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20 févr. 2016

Zika et microcéphalie : des soupçons mais pas de certitude

Zika et microcéphalie : des soupçons mais pas de certitudeSelon des scientifiques, le lien direct fait au Brésil entre l’infection par le virus Zika chez de femmes enceintes et la microcéphalie de leurs bébés reste à démontrer car la simple présence du virus ne constitue pas une preuve qu’il soit à l’origine des malformations constatées mais seulement une probabilité qui reste à prouver. Quelques publications récentes rapportent des cas qui orientent vers un lien de cause à effet mais il est encore trop tôt pour conclure.
Les liens directs entre virus Zika chez les femmes enceinte et microcéphalie chez le foetus restent à démontrer
L’infection par le virus Zika s’est largement propagée en Amérique Latine en 2015. Rien qu’au Brésil, on estime le nombre des cas entre 440 000 et 1,3 millions de personnes dont des femmes enceintes. En même temps, 4 000 cas de microcéphalie ont été signalés dans ce pays, soit 20 fois plus qu’en temps normal. D’où l’hypothèse que ces cas de microcéphalie sont liées à l’infection pendant la grossesse par le virus Zika. Mais à ce jour, le lien direct et les mécanismes en cause restent à démontrer scientifiquement. Quelques publications récentes orientent néanmoins vers cette relation mais le nombre de cas est pour l’instant insuffisant pour affirmer le lien de cause à effet.

Un cas de microcéphalie avec présence de virus dans le cerveau

Image result for microcephalie drawingsDans la revue The New England Journal of Medicine, une équipe de scientifiques rapporte le cas d’une femme slovène de 25 ans travaillant depuis 2 ans comme volontaire dans le nord du Brésil. A l’époque, en 2015, et se retrouvant toujours au Brésil, cette femme tombe enceinte. Pendant la 13ème semaine de sa grossesse, elle présente un tableau de fièvre avec douleurs musculaires et une éruption faisant suspecter une infection par le virus Zika, qui sévissait dans cette région du Brésil mais elle n’a pas bénéficié de diagnostic virologique. Les échographies faites sur place à la semaine 14 et 20 de grossesse se sont avérées normales. La femme est rentrée en Slovénie à 28 semaines de gestation et une semaine plus tard elle passe une nouvelle échographie qui montre des anomalies non spécifiées, raison pour laquelle elle est adressée au département de périnatologie d’un hôpital. Une nouvelle ultrasonographie pratiquée à 32 semaines de grossesse montre cette-fois un retard de croissance du fœtus avec une microcéphalie et de nombreuses malformations cérébrales, notamment des calcifications, sans altération placentaire ni du liquide amniotique. En raison de ces anomalies et des antécédents d’une probable infection par le virus Zika, les médecins réalisent, avec le consentement de la patiente, une interruption médicale de grossesse à la semaine 32.
L’autopsie du bébé montre que les anomalies se limitent à la tête, sans qu’aucune autre anomalie n’ait été constatée dans le reste du corps. Outre la microcéphalie, de multiples malformations, notamment une dilatation ventriculaire et de nombreuses calcifications ainsi que des altérations cellulaires du cerveau sont constatées. Fait marquant, les examens immunologiques et au microscope électronique ont montré la présence du virus Zika à des concentrations très importantes (6,5x10è copies de ARN viral par milligramme de tissu cérébral), quantités bien supérieures à celles retrouvées dans le sang des personnes infectées par le virus Zika et similaires aux concentrations retrouvées dans le sperme. Plus surprenant encore, aucune trace du virus n’a été retrouvée dans le reste du corps du fœtus, ce qui est expliqué par les auteurs comme "un très forte tropisme du virus Zika pour le tissu cérébral". Mais pour les scientifiques, cette découverte n’explique pas le mécanisme pathogène du virus sur le cerveau. Par ailleurs, des examens à la recherche du virus dans le liquide amniotique ou le placenta n’ont pas été effectués.

Le virus détecté dans le liquide amniotique chez deux femmes

Dans un autre article publié dans la revue The Lancet Infectious Diseases, des auteurs rapportent la présence du virus Zika chez 2 femmes dont les fœtus avaient une microcéphalie. Les auteurs suggèrent que cette présence oriente sur la possibilité que le virus puisse traverser la barrière placentaire mais pour autant, cela ne constitue pas une preuve que le virus soit la cause de la microcéphalie.
Image result for microcephaly brazilLà encore, s’agissant de deux cas, les auteurs sont prudents et déclarent que pour l’instant, ce qui peut être avancé est la possibilité que le virus puisse passer du sang à travers le placenta pour atteindre le liquide amniotique et potentiellement infecter le fœtus. Le Dr Ana de Filippis, auteure principale de l’article déclare : "Cette étude ne peut pas déterminer si le virus Zika identifié dans le liquide amniotique de ces deux femmes était la cause de la microcéphalie constatée chez les fœtus, ni les mécanismes biologiques responsables, s’il y a un lien". Et de conclure que "d’autres travaux de recherche sont nécessaires pour élucider le plus rapidement ces questions".
Parallèlement, les Centres de contrôle et de prévention des maladies américains (Centers for Disease Control) ont annoncé qu’ils ont retrouvé le virus Zika chez 2 bébés microcéphaliques décédés au Bresil. Ils démarreront d’ici peu un programme avec les autorités de santé brésiliennes pour analyser et documenter une centaine de cas de microcéphalie survenus dans l’état de Paraiba.

Sources :
ICI
Mlakar J, Korva M, Tul N, Mraz J et al. Zika virus associated with microcephaly. N Engl J Med 2016 Feb 10 (disponible en ligne).

