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14 mars 2012

Cancer de la gorge

Cancer de la gorge : qu’est-ce que c’est ?
Parmi les cancers de la tête et du cou (aussi appelés cancers des voies aéro-digestives supérieures ou cancers ORL), on appelle généralement cancers de la gorge ceux qui se forment dans le larynx ou dans le pharynx. Ces 2 organes creux regroupent l’ensemble des organes de la déglutition, de la voix et de la respiration. Ils sont situés dans la zone qui commence derrière le nez et qui descend jusqu’au cou.
Un des premiers symptômes d’un cancer de la gorge est une voix rauque, car la majorité des cancers de la gorge commencent sur les cordes vocales. Ils peuvent s’étendre ensuite au larynx (plus bas que les cordes vocales) ou au pharynx, la région située entre l’arrière du nez et l’épiglotte.
Au premier stade du cancer, la tumeur est confinée aux cellules où elle s’est formée, c’est alors un carcinome in situ. Ce qui veut dire qu’il ne s’est pas infiltré dans les couches inférieures des muqueuses ni aux autres parties du corps. Mais si un carcinome in situ n’est pas traité, la tumeur peut se propager aux couches plus profondes des muqueuses et devenir un carcinome épidermoïde invasif.
Types
On définit les cancers de la gorge selon la zone atteinte (voir le schéma).
  -  Le cancer du nasopharynx commence dans la partie du système respiratoire située juste derrière le nez.
  -  Le cancer de l’oropharynx atteint la zone qui commence dans la partie supérieure de la gorge située derrière la cavité buccale et qui comprend la partie arrière de la langue, le palais mou et les amygdales.
  -  Le cancer de l’hypopharynx touche la partie de la gorge située juste au-dessus de l’oesophage et de la trachée.
 -   Le cancer de la glotte touche les cordes vocales.
  -  Le cancer de l’épiglotte atteint la zone du larynx située au-dessus des cordes vocales. L’épiglotte est un tissu cartilagineux mobile qui empêche la nourriture d’entrer dans les voies respiratoires.
  -  Le cancer sous-glottique touche la partie du larynx située sous les cordes vocales.

Quand consulter?
Si des symptômes se manifestent, il est important de consulter un médecin pour que celui-ci fasse les examens adéquats et détermine la cause de ces symptômes. Les fumeurs et les personnes à risque doivent être particulièrement attentifs et consulter un médecin si les symptômes durent plus de 2 semaines.
 Symptômes du cancer de la gorge
  - Changements inexpliqués dans la voix, enrouement, voix rauque. La formation anormale de cellules dans la zone des cordes vocales modifie la voix, symptôme qui permet de repérer le cancer assez tôt.
  - Douleur persistante ou masse dans le cou.
  - Ganglions enflés.
  - Respiration difficile.
  - Mal de gorge persistant, déglutition douloureuse.
  - Toux, parfois accompagnée de saignements.
  - Douleur dans la zone de l’oreille.
  - Perte de poids inexpliquée.

Ces symptômes ne signalent pas forcément qu’il y a une tumeur cancéreuse. En effet, ils peuvent être les signes d’autres problèmes plus courants.
Personnes à risque
 - Les fumeurs sont de loin ceux qui ont plus de risque de souffrir d’un cancer de la gorge, surtout ceux qui consomment beaucoup d’alcool. Leur risque peut être multiplié par 100.
  - Les personnes qui boivent plus de 3 verres de vin par jour ou l’équivalent.
  Facteurs de risque du cancer de la gorge
  Les facteurs qui augmentent les risques de cancer dans la région de la gorge sont surtout externes. L’hérédité, le sexe et l’âge n’ont pratiquement aucune influence.
Facteurs principaux
  - Le tabagisme, y compris la consommation de tabac à mâcher, est de loin le principal facteur de risque, surtout lorsqu’il est jumelé à l’abus d’alcool.
  - L’abus d’alcool.
Facteurs secondaires
  - Une mauvaise alimentation, sans un apport suffisant de fruits et de légumes, et de vitamines A et B.
  - Une mauvaise hygiène dentaire.
  - L’exposition prolongée à l’amiante et à certains autres produits chimiques.
  - Le virus du papillome humain (VPH) : il semble qu’une souche du VPH, transmis lors de rapports sexuels oraux non protégés, puisse être à l’origine de certains cancers du larynx.
  - Reflux gastro-oesophagien : les secrétions de l’estomac sont acides et lorsqu’elles remontent dans l’oesophage et la gorge, elles endommagent les muqueuses du pharynx et pourraient augmenter les risques de cancer.
  - Le virus Epstein-Barr est soupçonné d’être une des causes du cancer du nasopharynx.
  Prévention du cancer de la gorge

Mesures préventives de base

-        Arrêter de fumer ou ne jamais commencer. Voir la fiche Tabagisme plus bas

