Des chercheurs européens ont réussi à mettre au point une méthode
simple pour distinguer avec une grande précision, si une tumeur
ovarienne est bénigne ou maligne. Il s’agit d’un algorithme permettant
d’identifier par échographie avant l’intervention chirurgicale, 89 à 99 %
des patientes ayant un cancer de l’ovaire. Une avancée de taille pour
le diagnostic de ce cancer redoutable.
Cet algorithme permet d'identifier une grande majorité des cancers de l'ovaire à l'échographie.
Les masses tumorales ovariennes peuvent être bénignes (kyste de l'ovaire) ou malignes (cancer de l'ovaire).
Les femmes présentant un kyste ovarien sont traitées par une
intervention peu invasive, voire pas traitées, alors que celles ayant un
cancer de l’ovaire sont traitées par une chirurgie beaucoup plus lourde
pour retirer la tumeur. Le problème est que les tumeurs ovariennes,
qu’elles soient bénignes ou malignes, donnent peu ou pas de symptômes
au début. Dans le cas du cancer, lorsque les symptômes apparaissent, ils
sont peu spécifiques (gêne abdominale, ballonnement…) et tardifs. En
général, le cancer est à un stade avancé et est associé à un mauvais
pronostic.
Le diagnostic précoce est crucial
Pour
diminuer le taux de mortalité et améliorer le pronostic après
traitement, il est très important de diagnostiquer le cancer de l’ovaire
le plus précocement possible. Jusqu’à récemment, une méthode
échographique appelée "simple rule test" était utilisée pour distinguer
si une masse tumorale ovarienne était bénigne ou maligne mais dans 20 à
25 % des cas, cet examen ne permettait pas de connaître la nature de la
tumeur, ce qui posait problème pour le choix de l’intervention dans de
nombreux cas.
Une méthode de détection d’une grande précision
Dans un article publié hier dans la revue American Journal of Obstetrics and Gynecology, un groupe de chercheurs européens (groupe IOTA ou International Ovarian Tumor Analysis) dévoile une méthode améliorée du "simple rule test" qui permet d’affiner de façon importante la distinction par échographie des tumeurs bénignes et malignes de l’ovaire avant l’intervention chirurgicale.
Les
chercheurs ont analysé les résultats de la méthode "simple rule test"
sur de nombreuses études multicentriques consécutives incluant 5 000
patientes avec une masse tumoral ovarienne. Ces patientes avaient été
incluses dans 22 centres de 10 pays pendant plus de 13 ans (entre 1999
et 2012).
Grâce à l’analyse détaillée des données recueillies
dans ces études au niveau échographique (quantité de tissu solide,
importance de l’irrigation sanguine, etc.), les chercheurs, ont mis au
point un algorithme qui permet de détecter par échographie préopératoire
entre 89 et 99 % des tumeurs malignes de l’ovaire.
Pour le Pr Dirk Timmerman, de l’hôpital de Louvain en Belgique et auteur principal de l’étude, "notre
équipe a réussi à affiner de manière importante le simple rule test.
Désormais, chaque patiente bénéficiera d’un diagnostic précis car ce
nouvel algorithme permet de connaitre avec exactitude le risque pour
qu’une tumeur ovarienne soit bénigne ou maligne". Cette découverte pourrait changer la pratique clinique très rapidement.
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