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2 mai 2013

Monster Energy dans la ligne de mire des autorités américaines

Publicité de Monster Energy
Les boissons énergisantes du fabricant californien Monster Energy sont soupçonnées par la Food and Drug Administration d'avoir causé la mort de plusieurs consommateurs américains.
Les autorités américaines ont annoncé lundi la tenue de cette enquête afin de déterminer si la consommation des boissons Monster Energy a causé des crises cardiaques et la mort d'au moins cinq personnes entre 2009 et 2012. La teneur élevée en caféine de ces boissons peut être à l'origine de troubles cardiaques, selon plusieurs experts de la santé.
Vendredi dernier, la famille d'une adolescente de 14 ans morte en 2011 a intenté une poursuite contre Monster Energy. Une autopsie a révélé que l'adolescente avait succombé à une arythmie cardiaque causée par une intoxication à la caféine. Elle avait consommé en 24 heures deux canettes de 710 millilitres chacune d'un produit de Monster Energy. Ces boissons contenaient un total de 480 milligrammes de caféine, soit l'équivalent de 3 tasses de café.
Monster Energy a la ferme intention de se défendre. L'entreprise souligne que rien ne permet de croire que ses produits sont dangereux pour la santé. Malgré tout, l'action de l'entreprise a reculé de 14 % à la Bourse de New York au cours de la séance de lundi.
Aux États-Unis, la réglementation limite à 71 milligrammes par contenant de 355 millilitres la teneur en caféine des boissons gazeuses. Toutefois, cette limitation ne s'applique pas aux boissons énergisantes, qui sont considérées comme des compléments alimentaires. Au Canada, la teneur en caféine des boissons énergisantes est limitée à 180 milligrammes par contenant.
Canette de Monster EnergyQu'elles soient fabriquées par Monster Energy, Red Bull, Rockstar ou Full Throttle, les boissons énergisantes sont de plus en plus critiquées. Le mois dernier, les sénateurs Dick Durbin de l'Illinois et Richard Blumenthal du Connecticut ont adressé une lettre à la Food and Drug Administration, lui demandant d'enquêter sur l'effet de ces boissons sur les enfants et les adolescents.
Selon plusieurs analystes, ces critiques risquent de pousser les autorités à imposer un âge minimal pour la consommation de ces produits. Une divulgation plus complète des informations nutritionnelles du produit sur l'emballage pourrait également être exigée.
Malgré tout, les boissons énergisantes ont le vent dans les voiles. En 2011, leurs ventes ont grimpé de 17 % aux États-Unis seulement, à 9 milliards de dollars. Monster Energy s'accapare 39 % du volume de boissons énergisantes vendues aux États-Unis.
Cette société a réalisé des ventes de 592,6 millions de dollars américains au dernier trimestre terminé le 30 juin 2012.
Le débat au Canada
Au pays, Santé Canada a resserré l'année dernière les règles sur la vente des boissons énergisantes, pour les faire passer de la catégorie « produits de santé naturels » à « aliments ». Ce changement force les fabricants à identifier les ingrédients des boissons énergisantes et à préciser les éléments nutritifs et les allergènes sur les emballages.
De plus, en vertu des nouvelles règles, un plafond de 180 mg de caféine par canette est imposé et l'étiquetage doit préciser que le produit est déconseillé aux enfants, aux femmes enceintes et à celles qui allaitent.
L'industrie disposait à partir d'octobre 2011 d'une période de 18 à 24 prochains mois pour se plier aux nouvelles exigences.
Ces changements ont toutefois été jugés insuffisants aux yeux de nombreux experts.
L'Association pour la santé publique du Québec demande d'ailleurs mardi au gouvernement de resserrer davantage les règles pour carrément interdire la vente de ces boissons aux jeunes de moins de 18 ans.
Le marketing des boissons énergisantes cible essentiellement les jeunes, alors que ces derniers sont les plus vulnérables aux effets néfastes de leur consommation, souligne l'association.