-   Éviter les abus d’alcool.
Traitements médicaux
Les traitements varient selon la taille et l’emplacement de la tumeur. En fonction du stade du cancer, on pourra avoir recours à la chirurgie, à la radiothérapie ou à la chimiothérapie. Ces traitements sont généralement combinés afin de détruire les cellules cancéreuses, limiter leur expansion à d’autres parties du corps et réduire les risques de récidive.
Interventions chirurgicales
-      Ablation des cellules cancéreuses par chirurgie endoscopique. Si le cancer en est encore au premier stade, le médecin peut détruire les cellules cancéreuses au laser ou en grattant la paroi de l’organe atteint. Cette intervention laisse peu ou aucune séquelle.
-    La laryngectomie partielle consiste à enlever la partie du larynx qui est atteinte par la tumeur. Cette intervention peut affecter la parole et les facultés respiratoires, mais il existe des techniques de reconstruction du larynx qui permettent de limiter les séquelles.
-    La cordectomie consiste à n’enlever qu’une partie de la corde vocale touchée.
-     La pharyngectomie consiste à retirer une partie du pharynx. On peut ensuite reconstruire l’organe afin de limiter les séquelles et assurer une déglutition normale.
-    La laryngectomie totale. Si le cancer est avancé, il faut parfois retirer le larynx au complet et pratiquer une ouverture dans le cou reliée à la trachée pour assurer l’entrée d’air aux poumons (une trachéostomie). Après une telle intervention, le patient doit réapprendre à parler avec l’aide d’un orthophoniste.
-    L’évidement (curage) ganglionnaire. Si le cancer s’est propagé aux ganglions, il faudra aussi retirer des ganglions touchés. Après une ablation des ganglions, on a généralement recours à la radiothérapie pour détruire les cellules cancéreuses qui restent.
Radiothérapie
On utilise généralement des rayons X de haute intensité pour irradier les cellules cancéreuses. On utilise beaucoup la radiothérapie dans le cas des cancers de la gorge, car ceux-ci sont particulièrement sensibles aux effets de l’irradiation. Certains cancers peu avancés peuvent être traités uniquement avec la radiothérapie, mais parfois il faut jumeler la radiothérapie à l’intervention chirurgicale pour éliminer toutes les cellules cancéreuses qui n’ont pu être détruites lors de la chirurgie ou pour réduire la tumeur avant l’ablation chirurgicale.
La radiothérapie peut avoir les effets secondaires suivants : des plaies dans la bouche ou dans la gorge qui font qu’il peut être douloureux de manger ou de boire, des problèmes de peau, un enrouement de la voix, une perte du sens du goût, une difficulté à respirer due à l’inflammation du larynx, de la fatigue.
Chimiothérapie
Les cancers plus avancés requièrent généralement une combinaison de chirurgie, de radiothérapie et de chimiothérapie. La chimiothérapie est une combinaison de médicaments qui peuvent être administrés par voie intraveineuse ou par voie orale. Cette technique permet de traiter à la fois les cellules cancéreuses de la première tumeur et les éventuelles métastases dans le reste du corps. On peut avoir recours à la chimiothérapie pour éviter la laryngectomie totale ou encore pour diminuer les symptômes causés par une tumeur trop développée pour être détruite.
La chimiothérapie détruit les cellules cancéreuses, mais aussi certaines cellules saines. C’est pourquoi le traitement peut causer des nausées et des vomissements, une perte d’appétit, la chute des cheveux, des plaies dans la bouche, une baisse du taux de globules rouges et de la fatigue.
Thérapie ciblée
Certains médicaments visent des aspects particuliers des cellules cancéreuses pour les empêcher de croître. Le cétuximab (Erbitux®) est l’un des médicaments approuvés pour le traitement du cancer de la gorge. Ce type de médicament peut être utilisé en complément de la radiothérapie et de la chimiothérapie.
Réadaptation et suivi
En cas de chirurgie, une période de réadaptation est souvent nécessaire pour retrouver autant que possible les capacités de déglutir normalement, de manger des aliments solides et de parler. L’orthophoniste aide à récupérer ces fonctions. Le type de réadaptation requise dépend de la chirurgie pratiquée.
Une fois les traitements de radiothérapie complétés, il est fortement conseillé de porter une attention particulière à l’hygiène dentaire quotidienne et de consulter un dentiste régulièrement. Cela aide à prévenir les complications qui pourraient survenir à moyen ou long terme. L’examen et le nettoyage dentaire sont recommandés 2 fois par année. Certains spécialistes recommandent même un traitement quotidien au fluor. Renseignez-vous auprès de votre dentiste.

TABAGISME

Le tabagisme : qu’est-ce que c’est?

