GENERALITES
1. DEFINITION DE LA DOULEUR :
« La douleur est une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable, liée à une lésion tissulaire existante ou potentielle et/ou décrite en termes évoquant une telle lésion. »
apparaît brutalement
est un signe d’alarme utile au diagnostic
est d’origine lésionnelle ( hypernociceptive)
il faut en rechercher la cause
s’accompagne d’une anxiété
engendre des signes physiques
la prise en charge est somatique
présente depuis plus de 6 mois
persiste après guérison du traumatisme ou de la lésion
accompagne maladie chronique ou lésion définitive
est une maladie à part entière
est inutile et destructrice
provoque dépression et lassitude
la prise en charge est spécifique et pluridisciplinaire (somato-psycho-social)
2. MECANISMES GENERATEURS DE LA DOULEUR :
Douleur par excès de nociception : douleur engendrée par une lésion tissulaire sans lésion nerveuse.
Douleur neurogène : douleur engendrée par une lésion nerveuse périphérique ou centrale.
Douleur psychogène : douleur engendrée par le dysfonctionnement du système neuro-psychique.
3. RECOMMANDATIONS :
1. L’évaluation du malade douloureux demande du temps.
2. L’évaluation du malade douloureux implique un bilan étiologique en identifiant le mécanisme de la douleur.
3. Il est indispensable de bien expliquer les instruments d’auto évaluation.
4. L’évaluation de la composante anxieuse ou dépressive de la douleur est fondamentale.
5. Le malade douloureux doit être réévalué périodiquement.
6. Il convient de prévenir le retour de la douleur en anticipant.
7. Les échelles du soulagement de la douleur sont utiles pour le suivi.
8. Préférer l’administration orale selon un horaire fixe.
9. Adapter individuellement la dose efficace .
10. Eviter l’association de médicaments ayant le même mode d’action.
11.Ne pas prescrire en fonction des critères pronostics, mais en fonction de l’intensité de la douleur.
12.Le seuil de transformation de la sensation tactile en sensation douloureuse est le même chez tous les individus.
13. Le seuil de perception de la douleur en réponse d’un stimuli douloureux est le même chez tous les individus.
14. Le seuil de tolérance varie selon les individus .
15. « On ne traite pas une douleur mais un patient. »
BONNES PRATIQUES DE PRISE EN CHARGE
BONNES PRATIQUES DANS LA PRISE EN CHARGE DE LA DOULEUR
1.MESURE DE
E.V.A. : ( échelle visuelle analogique)
1 à 4 : douleur faible.
4 à 7 : douleur progressive.
> 7 : douleur forte.
Echelle verbale :
douleur : absente, légère, modérée, intense.
Soulagement : nul, faible, modéré, important, complet.
Echelle comportementale de BOURREAU :
2. VOIES D’ADMINISTRATIONS / DELAI D’ACTION :
IV : 10 minutes.
Sous-cutanée : 20 minutes.
Orale : 20 minutes à 2 heures / forme.
Transdermique : 12 à 24 heures .
3. les paliers :
Palier 1 : EVA < 4 : non opioïdes .
Palier 2: 4 > EVA < 7 : opioïdes faibles.
Palier 3 : EVA > 7 : opioïdes forts .