Red Bull, Burn, Monster : donnent-ils des ailes ou des malaises ?

Un petit coup de mou ? Et votre main se tend vers une boisson énergisante. Au mieux, vous n'aurez qu'un shot de caféine. Mais risquez bien pire si vous êtes en plein effort physique ou déjà bien imbibé d'alcool. Explications.
 
Un Napoléon, la main sous le plastron, qui dégomme une canette et peut quitter l’île d’Elbe par les airs ; un accusé assoiffé, sauvé par la boisson. « Red Bull vous donne des ailes », disent-ils. Vraiment ? Peu de chance qu’une boisson énergisante – puisque c’est d’elle qu’il s’agit – vous aide à voler. Mais de l’excitation, du tonus, de la nervosité, pour sûr, vous en aurez. Dans une canette de Red Bull, Burn ou Monster Energy, vous trouverez généralement de la caféine, de la taurine, du D-glucuronolactone, du guarana parfois, du sucre toujours. Pour quels dangers ?
Suite au signalement de deux décès par crise cardiaque (13 cas de pathologies « probablement » ou « possiblement » liées à ces boissons ont été officiellement reconnues), l’Agence de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a lancé, en juin dernier, un appel aux professionnels de santé. Ceux-là sont appelés à transmettre tous les effets néfastes qu’ils auraient observés chez leurs patients après la consommation de ces produits. En attendant, elle ne souhaite pas s’exprimer sur la question.
Tentons d’y voir plus clair. Et reprenons la composition de notre canette. La taurine ? Un acide aminé présent dans les produits d’origine animale (viandes, poissons, fruits de mer, produits laitiers…). Le glucuronolactone ? Un composant produit par le foie lors de la dégradation des sucres. Le guarana ? Une plante à la forte teneur en caféine. « Ces produits ne sont pas forcément dangereux pris isolément, explique Frédéric Maton, président de la Société française de nutrition du sport (SFNS.) C’est l’association de ces substances aux propriétés excitantes qui peut l’être en modifiant le comportement du consommateur. »

Un shoot de caféine

D’abord, la caféine. Dans une canette de Red Bull, on en trouve 80 mg soit l’équivalent d’un expresso. Il est conseillé, pour un adulte, de ne pas dépasser 400 mg de caféine par jour. Ouf, on est sauvé. Sauf que « la caféine est présente dans de nombreux produits consommés en parallèle, avec un risque de surdosage », précise un document (en PDF publié par deux médecins et paru dans la revue Nutrition et pédiatrie en 2010). Pis, « pour certaines personnes qui ont une maladie du cœur ou des reins, la caféine, même à petites doses, peut entraîner des palpitations, une perte de connaissance », souligne Philippe Arvers, addictologue de la région grenobloise.
Mais il n’y a pas que de la caféine dans une canette. Et les teneurs des autres molécules ne sont pas anodines. La taurine est par exemple présente à hauteur d’un gramme, soit l’équivalent de cinq jours de consommation via les aliments quotidiennement ingérés, souligne un avis de l’Anses publié en novembre 2006 (voir le PDF. « Est-ce qu’elle a des effets nocifs pour la santé ? Nous ne sommes pas sûrs à 100%. Ce qui est sûr, c’est que l’argument annoncé par les fabricants comme quoi elle aurait des propriétés anti-oxydantes n’est pas vrai à de telles doses », explique Frédéric Maton. Selon un avis de son institut publié en janvier, se shooter à forte dose à la taurine ne sert tout bonnement à rien : « Les apports alimentaires en taurine dans le cadre d’une alimentation diversifiée équilibrée, associés à sa fabrication endogène, suffisent à couvrir les besoins, même semble-t-il lors d’une pratique physique intense. » Idem pour le glucoronolactone consommé, dans une canette, à des quantités 500 fois plus importantes que l’apport naturel journalier : « Les doses importantes rencontrées dans certaines boissons énergisantes ne semblent présenter aucun intérêt ni justification nutritionnel. »