Le tabagisme est une toxicomanie résultant de l'accoutumance à l’un ou l’autre des produits fabriqués à partir des feuilles de tabac : cigarettes, cigares, tabac à pipe, tabac à priser et à chiquer, etc.
La nicotine contenue dans le tabac constitue le principal agent de cette accoutumance (il y en a d'autres, mais d'importance nettement moindre). Elle créerait une dépendance plus forte que le font l’héroïne, la cocaïne et l’alcool. Puisque la fumée de cigarette passe directement des poumons au cerveau par les artères, elle y achemine plus rapidement la nicotine (en moins de 10 secondes) que ne le ferait une injection intraveineuse. De plus, le fumeur apprend à doser très précisément son besoin en nicotine par la profondeur, l’intensité et la durée de son inhalation, ce qui, croit-on, cause une forte accoutumance.
Les dangers du tabagisme sont liés aux composantes que libère le tabac au moment de sa combustion. Les experts ont pu identifier plus de 4 000 substances chimiques dans la fumée du tabac, incluant du monoxyde de carbone, du goudron, de l’arsenic, du formaldéhyde et du benzène. Parmi celles-ci, une cinquantaine sont cancérigènes pour l’humain1.
Quelques statistiques
*                 La consommation de tabac est aujourd'hui la première cause de mortalité évitable à travers le monde2.
*                 En 2009, 18 % des Canadiens âgés de 15 ans et plus fumaient37. Près du quart d’entre eux étaient des fumeurs occasionnels. Chez les 15 ans à 19 ans, 13 % étaient des fumeurs, tandis que c’était le cas de 23 % des 20 ans à 24 ans. Environ 90 % des fumeurs commencent à fumer avant l’âge de 21 ans3.
*                 Quatre fumeurs sur 5 tentent d’arrêter de fumer au moins 1 fois par année.
*                 De 3 % à 10 % des fumeurs parviennent à cesser de fumer sans aide, tel qu’observé au bout de 1 an. Le taux de succès atteint de 15 % à 20 % lorsque le fumeur a recours à une aide (des timbres, une médication, du counseling).
*                 Neuf fumeurs sur 10 qui réussissent à cesser de fumer le font par un arrêt franc plutôt que par une diminution progressive.
Un problème criant dans les pays en développement
Les problèmes de santé causés par le tabagisme prennent une ampleur colossale dans les pays en développement. En effet, l’Organisation mondiale de la Santé évalue qu’environ 70 % des décès engendrés par la dépendance au tabac surviennent dans ces pays2. Les cigarettiers y mènent d’ailleurs des campagnes publicitaires agressives pour recruter de nouveaux adeptes, et ils ciblent les jeunes. Cette clientèle est très prisée; plus de 80 % des jeunes âgés de 10 ans à 24 ans à travers le monde vivent dans les pays en développement4. Presque la moitié des enfants de la planète respirent un air pollué par la fumée du tabac1!
Mécanismes de l'accoutumance
Le phénomène d'accoutumance à la nicotine se produit dans le cerveau. Dès que la nicotine y arrive, elle stimule la libération de dopamine. Ce messager chimique joue un rôle clé dans la perception neurologique du plaisir. Il diminue l’anxiété, améliore l’humeur et la mémoire, et réduit l’appétit. Pour une personne qui veut cesser de fumer, la perte de ces éléments véritablement positifs du tabagisme est une étape cruciale à franchir.
Si l'on calcule que chaque cigarette permet environ 10 bouffées, une personne qui fume 30 cigarettes par jour envoie, quotidiennement, 300 appels de dopamine à son cerveau!
D’autres facteurs émotifs et comportementaux accroissent la dépendance, comme le plaisir du geste et l'association avec des moments agréables (le premier café, le repas avec des amis, etc.).
Chaque fois que la dopamine est relâchée, les récepteurs de dopamine sont mis en état d'alerte. Graduellement, leur sensibilité s'émousse et ils n'arrivent plus à se satisfaire du taux normal de dopamine : ils sont « en manque ». Le fumeur est tenté de fumer de plus en plus, car une plus grande stimulation est nécessaire pour produire le même effet. La toxicomanie devient rapidement un problème chronique.
Problèmes de santé causés ou aggravés par l'exposition à la fumée du tabac
Le tabagisme réduit l’espérance de vie des fumeurs de 10 ans, en moyenne, comparativement aux non-fumeurs. Il est l’un des principaux facteurs de risque de nombreuses maladies. Voici les plus courantes :
- Hypertension.
-
Maladies cardiovasculaires, accident vasculaire cérébral (AVC) : les fumeurs courent 70 % plus de risque de mourir d'une maladie coronarienne que les non-fumeurs. L’artériosclérose peut aussi toucher les artères des jambes et entraîner de la claudication intermittente
. Une chirurgie ou une amputation est parfois nécessaire.
-
Bronchite chronique
et emphysème, pouvant entraîner une insuffisance respiratoire ou cardiaque.
-
Cancers : cancer du poumon, de la bouche, de l’oesophage, de la vessie, etc.
-
Dysfonction érectile
: 2 fois plus de risque chez les fumeurs que chez les non-fumeurs.
-
Ulcère gastroduodénal : la nicotine élève la sécrétion d’acide dans l’estomac. Cette sécrétion accrue d’acide peut aussi aggraver les symptômes du reflux gastro-oesophagien
.
- Pendant et après la grossesse, risques accrus : fausse couche, complications durant la grossesse, nouveau-né de petit poids, syndrome de mort subite du nourrisson.
Les cigarettes « légères » ne sont pas moins risquées!
D'après une étude à large échelle, fumer des cigarettes « légères » ou « ultralégères » plutôt que des « médiums » ne réduit pas le risque de cancer du poumon5.
Avec le temps, plusieurs autres conséquences peuvent découler du tabagisme, comme de la toux, des crachats, de l’essoufflement, des maux de tête et des problèmes digestifs. En outre, le tabagisme accélère le vieillissement de la peau, ce qui explique que souvent, les fumeurs ont un visage plus ridé que les non-fumeurs.
Les non-fumeurs exposés à la fumée secondaire courent un risque accru d’avoir les mêmes problèmes de santé que les fumeurs. Les enfants sont particulièrement sensibles à la fumée secondaire. Les enfants de parents fumeurs sont plus touchés par l’asthme et les otites à répétition que les enfants de non-fumeurs, car leurs muqueuses sont plus fragiles. Les deux tiers de la fumée émanant d'une cigarette ne sont pas inhalés par le fumeur, mais sont libérés dans l'environnement immédiat. Les animaux de compagnie peuvent aussi être victimes de la fumée secondaire : le risque de cancer est accru chez les chats et les chiens exposés6.
Le tabagisme est à proscrire durant une grossesse, car il peut avoir des conséquences néfastes pour la mère et l’enfant.
Il est conseillé aux fumeurs âgés de 40 ans et plus de subir des tests de spirométrie afin d’évaluer les capacités pulmonaires et de dépister une maladie pulmonaire chronique (asthme, MPOC) en début de formation. Ces tests s’effectuent en clinique ou à l’hôpital. Renseignez-vous auprès de votre médecin.
Cesser de fumer : des bénéfices tangibles et rapides
Peu de temps après avoir arrêté de fumer, le risque de maladies diminue considérablement. Par exemple, le risque d'infarctus diminue dans les jours qui suivent l’arrêt. Un an après avoir cessé de fumer, le risque est diminué de moitié. Après 5 ans d'abstinence, le risque équivaut presque à celui d'une personne qui n'a jamais fumé. L'atteinte aux poumons peut toutefois être irréversible après plusieurs années de tabagisme, bien que l'essoufflement et la toux diminuent. Pour ce qui est du cancer du poumon, le risque après 10 ans à 15 ans d’arrêt du tabagisme est revenu à celui de la population des non-fumeurs.
Symptômes du sevrage du tabac

Lorsque les fumeurs cessent de consommer de la nicotine, certains effets dus au sevrage apparaissent. Ces symptômes sont au plus fort après quelques jours de sevrage, mais peuvent subsister plusieurs semaines et même quelques mois. Cela dit, la nicotine est éliminée du corps rapidement : 4 jours après l’arrêt tabagique, on ne détecte plus de nicotine dans le sang. Voici les principaux symptômes du sevrage.
*               Une tension et de l’irritabilité
*               Par moments, de fortes envies de fumer
*               La bouche et la gorge sèches
*               De l’anxiété
*               Des tremblements
*               De l’insomnie
*               Des maux de tête
*               Un accroissement de l'appétit
*               Un désir accru de manger des sucreries
*               De la diarrhée, de la constipation et des douleurs au ventre
Personnes à risque
Toutes les personnes qui fument sont susceptibles de devenir dépendantes au tabac, mais à des degrés divers. Des recherches récentes34-36 indiquent de plus en plus clairement que certaines caractéristiques génétiques augmentent considérablement le risque de dépendance à la cigarette et de cancer du poumon. Cela permettrait d’expliquer pourquoi tous les fumeurs ne sont pas égaux devant la cigarette. Pour les plus vulnérables, la dépendance s'acquiert souvent durant l'adolescence et peut survenir quelques jours ou quelques semaines après la première cigarette fumée.
Prévention du tabagisme

Peut-on prévenir?
Le meilleur moyen pour ne pas devenir dépendant de la nicotine est évidemment de ne pas commencer à fumer. Plusieurs campagnes socio-éducatives sont orchestrées chaque année par les instances gouvernementales (voir les Sites d’intérêt). De nombreux efforts sont concentrés sur les jeunes, l'adolescence étant une période durant laquelle la majorité des fumeurs grillent leur première cigarette et développent leurs habitudes tabagiques.
Certains laboratoires cherchent à créer des vaccins dont le rôle serait de réduire la sensibilité du cerveau à la nicotine. Cependant, encore plusieurs années s'écouleront avant que ces vaccins ne soient mis sur le marché.
Traitements médicaux

