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7 août 2012

Sclérose en plaques


Description

La sclérose en plaques (SEP) est une affection chronique et invalidante qui s'attaque au système nerveux central (SNC). Ce système comprend le cerveau et la moelle épinière, en plus des nerfs qui déterminent toutes les activités du corps, comme la pensée, les sensations, la vue, l'odorat, le goût et le mouvement. La sclérose en plaques touche environ 1 personne sur 1 000 et elle atteint généralement les personnes âgées de 20 ans et 40 ans, même si elle peut survenir à tout âge.
Les nerfs des personnes exemptes de sclérose en plaques sont recouverts d'une couche protectrice appelée gaine de myéline. Cette gaine permet la transmission rapide des signaux électriques dans le cerveau. Les chercheurs croient que, chez les personnes atteintes de sclérose en plaques, il y a une inflammation de la gaine de myéline qui présente alors des lésions sous forme de petites plaques; on ignore quelle chaîne d'événements amorce cette dégradation. Une fois la lésion apparue, la transmission des signaux électriques dans le cerveau ralentit.
La sclérose en plaques est une affection auto-immune (le système immunitaire commence à réagir contre ses propres tissus) et elle ne peut donc pas être transmise d'une personne à une autre. Pour des raisons inconnues, le système immunitaire considère la gaine de myéline comme un corps étranger et s'y attaque.
Il y a 4 formes de sclérose en plaques :
La sclérose en plaques rémittente (ou cyclique), la forme la plus courante de SEP, touche 85 % des personnes atteintes. Cette forme de SEP est caractérisée par des poussées, où les symptômes s'aggravent pendant des semaines ou des mois, suivies de rémissions où les symptômes régressent complètement ou partiellement.
La sclérose en plaques progressive primaire touche 10 % des personnes atteintes de cette maladie; elle se caractérise par une aggravation lente, mais pratiquement continue, à partir du moment de son apparition.
La sclérose en plaques progressive secondaire se manifeste par une période initiale de poussées et de rémissions, qui est suivie d'une aggravation constante et de périodes de rémission mineures. Environ 50 % des personnes atteintes de la forme de sclérose en plaques rémittente (ou cyclique) auront cette forme de SEP moins de 10 ans après l'apparition de l'affection.
La sclérose en plaques progressive récurrente se caractérise par une évolution uniforme de la maladie avec des poussées occasionnelles. Cette forme de SEP est relativement rare et ne représente que 5 % des cas de sclérose en plaques.

Causes

La cause de la sclérose en plaques demeure encore inconnue.Néanmoins, la plupart des travaux de recherche donnent à penser qu'une réaction anormale du système immunitaire est responsable des dommages infligés à la gaine de myéline.
En temps normal, le système immunitaire protège l'organisme et le défend contre les substances étrangères. Par contre, dans le cas d'une affection auto-immune, l'organisme attaque ses propres tissus. La cause exacte de ce comportement du système immunitaire n'a pas été élucidée, mais le rôle de certains facteurs a été mis en évidence. Parmi ces facteurs, on retrouve :
  • le sexe - la SEP touche approximativement 2 à 3 fois plus de femmes que d'hommes;
  • les antécédents familiaux de sclérose en plaques  - ce facteur accroît le risque de SEP. En fait, plus le lien de parenté est étroit, plus le risque est élevé. Ainsi, si un jumeau identique est atteint de la maladie, le risque pour l'autre jumeau est d'environ 30 %. Malgré cela, les travaux de recherche ont révélé qu'il n'y a pas un « gène unique de la SEP ». Il faudra encore bien des années de recherche pour préciser le rôle de la génétique;
  • l'origine ethnique - la SEP touche principalement les personnes d'origine caucasienne;
  • les facteurs environnementaux - la SEP est plus fréquente sous les climats nordiques, ce qui, pour l'Amérique du Nord, inclut toute région au nord de Denver ou de Philadelphie. La SEP est également fréquente en Europe du Nord et au Japon. Le lieu habité pendant les 15 premières années de la vie joue un rôle crucial en ce qui concerne le risque de SEP. Le risque est faible dans les régions tropicales ou méridionales. Chez les personnes qui ont vécu dans une région méridionale jusqu'à l'âge de 15 ans ou plus avant de déménager dans une région nordique, le risque de SEP est faible. Par contre, les personnes qui se sont installées ailleurs avant l'âge de 15 ans sont exposées à un risque plus important. Certaines données préliminaires portent à penser que l'exposition au soleil et un apport élevé en vitamine D pourraient diminuer le risque d'avoir la SEP. Toutefois, de plus amples recherches sont nécessaires avant de recommander la prise de suppléments vitaminiques à cette fin;
  • les infections - les chercheurs sont d'avis que de nombreuses affections auto-immunes sont provoquées par un type d'infection qui s'attaque aux personnes ayant un patrimoine génétique particulier. Un grand nombre de bactéries comportent des protéines qui imitent les cellules de l'organisme. Cela peut tromper les défenses immunitaires qui se tourneront alors contre les tissus de l'organisme lui-même, même une fois l'infection disparue. Depuis un certain temps, les chercheurs étudient les virus qui pourraient être des déclencheurs de la maladie, plus particulièrement les virus de la varicelle et de l'herpès.