PARACETAMOL oral ( DAFALGAN , efferalgan) :
prises espacées de 4 heures minimum
dose maximale : 4 g/24 heures chez l’adulte ;
60 mg/kg/24 heures chez l’enfant
PARALYOC (réservé aux urgences) en cas de jeun
PARACETAMOL suppositoires (80, 150, 300, 600)
PROTOCOLE PARACETAMOL injectable (PERFALGAN 500 et 1 g ) :
3 à 4 g par jour
intervalle de 4 heures
AINS (posologies adultes)
* PER OS KETOPROFENE(BI-PROFENID 150) (300 mg par jour en 2 prises)
FLURBIPROFENE (CEBUTID 50) (300mg par jour)
ACIDE TIAPROFENIQUE 100 MG (SURGAM) (100 à 200 mg 3 x par jour)
CELECOXIB 100 (CELEBREX) (200 à 400 mg/jour)
DICLOFENAC (VOLTARENE 50) (100 à 200 mg par jour)
DICLOFENAC 100 MG LP (VOLTARENE) (100 mg par jour)
NABUMETONE (NABUCOX 1g) 1 à 2 g par jour
IBUPROFENE FLACON 20 MG/ML (ADVIL) (cf protocole enfant)
NAPROXENE 550 MG(APRANAX) (550 à 1100 mg en 2 prises pendant les repas)
INDOMETACINE (INDOCID 25 MG) (100 à 200 mg par jour)
ACIDE NIFLUMIQUE(NIFLURIL 250) (500 mg à 1 g par jour)
OXICAM 20 (FELDENE) (20 à 40 mg par jour)
*SUPPOSITOIRES MORNIFLUMATE (NIFLURIL 400 mg Enfants)
(400 mg pour 10 kg de poids)
MORNIFLUMATE (NIFLURIL 700 mg Adultes et enfants + de 12 ans) 700 à 1400 mg par jour
KETOPROFENE 100 (PROFENID 100 MG)
(100 à 300 mg par jour)
OXICAM 20 MG Adultes (FELDENE)
(20mg par jour)
*INJECTABLES KETOPROFENE 100 MG (PROFENID)
(100 à 300 mg par jour)
Association PARACETAMOL (PERFALGAN)-KETOPROFENE (PROFENID)
PARACETAMOL Codéiné (DAFALGAN Codéiné ou EFFERALGAN Codéiné) :
3 à 6 comprimés par jour
respecter la prise toutes les 4 heures
diminuer la dose de codéine chez le sujet âgé et chez l’insuffisant rénal en l’associant aux antalgiques du palier 1
ASSOCIATION PARACETAMOL 325 mg + TRAMADOL 37,5 mg (IXPRIM, ZALDIAR) (non référencée à ce jour)
● Adulte et chez l’enfant à partir de 12 ans
● 4 cp par jour
● Ne pas dépasser 8 cp
● Prises espacées d’au moins 6 heures
TRAMADOL PER OS (TOPALGIC - CONTRAMAL 50 mg, LP 100, LP 150, LP 200 mg) :
Adulte et à partir de 12 ans
50 mg toutes les 6 heures
si LP 1 gélule toutes les 12 heures
ne pas dépasser 400 mg par jour
toujours 2 gélules en première prise
TRAMADOL INJECTABLE (TOPALGIC ou CONTRAMAL):
Adulte et à partir de 15 ans
ampoules à 100 mg de 2 ml dans 10 ml de sérum physiologique IV lent 2 à 3 min
ne pas dépasser 600 mg par jour
peut être utilisé à la seringue électrique
CHLORYDRATE DE TRAMADOL BUVABLE
Peut être utilisé chez l’enfant à partir de 3 ans
● 100 mg/ml flacon (1 flacon = 400 gouttes)(CONTRAMAL Buvable)
● 3 à 4 prises par jour
● 1à 2 mg/kg par prise
CODEINE BUVABLE (CODENFAN)
Réservé à l’enfant à partir d’un an
● Sirop à 1mg/ml
● 0,5 à 0,75 mg/kg 4 x par jour
● dose à ne pas dépasser : 1 mg/kg par prise et 6 mg/kg par jour en 4 prises
RECOMMANDATIONS :
ne pas associer à la nalbuphine
prévenir et traiter la constipation
PROTOCOLE NALBUPHINE injectable (NUBAIN):
ampoules à 20 mg
posologie 0,2mg/kg/prise
maximum 60mg par jour
produit à effet plafond
ne pas associer à un autre morphinique
SULFATE DE MORPHINE LI (ACTISKENAN 5, 10, 20, 30 mg ) :
1 comprimé toutes les 4 heures
maxi 6 comprimés par jour
efficace au bout de 20 minutes
si P > 66 kg , 20 mg par prise
si P de 40 à 65 kg , 15 mg par prise
si P < 40 kg , 10 mg par prise
si âge > 70 ans , 10 mg par prise
SULFATE DE MORPHINE LP (SKENAN L.P. 10, 30, 60, 100, 200 mg ) :
30 mg toutes les 12 heures
adapter par palier de 10 mg x 2 puis par palier de 50 % de la dose initiale
associer a actiskenan dans les 24 premières heures
peut être mis dans la sonde gastrique
si dose > à 1200 mg passer à la voie IV
OXYCODONE (OXYCONTIN LP 10, 20 , 40, 80 mg)
OXYCODONE Rapide (OXYNORM LI 5, 10, 20 mg)
SULFATE DE MORPHINE SIROP A LIBERATION IMMEDIATE 5 mg/ml
l flacon de 30 ml avec pipette doseuse de 2 ml
l flacon de 90 ml avec pipette doseuse de 5 ml.