Le facteur le plus important pour un sevrage réussi est la motivation. Les chances de réussite sont meilleures si l’on veut cesser de fumer pour soi-même et non pour faire plaisir aux autres.
Il existe autant d’approches pour accompagner un fumeur à cesser de fumer qu’il y a de fumeurs. En effet, fumer est un comportement déterminé par de multiples facteurs propres à chaque individu, dont la personnalité, l'équilibre psychologique, le milieu social, etc. En conséquence, l’approche visant à cesser de fumer ne peut être que personnalisée.
Les ressources médicales aident à :
*               rééquilibrer la chimie du cerveau en amenant graduellement les récepteurs de dopamine à se satisfaire d'une production normale : timbres de nicotine et autres médicaments;
*               défaire les mécanismes comportementaux (plus ou moins conscients) par lesquels la cigarette est devenue indissociable du quotidien : counseling et autres ressources de soutien.
Pour rééquilibrer la chimie du cerveau
Il existe 2 catégories de produits pharmaceutiques qui facilitent le sevrage : les produits de remplacement nicotinique et les médicaments qui jouent sur l'humeur.
Les produits de remplacement de la nicotine
Les produits suivants libèrent une certaine quantité de nicotine dans l'organisme. Ils s’obtiennent en vente libre dans les pharmacies ou sur ordonnance (par exemple, les timbres transdermiques Habitrol® et Nicoderm®, la gamme de produits Nicorette® et les lozanges Thrive®). Un traitement dure normalement de 10 à 12 semaines. La dose de nicotine est ajustée progressivement à la baisse, jusqu’à l’arrêt complet.
L’abstinence totale de la cigarette et des autres produits du tabac est nécessaire durant un tel traitement afin d’éviter la surdose de nicotine.
*               Timbre transdermique. Comme il libère de la nicotine progressivement, le timbre présente l'avantage d'offrir un apport de nicotine régulier et mesurable. On suggère généralement de l’utiliser 16 heures sur 24.
*               Gomme à mâcher. Avec ce produit, l'ex-fumeur peut décider à quel moment il ingérera de la nicotine, ce qui lui permet d'agir immédiatement sur ses états de manque. Plusieurs personnes sont toutefois incommodées par le goût de la gomme ou n'aiment pas mâcher. Le produit peut entraîner une irritation des muqueuses.
*               Lozanges. Des comprimés qui, au fur et à mesure de leur dissolution dans la bouche, libèrent de la nicotine, absorbée par les muqueuses.
*               Vaporisateur nasal. La nicotine arrive au cerveau plus rapidement avec le vaporisateur nasal qu'avec le timbre ou la gomme. L'inconvénient du vaporisateur est qu'il n'est pas aussi pratique à utiliser qu'une gomme ou un timbre.
*               Inhalateur. L'inhalateur est conçu comme une cigarette. La personne aspire la nicotine dans un tube. Ce produit est intéressant pour les gens qui ont du mal à se défaire de l'habitude de porter la main à leur bouche. Un désavantage est que l'inhalateur doit être utilisé fréquemment pour procurer une dose suffisante de nicotine. Il peut aussi causer de l'irritation dans la bouche et la gorge.
Tous ces succédanés sont beaucoup moins dommageables pour l'organisme que le véritable tabac. Ils sont notamment dépourvus des éléments cancérigènes générés par la combustion du tabac et présentent peu de risques d'accoutumance.
Important. Si vous faites de l’insomnie ou que vous avez des maux de tête, des palpitations ou des tremblements en raison de l’un ou l’autre de ces produits, parlez-en à votre médecin ou à un pharmacien. Ces symptômes peuvent être l’indice d’une surdose de nicotine.
Les médicaments
Ces médicaments s’obtiennent sur ordonnance.
Bupropion (Zyban®). Au milieu des années 1990, une nouvelle étape a été franchie dans le traitement du tabagisme. Le premier médicament sans nicotine a fait son apparition sur le marché : le bupropion, un antidépresseur commercialisé sous la marque Zyban®. Il agit sur les récepteurs de dopamine. C'était également le premier produit qui pouvait se prendre sous forme de comprimé. Il y a des contre-indications à l'utilisation du bupropion ainsi que des effets indésirables potentiels.
Varénicline (Champix®). Ce médicament agit sur les récepteurs de nicotine situés dans le cerveau et réduit la sensation de plaisir ressentie au moment de fumer une cigarette. Il est offert sous forme de comprimés. En liant le récepteur nicotinique, la varénicline provoque une réponse de plaisir plus faible, tout en empêchant la « vraie » nicotine de se fixer aux récepteurs (en cas de rechute). Il a été mis sur le marché canadien en 2007 et est indiqué chez les adultes, en conjonction avec un programme de counseling.
Important. Les personnes qui prennent l’un ou l’autre de ces 2 médicaments doivent communiquer sans tarder avec leur médecin en cas d’humeur dépressive, d’agitation, d’hostilité, de comportements inhabituels ou d’idées suicidaires.
Pour défaire les mécanismes comportementaux
Counseling et soutien personnalisé
Les divers programmes mis sur pied par des cliniques ou des organismes communautaires proposent surtout des approches psychologiques de type cognitivo-comportemental, où l'accent est mis sur la modification du rapport qu’entretient l'individu avec la cigarette. Bien qu'il soit difficile d'évaluer scientifiquement l'efficacité de ces approches, la plupart des organismes officiels de lutte contre le tabagisme affirment que les programmes de renoncement qui intègrent le counseling sont plus efficaces. De plus, les personnes engagées dans un tel processus en retireraient une grande satisfaction10.
On peut également dire que, dans une moindre mesure, le soutien moral et psychologique d'un proche peut jouer le rôle de counseling.
Par ailleurs, des études récentes indiquent que l'ajout d'activités physiques quotidiennes (même de courte durée) au programme de counseling réduirait le désir de fumer en agissant sur les composantes psychologiques de la dépendance11,12. L’exercice physique aide aussi à maintenir un poids stable. L’arrêt du tabagisme entraîne souvent un léger gain de poids : la cigarette fait en sorte que le corps brûle davantage de calories, et l’ancien fumeur peut compenser en mangeant davantage.
Une forte envie de fumer vous assaille?
- Prenez 5 respirations lentes et profondes en pensant à autre chose (une situation cocasse, un lieu où vous aimez être, etc.).
- Remémorez-vous les raisons qui vous ont incité à cesser de fumer.
- Buvez un grand verre d'eau.
- Mâchez de la gomme.
- Contactez un ami.

