de la démence », selon l’Association internationale de psychogériatrie, 2003
Les symptômes psychologiques
Ø L’anxiété
Ø La dépression (retrait, apathie, insomnie, anorexie, refus de tx…)
Ø Les idées délirantes
Ø Les hallucinations
Ø Les illusions
Les symptômes comportementaux
Ø Agitation verbale agressive (blasphémer ou crier)
Ø Agitation verbale non agressive (répéter les mêmes mots ou les mêmes demandes)
Ø Agitation physique agressive
(Frapper, mordre, lancer des objets)
Ø Agitation physique non- agressive (errer, se déshabiller constamment, ou accumuler des objets)
Pourquoi les personnes démentes agissent-elles de la sorte?
o Les lésions cérébrales n’expliquent pas à elles seules ces comportements
o D’autres facteurs comme les caractéristiques de l’environnement, la personnalité du client antérieure à la maladie, les habitudes de vie, peuvent influer sur le développement de ces comportements
Il est possible…
o Que les lésions cérébrales présentes chez Mme E., qui circule nue et M. F., qui crache par terre, soient plus marquée dans le lobe frontal ce qui supprime leurs inhibitions.
o Que M. F. n’ait pas de mouchoir sous la main.
o Mais… Il se peut que Mme E. n’arrive pas à trouver ses vêtements parce qu’ils sont rangés dans un placard hors de sa vue
o Que M. B. qui répand ses selles, et M. D.qui se masturbe libèrent, peut-être, chacun à sa façon, une tension et expriment leur inconfort d’une façon quelconque.
o Certains facteurs qui influent sur les comportements, peuvent donner lieu à des comportements différents chez la même personne, en des circonstances différentes.
o Mme I. n’a peut être commencé à crier « maman » qu’à partir du moment où elle a été confinée à sa chambre à la suite d’une fracture de la hanche. Le hurlement peut être pour elle la seule façon de communiquer sa peur, son inconfort, son isolement.
Mais le hurlement peut aussi être le fait de lésions cérébrales.
Ne jamais perdre de vue, que le client même atteint de symptômes psychologiques et comportementaux associés à la démence, a les mêmes besoins que tous les autres résidants malgré ses comportements perturbateurs et ses altérations cognitives.
Conséquences de ces comportements
Ces comportements irritent, agacent et dérangent l’entourage, les pairs, la famille et les soignants.
Nous sommes portés à isoler ces résidants, à nous éloigner d’eux, à juger leurs gestes, à les considérer comme « déviants ». Leurs comportements défient les normes sociales apprises.
Nous tentons souvent de diminuer le dérangement par des contraintes physiques et chimiques.
Il est possible…
o de retenir Mme E. qui circule nue, mais les contentions n’élimineront pas le comportement, elles vont le limiter.
o Que les médicaments peuvent provisoirement diminuer la libido de M. D. mais les effets secondaires dus à la médication entraînent habituellement d’autres problèmes.
Comment réagir, comment organiser notre approche?
Le comportement d’un bénéficiaire peut avoir plusieurs conséquences. Mais avant d’intervenir auprès de ce comportement, il est d’abord important de s’assurer que ce dernier représente véritablement un problème.
Ex. Un comportement d’errance peut être perçu comme un problème par les autres bénéficiaires, toutefois si l’environnement est adapté l’errance n’a pas les mêmes conséquences.
Il est possible que le comportement affecte la santé et la sécurité du client lui-même, en plus d’affecter les soignants ou les autres bénéficiaires. Ne pas oublier que les stratégies utilisées pour contrer le comportement dérangeant peuvent varier en fonction de la personne qui pose le comportement.
Il n’y a pas de solution toute faite.