Mauvais choix pour le sportif

Mais le risque réel dépend en fait du contexte dans lequel vous risquez de siroter ces liquides. « Un sportif de haut niveau ou même un sportif du dimanche s’expose à un danger cardiaque s’il a une augmentation de sa fréquence cardiaque dans un contexte qui sollicite déjà le cœur. Ça peut être une source de troubles du rythme cardiaque qui peut potentiellement déboucher sur une mort subite », explique Frédéric Maton. Problème : les sportifs confondent souvent ces produits avec les boissons énergétiques alors que seules ces dernières « répondent à un décret européen conçu pour l’être humain à l’effort » .
« La caféine des boissons énergisantes est un puissant diurétique, elle accélère la déshydratation. C’est un paradoxe que les sportifs en boivent ! Elle entraîne aussi une fuite minérale de phosphore, le potassium, le calcium. Chez le consommateur habituel, elle risque d’entraîner une carence en potassium et d’augmenter le risque cardiaque », ajoute le médecin. Le souci c’est que c’est justement dans ce cadre-ci que les industriels semblent encourager la consommation de ces liquides. C’est le cas de Red Bull qui joue franchement la carte du sport sur son site Internet : « Dans toutes les disciplines où les athlètes ont besoin d’aile, Red Bull répond présent : ski, snowboard, escalade, surf, moto, football ou encore Formule 1 (…) mais aide aussi les sportifs passionnés de tous les âges à établir leur propre record. »

Vodka-Red Bull : le dangereux cocktail

Autre cible des industriels : les jeunes fêtards. « L’après-midi ou en soirée, en club ou à la maison, faire la fête ou simplement prendre du bon temps dans vos endroits préférés demande beaucoup d’énergie. C’est pourquoi toute une génération survole la nuit avec une canette de Red Bull comme partenaire sur le dancefloor, ou comme invité privilégié des soirées à la maison (…) Et à la fin de la soirée, une canette bien fraîche de Red Bull est un excellent compagnon avant de rentrer », précise encore Red Bull sur son site.
Sauf que l’’industriel oublie un détail : si Red Bull il y a, c’est souvent plongé dans un verre d’alcool. Selon l’Anses, « 27% des consommateurs de moins de 35 ans associent, au moins de temps en temps, ces produits à l’alcool ». Or, « la caféine de ces boissons vient contrebalancer les effets de l’alcool, entre autres une certaine somnolence. On a alors l’impression qu’on tient mieux l’alcool, on consomme davantage et de façon plus fréquente. Et ça conduit à des prises de risque », souligne Philippe Arvers. Dans une étude menée en 2012 sur des universitaires grenoblois, le médecin a mis en évidence une plus grosse occurrence d’accidents, de bagarres et de rapports sexuels non protégés chez les jeunes ayant consommé le joli cocktail.
Faut-il bannir ces boissons ? Non, pour la Société française de nutrition du sport (SFNS.) qui plaide pour « une consommation éclairée ». « Il faut qu’un sportif sache qu’il risque un trouble du rythme cardiaque comme un fumeur sait qu’il risque un cancer. Après il décidera de prendre ce risque ou pas. »

Red Bull : une image cool gagnée grâce au sport

Ses canettes ont beau être contre-indiquées pendant un effort physique, la marque ne cesse de s’associer à des compétitions sportives, élaborant une image jeune, branchée, limite casse-cou. Selon Les Echos, Red Bull consacrerait 30% de son chiffre d’affaires (4,2 milliards d’euros en 2012) au marketing et à la communication, notamment via le sponsoring sportif. Ne la cherchez pas, elle est partout : F1, football, surf, « mountain bike », ski et se pique même de créer de nouvelles disciplines : patinage de descente extrême, plongeons extrêmes. C’est même eux qui ont sponsorisé le saut le plus haut du monde de l’Autrichien Felix Baumgartner, en octobre dernier. Et ça paye. La marque aurait vendu 4,6 milliards de canettes en 2011.

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