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5 avr. 2012

La Malnutrition

La malnutrition désigne un état pathologique causé par la déficience ou l'excès d’un ou plusieurs nutriments. L'apport alimentaire anormal peut provenir d'une nourriture en quantité inadaptée au besoin (apport calorique insuffisant ou, au contraire, excessif) ou de mauvaise qualité (carences nutritionnelles ou excès de graisses...) ; d'autres facteurs, notamment psychologiques et pathologiques, interviennent également. Dans les pays en développement, le plus grand problème nutritionnel est la « sous-alimentation », due à un apport calorique insuffisant. Mais partout dans le monde, diverses formes de malnutrition existent, débouchant notamment sur l'obésité et sur de graves carences. La malnutrition a ainsi été appelée la « faim invisible » ou « faim cachée » (« hidden hunger » en anglais) par l'Organisation des Nations unies, affectant deux milliards de personnes souffrant de carences en sels minéraux et en vitamines, pouvant provoquer des maladies mortelles.
Définition
La malnutrition doit être définie comme une pathologie, et non comme un état. Il s'agit d'une pathologie systémique aux conséquences multiples et d'étiologies tout aussi variées. L'idée d'une séparation entre une approche quantitative et qualitative est à la fois obsolète et réductrice. La malnutrition, que ce soit dans l'approche qu'en proposent l'Organisation mondiale de la santé (OMS), les organisations humanitaires d'urgence s'y consacrant, ou les différentes études effectuées sur le sujet, peut être la conséquence de plusieurs facteurs, le plus souvent associés. Les carences alimentaires, qu'elles soient quantitatives ou qualitatives (et elles sont souvent les deux), sont une cause très fréquente conduisant à un état de malnutrition. Cependant, d'autres facteurs entrent très souvent en jeu. Plusieurs exemples pour illustrer ce que représente la malnutrition incluent :
Le Niger, été 2005 : les principaux cas de malnutrition rencontrés sont essentiellement dus à une carence majeure en apport alimentaire, du fait de la prolongation de la sècheresse et de l'invasion des zones cultivables par des criquets, ces deux causes ayant conduit à des récoltes largement insuffisantes.
Le Libéria, 2004-2005 : l'apport alimentaire est suffisant pour les populations, à la fois grâce à des récoltes et des importations non négligeables, ainsi que grâce à des distributions alimentaires régulières par le PAM. Cependant, les taux de malnutrition sont importants, surtout dans les zones urbaines. Le principal problème identifié tient essentiellement à des pratiques de soins inadaptées, dont les causes sont multiples. Les mères ne sont pas en mesure de fournir à leur enfant des soins efficaces, du fait d'un déficit cognitif, de troubles post-traumatiques, d'une relation pathologique avec l'enfant, etc.
L'Afghanistan, 2002-2005 : si les carences alimentaires jouent un rôle important dans la malnutrition présente dans ce pays, il a été constaté que beaucoup d'enfants refusaient les soins (l'alimentation étant ici comprise dans les soins) qui leur étaient prodigués, du fait d'un traumatisme psychologique important. Ce phénomène de refus de s'alimenter a été constaté au Rwanda après le génocide, et dans beaucoup de camps de réfugiés et déplacés dont les résidents avaient eu à vivre des événements traumatisants. Ces quelques exemples montrent qu'une approche purement alimentaire de la malnutrition ne saurait être suffisante, et la plupart des acteurs internationaux de lutte contre la malnutrition ont dû adapter leur prise en charge en développant des programmes parallèles, allant de la stimulation psychosociale des mal nourris à leur prise en charge psychologique. De la même manière, on pourra parler de malnutrition face au problème de l'obésité. Là encore, il serait réducteur de considérer un apport alimentaire inadapté comme sa seule étiologie. Il existe l'obésité liée à des facteurs génétiques conduisant à une surabsorption des nutriments, ou liée à une cause anatomique ou physiologique acquise (troubles acquis du fonctionnement des organes de la digestion, ou de la mobilité, par exemple). Mais l'inadaptation de l'apport alimentaire est ici souvent en elle-même une conséquence d'un trouble psychologique.
Causes
La malnutrition augmente les risques d'infections et de maladies ; par exemple, elle est un risque majeur dans le développement de la tuberculose[]. En communauté ou zones dans lesquelles l'accès à l'eau potable est inexistant, ces risques de santé posent un grave problème. Une faible énergie physique et psychologique est ressentie et les victimes sont incapable de remplir les tâches quotidiennes ou d'obtenir une éducation correcte (chez les enfants).
Psychologie
La malnutrition, dans la forme d'une carence en iode, est « la cause la plus répandue de trouble mental dans le monde » Même une carence modérée en iode, particulièrement chez les enfants et femmes enceintes, diminue l'intelligence de 10 à 15 de Q.I.. Les effets les plus visibles et conséquents — sans compter le crétinisme ou le nanisme — affecte une minorité, particulièrement localisée dans les villages. Un traitement nutritionnel peut aider à soigner la dépression, le trouble bipolaire, la schizophrénie et le trouble obsessionnel-compulsif, les quatre troubles mentaux les plus répandus dans les pays développés. Un traitement supplémentaire pour aider à améliorer et à stabiliser l'humeur incluent l'acide icosapentaénoïque et l'acide docosahexaénoïque, la vitamine B12, vitamine B9 et l'inositol.
Cancer
Le cancer est désormais présent dans les pays en développement. D'après une étude faite par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), « dans les pays en développement, les cancers du foie, de l'estomac et de l'œsophage sont les plus répandus [...] ». Le cancer du poumon augmente rapidement dans ces pays avec la répartition du tabac. Les pays développés incluent les cancers du colon, du rectum, du sein et de la prostate — et peuvent être causer par l'obésité, le manque d'exercice (de sport), l'alimentation et l'âge.
Hyponatrémie
Un manque réel d'eau, sans renouvellement en sel de sodium et de potassium, mène à l'hyponatrémie, qui peut de loin conduire à une intoxication par l'eau d'un niveau dangereux. Une histoire de ce genre est survenue en 2007, lorsqu'une américaine nommée Jennifer Strange est morte durant un concours de buveurs d'eau. Plus souvent, la condition survient lors d'une endurance à long-terme (compétitions et entrainements tels que les marathons ou triathlons) et cause petit à petit des troubles incluant maux de tête, étourdissements et confusion ; dans de très sévères cas elle implique un coma, des convulsions et la mort.
Conséquences mondiales
En 2006, plus de 3,5 milliards de personnes souffrent de carence en fer, deux milliards sont en danger de carence en iode et 200 millions d'enfants d'âge préscolaire sont victimes d'insuffisance en vitamine A. Dans les pays en développement, les insuffisances alimentaires causent des maladies comme le kwashiorkor, l'anémie (qui attaque le système sanguin et empêche la concentration), le rachitisme (qui empêche le développement normal des os de l'enfant) ou la cécité (causée par des carences en vitamine A). Le rapport de 2004 de l'Unicef et la Banque mondiale dresse un bilan terrifiant : les carences en fer parmi les bébés de 6 à 24 mois affectent le développement mental de 40 à 60 % des enfants des pays en développement ; les carences en iode ont fait reculer la capacité intellectuelle de ces pays de 10 à 15 %, et causent la naissance de 18 millions d'enfants handicapés mentaux par an ; le manque de vitamine A entraine la mort d'un million d'enfants chaque année. Chez les adultes, les plus affectés sont souvent les femmes : l'anémie causée par le manque de fer entraine la mort de 60 000 jeunes femmes pendant leur grossesse ou leur accouchement ; le manque d'acide folique cause un décès par maladie cardiaque sur dix. Les carences s'additionnent et rendent l'organisme plus vulnérable à d'autres maladies. L'impact économique est énorme, la baisse d'énergie associée aux carences causant une chute de 2 % du PNB dans les pays les plus affectés. La sous-alimentation affecte quelque 800 millions de personnes dans le monde, tandis que l'obésité affecte plus de 300 millions de personnes (voir ces articles pour les détails). Selon MSF, en moyenne sur 2009, un enfant est mort de malnutrition toutes les six secondes (soit plus de cinq millions sur l'année). La lutte contre la malnutrition est par ailleurs l'un des huit Objectifs du millénaire pour le développement, initiés en 2000 par l'ONU. La troisième cible de cet objectif vise à réduire de moitié le nombre de personnes souffrant de malnutrition entre 1990 et 2015.

