

... J'aime transmettre, parler avec passion et conviction de mon quotidien et de mon engagement. Je me bats pour que l'on parle au patient dès son arrivée dans le bloc et non pas qu'on l'ignore en parlant de son week-end!...
Et pourtant, quelle hypocrisie de ma part! J'ai fui mon service d'hémato après avoir travaillé en pleine génération SIDA. Les patients exclus de leur famille, les promesses d'aller à leur enterrement, leur souffrance, des patients qui ressemblaient à tes petits africains (la trithérapie n'était pas encore arrivée en France), les regards, les mains tendues et toute l'injustice de ces jeunes balayés par une telle maladie. Je ne voulais plus m'impliquer, ni connaïtre leur vie, ni leur mort.
C'est peut-être parce qu'à la même période j'ai soigné à la maison mon père durant 3 années avec ma mère et mon mari. Il ne voulait pas mettre les pieds à l'hôpital, alors c'est l'hôpital qui est venu à lui. Je l'ai perfusé, fait de la prévention, préparé tous les jours ses nombreux médicaments et repas et menti pour lui faire croire qu'on allait trouver un médicament contre le SIDA. D'habitude, on perd son papa dans un accident ou par un cancer et bien nous, dans la famille, on cultive l'originalité. C'était un homme formidable, frappé par le destin et qui avait un amour infini pour sa fille. Puis un jour, il a commencé à décliner et on avait fait un pacte d'amour entre lui, ma mère et moi... Alors on l'a accompagné jusqu'à la fin, comme il le demandait, à la maison, dans son lit... en l'entourant d'amour. Alors moi, la mort ne me fait pas peur. Je sais qu'elle est une étape de la vie. Mais il est dur de transmettre et d'accepter de créer des rites funéraires dans une société comme la nôtre!
Voilà, je te livre, à mon tour, un morceau de ma vie, toi qui avec tes mots et tes maux m'as livré, à travers ton livre, ta vie.
Une infirmière
 
Je suis infirmière française, diplômée depuis 2 ans et demi, et je travaille actuellement à Montréal, dans la province du Québec.
Ici les conditions de travail sont bien différentes, la façon de travailler, de s'habiller, les noms des médicaments également...Bref, pas évident au début, mais on s'y fait!

Tout d'abord, la profession d'infirmière au Québec est régie par un Ordre Infirmier (OIIQ= Ordre des Infirmières et Infirmiers du Québec), qui va approuver ou non votre demande de reconnaissance de votre diplôme d’état infirmier français. En général, venant de France, il n'y a pas de problème,
la pénurie étant mondiale
, le Québec n'y échappe pas!
   
Pourquoi le Québec ?

