Définition
Le Libéria, 2004-2005 : l'apport alimentaire est suffisant pour les populations, à la fois grâce à des récoltes et des importations non négligeables, ainsi que grâce à des distributions alimentaires régulières par le PAM. Cependant, les taux de malnutrition sont importants, surtout dans les zones urbaines. Le principal problème identifié tient essentiellement à des pratiques de soins inadaptées, dont les causes sont multiples. Les mères ne sont pas en mesure de fournir à leur enfant des soins efficaces, du fait d'un déficit cognitif, de troubles post-traumatiques, d'une relation pathologique avec l'enfant, etc.
Causes
La malnutrition augmente les risques d'infections et de maladies ; par exemple, elle est un risque majeur dans le développement de la tuberculose[]. En communauté ou zones dans lesquelles l'accès à l'eau potable est inexistant, ces risques de santé posent un grave problème. Une faible énergie physique et psychologique est ressentie et les victimes sont incapable de remplir les tâches quotidiennes ou d'obtenir une éducation correcte (chez les enfants).
Psychologie
Cancer
Le cancer est désormais présent dans les pays en développement. D'après une étude faite par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), « dans les pays en développement, les cancers du foie, de l'estomac et de l'œsophage sont les plus répandus [...] ». Le cancer du poumon augmente rapidement dans ces pays avec la répartition du tabac. Les pays développés incluent les cancers du colon, du rectum, du sein et de la prostate — et peuvent être causer par l'obésité, le manque d'exercice (de sport), l'alimentation et l'âge.
Hyponatrémie
Un manque réel d'eau, sans renouvellement en sel de sodium et de potassium, mène à l'hyponatrémie, qui peut de loin conduire à une intoxication par l'eau d'un niveau dangereux. Une histoire de ce genre est survenue en 2007, lorsqu'une américaine nommée Jennifer Strange est morte durant un concours de buveurs d'eau. Plus souvent, la condition survient lors d'une endurance à long-terme (compétitions et entrainements tels que les marathons ou triathlons) et cause petit à petit des troubles incluant maux de tête, étourdissements et confusion ; dans de très sévères cas elle implique un coma, des convulsions et la mort.
En 2006, plus de 3,5 milliards de personnes souffrent de carence en fer, deux milliards sont en danger de carence en iode et 200 millions d'enfants d'âge préscolaire sont victimes d'insuffisance en vitamine A. Dans les pays en développement, les insuffisances alimentaires causent des maladies comme le kwashiorkor, l'anémie (qui attaque le système sanguin et empêche la concentration), le rachitisme (qui empêche le développement normal des os de l'enfant) ou la cécité (causée par des carences en vitamine A). Le rapport de 2004 de l'Unicef et la Banque mondiale dresse un bilan terrifiant : les carences en fer parmi les bébés de 6 à 24 mois affectent le développement mental de 40 à 60 % des enfants des pays en développement ; les carences en iode ont fait reculer la capacité intellectuelle de ces pays de 10 à 15 %, et causent la naissance de 18 millions d'enfants handicapés mentaux par an ; le manque de vitamine A entraine la mort d'un million d'enfants chaque année. Chez les adultes, les plus affectés sont souvent les femmes : l'anémie causée par le manque de fer entraine la mort de 60 000 jeunes femmes pendant leur grossesse ou leur accouchement ; le manque d'acide folique cause un décès par maladie cardiaque sur dix. Les carences s'additionnent et rendent l'organisme plus vulnérable à d'autres maladies. L'impact économique est énorme, la baisse d'énergie associée aux carences causant une chute de 2 % du PNB dans les pays les plus affectés. La sous-alimentation affecte quelque 800 millions de personnes dans le monde, tandis que l'obésité affecte plus de 300 millions de personnes (voir ces articles pour les détails). Selon MSF, en moyenne sur 2009, un enfant est mort de malnutrition toutes les six secondes (soit plus de cinq millions sur l'année). La lutte contre la malnutrition est par ailleurs l'un des huit Objectifs du millénaire pour le développement, initiés en 2000 par l'ONU. La troisième cible de cet objectif vise à réduire de moitié le nombre de personnes souffrant de malnutrition entre 1990 et 2015.
Et… très bon à savoir aussi:
Toutes les cinq secondes un enfant de moins de dix ans meurt de faim, tandis que des dizaines de millions d’autres, et leurs parents avec eux, souffrent de la sous-alimentation et de ses terribles séquelles physiques et psychologiques. Et pourtant, les experts le savent bien, l’agriculture mondiale d’aujourd’hui serait en mesure de nourrir 12 milliards d’êtres humains, soit près du double de la population mondiale. Nulle fatalité, donc, à cette destruction massive. Comment y mettre fin ? En prenant d’abord conscience des dimensions exactes du désastre : un état des lieux documenté, mais vibrant de la connaissance acquise sur le terrain par celui qui fut si longtemps en charge du dossier à l’ONU, ouvre le livre. Il s’agit tout aussitôt de comprendre les raisons de l’échec des formidables moyens mis en œuvre depuis la Deuxième Guerre mondiale pour éradiquer la faim. Puis d’identifier les ennemis du droit à l’alimentation. Pour saisir enfin le ressort des deux grandes stratégies à travers lesquelles progresse à présent le fléau : la production des agrocarburants et la spéculation sur les biens agricoles. Comme toujours avec Jean Ziegler, la souffrance a un visage, l’oppression un nom, et les mécanismes à l’œuvre sont saisis dans leur application concrète. Mais l’espoir est là, qui s’incarne dans la résistance quotidienne de ceux qui, dans les régions dévastées, occupent les terres et opposent le droit à l’alimentation à la puissance des trusts agro-alimentaires. Ils attendent de nous un indéfectible soutien. Au nom de la justice et de la dignité de l’Homme. Rapporteur spécial des Nations unies pour le droit à l’alimentation de 2001 à 2008, Jean Ziegler est aujourd’hui vice-président du comité consultatif du Conseil des droits de l’homme de l’ONU. Professeur émérite de sociologie à l’Université de Genève, il a consacré l’essentiel de son œuvre à dénoncer les mécanismes d’assujettissement des peuples du monde. Récemment : L’Empire de la honte (2005) et la Haine de l’Occident (2008).
Le professeur de sociologie Jean Ziegler |
Jean Ziegler a écrit un livre sur la question, Destruction massive : géopolitique de la faim. (lire un extrait ICI )
De 2000 à 2008, Jean Ziegler a été le premier rapporteur spécial du Conseil des droits de l'homme des Nations unies pour le droit à l'alimentation.
Il est au pays pour donner quelques conférences. Après être allé à Québec et à Ottawa, il donne une conférence à Montréal ce soir, au Coeur des sciences de l'UQAM. Malheureusement, l'événement est complet.
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