Selon des scientifiques, le lien direct fait au Brésil entre
l’infection par le virus Zika chez de femmes enceintes et la
microcéphalie de leurs bébés reste à démontrer car la simple présence du
virus ne constitue pas une preuve qu’il soit à l’origine des
malformations constatées mais seulement une probabilité qui reste à
prouver. Quelques publications récentes rapportent des cas qui orientent
vers un lien de cause à effet mais il est encore trop tôt pour
conclure.
Les liens directs entre virus Zika chez les femmes enceinte et microcéphalie chez le foetus restent à démontrer
L’infection par le virus Zika
s’est largement propagée en Amérique Latine en 2015. Rien qu’au Brésil,
on estime le nombre des cas entre 440 000 et 1,3 millions de personnes
dont des femmes enceintes. En même temps, 4 000 cas de microcéphalie
ont été signalés dans ce pays, soit 20 fois plus qu’en temps normal.
D’où l’hypothèse que ces cas de microcéphalie sont liées à l’infection
pendant la grossesse par le virus Zika. Mais à ce jour, le lien direct
et les mécanismes en cause restent à démontrer scientifiquement.
Quelques publications récentes orientent néanmoins vers cette relation
mais le nombre de cas est pour l’instant insuffisant pour affirmer le
lien de cause à effet.
Un cas de microcéphalie avec présence de virus dans le cerveau

Dans la revue
The New England Journal of Medicine,
une équipe de scientifiques rapporte le cas d’une femme slovène de 25
ans travaillant depuis 2 ans comme volontaire dans le nord du Brésil. A
l’époque, en 2015, et se retrouvant toujours au Brésil, cette femme
tombe enceinte. Pendant la 13
ème semaine de sa grossesse,
elle présente un tableau de fièvre avec douleurs musculaires et une
éruption faisant suspecter une infection par le virus Zika, qui
sévissait dans cette région du Brésil mais elle n’a pas bénéficié de
diagnostic virologique. Les échographies faites sur place à la semaine
14 et 20 de grossesse
se sont avérées normales. La femme est rentrée en Slovénie à 28
semaines de gestation et une semaine plus tard elle passe une nouvelle
échographie qui montre des anomalies non spécifiées, raison pour
laquelle elle est adressée au département de périnatologie d’un hôpital.
Une nouvelle ultrasonographie pratiquée à 32 semaines de grossesse
montre cette-fois un retard de croissance du fœtus avec une
microcéphalie et de nombreuses malformations cérébrales, notamment des
calcifications, sans altération placentaire ni du liquide amniotique. En
raison de ces anomalies et des antécédents d’une probable infection par
le virus Zika, les médecins réalisent, avec le consentement de la
patiente, une interruption médicale de grossesse à la semaine 32.
L’autopsie
du bébé montre que les anomalies se limitent à la tête, sans qu’aucune
autre anomalie n’ait été constatée dans le reste du corps. Outre la
microcéphalie, de multiples malformations, notamment une dilatation
ventriculaire et de nombreuses calcifications ainsi que des altérations
cellulaires du cerveau sont constatées. Fait marquant, les examens
immunologiques et au microscope électronique ont montré la présence du
virus Zika à des concentrations très importantes (6,5x10è copies de ARN
viral par milligramme de tissu cérébral), quantités bien supérieures à
celles retrouvées dans le sang des personnes infectées par le virus Zika
et similaires aux concentrations retrouvées dans le sperme. Plus
surprenant encore, aucune trace du virus n’a été retrouvée dans le reste
du corps du fœtus, ce qui est expliqué par les auteurs comme "
un très forte tropisme du virus Zika pour le tissu cérébral".
Mais pour les scientifiques, cette découverte n’explique pas le
mécanisme pathogène du virus sur le cerveau. Par ailleurs, des examens à
la recherche du virus dans le liquide amniotique ou le placenta n’ont pas été effectués.
Le virus détecté dans le liquide amniotique chez deux femmes
Dans un autre article publié dans la revue
The Lancet Infectious Diseases,
des auteurs rapportent la présence du virus Zika chez 2 femmes dont les
fœtus avaient une microcéphalie. Les auteurs suggèrent que cette
présence oriente sur la possibilité que le virus puisse traverser la
barrière placentaire mais pour autant, cela ne constitue pas une preuve
que le virus soit la cause de la microcéphalie.

Là encore,
s’agissant de deux cas, les auteurs sont prudents et déclarent que pour
l’instant, ce qui peut être avancé est la possibilité que le virus
puisse passer du sang à travers le placenta pour atteindre le liquide
amniotique et potentiellement infecter le fœtus. Le Dr Ana de Filippis,
auteure principale de l’article déclare : "C
ette étude ne peut pas
déterminer si le virus Zika identifié dans le liquide amniotique de ces
deux femmes était la cause de la microcéphalie constatée chez les fœtus,
ni les mécanismes biologiques responsables, s’il y a un lien". Et de conclure que "
d’autres travaux de recherche sont nécessaires pour élucider le plus rapidement ces questions".
Parallèlement,
les Centres de contrôle et de prévention des maladies américains
(Centers for Disease Control) ont annoncé qu’ils ont retrouvé le virus
Zika chez 2 bébés microcéphaliques décédés au Bresil. Ils démarreront
d’ici peu un programme avec les autorités de santé brésiliennes pour
analyser et documenter une centaine de cas de microcéphalie survenus
dans l’état de Paraiba.
Sources :
ICI
Mlakar J, Korva M, Tul N, Mraz J
et al. Zika virus associated with microcephaly.
N Engl J Med 2016 Feb 10 (
disponible en ligne).
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