Modes d’administration :
l Réservé à l’adulte et à l’enfant de + de 6 mois. La dose journalière totale est généralement répartie en 6 prises, toutes les 4 heures.
lPeut être utilisé comme interdose en cas d’accès douloureux non contrôlé par un traitement de fond (morphine LP)
lPeut être utilisé dans sonde gastrique ou gastrostomie, rinçage de la sonde avec 30 ou 50 ml.
Posologie initiale :
l Chez l’adulte : posologie journalière de départ de 60 mg/ jour.
l Chez le sujet âgé : diminuer les doses par 2.
l Chez l’enfant : dose de départ de 1 mg/kg et par jour soit 0,15 mg/kg par prise.
l Chez l’insuffisant rénal : adapter à la fonction rénale.
FENTANYL Transdermique (DUROGESIC 25, 50, 75, 100 µg / heure) :
l 25 µg tous les 3 jours
l adapter par palier de 25 µg tous les 3 jours puis 50% de la dose initiale
l associer à actiskénan dans les 48 premières heures
l ne pas associer à la Nalbuphine
CITRATE DE FENTANYL antalgique transmuqueux « sucette» (ACTIQ : 200µg, 400 µg, 600 µg, 800 µg, 1200 µg, 1600 µg) non référencé à ce jour
l Traitement des accès douloureux paroxystiques chez des patients recevant un traitement de fond morphinique.
l Initier le traitement avec du 200µg, frotter activement la « sucette » contre la muqueuse des joues pendant 15 min jusqu’à dissolution complète. Ne pas sucer, ne pas mâcher ou croquer le comprimé.
l Utiliser la dose efficace établie à un maximum de 4 unités par jour et si utilisation au delà de 4 unités par jour pendant plus de 4 jours, réévaluer le traitement de fond.
PROTOCOLE MORPHINE sous cutanée :
en moyenne 10 mg toutes les 4 à 6 heures
action en 15 minutes pendant 3 à 4 heures
si insuffisant passer en IV continu
RECOMMANDATIONS :
possibilité d’associer perfalgan
traiter la constipation
traiter les nausées
si patient naïf en morphine pratiquer une titration avec actiskénan ou morphine injectable
réévaluer régulièrement la douleur et rechercher la dose efficace. Si le malade souffre augmenter la dose
ne pas associer les morphiniques à la nalbuphine
absence de limite supérieure de dose pour la morphine
PALIER 3 INSUFFISANT
FENTANYL seringue électrique : (réservé à la maternité)
5 µg /kg /heure
PROTOCOLE SUFENTANIL seringue électrique:
PROTOCOLE MORPHINE IV :
PROTOCOLE MORPHINE POMPE avec ou sans PCA :
RECOMMANDATIONS :
toujours associer O2
antidote de la morphine : NALOXONE (NARCAN) ; 0,4 mg IV puis 0,1 mg IV toutes les minutes jusqu’à ventilation efficace
CLONAZEPAM (RIVOTRIL) :
6 à 12 mg par jour ( 0,05 mg / kg / jour)
posologie à atteindre progressivement
préférer la prise nocturne
AMITRIPTYLINE (LAROXYL) :
1 mg / kg / jour ( maxi 250 mg / jour)
débuter à 25 mg le soir au coucher
à augmenter par palier de 25 mg tous les 2 à 3 jours jusqu’à 75 mg
à utiliser si note anxiodépressive
CARBAMAZEPINE (TEGRETOL) :
de 200 à 1200 mg par jour
en 2 prises pour le L.P. et 3 prises pour les autres formes
débuter à 200 mg