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Cancer de la gorge

Cancer de la gorge : qu’est-ce que c’est ?
Parmi les cancers de la tête et du cou (aussi appelés cancers des voies aéro-digestives supérieures ou cancers ORL), on appelle généralement cancers de la gorge ceux qui se forment dans le larynx ou dans le pharynx. Ces 2 organes creux regroupent l’ensemble des organes de la déglutition, de la voix et de la respiration. Ils sont situés dans la zone qui commence derrière le nez et qui descend jusqu’au cou.
Un des premiers symptômes d’un cancer de la gorge est une voix rauque, car la majorité des cancers de la gorge commencent sur les cordes vocales. Ils peuvent s’étendre ensuite au larynx (plus bas que les cordes vocales) ou au pharynx, la région située entre l’arrière du nez et l’épiglotte.
Au premier stade du cancer, la tumeur est confinée aux cellules où elle s’est formée, c’est alors un carcinome in situ. Ce qui veut dire qu’il ne s’est pas infiltré dans les couches inférieures des muqueuses ni aux autres parties du corps. Mais si un carcinome in situ n’est pas traité, la tumeur peut se propager aux couches plus profondes des muqueuses et devenir un carcinome épidermoïde invasif.
Types
On définit les cancers de la gorge selon la zone atteinte (voir le schéma).
  -  Le cancer du nasopharynx commence dans la partie du système respiratoire située juste derrière le nez.
  -  Le cancer de l’oropharynx atteint la zone qui commence dans la partie supérieure de la gorge située derrière la cavité buccale et qui comprend la partie arrière de la langue, le palais mou et les amygdales.
  -  Le cancer de l’hypopharynx touche la partie de la gorge située juste au-dessus de l’oesophage et de la trachée.
 -   Le cancer de la glotte touche les cordes vocales.
  -  Le cancer de l’épiglotte atteint la zone du larynx située au-dessus des cordes vocales. L’épiglotte est un tissu cartilagineux mobile qui empêche la nourriture d’entrer dans les voies respiratoires.
  -  Le cancer sous-glottique touche la partie du larynx située sous les cordes vocales.

Quand consulter?
Si des symptômes se manifestent, il est important de consulter un médecin pour que celui-ci fasse les examens adéquats et détermine la cause de ces symptômes. Les fumeurs et les personnes à risque doivent être particulièrement attentifs et consulter un médecin si les symptômes durent plus de 2 semaines.
 Symptômes du cancer de la gorge
  - Changements inexpliqués dans la voix, enrouement, voix rauque. La formation anormale de cellules dans la zone des cordes vocales modifie la voix, symptôme qui permet de repérer le cancer assez tôt.
  - Douleur persistante ou masse dans le cou.
  - Ganglions enflés.
  - Respiration difficile.
  - Mal de gorge persistant, déglutition douloureuse.
  - Toux, parfois accompagnée de saignements.
  - Douleur dans la zone de l’oreille.
  - Perte de poids inexpliquée.

Ces symptômes ne signalent pas forcément qu’il y a une tumeur cancéreuse. En effet, ils peuvent être les signes d’autres problèmes plus courants.
Personnes à risque
 - Les fumeurs sont de loin ceux qui ont plus de risque de souffrir d’un cancer de la gorge, surtout ceux qui consomment beaucoup d’alcool. Leur risque peut être multiplié par 100.
  - Les personnes qui boivent plus de 3 verres de vin par jour ou l’équivalent.
  Facteurs de risque du cancer de la gorge
  Les facteurs qui augmentent les risques de cancer dans la région de la gorge sont surtout externes. L’hérédité, le sexe et l’âge n’ont pratiquement aucune influence.
Facteurs principaux
  - Le tabagisme, y compris la consommation de tabac à mâcher, est de loin le principal facteur de risque, surtout lorsqu’il est jumelé à l’abus d’alcool.
  - L’abus d’alcool.
Facteurs secondaires
  - Une mauvaise alimentation, sans un apport suffisant de fruits et de légumes, et de vitamines A et B.
  - Une mauvaise hygiène dentaire.
  - L’exposition prolongée à l’amiante et à certains autres produits chimiques.
  - Le virus du papillome humain (VPH) : il semble qu’une souche du VPH, transmis lors de rapports sexuels oraux non protégés, puisse être à l’origine de certains cancers du larynx.
  - Reflux gastro-oesophagien : les secrétions de l’estomac sont acides et lorsqu’elles remontent dans l’oesophage et la gorge, elles endommagent les muqueuses du pharynx et pourraient augmenter les risques de cancer.
  - Le virus Epstein-Barr est soupçonné d’être une des causes du cancer du nasopharynx.
  Prévention du cancer de la gorge

Mesures préventives de base

-        Arrêter de fumer ou ne jamais commencer. Voir la fiche Tabagisme plus bas