Processus de résolution de problème en équipe
Observation clinique | Ø Améliorer les connaissances théoriques du personnel Ø Fournir aux soignants les outils nécessaires (SMAF, histoire de vie, évaluations des capacités motrices) Ø Établir le profil du client (utiliser différents outils afin de faire l’inventaire d’agitation, acétate tableau 24.3 Cohen-Mansfield + ex. grille tableau 24.5, analyser le contexte et les impacts du comportement) Ø ANALYSE DU PROFIL OU DE L’INVENTAIRE définir le problème, les antécédents immédiats et les conséquences Ø quels sont les comportements observés? 1. La résistance aux soins d’hygiène 2. L’agitation verbale 3. Les comportements agressifs 4. L’errance 5. Le refus de traitement (habillement, médication) Ø À quel moment? Ø Y a-t’il un élément déclencheur? Ø Où se produit le comportement, lors de quel soin? |
Repérer le résident à risque ou identifier les causes possibles | Facteurs de risques : Ø L’ennui Ø l’approche des soignants Ø la douleur Ø la dépression Ø la contention physique Ø l’insomnie (l’inf. doit être capable de repérer le client à risque) |
Élaborer des hypothèses vs pistes | Remue-méninges Laisser libre cours à votre imagination et en équipe, dresser une liste des différentes solutions pour modifier le comportement |
Choisir une solution et prévoir les difficultés qui pourraient survenir | Pour faire le bon choix, précisez les avantages et les inconvénients de chacune des solutions Anticipation mentale |
Établir le plan d’intervention en équipe et le mettre en œuvre Application de la solution | Ø Définir les objectifs Ø Déterminer les moyens Ø « une procédure Ø « les personnes impliquées Ø « un échéancier |
Évaluer la situation | Si inefficace, identifier les conditions favorables et les contraintes sur les quelles on peut intervenir pour augmenter les chances de réussite |
Le processus des 5 R
Réévaluer = l’état général du client et de son environnement
Reconsidérer = est-ce que le comportement présente une menace ou un danger
Réorienter = amener la personne vers une activité moins perturbatrice
Rediriger = attirer l’attention sur autre chose , faire diversion
La résistance aux soins d'hygiène
Voyer p.387 à 400
Facteurs qui favorisent la résistance aux soins d’hygiène
· Altération de la thermorégulation (l’aîné produit plus difficilement de la chaleur et son métabolisme basal est ralenti, si le résident souffre de froid durant les soins d’hygiène = irritabilité + résistance)
· Altération de la mémoire (le client pense qu’il a déjà pris son bain)
· Diminution de la capacité à initier les étapes de la tâche
· Certaines positions peuvent provoquer un inconfort voir même de la douleur lors des soins d’hygiène
· Expériences de vie antérieures (nature pudique, agression, intrusion dans leur vie privée)
· Mauvaise approche des soignants
(* trop rapide
* connaissances insuffisantes du client qui entraînent des demandes qui dépassent les limites du client
* mauvaise planification du matériel et de l’aide si nécessaire
* mauvaise utilisation de la médication inappropriée ex. : analgésique vs
Anxiolytique)
Comment intervenir
ü Utiliser une approche discontinue, c'est-à-dire faire une pause de 30 à 60 secondes lorsque l’on sent que le client devient anxieux et nerveux (cela permet de recentrer l’attention du client sur la tâche à accomplir)
ü Amener la personne dans la salle de bain avant de lui mentionner qu’elle prendra son bain
ü Ne donner qu’une seule directive à la fois
ü Faire preuve de souplesse, lorsque cela est possible
ü Réunir tout le matériel nécessaire
ü Préparez le bain à l’avance
ü Utiliser un tapis de bain de couleur (pas trop foncé)
ü Mettre une serviette ou du ruban adhésif sur le bord du bain
ü Éviter les huiles de bain
ü Réchauffer la pièce, utiliser une couverture de flanelle si possible
ü Ne jamais réchauffer l’eau d’un bol ou d’un bain aux cours des soins d’hygiène
(le bruit de l’eau qui coule peut devenir une source d’anxiété pour le client)
ü Faire appel à la mémoire procédurale du client (solliciter les capacités restantes chez le client)
ü Donner une débarbouillette au c/f pour occuper ses mains s’il est incapable de se laver
ü Utiliser une séquence stratégique pour les soins d’hygiène (Acétate bonhomme)
1. mains
2. avant-bras
3. bras
4. cou
5. pieds
6. mollets
7. cuisses
8. tronc
9. épaules
10. parties génitales
11. visage
12. cheveux
Le refus de certains traitements
Voyer p. 375 à 385
Le client qui refuse de s’habiller
Attention ce client peut être négligé ou ignoré du personnel ce qui pourrait entraîner ↓ confort, ↑ risque de plaie, rougeur si incontinent
Facteurs prédisposants
Ø Atteintes cognitives ( ↓ mémoire, ↓ attention, ↓ organisation, ↓ capacité à terminer la séquence d’une tâche…)
Ø Atteintes motrices liées à certaines pathologies ( m.Parkinson = ↓ flexibilité, ↓ FM, tremblements, Arthrite, AVC)
Voir Voyer, tableau 25-1 p. 378
Ø Atteinte de la fonction du langage ( ↓ audition, aphasie de compréhension, le client ayant de la difficulté à comprendre = frustration et ↑ anxiété)
Comment intervenir? Voir Voyer tableau 25-2 p. 379
ü Déposer les vêtements en ordre sur un lit déjà fait ou déjà défait pour la nuit
ü Consignes claires et concises accompagnées d’une démonstration
ü Questions fermées
ü Identifier inventaire des tiroirs et placards soit par écrit ou pictogrammes
ü Connaître les habitudes du client
ü Vêtements adaptés
ü Diviser la tâche en petite séquence
ü Donner un choix restreint au client afin qu’il puisse choisir lui-même ses vêtements
ü Acheter des vêtements identiques
Le client qui refuse de prendre sa médication
Facteurs prédisposants
Ø Une approche inadéquate auprès du client (si le soignant brusque un client et administre de force la médication = ↑ agitation chez le client)
Ø Goût des médicaments (si le soignant camoufle la médication dans la nourriture = altération du goût, ↓ alimentation et hydratation)
Ø Dysphagie
Comment intervenir? Voir Voyer tableau 25-3 p. 381
ü Déceler si dysphagie
ü Analyser le dossier avec le md et le pharmacien
ü Étaler la prise de médication sur une + longue période
ü Faire modifier la voie d’administration si possible
ü Demeuré avec le client lors de la prise de médicaments
ü Si échec, demander à la famille si on peut camoufler les médicaments (dans une cuillère à la fin du repas)
Si oui, porter une attention particulière au goût des mixtures
Voir Voyer tableau 25-4 p. 383-384#
(acétate goût RX)
L'agitation verbale
Voyer p. 401 à 407
On constate que le manque d’interactions, la sous stimulation et un inconfort en plus de la douleur, des problèmes de sommeil et la dépression sont des facteurs qui peuvent provoquer de l’agitation verbale chez nos clients atteints de déficits cognitifs.