augmenter par palier de 100 mg tous les 2 jours
indiqué dans les douleur paroxystiques et fulgurantes
GABAPENTINE (NEURONTIN) :
1200 à 3600 mg par jour
débuter à 400 mg
augmenter par palier de 400 mg tous les 3 jours
dose standard de 1800 mg par jour
en 3 prises
RECOMMANDATIONS :
doses progressives
délais pour juger de l’efficacité du traitement
morphiniques peu efficaces aux doses usuelles
LES CO- ANALGESIQUES
1. DOULEURS ABDOMINALES ET MANIFESTATIONS SPASMODIQUES DOULOUREUSES URINAIRES ET GYNECOLOGIQUES
= PHLOROGLUCINOL, TRIMETHYLPHLOROGLUCINOL (SPASFON)
2. DOULEURS INFLAMMATOIRES :
DICLOFENAC (VOLTARENE) : 50 mg x 3 pendant les repas
NAPROXENE (APRANAX) : 550 à 1100 mg en 2 prises pendant les repas
KETOPROFENE (PROFENID) : 100 à 200 mg en 2 injections
CELECOXIB (CELEBREX) : 100 à 200 mg / jour
3. DOULEURS OSSEUSES NEOPLASIQUES :
ACIDE PAMIDRONIQUE (AREDIA) : 90 mg toutes les 3 semaines
ACIDE ZOLEDRONIQUE (ZOMETA) : 4 mg toutes les 3 à 4 semaines
CORTICOÏDES : 1 mg / kg
4. LES MYORELAXANTS :
TETRAZEPAM (MYOLASTAN) : 50 à 300 mg / jour
BACLOFENE (LIORESAL) : 5 à 75 mg / jour à dose progressive
DANTROLENE (DANTRIUM Gélule à 25 et 100) débuter à 25 mg sans dépasser 400 mg
5. ANXIOLITIQUES ET ANTIDEPRESSEURS:
CLORAZEPATE DIPOTASSIQUE (TRANXENE CP 5 et 10 mg / 20 et 50 IV) : 20 à 200 mg / jour en 3 prises ou IV
ALPRAZOLAM (XANAX) : 0,5 à 4 mg / jour en 2 ou 3 prises
HYDROXYZINE (ATARAX) : 50 à 100 mg / jour en 3 prises
AMITRIPTYLINE (LAROXYL) : 0,5 à 1 mg kg par jour per os, progressivement
MIANSERINE (ATHYMIL) : 30 à 90 mg / jour, 1 à 2 prise le soir
VENLAFAXINE (EFFEXOR L.P.) : 1 à 2 comprimés par jour
6. MELANGES EQUIMOLAIRES OXYGENE / PROTOXYDE D’AZOTE (MEOPA) :
Chez l’enfant et chez l’adulte, pour une analgésie de surface, indication geste de courte durée inférieur à 30 min (ponction lombaire, myélogramme, ponction veineuse, petite chirurgie, drain, pansement, pansement d’escarre…).
S’administre par inhalation.
7. KETAMINE (KETALAR)
dans la douleur aiguë :
Il agit par un effet anti-hyperalgésiant et non comme analgésique. C’est un antagoniste puissant du récepteur N-méthy-D-aspartate (NMDA).
Il peut être introduit à tout moment lors de l’anesthésie, cependant une dose 0,15 mg/kg injectée à l’induction réduit la douleur post opératoire et diminue la consommation d’antalgiques pendant 48 heures. Il peut être aussi injecté en salle de réveil à la dose de 0,5 mg/kg.
UTILISATION DES OPIOIDES
1. LES ASSOCIATIONS ANTALGIQUES :
Ne pas associer : * les opioïdes du palier 2 et 3
* les opioïdes du palier 3
* un antalgique de la colonne 1 et de la colonne 2.
COLONNE 1 | COLONNE 2 |
NALBUPHINE (nubain) | SULFATE DE MORPHINE |
SUFENTANIL / FENTANYL | |
OXYCODONE | |
CODEINE | |
FENTANYL Transdermique | |
TRAMADOL | |
REMIFENTANYL |
2.EQUIVALENCE ANALGESIQUE : (ce sont les doses journalières)
1 morphine per os = ½ morphine sous cutanée = 1/3 morphine IV.
