Quelques exemples de pathologie de l'œil et de la vision
1 - La carence en vitamine A est un problème de santé publique dans plus de 118 pays et touche de 140 à 250 millions d'enfants très jeunes. Dans des régions frappées par ce problème, la carence en vitamine A est la cause de vingt-cinq pour cent de décès infantiles.
La vitamine A est essentielle au bon fonctionnement du système immunitaire. La supplémentation en vitamine A aux enfants carencés augmente leur résistance aux maladies, les protège contre la cécité et améliore leurs chances se survie, de croissance et de développement.
La vitamine A peut être emmagasinée dans le foie, il est possible d'administrer des doses élevées par voie orale à titre préventif une fois tous les 4 à 6 mois.
La carence est le résultat
- d'une nourriture pauvre en vitamine A
- d'une absorption insuffisante par l'organisme
- d'un besoin accru de vitamine A pendant certaines maladies (rougeole, diarrhée et maladies fébriles), pendant la grossesse et l'allaitement et lors des phases de croissance rapide chez les enfants.
La carence en vitamine A était considérée comme une des causes de la cécité, et dans de nombreux pays, les activités relatives à la vitamine A sont encore limitées aux programmes de prévention de la cécité. L'élimination de la carence en vitamine A est maintenant reconnu comme élément principal à la survie de l'enfant.
2 - Le glaucome : les différentes définitions du glaucome influencent l'évaluation de sa prévalence, de son rapport avec les divers facteurs de risque et la compréhension de l'action des traitements. Il y a plusieurs types de glaucome donc, les deux les plus communs sont le glaucome primaire à angle ouvert (GPAO) et un glaucome par fermeture d'angle (GFA) qui est moins fréquent que le premier.
Glaucome ouvert
Le nombre estimé de personnes aveugles en raison d'un glaucome primitif est de 4,5 millions et représente plus de 12% de la cécité mondiale. Les facteurs de risque primaires qui sont liés à l'individu et, au début de la maladie, à son âge et sa prédisposition génétique. L'incidence du GPAO augmente avec l'âge et sa progression est plus fréquente chez les personnes d'origine africaine. Le GFA est une forme de glaucome plus commune chez les personnes d'origine asiatique.
Le glaucome est la deuxième cause de cécité dans le monde occidental. C'est dire l'importance d'en dépister rapidement les premiers symptômes afin d'agir pendant qu'il en est temps !
On appelle glaucome un ensemble de maladies caractérisées par des dégâts produits sur le nerf optique en relation avec la pression oculaire.
Au début de la vie, le nerf optique contient 1,2 millions de fibres nerveuses. Ces fibres vont ensuite progressivement disparaître, à un rythme de 10 000/an. Le glaucome se caractérise par une accélération de la perte des fibres nerveuses.
Au début le patient ne remarque rien. Mais lorsque le nerf optique s'atrophie, le champ visuel se modifie. Ce n'est que lorsque la perte devient importante, quand elle entraîne une baisse de vision, que l'on en prend conscience.
La pression de l'œil est déterminée par la circulation de l'humeur aqueuse, produite sans arrêt dans l'œil et éliminée au fur et à mesure, par l'angle iridocornéen :
- la montée chronique de la pression oculaire est causée soit par une augmentation de la sécrétion de l'humeur aqueuse, soit par un retard de l'élimination.
- la montée brusque de la pression peut provenir d'un obstacle mécanique à l'élimination de l'humeur aqueuse, pour des raisons anatomiques ou chimiques.
A titre indicatif, la norme se situe à 21 mm Hg, ou moins. Plus la pression oculaire augmente, plus grand est le risque de léser le nerf optique.
Des antécédents familiaux, le diabète sucré, l'âge ou la myopie sont des facteurs favorisant l'apparition d'un glaucome de même que les affections vasomotrices, dont la migraine. Deux points au moins rendent le dépistage du glaucome extrêmement délicat :
- aucun symptôme n'est perceptible au début.
3 - La cataracte : il existe de nombreuses causes d'une opacification du cristallin. Il faut avant tout distinguer entre la „cataracte due à l'âge“, le trouble du cristallin congénital et les affections systémiques ou blessures de l'œil.
Cataracte
- La cataracte due à l'âge est la plus fréquente. Elle est provoquée par une altération dégénérative des cellules et des fibres du cristallin.
- Trouble du cristallin congénital suite d'une malformation embryonnaire de l'œil de l'enfant, par exemple si la future mère a fait une maladie au début de la grossesse, rubéole ou autre maladie infectieuse comme les oreillons, la rougeole, la toxoplasmose ou la varicelle.