Aucun commentaire:

Zika et microcéphalie : des soupçons mais pas de certitude

Zika et microcéphalie : des soupçons mais pas de certitudeSelon des scientifiques, le lien direct fait au Brésil entre l’infection par le virus Zika chez de femmes enceintes et la microcéphalie de leurs bébés reste à démontrer car la simple présence du virus ne constitue pas une preuve qu’il soit à l’origine des malformations constatées mais seulement une probabilité qui reste à prouver. Quelques publications récentes rapportent des cas qui orientent vers un lien de cause à effet mais il est encore trop tôt pour conclure.
Les liens directs entre virus Zika chez les femmes enceinte et microcéphalie chez le foetus restent à démontrer
L’infection par le virus Zika s’est largement propagée en Amérique Latine en 2015. Rien qu’au Brésil, on estime le nombre des cas entre 440 000 et 1,3 millions de personnes dont des femmes enceintes. En même temps, 4 000 cas de microcéphalie ont été signalés dans ce pays, soit 20 fois plus qu’en temps normal. D’où l’hypothèse que ces cas de microcéphalie sont liées à l’infection pendant la grossesse par le virus Zika. Mais à ce jour, le lien direct et les mécanismes en cause restent à démontrer scientifiquement. Quelques publications récentes orientent néanmoins vers cette relation mais le nombre de cas est pour l’instant insuffisant pour affirmer le lien de cause à effet.

Un cas de microcéphalie avec présence de virus dans le cerveau

Image result for microcephalie drawingsDans la revue The New England Journal of Medicine, une équipe de scientifiques rapporte le cas d’une femme slovène de 25 ans travaillant depuis 2 ans comme volontaire dans le nord du Brésil. A l’époque, en 2015, et se retrouvant toujours au Brésil, cette femme tombe enceinte. Pendant la 13ème semaine de sa grossesse, elle présente un tableau de fièvre avec douleurs musculaires et une éruption faisant suspecter une infection par le virus Zika, qui sévissait dans cette région du Brésil mais elle n’a pas bénéficié de diagnostic virologique. Les échographies faites sur place à la semaine 14 et 20 de grossesse se sont avérées normales. La femme est rentrée en Slovénie à 28 semaines de gestation et une semaine plus tard elle passe une nouvelle échographie qui montre des anomalies non spécifiées, raison pour laquelle elle est adressée au département de périnatologie d’un hôpital. Une nouvelle ultrasonographie pratiquée à 32 semaines de grossesse montre cette-fois un retard de croissance du fœtus avec une microcéphalie et de nombreuses malformations cérébrales, notamment des calcifications, sans altération placentaire ni du liquide amniotique. En raison de ces anomalies et des antécédents d’une probable infection par le virus Zika, les médecins réalisent, avec le consentement de la patiente, une interruption médicale de grossesse à la semaine 32.
L’autopsie du bébé montre que les anomalies se limitent à la tête, sans qu’aucune autre anomalie n’ait été constatée dans le reste du corps. Outre la microcéphalie, de multiples malformations, notamment une dilatation ventriculaire et de nombreuses calcifications ainsi que des altérations cellulaires du cerveau sont constatées. Fait marquant, les examens immunologiques et au microscope électronique ont montré la présence du virus Zika à des concentrations très importantes (6,5x10è copies de ARN viral par milligramme de tissu cérébral), quantités bien supérieures à celles retrouvées dans le sang des personnes infectées par le virus Zika et similaires aux concentrations retrouvées dans le sperme. Plus surprenant encore, aucune trace du virus n’a été retrouvée dans le reste du corps du fœtus, ce qui est expliqué par les auteurs comme "un très forte tropisme du virus Zika pour le tissu cérébral". Mais pour les scientifiques, cette découverte n’explique pas le mécanisme pathogène du virus sur le cerveau. Par ailleurs, des examens à la recherche du virus dans le liquide amniotique ou le placenta n’ont pas été effectués.

Le virus détecté dans le liquide amniotique chez deux femmes

Dans un autre article publié dans la revue The Lancet Infectious Diseases, des auteurs rapportent la présence du virus Zika chez 2 femmes dont les fœtus avaient une microcéphalie. Les auteurs suggèrent que cette présence oriente sur la possibilité que le virus puisse traverser la barrière placentaire mais pour autant, cela ne constitue pas une preuve que le virus soit la cause de la microcéphalie.
Image result for microcephaly brazilLà encore, s’agissant de deux cas, les auteurs sont prudents et déclarent que pour l’instant, ce qui peut être avancé est la possibilité que le virus puisse passer du sang à travers le placenta pour atteindre le liquide amniotique et potentiellement infecter le fœtus. Le Dr Ana de Filippis, auteure principale de l’article déclare : "Cette étude ne peut pas déterminer si le virus Zika identifié dans le liquide amniotique de ces deux femmes était la cause de la microcéphalie constatée chez les fœtus, ni les mécanismes biologiques responsables, s’il y a un lien". Et de conclure que "d’autres travaux de recherche sont nécessaires pour élucider le plus rapidement ces questions".
Parallèlement, les Centres de contrôle et de prévention des maladies américains (Centers for Disease Control) ont annoncé qu’ils ont retrouvé le virus Zika chez 2 bébés microcéphaliques décédés au Bresil. Ils démarreront d’ici peu un programme avec les autorités de santé brésiliennes pour analyser et documenter une centaine de cas de microcéphalie survenus dans l’état de Paraiba.

Sources :
ICI
Mlakar J, Korva M, Tul N, Mraz J et al. Zika virus associated with microcephaly. N Engl J Med 2016 Feb 10 (disponible en ligne).

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