Morphine IV | Morphine SC | SKENAN | OXYCONTIN | FENTANYL T.C. |
20 mg | 30 mg | 60 mg | 30 mg | 25 µg / heure |
30 mg | 45 mg | 90 mg | 45 mg | 37,5 µg / heure |
40 mg | 60 mg | 120 mg | 60 mg | 50 µg / heure |
60 mg | 90 mg | 180 mg | 90 mg | 75 µg / heure |
3. VOIE ORALE :
débuter par 30 mg de SKENAN toutes les 12 heures.
chez l’insuffisant rénal ou > à 75 ans débuter à 10 mg.
prescription systématique : l’entre dose d’ACTISKENAN est égale à 10 % de la dose quotidienne de SKENAN.
EVA à la prise puis 1 heure après ; moduler en fonction de la douleur .
A la 24éme heure : dose de base + entre doses = dose journalière.
Passage à une autre voie d’administration si douleurs persistantes au delà de 1200 mg par jour ou si effets secondaires gênants.
4. VOIE TRANSDERMIQUE :
appliquer sur peau saine, sans pli, sans poil, propre et sèche.
Changer le site à chaque application.
A renouveler toutes les 72 heures.
Ne pas exposer à une source de chaleur ( effet majoré ) .
Débuter à 25 µg si vierge de morphine.
Pour les patients sous morphine voir tableau de conversion.
Prévoir des entre doses de MORPHINE ou d’ACTISKENAN (10% de la dose quotidienne) en cas de douleur pendant le traitement.
Augmenter de 25 µg tous les 3 jours jusqu’à obtention d’une analgésie suffisante.
Risque d’allergie.
EQUIVALENCE ANALGESIQUE ET ENTRE DOS
Morphine IV | Morphine SC | Morphine orale SKENAN | FENTANYL Transdermique | Entre dose |
20 mg | 30 mg | 60 mg | 25 µg/heure pdt 72 heures | 10 mg |
30 mg | 45 mg | 90 mg | 15 mg | |
40 mg | 60 mg | 120 mg | 50 µg/heure pdt 72 heures | 20 mg |
60 mg | 90 mg | 180 mg | 75 µg/heure pdt 72 heures | 30 mg |
70 mg | 105 mg | 210 mg | 100 µg/heure pdt 72 heures | 40 mg |
90 mg | 135 mg | 270 mg | 125 µg/heure pdt 72 heures | 50 mg |
110 mg | 165 mg | 330 mg | 150 µg/heure pdt 72 heures | 60 mg |
130 mg | 195 mg | 390 mg | 175 µg/heure pdt 72 heures | 70 mg |
150 mg | 225 mg | 450 mg | 200 µg/heure pdt 72 heures | 80 mg |
Les entre doses (suppléments) de morphine sont à adapter en fonction des doses journalières de morphine (voir tableau) .
Minimum 2 heures, maximum 4 heures entre chaque bolus.
Au delà de 3 à 4 entre doses par jour on augmentera la dose journalière de morphine de 50%.
5. VOIE INTRAVEINEUSE :
Titration morphine
Présentation = ampoules de 10 mg = 1 ml
Posologie / Mode d'administration
Voie IV = dilution 10 mg dans 10 ml d’eau pour préparation injectable
● Titration progressive
Injection IV lente d'un bolus selon le poids, à moduler en fonction du terrain et de l’âge.
Poids < 60 kg : bolus = 2 mg = 2 ml
Poids > 60 kg : bolus = 3 mg = 3 ml
Délai de réévaluation de la douleur = 5 minutes tant que EVA ou EN > ou = 3 poursuivre la titration. Renouveler le bolus initial (2 à 3 mg selon le poids) jusqu'à obtention d'une EVA ou EN < 3 patient soulagé.
Après 5 bolus = nécessité d'une revalidation médicale pour poursuite
Après 10 bolus = dose d'alerte = reconsidérer le problème.
Relais après 2 heures = voie sous cutanée, per os ou IV : PCA.
