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18 juil. 2015

Chirurgie cardiaque : l'espoir des thérapies cellulaires

Chirurgie cardiaqueLa chirurgie cardiaque est l'objet de multiples innovations. Outre les avancées de la chirurgie robotisée et des coeurs artificiels autonomes, c'est la transplantation cellulaire qui défraya la chronique. En octobre 2000, des cellules musculaires de la cuisse ont été injectées dans la partie morte du coeur d'un malade. Retour sur cette première mondiale réalisée par une équipe de spécialistes français.
C'est une véritable prouesse médicale que l'équipe de chercheurs français conduite par le Pr. Menasché (hôpital Bichat-Paris) a réalisé à la fin de l'année 2000. Depuis, quatre malades ont pu bénéficier de cette greffe de cellules musculaires visant à repeupler les zones détruites par un infarctus.

Une autogreffe de cellules musculaires

Rendue public en octobre 2000, cette prouesse est l'aboutissement d'une petite dizaine d'années de recherches et d'essais conduits sur le rat, la souris et le mouton. La première greffe de cellules musculaires chez un patient de 72 ans dont le coeur avait été en partie détruit par plusieurs infarctus suscite de nombreux espoirs.
Contrairement aux cellules musculaires striées, les cellules du muscle cardiaque ne peuvent se régénérer pour remplacer les cellules détruites par asphyxie. Ainsi, les chercheurs ont eu l'idée d'utiliser des cellules souches musculaires prélevées dans la cuisse du malade. Quelques grammes de muscles ont été mis en culture afin d'obtenir 800 millions de cellules qui ont été ensuite transplantées dans la partie nécrosée du myocarde (muscle cardiaque) au cours d'un pontage coronaire. S'agissant d'une autogreffe, les risques de rejets sont écartés.
"Depuis octobre 2000, trois patients ont été transplantés. Leur état de santé est bon et les résultats sont très encourageants" déclare le Pr. Menasché, qui reste prudent.
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Les expériences conduites par la suite ont permis de constater la reprise d'une activité cardiaque dans la zone endommagée. Par échographie, on a pu visualiser sa contraction et par tomographie par émissions de positons (TEP), on a pu détecter sa consommation d'énergie. Décrit dans la revue médicale The Lancet *, les premiers résultats témoignent d'une fraction d'éjection passant de 20 à 30 %. Bien que spectaculaires, ces observations n'ont pas valeur de preuves. "Cette première phase d'évaluation ne vise pas à déterminer l'efficacité de la méthode mais sa faisabilité et l'absence de dangers pour le patient. Bien que les premiers résultats soient prometteurs, 20 à 25 transplantations de ce type seront nécessaires avant de pouvoir valider la technique." précise le Pr. Menasché.

Qui pourrait bénéficier d'un tel traitement ?

Pas moins de 500 000 personnes souffrent d'insuffisance cardiaque et près 100 000 nouveaux cas apparaissent chaque année. Seuls 300 bénéficient d'une greffe de coeur en raison de la pénurie d'organes disponibles. La tentation est donc grande de voir dans cette découverte une possible alternative pour les 10 % de cas graves d'insuffisants cardiaques ne répondant pas au traitement. "Ces deux techniques ne sont pas comparables. La transplantation cardiaque a près de trente ans de recul, contre seulement quelques mois pour la transplantation de cellules musculaires. Bien que les premiers résultats soient encourageants, nous n'en sommes encore qu'aux phases d'essai" précise le Pr. Menasché, qui rappelle que les indications de ces techniques ne sont pas les mêmes :
  • La transplantation cardiaque est destinée aux patients dont le coeur est globalement défaillant ;
  • La transplantation cellulaires est destinée aux patients insuffisants cardiaques ne répondant pas aux traitements médicamenteux et présentant des séquelles importantes et des lésions locales du myocarde.
Enfin, la technique est amenée à se simplifier, la greffe cellulaire pourra être réalisée indépendamment, réduisant ainsi le risque opératoire. Ainsi, "On peut espérer voir cette technique se généraliser d'ici cinq ans. Elle complètera ainsi l'arsenal thérapeutique traitant l'insuffisance cardiaque" conclut le Pr. Menasché.
La thérapie génique au secours du coeur
Des chercheurs américains de l'Université de Duke ont utilisé un procédé de thérapie génique pour réparer les dommages causés par un infarctus du myocarde. Suite à une attaque, les cellules du myocarde perdent une partie de leur propriété contractile, handicapant la distribution de sang riche en oxygène à tout l'organisme.
Image result for chirurgie coeurFace à cette situation, le coeur réagit en relâchant une hormone, la norepinephrine. Cette dernière permet d'augmenter le rythme cardiaque jusqu'à cinq fois mais sur le long terme, elle favorise les lésions cardiaques.
Les chercheurs américains ont réussi à identifier un composé à l'origine de ces dommages. En bloquant le gène à l'origine de ce composé, les scientifiques avaient déjà prouvé l'efficacité de cette technique dans la prévention des lésions cardiaques 1. Mais leurs recherches publiées en mars 2001 2 marque une nouvelle étape : ils ont réussi à réparer le tissu du muscle cardiaque endommagé. Ils ont modifié le virus du rhume pour qu'il transporte une copie d'un gène capable de bloquer l'action de cette protéine néfaste. Le virus a été injecté dans le flux sanguin via un simple cathéter. Une semaine après le traitement, les cellules endommagées par l'infarctus ont commencé à retrouver leur fonction normale. Bien que conduite uniquement sur le lapin, cette technique offre d'importantes perspectives thérapeutiques. Contrairement aux précédentes tentatives de thérapie génique cardiaque, la technique de l'équipe du Pr. Shah ne nécessite aucune opération importante et pourrait ainsi convenir aux insuffisants cardiaques graves ne pouvant supporter une lourde chirurgie. Affaire à suivre, donc.

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