-   Éviter les abus d’alcool.
Traitements médicaux
Les traitements varient selon la taille et l’emplacement de la tumeur. En fonction du stade du cancer, on pourra avoir recours à la chirurgie, à la radiothérapie ou à la chimiothérapie. Ces traitements sont généralement combinés afin de détruire les cellules cancéreuses, limiter leur expansion à d’autres parties du corps et réduire les risques de récidive.
Interventions chirurgicales
-      Ablation des cellules cancéreuses par chirurgie endoscopique. Si le cancer en est encore au premier stade, le médecin peut détruire les cellules cancéreuses au laser ou en grattant la paroi de l’organe atteint. Cette intervention laisse peu ou aucune séquelle.
-    La laryngectomie partielle consiste à enlever la partie du larynx qui est atteinte par la tumeur. Cette intervention peut affecter la parole et les facultés respiratoires, mais il existe des techniques de reconstruction du larynx qui permettent de limiter les séquelles.
-    La cordectomie consiste à n’enlever qu’une partie de la corde vocale touchée.
-     La pharyngectomie consiste à retirer une partie du pharynx. On peut ensuite reconstruire l’organe afin de limiter les séquelles et assurer une déglutition normale.
-    La laryngectomie totale. Si le cancer est avancé, il faut parfois retirer le larynx au complet et pratiquer une ouverture dans le cou reliée à la trachée pour assurer l’entrée d’air aux poumons (une trachéostomie). Après une telle intervention, le patient doit réapprendre à parler avec l’aide d’un orthophoniste.
-    L’évidement (curage) ganglionnaire. Si le cancer s’est propagé aux ganglions, il faudra aussi retirer des ganglions touchés. Après une ablation des ganglions, on a généralement recours à la radiothérapie pour détruire les cellules cancéreuses qui restent.
Radiothérapie
On utilise généralement des rayons X de haute intensité pour irradier les cellules cancéreuses. On utilise beaucoup la radiothérapie dans le cas des cancers de la gorge, car ceux-ci sont particulièrement sensibles aux effets de l’irradiation. Certains cancers peu avancés peuvent être traités uniquement avec la radiothérapie, mais parfois il faut jumeler la radiothérapie à l’intervention chirurgicale pour éliminer toutes les cellules cancéreuses qui n’ont pu être détruites lors de la chirurgie ou pour réduire la tumeur avant l’ablation chirurgicale.
La radiothérapie peut avoir les effets secondaires suivants : des plaies dans la bouche ou dans la gorge qui font qu’il peut être douloureux de manger ou de boire, des problèmes de peau, un enrouement de la voix, une perte du sens du goût, une difficulté à respirer due à l’inflammation du larynx, de la fatigue.
Chimiothérapie
Les cancers plus avancés requièrent généralement une combinaison de chirurgie, de radiothérapie et de chimiothérapie. La chimiothérapie est une combinaison de médicaments qui peuvent être administrés par voie intraveineuse ou par voie orale. Cette technique permet de traiter à la fois les cellules cancéreuses de la première tumeur et les éventuelles métastases dans le reste du corps. On peut avoir recours à la chimiothérapie pour éviter la laryngectomie totale ou encore pour diminuer les symptômes causés par une tumeur trop développée pour être détruite.
La chimiothérapie détruit les cellules cancéreuses, mais aussi certaines cellules saines. C’est pourquoi le traitement peut causer des nausées et des vomissements, une perte d’appétit, la chute des cheveux, des plaies dans la bouche, une baisse du taux de globules rouges et de la fatigue.
Thérapie ciblée
Certains médicaments visent des aspects particuliers des cellules cancéreuses pour les empêcher de croître. Le cétuximab (Erbitux®) est l’un des médicaments approuvés pour le traitement du cancer de la gorge. Ce type de médicament peut être utilisé en complément de la radiothérapie et de la chimiothérapie.
Réadaptation et suivi
En cas de chirurgie, une période de réadaptation est souvent nécessaire pour retrouver autant que possible les capacités de déglutir normalement, de manger des aliments solides et de parler. L’orthophoniste aide à récupérer ces fonctions. Le type de réadaptation requise dépend de la chirurgie pratiquée.
Une fois les traitements de radiothérapie complétés, il est fortement conseillé de porter une attention particulière à l’hygiène dentaire quotidienne et de consulter un dentiste régulièrement. Cela aide à prévenir les complications qui pourraient survenir à moyen ou long terme. L’examen et le nettoyage dentaire sont recommandés 2 fois par année. Certains spécialistes recommandent même un traitement quotidien au fluor. Renseignez-vous auprès de votre dentiste.

TABAGISME

Le tabagisme : qu’est-ce que c’est?