● Titration pour un patient médical indemne de tout traitement morphinique ou pour un patient en fin d'intervention chirurgicale ou en salle de soins post interventionnelle.
bolus de 0,1 mg/kg
3 minutes après réévaluation de la douleur ; si non modification de l’ EVA réinjection de 2 mg de morphine.
Réévaluation au bout de 3 minutes et réinjection d’un nouveau bolus si nécessaire jusqu’à obtention d’une analgésie satisfaisante ( EVA < ou = 3 ).
La dose initiale et les bolus de titration sont considérés comme la dose de base x 4 / 24 heures = dose journalière.
La dose IV chez le patient déjà sous morphine est égale, à la moitié de la dose orale avec prescription de bolus en cas de persistance de la douleur
Cf dose équianalgésique
Au bout de 24 heures on évalue la dose nécessaire (dose de base + interdoses) et on réajuste la posologie.
6. LES INTERDOSES :
Par voie veineuse ou orale les entre doses (supplément) de morphine seront égales à 1/5éme ou à 1/10éme de la dose journalière ( minimum de 2 heures entre chaque bolus).
Au delà de 3 à 4 interdoses par jour on augmentera la dose de morphine de 30 à 50% par 24 heures.
MODIFICATION DE LA VOIE D ’ADMINISTRATION :
Relais morphine per os / injectable :
si IV débuter 3 heures après la dernière prise orale
si SC débuter immédiatement après la dernière prise orale
Relais patch / injectable :
enlever le patch ( il restera 50% du fentanyl à la 16éme heure )
faire 10 mg de morphine SC
relais IV : ¼ dose à H 8, ½ dose à H 16, dose totale à H 24
Relais per os / patch :
poser le patch et donner le dernier comprimé LP
Relais injectable / per os :
arrêter SE ou SC 3 heure après la prise orale
respecter l’équi-analgésie
Relais injectable / patch :
garder le traitement antérieur 100% à H 12, 50% à H 24
stop à H 72
7. ROTATION DES OPIOIDES :
si effets indésirables : confusion, hallucinations, myoclonies, nausées et vomissements persistants.
si analgésie insuffisante .
prescription du nouvel opioïde à dose équi-analgésique :
60 mg de MORPHINE ORALE équivaut :
à 25 µg/heure de DUROGESIC pdt 72 heures
à 2 mg de SUBUTEX
à 30 mg de NUBAIN
à 30 mg de METHADONE
9. IDENTIFIER UN SURDOSAGE MORPHINIQUE :
Son délai d’apparition:
5 à 10 minutes après IV
1h30 après sous cutanée
24 heures après LP, patch, injection périmédullaire
Le trouble de la conscience :
agitation ou confusion
somnolence
flapping trémor
coma
Le trouble respiratoire :
bradypnée < à 6 cycles par minute
pause respiratoire
apnée
Le myosis
le signaler immédiatement à un médecin
COMMENCER L’OXYGENOTHERAPIE
ANTIDOTE : NALOXONE 0,4 mg IV puis 0,1 mg toutes les minutes jusqu’à ventilation efficace .
PREVENTION DES EFFETS SECONDAIRES
PREVENIR ET TRAITER LES NAUSEES ET VOMISSEMENTS
METOCLOPRAMIDE (PRIMPERAN) :
IV : au moins 10 mg 3 fois par jour
Oral : au moins 1 comprimé 3 fois par jour
Suspension buvable à 0,1 % adulte
Suspension buvable à 2,6 mg/ml pour enfants et nourrissons (en gouttes)
METOPIMAZINE (VOGALENE) :
1 à 2 suppositoires 3 fois par jour
HALOPERIDOL (HALDOL 2 mg/ml solution buvable) :
5 mg 3 fois par jour ou 2 mg 6 à 8 fois par jour chez l’adulte
CHLORPROMAZINE (LARGACTIL gouttes solution buvable à 4 % ou comprimé à 25 ou solution injectable 25 mg) :
25 mg 3 fois par jour
ONDANSETRON (ZOPHREN) :
vomissements post opératoires : adultes 4 mg IV lente et enfants > à 2 ans 0,1 mg/kg IV lente jusqu’à un maximum de 4 mg
vomissements induits par les traitements cytotoxiques : 8 mg IV lente en 30 min avant chimiothérapie ou radiothérapie
DROPERIDOL (DROLEPTAN) : 1 ml = 2,5 mg
Nausées et vomissements post-opératoires (NVPO) :
* PREVENTION des NVOP induits par les morphiniques administrés en analgésie auto-contrôlée (PCA).