Je suis partie m'expatrier au Québec, pour différentes raisons, dont l'intérêt pour de nouvelles pratiques, et une organisation différente du système de santé... Ici, à Montréal, le système de santé vit les mêmes problèmes qu'en France, avec une chose en plus, le manque cruel de médecins. Mais le Canada en général a su depuis environ 15 ans s'adapter à la situation et valoriser la profession infirmière qui est ici une profession d'avenir, où une grande place est laissée à son expertise clinique, tant en milieu hospitalier qu'extrahospitalier (communautaire) ex : depuis 2004, les infirmières vaccinent de façon totalement autonome, sans prescription TOUS les vaccins et font le suivi des nourrissons (pesée, taille, informations sur la nutrition...). Cela s’apprend lors d’une formation spécifique bien sûr, mais ces formations sont disponibles et offertes gratuitement par la Direction de la Santé Publique de Montréal, les hôpitaux, etc... Les infirmières sentent ici qu'elles participent activement au mieux-être de la population et font de la vraie prévention.
D'autre part, ici il existe 2 niveaux de diplômes d'infirmière : une infirmière technicienne (DEC en Soins infirmiers= Diplôme d'Etudes Collégiales) qui n'a pas vraiment son équivalant en France, et le Baccalauréat en Soins Infirmiers (traduction de l'anglais Bachelor =Licence=3 ans d'université) qui permet d'obtenir le titre d'infirmière clinicienne. Or, en France, nous n'avons toujours pas cette reconnaissance. Ici, en arrivant comme infirmière française, on ne nous reconnait que comme ayant obtenu un DEC, et non un Bachelor, étant donné qu'en France nous n'avons pas nous même encore cette reconnaissance de licence...!!! Or les problématiques de santé ont beaucoup changé, il est nécessaire d'avoir une bonne expertise et de solides connaissances théoriques propre à l'enseignement universitaire, qui de plus permet aux infirmières d'avoir l'accès à différentes maitrises, qui lui permet de travailler dans le domaine communautaire, enseigner etc... Ici , il y a également une pénurie, mais valoriser une profession par sa reconnaissance universitaire, et en élargissant son champ de responsabilités et de compétences, permettrait aux infirmières d'avoir plus de poids pour revendiquer une revalorisation des salaires et une revalorisation de sa place comme pivot dans le système de santé, et donc attirer plus de jeunes dans une profession qui doit être synonyme de milieu valorisant, stimulant, etc...
Je suis révoltée que l'on refuse cette reconnaissance universitaire comme si on nous faisait sentir que notre métier pratique n'a pas sa place sur les bancs de l'université....Et que dire alors des médecins qui eux aussi ne devraient plus avoir cette reconnaissance universitaire !!!! En France le partenariat médecin-infirmière n'existe pas à son plein potentiel, et l'on sent encore l'infirmière comme une exécutante, ou tout du moins comme un personnel dévoué, bienveillant, mais qui ne dispose pas de jugement clinique....

Je trouve qu'en Amérique du Nord, au moins, il y a plus de place pour l'épanouissement professionnel comme infirmière et je souhaite que les décideurs de tout ordre se penche un peu sur ce qui se passe dans le reste du Monde, en Amérique du Nord, Australie, Nouvelle-Zélande, et en Europe du Nord, pour s'en inspirer...
infirmière aux Soins Intensifs et en hémodynamie de l'hôtel-Dieu de Montréal du CHUM

être infirmière au québec
vero68

Au dire du bureau d'immigration pendant les scéances d'informations, les infirmières ouvrant un dossier sont prioritaires, et peuvent entrer au québec en jet
Sur les différents forums parcourus, les infirmières parties de France avec leur diplôme en poche étaient dans l'ensemble déçues par l'acceuil québécois: horaires bouche-trou, non reconnaissance de leur expérience passée, examen de passage et frais de dossier, beaucoup d'entre elles sont rentrée chez elles....
J'ai quand même insisté, au point d'aller à Paris pour rencontrer l'Ordre des Infirmières du Québec. Et là, oh surprise, on m'a dit dans un premier temps qu'il me faudrait retourner 4 mois à l'école (j'ai dit ok), puis que mes dernières années de travail (13 ans de travail passionnant en psychiatrie) n'étaient pas validable et que je me trouvais donc inembauchable.
En 20 ans de carrière, j'aurais tout fait, du bilan d'urgence en réa chir à l'accouchement en dispensaire de brousse, et même mon poste actuel, infirmière en maison de retraite médicalisée, ne m'a ouvert de perspective d'emploi au Québec.
J'ai certes économiser des frais de dossier mais mon mari m'a dit stop! plus de perspective d'emploi, plus de départ.. Voix de la sagesse me direz-vous(il estlui-même kiné, métier régenté par un ordre!)
Le changement de métier aucour d'une vie au Québec est proverbial. Je comptais commencer ma nouvelle vie en temps q'infirmière le temps légitime d'adaptation, puis faire autre chose. L'entrevue à Paris m'a démontée. Cassée.
Mon désir de partir est toujours aussi fort mais.... rien n'est gagné. Mes deux ainés ont déjà pris l'option de déménager à Québec ou Montréal à leur majorité pour continuer leurs études dans l'audio-visuel.Je sais que ma chance me sera donné cette année, après il sera trop tard.
Si je pars, ce ne sera pas les poches vides, mais surtout j'accepterais tous les boulots. Il paraît que je sais jaser.