Le tabagisme est une toxicomanie résultant de l'accoutumance à l’un ou l’autre des produits fabriqués à partir des feuilles de tabac : cigarettes, cigares, tabac à pipe, tabac à priser et à chiquer, etc.
La nicotine contenue dans le tabac constitue le principal agent de cette accoutumance (il y en a d'autres, mais d'importance nettement moindre). Elle créerait une dépendance plus forte que le font l’héroïne, la cocaïne et l’alcool. Puisque la fumée de cigarette passe directement des poumons au cerveau par les artères, elle y achemine plus rapidement la nicotine (en moins de 10 secondes) que ne le ferait une injection intraveineuse. De plus, le fumeur apprend à doser très précisément son besoin en nicotine par la profondeur, l’intensité et la durée de son inhalation, ce qui, croit-on, cause une forte accoutumance.
Les dangers du tabagisme sont liés aux composantes que libère le tabac au moment de sa combustion. Les experts ont pu identifier plus de 4 000 substances chimiques dans la fumée du tabac, incluant du monoxyde de carbone, du goudron, de l’arsenic, du formaldéhyde et du benzène. Parmi celles-ci, une cinquantaine sont cancérigènes pour l’humain1.
Quelques statistiques
*                 La consommation de tabac est aujourd'hui la première cause de mortalité évitable à travers le monde2.
*                 En 2009, 18 % des Canadiens âgés de 15 ans et plus fumaient37. Près du quart d’entre eux étaient des fumeurs occasionnels. Chez les 15 ans à 19 ans, 13 % étaient des fumeurs, tandis que c’était le cas de 23 % des 20 ans à 24 ans. Environ 90 % des fumeurs commencent à fumer avant l’âge de 21 ans3.
*                 Quatre fumeurs sur 5 tentent d’arrêter de fumer au moins 1 fois par année.
*                 De 3 % à 10 % des fumeurs parviennent à cesser de fumer sans aide, tel qu’observé au bout de 1 an. Le taux de succès atteint de 15 % à 20 % lorsque le fumeur a recours à une aide (des timbres, une médication, du counseling).
*                 Neuf fumeurs sur 10 qui réussissent à cesser de fumer le font par un arrêt franc plutôt que par une diminution progressive.
Un problème criant dans les pays en développement
Les problèmes de santé causés par le tabagisme prennent une ampleur colossale dans les pays en développement. En effet, l’Organisation mondiale de la Santé évalue qu’environ 70 % des décès engendrés par la dépendance au tabac surviennent dans ces pays2. Les cigarettiers y mènent d’ailleurs des campagnes publicitaires agressives pour recruter de nouveaux adeptes, et ils ciblent les jeunes. Cette clientèle est très prisée; plus de 80 % des jeunes âgés de 10 ans à 24 ans à travers le monde vivent dans les pays en développement4. Presque la moitié des enfants de la planète respirent un air pollué par la fumée du tabac1!
Mécanismes de l'accoutumance
Le phénomène d'accoutumance à la nicotine se produit dans le cerveau. Dès que la nicotine y arrive, elle stimule la libération de dopamine. Ce messager chimique joue un rôle clé dans la perception neurologique du plaisir. Il diminue l’anxiété, améliore l’humeur et la mémoire, et réduit l’appétit. Pour une personne qui veut cesser de fumer, la perte de ces éléments véritablement positifs du tabagisme est une étape cruciale à franchir.
Si l'on calcule que chaque cigarette permet environ 10 bouffées, une personne qui fume 30 cigarettes par jour envoie, quotidiennement, 300 appels de dopamine à son cerveau!
D’autres facteurs émotifs et comportementaux accroissent la dépendance, comme le plaisir du geste et l'association avec des moments agréables (le premier café, le repas avec des amis, etc.).
Chaque fois que la dopamine est relâchée, les récepteurs de dopamine sont mis en état d'alerte. Graduellement, leur sensibilité s'émousse et ils n'arrivent plus à se satisfaire du taux normal de dopamine : ils sont « en manque ». Le fumeur est tenté de fumer de plus en plus, car une plus grande stimulation est nécessaire pour produire le même effet. La toxicomanie devient rapidement un problème chronique.
Problèmes de santé causés ou aggravés par l'exposition à la fumée du tabac
Le tabagisme réduit l’espérance de vie des fumeurs de 10 ans, en moyenne, comparativement aux non-fumeurs. Il est l’un des principaux facteurs de risque de nombreuses maladies. Voici les plus courantes :
- Hypertension.
-
Maladies cardiovasculaires, accident vasculaire cérébral (AVC) : les fumeurs courent 70 % plus de risque de mourir d'une maladie coronarienne que les non-fumeurs. L’artériosclérose peut aussi toucher les artères des jambes et entraîner de la claudication intermittente
. Une chirurgie ou une amputation est parfois nécessaire.
-
Bronchite chronique
et emphysème, pouvant entraîner une insuffisance respiratoire ou cardiaque.
-
Cancers : cancer du poumon, de la bouche, de l’oesophage, de la vessie, etc.
-
Dysfonction érectile
: 2 fois plus de risque chez les fumeurs que chez les non-fumeurs.
-
Ulcère gastroduodénal : la nicotine élève la sécrétion d’acide dans l’estomac. Cette sécrétion accrue d’acide peut aussi aggraver les symptômes du reflux gastro-oesophagien
.
- Pendant et après la grossesse, risques accrus : fausse couche, complications durant la grossesse, nouveau-né de petit poids, syndrome de mort subite du nourrisson.
Les cigarettes « légères » ne sont pas moins risquées!
D'après une étude à large échelle, fumer des cigarettes « légères » ou « ultralégères » plutôt que des « médiums » ne réduit pas le risque de cancer du poumon5.
Avec le temps, plusieurs autres conséquences peuvent découler du tabagisme, comme de la toux, des crachats, de l’essoufflement, des maux de tête et des problèmes digestifs. En outre, le tabagisme accélère le vieillissement de la peau, ce qui explique que souvent, les fumeurs ont un visage plus ridé que les non-fumeurs.
Les non-fumeurs exposés à la fumée secondaire courent un risque accru d’avoir les mêmes problèmes de santé que les fumeurs. Les enfants sont particulièrement sensibles à la fumée secondaire. Les enfants de parents fumeurs sont plus touchés par l’asthme et les otites à répétition que les enfants de non-fumeurs, car leurs muqueuses sont plus fragiles. Les deux tiers de la fumée émanant d'une cigarette ne sont pas inhalés par le fumeur, mais sont libérés dans l'environnement immédiat. Les animaux de compagnie peuvent aussi être victimes de la fumée secondaire : le risque de cancer est accru chez les chats et les chiens exposés6.
Le tabagisme est à proscrire durant une grossesse, car il peut avoir des conséquences néfastes pour la mère et l’enfant.
Il est conseillé aux fumeurs âgés de 40 ans et plus de subir des tests de spirométrie afin d’évaluer les capacités pulmonaires et de dépister une maladie pulmonaire chronique (asthme, MPOC) en début de formation. Ces tests s’effectuent en clinique ou à l’hôpital. Renseignez-vous auprès de votre médecin.
Cesser de fumer : des bénéfices tangibles et rapides
Peu de temps après avoir arrêté de fumer, le risque de maladies diminue considérablement. Par exemple, le risque d'infarctus diminue dans les jours qui suivent l’arrêt. Un an après avoir cessé de fumer, le risque est diminué de moitié. Après 5 ans d'abstinence, le risque équivaut presque à celui d'une personne qui n'a jamais fumé. L'atteinte aux poumons peut toutefois être irréversible après plusieurs années de tabagisme, bien que l'essoufflement et la toux diminuent. Pour ce qui est du cancer du poumon, le risque après 10 ans à 15 ans d’arrêt du tabagisme est revenu à celui de la population des non-fumeurs.
Symptômes du sevrage du tabac

Lorsque les fumeurs cessent de consommer de la nicotine, certains effets dus au sevrage apparaissent. Ces symptômes sont au plus fort après quelques jours de sevrage, mais peuvent subsister plusieurs semaines et même quelques mois. Cela dit, la nicotine est éliminée du corps rapidement : 4 jours après l’arrêt tabagique, on ne détecte plus de nicotine dans le sang. Voici les principaux symptômes du sevrage.
*               Une tension et de l’irritabilité
*               Par moments, de fortes envies de fumer
*               La bouche et la gorge sèches
*               De l’anxiété
*               Des tremblements
*               De l’insomnie
*               Des maux de tête
*               Un accroissement de l'appétit
*               Un désir accru de manger des sucreries
*               De la diarrhée, de la constipation et des douleurs au ventre
Personnes à risque
Toutes les personnes qui fument sont susceptibles de devenir dépendantes au tabac, mais à des degrés divers. Des recherches récentes34-36 indiquent de plus en plus clairement que certaines caractéristiques génétiques augmentent considérablement le risque de dépendance à la cigarette et de cancer du poumon. Cela permettrait d’expliquer pourquoi tous les fumeurs ne sont pas égaux devant la cigarette. Pour les plus vulnérables, la dépendance s'acquiert souvent durant l'adolescence et peut survenir quelques jours ou quelques semaines après la première cigarette fumée.
Prévention du tabagisme

Peut-on prévenir?
Le meilleur moyen pour ne pas devenir dépendant de la nicotine est évidemment de ne pas commencer à fumer. Plusieurs campagnes socio-éducatives sont orchestrées chaque année par les instances gouvernementales (voir les Sites d’intérêt). De nombreux efforts sont concentrés sur les jeunes, l'adolescence étant une période durant laquelle la majorité des fumeurs grillent leur première cigarette et développent leurs habitudes tabagiques.
Certains laboratoires cherchent à créer des vaccins dont le rôle serait de réduire la sensibilité du cerveau à la nicotine. Cependant, encore plusieurs années s'écouleront avant que ces vaccins ne soient mis sur le marché.
Traitements médicaux

