QUÉBEC – Une équipe de chirurgie cardiaque du Centre mère-enfant (CME) vient de réussir un exploit sur un bébé prématuré de 30 semaines qui pesait à peine trois livres.
Les parents du petit Mason Lapointe, né le 4 mars 2012, peuvent aujourd'hui tenir contre eux le poupon sauvé in extremis d'une mort certaine.
Deux semaines après sa naissance, le savoir-faire développé par l'équipe de cardiologie pédiatrique du CME a permis de réaliser une première canadienne.
Le 19 mars, l'enfant a subi une opération pour une malformation cardiaque nommée transposition de gros vaisseaux. Pour saisir toute la précision nécessaire, il faut visualiser la taille du nouveau-né, la grosseur du cœur et les minuscules artères qui sont ciblées pendant l'opération. Tout le travail se fait à l'aide de loupes.
Les vaisseaux mesurent moins d'un millimètre.
«Les positions de l'artère pulmonaire et de l'aorte étaient inversées et ne permettaient pas une oxygénation adéquate des organes du corps. Seule une opération pratiquée très tôt permettait la survie de l'enfant», a expliqué le Dr Jean Perron, le chirurgien qui a effectué cette chirurgie de plus de sept heures.
Le spécialiste a ajouté qu'il s'agit toujours d'une course contre le temps afin de pouvoir repartir le cœur. «Un enfant prématuré est déjà une maladie en soi. À ceci, il faut ajouter une chirurgie cardiaque majeure. C'est un travail d'équipe. Nous avons pu faire une réalisation qui était impossible il y a quelques années.»
Après des mois angoissants, Karen Dufour et Érik Lapointe sont maintenant de retour chez eux, à Rimouski. Mason devrait mener une vie normale. Le couple souhaite avoir d'autres enfants. Les chances de connaître les mêmes complications varient de 1 % à 2 % au cours d'une seconde grossesse.
«Nous avons vécu des moments difficiles. Ils ont su nous mettre en confiance. Nous sommes très heureux d'avoir un petit bonhomme en santé», a raconté la maman, soulagée.
«On ne pouvait que donner notre support physique et moral. Il n'y avait rien d'autre à faire. Nous avons essayé de mettre les chiffres de côté. Tout a été pour le mieux», s'est réjoui le père.
Les parents n'ont pas manqué de remercier le personnel qui a soigné leur bébé. «Oui, c'est important. Aussi pour montrer aux autres parents qui vivent la même chose qu'il y a de l'espoir. Tout est possible.»
Une première au Canada
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