sashalola

Bonjour,
Pour ma part, je suis infirmière depuis presque 2 ans (soins intensifs greffe de moelle). J'ai fait les démarches auprès de l'oiiq (Ordres de infirmiers et infirmières du Québec) en même temps que mes démarches pour l'immigration.
Personnellement, je pense que ma profession à fait un peu avancer les choses pour mon dossier d'immigration ( voir mes stats).

L'ordre me demande d'effectuer un mois de stage seulement (rémunérer par mon employeur) dans un services hospitaliers pour faire reconnaitre mon diplôme et pour me familiariser avec la profession d'infirmière au Québec. Ensuite, j'aurais un permis d'exercice temporaire et il me faudra passer un examen ( 3 présentations maximum sur une période de 2 ans pour le réussir) pour avoir un permis d'exercice permanent. C'est un examen que toutes les infirmières doivent passer (et les infirmières québecoises aussi) pour avoir le permis d'exercice de l'ordre. Tout en sachant que les infirmières québecoises ont un examen similaires au nôtre en fin de cursus scolaires (elles en passent donc 2, d'après ce que j'ai pu entendre dire par des connaissances).
En ce qui concerne l'accueil, pour le moment, après de nombreux appels téléphoniques, je me suis toujours sentie bien acceuillie et les personnes que j'ai pu rencontrer ont toujours été souriant, sympatiques et ouvert. Alors c'était peut être de la chance. Après, il est sure que je serais peut être surpris en avril quand je commencerais à travailler mais j'y vais avec une attitude positive et je pense que de toute façon, certaines choses seront différentes et qu'il me faudra m'adapter. C'est normal. C'est un autre mode de fonctionnement!

Après, si la profession d'infirmière est le point essentiel de l'immigration, peut être que ça peut poser souci s'il y a des difficultés à s'adapter en milieu pofessionnel. Mais, si au contraire, ce n'est pas le point de départ de votre démarche, comme c'est le cas pour moi, je pense qu'il est possible de rester et de se battre pour son rêve. Après, c'est mon opinion personnelle mais je sais que je mettrais tout en oeuvre pour affronter les difficultés et prendre le meilleur de la nouvelle vie que je me crée.

Voilà, j'espère que j'ai pu t'apporter de nouvelles perspective sur la belle profession que nous exerçons et je pourrais te donner de plus amples idées dès que j'aurais commencé.
A bientôt.

vanedor

Ma blonde est entrain de faire un bac en science-infirmière donc je connais un peu le sujet.

C'est vrai qu'au Québec les bachelières sortent de l'université avec des connaissances pratiques relativement limités en comparaison à celles qui font un dec. Celles-ci font beaucoup plus de stages et prennent plus de temps à apprendre et pratiquer les tâches de base du métier. Mais les bachelières voient les choses plus en profondeur, apprend le pourquoi du comment et des tâches plus avancées. De plus, ils peuvent faire ensuite des maîtrises, des spécialisations qui leur donnent des meilleurs postes dès le départ avec de meilleurs conditions.

L'idéal, c'est de faire un dec-bac comme c'est de plus en plus commun avec le meilleur des deux mondes.

Une option qui pourrait être intéressante pour une infirmière étrangère d'expérience prise avec des conditions inintéressantes dans les milieux hospitaliers... ce sont les agences privés. Ma blonde a travaillé pour une l'été dernière en tant que préposé aux bénéficiaires(elle n'était qu'étudiante de première année). En travaillant pour une agence privé, tu choisie plus quand tu travaille, où tu travaille. Une agence comme : We Care .