Le facteur le plus important pour un sevrage réussi est la motivation. Les chances de réussite sont meilleures si l’on veut cesser de fumer pour soi-même et non pour faire plaisir aux autres.
Il existe autant d’approches pour accompagner un fumeur à cesser de fumer qu’il y a de fumeurs. En effet, fumer est un comportement déterminé par de multiples facteurs propres à chaque individu, dont la personnalité, l'équilibre psychologique, le milieu social, etc. En conséquence, l’approche visant à cesser de fumer ne peut être que personnalisée.
Les ressources médicales aident à :
*               rééquilibrer la chimie du cerveau en amenant graduellement les récepteurs de dopamine à se satisfaire d'une production normale : timbres de nicotine et autres médicaments;
*               défaire les mécanismes comportementaux (plus ou moins conscients) par lesquels la cigarette est devenue indissociable du quotidien : counseling et autres ressources de soutien.
Pour rééquilibrer la chimie du cerveau
Il existe 2 catégories de produits pharmaceutiques qui facilitent le sevrage : les produits de remplacement nicotinique et les médicaments qui jouent sur l'humeur.
Les produits de remplacement de la nicotine
Les produits suivants libèrent une certaine quantité de nicotine dans l'organisme. Ils s’obtiennent en vente libre dans les pharmacies ou sur ordonnance (par exemple, les timbres transdermiques Habitrol® et Nicoderm®, la gamme de produits Nicorette® et les lozanges Thrive®). Un traitement dure normalement de 10 à 12 semaines. La dose de nicotine est ajustée progressivement à la baisse, jusqu’à l’arrêt complet.
L’abstinence totale de la cigarette et des autres produits du tabac est nécessaire durant un tel traitement afin d’éviter la surdose de nicotine.
*               Timbre transdermique. Comme il libère de la nicotine progressivement, le timbre présente l'avantage d'offrir un apport de nicotine régulier et mesurable. On suggère généralement de l’utiliser 16 heures sur 24.
*               Gomme à mâcher. Avec ce produit, l'ex-fumeur peut décider à quel moment il ingérera de la nicotine, ce qui lui permet d'agir immédiatement sur ses états de manque. Plusieurs personnes sont toutefois incommodées par le goût de la gomme ou n'aiment pas mâcher. Le produit peut entraîner une irritation des muqueuses.
*               Lozanges. Des comprimés qui, au fur et à mesure de leur dissolution dans la bouche, libèrent de la nicotine, absorbée par les muqueuses.
*               Vaporisateur nasal. La nicotine arrive au cerveau plus rapidement avec le vaporisateur nasal qu'avec le timbre ou la gomme. L'inconvénient du vaporisateur est qu'il n'est pas aussi pratique à utiliser qu'une gomme ou un timbre.
*               Inhalateur. L'inhalateur est conçu comme une cigarette. La personne aspire la nicotine dans un tube. Ce produit est intéressant pour les gens qui ont du mal à se défaire de l'habitude de porter la main à leur bouche. Un désavantage est que l'inhalateur doit être utilisé fréquemment pour procurer une dose suffisante de nicotine. Il peut aussi causer de l'irritation dans la bouche et la gorge.
Tous ces succédanés sont beaucoup moins dommageables pour l'organisme que le véritable tabac. Ils sont notamment dépourvus des éléments cancérigènes générés par la combustion du tabac et présentent peu de risques d'accoutumance.
Important. Si vous faites de l’insomnie ou que vous avez des maux de tête, des palpitations ou des tremblements en raison de l’un ou l’autre de ces produits, parlez-en à votre médecin ou à un pharmacien. Ces symptômes peuvent être l’indice d’une surdose de nicotine.
Les médicaments
Ces médicaments s’obtiennent sur ordonnance.
Bupropion (Zyban®). Au milieu des années 1990, une nouvelle étape a été franchie dans le traitement du tabagisme. Le premier médicament sans nicotine a fait son apparition sur le marché : le bupropion, un antidépresseur commercialisé sous la marque Zyban®. Il agit sur les récepteurs de dopamine. C'était également le premier produit qui pouvait se prendre sous forme de comprimé. Il y a des contre-indications à l'utilisation du bupropion ainsi que des effets indésirables potentiels.
Varénicline (Champix®). Ce médicament agit sur les récepteurs de nicotine situés dans le cerveau et réduit la sensation de plaisir ressentie au moment de fumer une cigarette. Il est offert sous forme de comprimés. En liant le récepteur nicotinique, la varénicline provoque une réponse de plaisir plus faible, tout en empêchant la « vraie » nicotine de se fixer aux récepteurs (en cas de rechute). Il a été mis sur le marché canadien en 2007 et est indiqué chez les adultes, en conjonction avec un programme de counseling.
Important. Les personnes qui prennent l’un ou l’autre de ces 2 médicaments doivent communiquer sans tarder avec leur médecin en cas d’humeur dépressive, d’agitation, d’hostilité, de comportements inhabituels ou d’idées suicidaires.
Pour défaire les mécanismes comportementaux
Counseling et soutien personnalisé
Les divers programmes mis sur pied par des cliniques ou des organismes communautaires proposent surtout des approches psychologiques de type cognitivo-comportemental, où l'accent est mis sur la modification du rapport qu’entretient l'individu avec la cigarette. Bien qu'il soit difficile d'évaluer scientifiquement l'efficacité de ces approches, la plupart des organismes officiels de lutte contre le tabagisme affirment que les programmes de renoncement qui intègrent le counseling sont plus efficaces. De plus, les personnes engagées dans un tel processus en retireraient une grande satisfaction10.
On peut également dire que, dans une moindre mesure, le soutien moral et psychologique d'un proche peut jouer le rôle de counseling.
Par ailleurs, des études récentes indiquent que l'ajout d'activités physiques quotidiennes (même de courte durée) au programme de counseling réduirait le désir de fumer en agissant sur les composantes psychologiques de la dépendance11,12. L’exercice physique aide aussi à maintenir un poids stable. L’arrêt du tabagisme entraîne souvent un léger gain de poids : la cigarette fait en sorte que le corps brûle davantage de calories, et l’ancien fumeur peut compenser en mangeant davantage.
Une forte envie de fumer vous assaille?
- Prenez 5 respirations lentes et profondes en pensant à autre chose (une situation cocasse, un lieu où vous aimez être, etc.).
- Remémorez-vous les raisons qui vous ont incité à cesser de fumer.
- Buvez un grand verre d'eau.
- Mâchez de la gomme.
- Contactez un ami.

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