Symptômes et Complications

La sclérose en plaques évolue de façon imprévisible et touche chaque personne différemment. Les symptômes qui se manifestent pendant une crise peuvent varier en nature et en intensité.
Les symptômes, qui dépendent de la zone endommagée, sont généralement les suivants :
  • des crises convulsives;
  • une démangeaison;
  • de la difficulté à marcher;
  • une difficulté à parler et à avaler;
  • de la douleur;
  • un engourdissement et des picotements;
  • des étourdissements et la sensation de tête qui tourne;
  • une fatigue extrême;
  • des maux de tête;
  • une perte de l'audition;
  • des problèmes de santé mentale (par ex. une dépression);
  • des problèmes de la vue;
  • de la rigidité ou des spasmes musculaires;
  • des tremblements;
  • des troubles cognitifs (par ex. une perte de mémoire);
  • des troubles intestinaux comme une constipation;
  • des troubles sexuels comme une perte de sensation, une baisse de la libido et une difficulté à maintenir une érection;
  • des troubles de la vessie comme une incontinence urinaire.
Le fait d'avoir un ou plusieurs de ces symptômes ne signifie pas nécessairement que vous avez la sclérose en plaques, mais il est conseillé de consulter un médecin si vous pensez que vos symptômes pourraient être reliés à cette affection.

Diagnostic

Si votre médecin soupçonne la présence d'une sclérose en plaques, il vous enverra consulter un neurologue qui vous fera passer divers examens. Les examens neurologiques permettent de vérifier les réflexes, les mouvements oculaires, la force des membres, les sensations et la coordination. Les antécédents médicaux et familiaux sont également importants.
Les examens complémentaires ci-après peuvent être réalisés :
  • une imagerie par résonance magnétique (IRM), un type d'examen d'imagerie qui permet de visualiser le cerveau et la moelle épinière;
  • les potentiels évoqués, une mesure des signaux nerveux transmis entre le corps et le cerveau. En présence d'une SEP, les signaux sont plus lents et plus faibles;
  • un examen du liquide cérébrospinal, qui permet de vérifier s'il y a des indices de sclérose en plaques dans ce liquide.
Pour confirmer un diagnostic de sclérose en plaques, la personne doit présenter des signes de cette maladie dans diverses parties de son système nerveux et avoir subi au moins deux poussées distinctes. Toutefois, si une personne n'a connu qu'une seule poussée caractérisée par des symptômes qui peuvent être ceux de la SEP, une IRM peut être pratiquée pour évaluer le risque d'une évolution de la SEP. Le traitement précoce d'une première poussée isolée peut prévenir ou du moins retarder les poussées subséquentes.

Traitement et Prévention

Étant donné que la sclérose en plaques ne se guérit pas, le but principal du traitement est de réduire le nombre de poussées, et d'en diminuer la gravité, le cas échéant. Pour ce faire, des médicaments peuvent être employés sous forme d'injection, notamment des doses massives de stéroïdes par voie intraveineuse (mais aussi par la bouche).
On utilise les traitements de fond, comme les interférons bêta* (interféron bêta-1a et interféron bêta-1b), le fingolimod, le glatiramère, le mitoxantrone et le natalizumab pour réduire l'activité et la progression de l'affection.
Divers autres traitements et changements dans le mode de vie peuvent aider à atténuer les symptômes tels que les troubles de la vessie, la fatigue, la douleur, la dépression, l'anxiété et le stress; par contre, ces interventions n'ont aucun effet sur la maladie elle-même. Les programmes de réadaptation, faisant appel à l'ergothérapie et à la physiothérapie, font partie des mesures essentielles pour aider les personnes atteintes de SEP.
Voici d'autres mesures permettant de réduire l'importance des symptômes :
  • recevoir un vaccin contre la grippe;
  • éviter le stress ou le réduire le plus possible;
  • éviter la chaleur, par exemple dans les bains-tourbillon et les douches très chaudes;
  • faire de l'exercice de façon modérée;
  • faire des exercices d'étirement.
À l'heure actuelle, les chercheurs se concentrent sur la mise au point de médicaments visant à contrer les anticorps immuns spécifiques qui s'attaquent à la myéline, de facteurs de croissance qui aideraient à restaurer la myéline entre les poussées, et de techniques expérimentales telles que la greffe de moelle osseuse et certaines interventions chirurgicales.

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