Ø Agitation verbale agressive (blasphémer ou crier)
Ø Agitation verbale non agressive (répéter les mêmes mots ou les mêmes demandes)
Comment intervenir?
ü Déterminer si une intervention est vraiment nécessaire (amène rarement un danger pour le client)
ü Ne pas perdre de vue que le client est atteint d’un déficit cognitif, ne pas prendre personnel les mots ou les actions posées
ü Offrir une activité au client afin de le stimuler
ü Musicothérapie
ü Antidépresseurs ( Trazodone, Doxépine, Citalopram, Paroxétine)
ü Antipsychotique ( Rispéridone)
L'errance
Voyer p. 415 à 428
Facteurs prédisposants
Ø Déficits cognitifs (↓ mémoire ne permet pas à la personne de garder en tête l’endroit où elle va, ou le fait qu’elle ne peut nommer cet endroit, la perturbation du cycle circadien chez Alzheimer)
Ø La non satisfaction des besoins de bases (faim, soif, constipation, miction, malaise physique)
Ø Facteurs psychologiques et psychiatriques (dépression, anxiété, hallucination, illusion, psychose)
Ø Rythme de vie antérieur à la maladie
Ø Médicaments (neuroleptiques = acathysie, errance d’impatience motrice, antipsychotiques = confusion, désorientation, insomnie. Benzodiazépine = effet paradoxal, excitation)
Ø Environnement tendu, ennuyant
Comment intervenir?
ü Permettre au client d’errer dans un endroit près du poste
ü Offrir un milieu sécuritaire
ü Utiliser alternatives telles que :
- zoothérapie
- musicothérapie
- activités physiques
ü S’assurer que le client n’a pas de douleur ou malaise
ü Diminuer les sources de stimulations inutiles
ü Unité prothétique
ü Barrière subjectives (Bande de tissu avec velcro, miroir, tapis, fresque)
Les comportements agresssifs
Voyer p. 409 à 416
Représente 42 à 77% des cas de démence en CHSLD
Les facteurs prédisposants et précipitants
Ø Démence stade modérée et sévère
Ø Démence de type frontale
Ø Altération de la communication
Ø Éléments déclencheurs tels que : la douleur, le bruit, la couleur, la lumière, le nombre de personne….
ü Le respect : agir avec courtoisie, retenu, considération, préserver la dignité
ü Le professionnalisme : prendre les moyens nécessaire, raisonnable et légaux pour effectuer sa tâche, agir selon l’éthique
ü La responsabilisation : assumer les conséquences, respecter nos engagements, réparer nos fautes
ü La sécurité ; protéger le personnel et les clients
La sécurité
ü Se protéger distance sécuritaire, équipe, système de communication, force et limite
ü Évaluer la situation l’état du client, l’environnement
ü Prévoir de l’aide
ü Prendre le temps nécessaire écouter, attendre aide, communiquer, consulter le plan d’intervention
ü Se centrer sur la personne son vécu, son discours, sa sécurité
ü Créer une diversion par l’histoire de vie attirer l’attention sur quelque chose de significatif pour le client atteint de déficit cognitif
ü Créer une diversion par activité procédurale lui faire poser des gestes automatiques pour l’empêcher de frapper ou de s’agiter, chapelet, brosser les cheveux…
Règles de base de communication avec un client souffrant de déficit cognitif
- Toujours s’assurer d’obtenir l’attention de votre client, avoir un contact visuel
- Se positionner du côté opposé à la main dominante du client
- Nommer le client, parler lentement, calmement, utiliser un ton de voix rassurant, utiliser des phrases courtes
- Aborder la personne avec un visage souriant et détendu
- Éviter de hausser la voix si le client ne réagit pas
- Accorder de l’importance à la communication non verbale
- Poser une question à la fois, une consigne…
- RESPECTER LE RYTHME DU CLIENT
- Décortiquer la tâche en petites étapes
- Se déplacer lentement, éviter les gestes brusques et trop spontanés
- Être conscient de ses propres émotions et en tenir compte
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