Tremblé

Plusieurs infirmières préfèrent travailler à temps partiel dans pquelques hôpitaux, de jour, plutôt que d'accepter un poste à temps complet qui les confinerait à travailelr le soir et la nuit.

Des centaines de postes d'infirmières vacants

Pascale Breton

La Presse

Semaine de travail réduite, travail à temps partiel, refus de travailler la nuit ou les week-ends. De plus en plus de travailleurs de la santé optent clairement pour une meilleure qualité de vie. Mais en raison de la pénurie d'effectifs qui perdure,ce phénomène accentue le manque de lits, les annulationsde chirurgies et les autres problèmes du réseau de la santé.

La nouvelle génération d'infirmières n'est pas prête à tout sacrifier pour travailler le soir ou la nuit. Résultat, des centaines de postes permanents à temps complet sont laissés vacants dans les hôpitaux de Montréal.

Beaucoup de jeunes diplômées qui arrivent sur le marché du travail recherchent d'abord une qualité de vie. Elles veulent travailler le jour. Quitte à renoncer à une permanence.

Les conditions de travail le soir et la nuit ne sont vraiment pas alléchantes», convient Lisa Bonamie, présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) - anciennement Fédération des infirmières et infirmiers du Québec - pour expliquer la situation.

Plusieurs infirmières préfèrent travailler à temps partiel dans quelques hôpitaux, de jour, plutôt que d'accepter un poste à temps complet qui les confinerait à travailler le soir ou la nuit.

La pénurie en soins infirmiers perdure depuis plusieurs années. Il manque 1500 infirmières au Québec, selon les estimations du ministère de la Santé et des Services sociaux.

Mais les problèmes liés aux meilleures conditions de travail sont relativement nouveaux. Ils affectent plus durement certaines unités de soins. Les postes aux urgences, au bloc opératoire et aux soins intensifs sont souvent délaissés. Ce sont pourtant des secteurs névralgiques dans un hôpital.

Les infirmières qui travaillent dans ces unités sont donc régulièrement appelées à faire du temps supplémentaire, parfois contre leur gré. La difficulté de trouver du personnel pour combler tous les quarts de travail se répercute sur tout le fonctionnement de l'hôpital. Des lits doivent être fermés. Des chirurgies non urgentes sont annulées.

«Les jeunes ne voient pas nécessairement la stabilité qu'apporte un poste dans un centre hospitalier. Certaines couvertures d'assurances sont offertes aux permanentes, mais pas aux occasionnelles. C'est malheureux, mais je les comprends. Elles sont prêtes à accepter un salaire moindre pour travailler de jour», ajoute Mme Bonamie.

Chaque semaine, l'Agence de santé et de services sociaux de Montréal affiche sur son site Internet les nouveaux postes disponibles dans tout le réseau de la santé de la province. Parmi tous les postes, ceux d'infirmières sont surreprésentés.

Cette semaine encore, pas moins d'une dizaine de postes permanents sont à combler dans la grande région métropolitaine. Les hôpitaux cherchent surtout des infirmières cliniciennes ou des infirmières prêtes à travailler dans les unités spécialisées comme les soins intensifs, la chirurgie ou auprès des grands brûlés.

Ni le ministère de la Santé et des Services sociaux ni les agences ne compilent de données sur les postes vacants. Personne n'est en mesure d'évaluer le nombre de postes à combler.

Une vérification rapide faite par La Presse révèle qu'au Centre hospitalier de l'Université de Montréal (CHUM), 450 postes sont disponibles.

«Ce ne sont pas nécessairement des postes vacants, mais bien des postes où il y a un besoin en recrutement. Il faut combler les besoins en raison des congés de maladie ou de la mission en recherche et enseignement», explique la responsable des communications, Nathalie Forgue.

Le regroupement des spécialités dans les hôpitaux, en attendant la construction du nouveau CHUM, entraîne également un besoin accru, souligne-t-elle.

La situation est semblable dans la majorité des centres hospitaliers de l'île de Montréal. À l'hôpital Maisonneuve-Rosemont, 252 postes d'infirmières à temps complet sont à combler.