- Autres causes possibles : complication d'autres maladies oculaires: glaucome, inflammations chroniques ; atteinte directe de l'œil par les rayons x et les rayons ionisants, l'électricité (foudre), effets de la chaleur ; maladie du métabolisme: diabète, fonction subalterne de la glande thyroïde ; médicaments, surtout une prise prolongée de cortisone ; blessures antérieures de l'œil…
Les manifestations et symptômes : l'acuité visuelle baisse, on voit comme « à travers un voile », car les rayons lumineux sont répartis de manière diffuse. Les couleurs sont mattes et le patient est vite ébloui. Au début la capacité visuelle est souvent meilleure lorsque le flot de lumière n'est pas trop important, par exemple au crépuscule. Dans sa phase finale, la cataracte entraîne pratiquement la cécité; on distingue encore tout au plus des différences de clartés.
La prévention tient en quelques conseils simples : verres de lunette teintés protègent l'œil contre les éblouissements, la vaccination des femmes jeunes contre la rubéole, les oreillons et la rougeole qui peut empêcher une primo-infection en cours de grossesse et du même coup, en dehors des autres malformations, celle d'un cristallin trouble congénital du fœtus, éviter les rayons x et les effets de la chaleur, en cas de diabète, la maîtrise de la glycémie contribue à éviter une cataracte…
4. La conjonctivite
La conjonctivite est un trouble oculaire commun. Il s'agit d'une inflammation de la conjonctive, membrane qui recouvre la partie blanche de l'œil et l'intérieur de la paupière. Cette membrane comporte de petits vaisseaux sanguins dont le volume augmente lorsque la conjonctive est irritée. L'élargissement des vaisseaux sanguins cause la rougeur de l'œil.
Causes
Les virus et les bactéries sont le plus fréquemment à l'origine de la conjonctivite, mais une allergie, la lumière ultraviolette, des produits chimiques ou des irritants environnementaux peuvent également provoquer ce trouble.
La conjonctivite virale est une infection provoquée par les mêmes virus qui entraînent souvent le rhume. Ces virus sont très contagieux (ils se transmettent facilement d'une personne à l'autre) ; une personne peut propager les virus à son œil en se mouchant les yeux ouverts ou en se frottant les yeux.
La conjonctivite bactérienne est provoquée par divers types de bactéries. La conjonctivite bactérienne est également contagieuse. Son traitement nécessite habituellement l'administration d'un onguent ou de gouttes antibiotiques dans les yeux pendant une courte période.
La conjonctivite allergique, qui n'est pas contagieuse, apparaît généralement au printemps, durant l'été et au début de l'automne. Elle est le plus souvent déclenchée par une exposition à l'herbe ou au pollen de végétaux. Les personnes allergiques aux animaux ou aux acariens dans la poussière peuvent être atteintes toute l'année.
La conjonctivite chimique ou irritative n'est pas contagieuse et est provoquée par une exposition à divers irritants, notamment :
- le chlore utilisé dans les piscines ;
- les solutions pour verres de contact ;
- les cosmétiques ;
- les corps étrangers ;
- des blessures à l'œil ;
- une lumière intense (par exemple les reflets sur la neige) ;
- la fumée.
La conjonctivite peut également toucher certaines personnes atteintes d'une maladie thyroïdienne, de la goutte, de certains types de cancer, de la tuberculose et de la syphilis.
Symptômes et Complications
Parmi les signes et symptômes de la conjonctivite, on retrouve :
- une sensation de brûlure, d'égratignure ou d'abrasion ;
- des écoulements semblables à du pus ;
- une rougeur ;
- une sensibilité à la lumière ;
- un larmoiement.
Les complications graves de la conjonctivite sont rares.
Diagnostic
Lorsque l'œil est rouge et enflammé, on peut supposer qu'il s'agit d'une conjonctivite. Lorsqu'une personne atteinte d'un rhume contracte soudainement une conjonctivite qui ne provoque pas beaucoup d'inconfort, il peut s'agir d'une conjonctivite virale. Les personnes qui ont les yeux rouges et souffrent de démangeaisons au début de la saison d'allergie sont probablement atteintes d'une conjonctivite allergique.
Les virus et les bactéries se développent généralement dans un œil, puis infectent l'autre œil après 2 ou 5 jours. Par contre, si l'irritation ne persiste que dans un œil, il est possible qu'elle soit provoquée par un corps étranger ou une substance chimique.
On doit consulter un médecin ou un spécialiste des soins de santé dans les cas ci-après :
- un œil douloureux ou très rouge, une vue brouillée ou une sensibilité inhabituelle à la lumière ;
- l'irritation persiste après 2 ou 3 jours de traitement ;
- une aggravation de l'irritation après 2 jours ;
- une récidive de l'affection ;
- la présence d'une affection sous-jacente comme le diabète ;
- un enfant contracte une conjonctivite.
