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30 juil. 2011

A deux pas du futur - la vie éternelle ?

Finalement, jusqu'où la médecine saura-t-elle allonger la vie ? Pour Pierrette Gaudreau, du laboratoire de neuroendocrinologie au CHU de Montréal, on est capable d'augmenter significativement la longévité, mais progressivement.
"La machine humaine est probablement capable de tenir 120 ans dans des conditions optimales. Après, il faudra remplacer des organes". Gérardo Ferbeyre, professeur de biochimie à Montréal, va plus loin : "La première personne qui vivra jusqu'à 125 ou 150 ans est déjà née. On ne deviendra jamais immortels, car il y aura toujours quelque chose qui nous fera mourir, mais je ne pense pas qu'il y ait une limite à la longévité humaine" affirme-t-il. 
Vivre des milliers d'années ?
Le pas vers l'immortalité est alors vite franchi. Aubrey De Grey, un informaticien converti à la biologie, n'hésite pas à prétendre que "le concept de mort naturelle est bidon". Il est convaincu d'avoir trouvé une théorie qui permettra aux humains de vivre des milliers d'années.
Son projet baptisé SENS (Stratégies pour le création d'une sénescence négligeable) recense sept causes de vieillissement, pour lesquelles il propose à chacune une parade. Les cellules devenues inaptes à se renouveler seront par exemple remplacées par des cellules embryonnaires toutes neuves, et on pourrait injecter des gènes "suicide" dans les cellules sénescentes pour les forcer à s'auto-détruire.
Il n'est pas le seul à croire en l'immortalité : deux auteurs ont fait sensation en 2004 en publiant Serons-nous immortels. Selon Ray Kurzweil et Terry Grossmann, cette immortalité sera atteinte grâce à trois "ponts". Le premier pont consiste à utiliser les techniques actuelles pour rester en forme le plus longtemps possible. Le deuxième pont compte sur les progrès de la biotechnologie, et le troisième pont sera la "révolution nanotechnologique", dans laquelle une armée de nanorobots se substituera par exemple au système digestif pour délivrer la quantité optimale de nutriments au corps humain.

Une extrapolation hasardeuse

De Grey accuse même ses collègues gérontologues de "freiner le progrès et de coûter des vies". Une accusation qui a le don d'exaspérer les collègues en question. "Ce n'est pas de la science, c'est de l'esbroufe" juge S. Jay Olshansky, biodémographe à l'école de santé publique de Chicago. Il rappelle que les expériences d'allongement de la durée de la vie sont menées sur des organismes simples (vers, mouches, souris…) et que l'on ignore ce que cela donnera chez l'humain.
Pour Pierre-Henri Gouyon, spécialiste de la biologie du vieillissement, il est peu probable que la "potion magique" anti-âge voie le jour. "Ce n'est pas en rendant les cellules immortelles que l'on rendra les individus immortels, explique-t-il. Chercher à tout prix au niveau moléculaire et cellulaire des 'nouveautés' susceptibles de maintenir les cellules en vie dans l'espoir d'allonger la vie de l'individu est par conséquent un contresens de départ" (Science &Vie, août 2006).
Même si on identifie des gènes délétères, il ne sera pas facile des les éliminer. Si l'on suit la logique de la théorie de Williams, manipuler les gènes de la longévité risquerait d'entraîner des problèmes de santé chez les individus jeunes.
Un des gènes que l'on retrouve fréquemment dans le génome des familles qui comptent plusieurs centenaires augmente par exemple le risque d'attaque cardiaque à 40 ans, mais renforce, chez ceux qui survivent, la probabilité d'atteindre 100 ans. Quel niveau de risque sera-t-on alors disposé à prendre ?

 



Et si on était vraiment immortels ?

L'éternité, ça vous tente ? Que diriez-vous de vivre 1000 ans ou plus ? Bien sûr, tout le monde aimerait pouvoir voter pour l'élection présidentielle de 2107, voir grandir ses arrière-arrière-arrière petits enfants, et visiter l'Alaska quand la neige aura fondu. Au niveau individuel, c'est donc plutôt tentant.

Le trou sans fond de la sécurité sociale

Passer ses 500èmes vacances à Nice, ce n'est pas un peu lassant ?Photo ©
Mais la vie éternelle ne ferait en tous cas pas plaisir aux comptes de l'Etat. Aujourd'hui, en France, les dépenses de santé des plus de 60 ans sont trois fois plus élevées que celle des trentenaires et les personnes âgées de plus de 70 ans consomment 30 % des dépenses totales. Or, on le sait : allonger la vie coûte cher, et cela ne risque pas de s'arranger vu qu'on mise beaucoup sur les nouvelles technologies.