L'hôpital du Sacré-Coeur doit pour sa part se tourner à l'externe pour 25 postes d'infirmières qui ne trouvent pas preneurs à l'interne. «Il s'agit tous de postes de soir ou de nuit. La majorité des postes sont aux soins intensifs», précise Lyne Arcand, porte-parole de l'établissement.

C'est un nouveau choix de vie, constate Isabelle Merezzi, attachée de presse du ministre de la Santé et des Services sociaux, Philippe Couillard.

«Effectivement, les soirs, les nuits, les week-ends semblent moins populaires. C'est un phénomène qui semble généralisé et qu'on pourrait retrouver dans un autre domaine que celui de la santé. C'est un choix de qualité de vie que semblent faire de plus en plus de jeunes travailleurs», dit Mme Merezzi.

Pour enrayer la pénurie d'infirmières, les établissements d'enseignement ont augmenté depuis quelques années le nombre d'admissions dans les programmes de soins infirmiers.

Pour la première fois depuis longtemps, les départs des infirmières à la retraite et l'arrivée des jeunes des infirmières sur le marché du travail semblent s'équilibrer.

Un équilibre fragile. D'ici quatre ans, plusieurs infirmières auront l'âge de la retraite, rappelle Mme Bonamie. «Nous sommes dans un cercle vicieux. Les conditions font que nous ne recrutons pas assez», affirme la présidente de la FIQ.

Beaucoup d'étudiants inscrits dans les différents programmes des techniques de la santé ne terminent jamais leur cours.

Selon les Fédération des cégeps, 9420 étudiants étaient inscrits en soins infirmiers en 2005. Les dernières données sur le taux d'obtention du diplôme datent de 1999. Il est de 69,7 %. Près d'une infirmière sur trois ne termine pas son cours.

Selon un rapport de l'Ordre des infirmières du Québec produit en 2003, 20 % des infirmières inscrites à l'Ordre poursuivent une formation universitaire. Pour répondre aux besoins spécialisés des prochaines années, il en faudra davantage.