Dosage recommandé :
Couplage dropéridol / morphine dans la même seringue dans un rapport 1 :20 :
(0,05 mg de dropéridol pour 1 mg de morphine, exemple : 2,5 mg de dropéridol (une ampoule de Droleptan IV) pour 50 mg de morphine
ou au maximum,
dans un rapport 1 :10
(0,1 mg de dropéridol pour 1 mg de morphine)
ou
Bolus uniquelement de Droleptan avant la PCA : 0,625 mg à 1,25 mg (1/4 à ½ ampoule de Droleptan IV)
Dose maximale 2,5 mg (une ampoule Droleptan IV)
* Traitement des NVOP
● Chez les adultes
Dosage recommandé : 0,625 mg à 1,25 mg (1/4 à ½ ampoule de Droleptan IV) selon la technique de titration – Efficacité immédiate.
Dose maximale 2,5 mg (1 ampoule Droleptan IV)
● Chez les enfants
Dosage recommandé : 0,020 à 0,050 mg/kg (exemple pour un enfant de 25 kg : ¼ à ½ ampoule )
Dose maximale : 0,075 mg/kg
Contre-indications
Hypersensibilité connue au dropéridol ou à l’un des composants du produit,
Hypokaliémie connue,
Connaissance d’un traitement en cours par un médicament entrainant une bradycardie, un ralentissement de la conduction intracardiaque, un allongement de l’intervalle QT,
Syndrome dépressif sévère,
Allaitement.
Ce médicament est généralement déconseillé dans les cas suivants :
* en association avec :
Les médicaments donnant des torsades de pointes : antiarythmiques de classe I (quinidine, hydroquinidine, disopyramide, …), les antiarythmiques de classe III (amiodarone, sotalol, dofetilide, ibutilide, …)
En cas d’éthylisme aigu.
RECOMMANDATIONS :
métoclopramide en première intention
si persistance des signes les autres
PREVENIR ET TRAITER LA CONSTIPATION
CONSEILS HYGIENODIETETIQUES :
consultation de diététique
fiches de régimes
fiche pratique : info opioide malade en cancérologie adulte
LAXATIFS OSMOTIQUES
LACTULOSE (DUPHALAC ou IMPORTAL) : 3 sachets par jour
MACROGOL (TRANSIPEG ou FORLAX) : 1 à 2 sachets par jour de préférence en une seule prise le matin
MACROGOL (COLOPEG) :
pour évacuation rapide
HUILE DE PARAFFINE :
à chaque repas
NORMACOL
Enfant lavement 60 ml, adulte lavement 130 ml
RECOMMANDATIONS :
systématiquement à partir du palier 2
éviter les laxatifs irritants
possibilité d’associer ces laxatifs
si constipation faire appel au diététicien
LES POMPES A MORPHINE
PCA : analgésie contrôlée par le patient
1. PRINCIPE
● Autogestion du traitement antalgique par le patient en fonction de ses besoins
● Sous contrôle médical puisque le médecin programme :
la dose bolus qui sera injectée chaque fois que le patient appuie sur le bouton poussoir
la période réfractaire période pendant laquelle aucune dose supplémentaire de morphine ne sera injectée même si le patient appuie sur le bouton poussoir
la dose en continue perfusée en permanence
2. INTERET
● Maintien d’un taux plasmatique de morphine en plateau
● Analgésie plus rapide et plus constante par rapport à la forme orale ou sous cutanée
● Analgésie quasi immédiate
● Suppression de l’attente du soin antalgique
3. MATERIEL
● Pompe PCA
● Matériel de ventilation et d’intubation
● Feuille de surveillance spécifique
4. MODALITES D’ADMINISTRATION
● Protocoles PCA
● Appeler l’infirmière anesthésique de garde pour conseil
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