Et… très bon à savoir aussi:
Toutes les cinq secondes un enfant de moins de dix ans meurt de faim, tandis que des dizaines de millions d’autres, et leurs parents avec eux, souffrent de la sous-alimentation et de ses terribles séquelles physiques et psychologiques. Et pourtant, les experts le savent bien, l’agriculture mondiale d’aujourd’hui serait en mesure de nourrir 12 milliards d’êtres humains, soit près du double de la population mondiale. Nulle fatalité, donc, à cette destruction massive. Comment y mettre fin ? En prenant d’abord conscience des dimensions exactes du désastre : un état des lieux documenté, mais vibrant de la connaissance acquise sur le terrain par celui qui fut si longtemps en charge du dossier à l’ONU, ouvre le livre. Il s’agit tout aussitôt de comprendre les raisons de l’échec des formidables moyens mis en œuvre depuis la Deuxième Guerre mondiale pour éradiquer la faim. Puis d’identifier les ennemis du droit à l’alimentation. Pour saisir enfin le ressort des deux grandes stratégies à travers lesquelles progresse à présent le fléau : la production des agrocarburants et la spéculation sur les biens agricoles. Comme toujours avec Jean Ziegler, la souffrance a un visage, l’oppression un nom, et les mécanismes à l’œuvre sont saisis dans leur application concrète. Mais l’espoir est là, qui s’incarne dans la résistance quotidienne de ceux qui, dans les régions dévastées, occupent les terres et opposent le droit à l’alimentation à la puissance des trusts agro-alimentaires. Ils attendent de nous un indéfectible soutien. Au nom de la justice et de la dignité de l’Homme. Rapporteur spécial des Nations unies pour le droit à l’alimentation de 2001 à 2008, Jean Ziegler est aujourd’hui vice-président du comité consultatif du Conseil des droits de l’homme de l’ONU. Professeur émérite de sociologie à l’Université de Genève, il a consacré l’essentiel de son œuvre à dénoncer les mécanismes d’assujettissement des peuples du monde. Récemment : L’Empire de la honte (2005) et la Haine de l’Occident (2008).
Le professeur de sociologie Jean Ziegler
Jean Ziegler n'y va pas de main morte : la faim dans le monde serait la grande oeuvre du crime organisé. « Un enfant qui meurt de faim est un enfant assassiné. » Reste à savoir à qui profite le crime. Le professeur de sociologie à la Sorbonne explique sa théorie.

Jean Ziegler a écrit un livre sur la question, Destruction massive : géopolitique de la faim. (lire un extrait ICI )

Il pourfend le travail de destruction des grandes organisations comme le FMI, l'OMC et la Banque mondiale.

De 2000 à 2008, Jean Ziegler a été le premier rapporteur spécial du Conseil des droits de l'homme des Nations unies pour le droit à l'alimentation.

Il est au pays pour donner quelques conférences. Après être allé à Québec et à Ottawa, il donne une conférence à Montréal ce soir, au Coeur des sciences de l'UQAM. Malheureusement, l'événement est complet.

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