Le témoignage d'un infirmier français à québec
    
Je suis un infirmier Français de 27 ans, diplômé depuis 4 ans. Apres avoir fait mes études à l'IFSI de Cherbourg, j'ai aussitôt intégré l'AP-HP (Assistance Publique Hôpitaux de Paris). J'ai tout d’abord travaillé dans un service de soins de suite gériatrique puis après aux urgences. Il y a un an, je commençais les démarches pour venir travailler à Québec, au Canada. Après avoir été recruté au salon de l'infirmier de Paris, passé les entrevues, les démarches d'immigration, je suis arrivé ici en avril 2008 avec un permis temporaire de travail.
Je suis donc à Québec depuis avril dernier. En tant qu'infirmier français je suis considéré comme CEPI (candidat d'exercice à la profession d'infirmière) car il me manque l'examen de l'ordre des infirmiers. Ceci dit, mi-octobre, à l'occasion de la visite du président Sarkozy au Québec, une entente a été signée entre la France et le Québec pour la reconnaissance des diplômes et notamment le notre. La présidente de l'ordre des infirmiers du Québec, parle d'un an pour mettre au point les modalités de reconnaissance sans avoir d'examen à repasser.
Voila, j'exerce dont les fonctions de CEPI en attendant cette reconnaissance. En gros, le travail ne diffère pas beaucoup sauf que les noms des médicaments changent, l’infirmier applique des ordonnances collectives (protocoles) adaptées au service. Beaucoup de papiers et de notes à faire aussi.
L'attribution des postes ici, est plutôt simple, c'est l'ancienneté uniquement qui fait fois. En gros, les postes de jour (8h - 16h) sont réservés aux anciennes, les soirs (16h - 0h) aux courageux et les nuits (0h - 8h) aux nouveaux. Sachant que quand une infirmière change d'hôpital son ancienneté redémarre à zéro. De plus, les nouveaux arrivants sont placés dans l'équipe volante, ce qui est mon cas. Etant étranger je suis placé sur un poste de remplacement de congé maternité, de nuit, et je suis considéré comme chanceux de ne pas « volé » dans les différents services. Je suis dans un service de post infarctus, équivalent de nos USIC (unité de soins intensifs de cardiologie française). Mes horaires sont simples, étant temps plein (les travailleurs temporaires étranger sont obligés de faire un temps plein) je travaille de minuit à 8h, 9 nuits en lignes (c'est-à-dire 9 nuits consécutives sans jours de repos) après ca 5 jours de repos et je reprends pour 9 nuits en ligne...
En France, j'étais de nuit, temps plein aussi, mais je faisais jamais plus de 3 nuits de suite alors... ca change !
J'ai en moyenne 4 à 5 patients en charge, la première partie de la nuit on révise nos dossiers. Et ca prend vraiment du temps. On révise les ordonnances, remet à jour la planification des médicaments, révise les résultats des examens, les notes des médecins... Accueil des patients de l'urgence, transfert des autres centres, puis au matin à 6h la grande tournée : signes vitaux, prélèvements, enseignement aux patients... On dispose de 1h30 de pause la nuit (ce qui doit faire rêver en France!!)
Beaucoup de mes collègues Québécois ne travaille pas à temps plein, et suivent parallèlement des études pour compléter leur formation universitaire. Ils font donc un temps partiel. Moi, j'ai un peu l'impression d'être toujours sur le plancher comme on dit ici.
J'ai quitté Paris, pour vivre une aventure, vivre et travailler dans un autre pays. Mais 8 mois après, j'ai décidé de rentrer.
La profession d'infirmière est valorisée, responsabilisant ici. Mais les conditions de travail trop difficile pour moi. Mon remplacement de congé maternité finis dans un mois, et après ca je vais vraiment voler d'un service à l'autre, de nuits, 9 nuits de suite... Non pas envie. J'ai appris des choses, et je pense que toute expérience est bonne à vivre. Je suis un cours d'arythmie cardiaque à l'hôpital, sur l'interprétation des bandes de rythmes, ECG et moniteur. Très intéressant. J'ai un salaire qui m'offre une bonne qualité de vie. Mais les horaires, les plannings sont vraiment difficiles et voler dans les services ne m'intéresse pas. D'autant que mes proches, ma famille, mes amis me manquent aussi. J'ai eu la visite de mes parents en octobre et j'ai du poser des sans soldes pour pouvoir être avec eux, sans même pouvoir choisir les jours, c'est à dire que je travaillais quand même les week-ends.
Alors je suis retourné voir du coté de l'AP-HP, où je suis en disponibilité, et j'ai une entente avec un hôpital pour une mutation en décembre dans un service qui m'intéresse et où la formation d'arythmie me servira.
Je ne découragerais personne à venir ici, car chacun doit pouvoir se faire une opinion puis ce qui plait pas à certains, plait à d'autres.
Ce qui est sûr, c'est que dans quelques mois des infirmières Québécoises traverseront l'atlantique pour venir travailler en France. Surtout dans les nouvelles, le rêve de travailler de jour, et dans un service qu'elles affectionnent. Mais comme à Paris, par exemple, le coût pour se loger va être un électrochoc. Mais les hôpitaux en besoin seront surement attractifs, comme les hôpitaux Québécois le sont pour nous (billet d'avion, frais d'immigration et divers frais payés par l'hôpital avant l'arrivée) et bonne qualité de vie ici.
Les quelques mois passés ici sont vraiment positif. J'ai appris des choses, rencontré de bons professionnels, mais mon avenir professionnel est ailleurs, en France, à l'AP-HP. J'ai vécu et travaillé à l'étranger, mon objectif est atteint. Je reviens avec d'autres cordes à mon arc, notre profession évolue, nos compétences aussi.

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