Stop aux naissances

Mais le problème économique n'est rien à côté du problème sociétal. Si plus personne ne mourait, nous n'aurions plus l'impératif biologique de procréer. En attendant une hypothétique mutation qui nous rendrait stériles, va-t-on interdire aux femmes d'avoir des enfants ? Et sinon, où va-t-on trouver toues les ressources nécessaires à un accroissement sans fin de la population mondiale ?
On peut parier aussi sur la disparition de la religion, qui trouve sa principale justification dans la promesse de la vie éternelle. Dieu risque de se retrouver bien seul là-haut.

Risquer sa vie éternelle, c'est trop bête

Mais surtout, le moindre acte de la vie atteindra un niveau de risque exorbitant. Si l'on peut vivre 1000 ans, la perte d'années de vie si l'on se fait écraser par une voiture en bas de chez soi est considérable. Les gens hésiterons ne serait-ce qu'à sortir de chez eux de peur de perdre la vie bêtement.
Quand aux compagnies d'assurance, elles feront assurément faillite : leur taux d'indemnisation est basé sur la valeur marchande perdue des biens et services que l'individu aurait pu produire au cours de sa vie. Une vie éternelle génèrerait donc des sommes infinies.
Et au fait, avons-nous envie d'une existence aussi longue ? Ne risque-t-on pas de s'ennuyer un tout petit peu après avoir passé trois millions d'années au coin du feu ? Et puis, pensez à tous les cadeaux de noël que vous devriez acheter à tous vos descendants…

En savoir plus

A lire

Serons-nous immortels ?
Ray Kurzweil et Terry Grossman - Dunod / Quai des sciences, 2006
La recette magique de deux chercheurs américains.
Lire la critique
Le vieillissement : faits, peurs et fantasmes
Eric Le Bourg - Vuibert, 2006

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Hеy! I κnοw this іѕ ѕomewhаt оff topiс but I ωаs wоndеring ωhich
blog ρlatform arе уou using for this site?
I'm getting fed up of Wordpress because I've had
issues wіth hаckеrѕ and I'm looking at options for another platform. I would be awesome if you could point me in the direction of a good platform.

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Anonyme a dit…

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Do you've any? Kindly allow me know so that I may subscribe.

Thanks.

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Finalement, jusqu'où la médecine saura-t-elle allonger la vie ? Pour Pierrette Gaudreau, du laboratoire de neuroendocrinologie au CHU de Montréal, on est capable d'augmenter significativement la longévité, mais progressivement.
"La machine humaine est probablement capable de tenir 120 ans dans des conditions optimales. Après, il faudra remplacer des organes". Gérardo Ferbeyre, professeur de biochimie à Montréal, va plus loin : "La première personne qui vivra jusqu'à 125 ou 150 ans est déjà née. On ne deviendra jamais immortels, car il y aura toujours quelque chose qui nous fera mourir, mais je ne pense pas qu'il y ait une limite à la longévité humaine" affirme-t-il. 
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Il n'est pas le seul à croire en l'immortalité : deux auteurs ont fait sensation en 2004 en publiant Serons-nous immortels. Selon Ray Kurzweil et Terry Grossmann, cette immortalité sera atteinte grâce à trois "ponts". Le premier pont consiste à utiliser les techniques actuelles pour rester en forme le plus longtemps possible. Le deuxième pont compte sur les progrès de la biotechnologie, et le troisième pont sera la "révolution nanotechnologique", dans laquelle une armée de nanorobots se substituera par exemple au système digestif pour délivrer la quantité optimale de nutriments au corps humain.

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De Grey accuse même ses collègues gérontologues de "freiner le progrès et de coûter des vies". Une accusation qui a le don d'exaspérer les collègues en question. "Ce n'est pas de la science, c'est de l'esbroufe" juge S. Jay Olshansky, biodémographe à l'école de santé publique de Chicago. Il rappelle que les expériences d'allongement de la durée de la vie sont menées sur des organismes simples (vers, mouches, souris…) et que l'on ignore ce que cela donnera chez l'humain.
Pour Pierre-Henri Gouyon, spécialiste de la biologie du vieillissement, il est peu probable que la "potion magique" anti-âge voie le jour. "Ce n'est pas en rendant les cellules immortelles que l'on rendra les individus immortels, explique-t-il. Chercher à tout prix au niveau moléculaire et cellulaire des 'nouveautés' susceptibles de maintenir les cellules en vie dans l'espoir d'allonger la vie de l'individu est par conséquent un contresens de départ" (Science &Vie, août 2006).
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Un des gènes que l'on retrouve fréquemment dans le génome des familles qui comptent plusieurs centenaires augmente par exemple le risque d'attaque cardiaque à 40 ans, mais renforce, chez ceux qui survivent, la probabilité d'atteindre 100 ans. Quel niveau de risque sera-t-on alors disposé à prendre ?

 



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Serons-nous immortels ?
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