Traitement et Prévention
Le traitement de la conjonctivite dépend de sa cause. L'application de compresses fraîches ou tièdes 3 ou 4 fois par jour et le recours à un collyre (des gouttes pour les yeux) comme des larmes artificielles peuvent soulager la conjonctivite virale. Toute personne qui pense souffrir de conjonctivite virale devrait consulter un médecin.
Les larmes artificielles, ou un collyre antihistaminique, peuvent soulager la conjonctivite allergique. Ce dernier comprend la lévocabastine* et l'émédastine. On a également mis en évidence l'efficacité du collyre à base de stabilisants mastocytaires, des médicaments empêchant la libération d'histamines dans la prévention et le traitement de la conjonctivite allergique. Parmi ces médicaments figurent le nédocromil, le cromoglycate sodique et le lodoxamide.
Les collyres à base d'olopatadine et de kétotifène ont à la fois les propriétés des antihistaminiques et des stabilisants mastocytaires. Un collyre aux stéroïdes (par ex. la dexaméthasone, la prednisolone ou la fluorométholone) peut être prescrit dans certains cas contre les réactions allergiques extrêmes. La prise orale d'antihistaminiques peut s'avérer utile dans le traitement de la conjonctivite allergique. Recherchez des conseils adéquats auprès de votre pharmacien ou de votre médecin.
Si des bactéries sont la cause de la conjonctivite, un onguent ou un collyre antibiotique est généralement prescrit. Les produits délivrés sans ordonnance comprennent un collyre ou un onguent qui contient une association de polymyxine B, de bacitracine et de gramicidine. Demandez conseil à votre pharmacien avant d'utiliser ce traitement et assurez-vous de prendre rendez-vous avec un médecin si l'affection s'aggrave ou si elle ne s'améliore pas dans un délai de 2 jours.
Il existe de nombreux médicaments délivrés sur ordonnance pour traiter la conjonctivite bactérienne. Parmi les collyres ou les onguents qui peuvent être prescrits pour traiter la conjonctivite bactérienne, on retrouve la gentamicine, la ciprofloxacine, la gatifloxacine, l'acide fusidique, la moxifloxacine et l'ofloxacine. Lorsqu'un enfant est atteint de conjonctivite, aucun traitement ne devrait être employé avant d'avoir consulté un médecin.
En présence d'une personne qui souffre de conjonctivite infectieuse, il importe d'éviter de toucher son visage, ses mains ou les objets qu'elle a utilisés. On doit se laver les mains fréquemment, ne pas utiliser ses serviettes, ses taies d'oreiller, ses débarbouillettes ni le savon dont elle se sert. La personne infectée doit également laver fréquemment ses mains, ses serviettes, ses débarbouillettes et ses taies d'oreiller afin de favoriser la guérison de la conjonctivite. Elle doit aussi jeter les produits de maquillage pour les yeux et s'en procurer de nouveaux afin d'éviter de se réinfecter les yeux.
On doit apprendre aux enfants à se moucher avec soin et à recouvrir leur nez et leur bouche lorsqu'ils toussent ou éternuent. Les enfants prennent parfois l'habitude de s'essuyer le nez en effectuant un mouvement vers le haut avec la paume de la main. On doit les inciter à abandonner cette mauvaise habitude.
La conjonctivite provoquée par des produits allergènes ou irritants n'est pas contagieuse, mais elle est difficile à éviter. On ne peut pas prévoir tous les éléments qui peuvent incommoder les yeux. La meilleure solution consiste à éviter tous les produits susceptibles d'irriter et les pièces enfumées et à porter des lunettes de protection pour la baignade, par exemple. On obtient les meilleurs résultats en matière de prévention de la conjonctivite allergique en évitant les allergènes responsables des troubles. Il est recommandé de maintenir les fenêtres fermées pendant les mois chauds afin d'empêcher les pollens et moisissures d'entrer.
5. Le chalazion
C'est un kyste (petite tuméfaction) de l'épaisseur des paupières dû à l'obstruction d'une glande appelée "glande de Meibomius." Le chalazion est en général peu douloureux, mais il peut se surinfecter.
Le traitement consiste en l'application de collyres et de pommades antibiotiques et/ou anti-inflammatoires, mais souvent un traitement chirurgical est nécessaire (simple incision à l'intérieur de la paupière après anesthesie locale).
Et une autre chirurgie de la cataracte avec implant tonic pour l'astigmatisme :
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