Personnes à risque
Les risques
La clef, c'est la prévention
Les précautions universelles me protégeront-elles?
Connaissez bien vos droits!
- ces personnes ont le "droit d'être informées" de tout danger possible des lieux de travail;
- ces personnes ont le "droit de participer" à la détection quotidienne et à l'élimination des dangers professionnels par le biais de leur comité paritaire de santé et de sécurité;
- ces personnes ont le "droit de refuser" de travailler si elles ont raison de croire que les conditions de travail peuvent être dangereuses pour leur santé et leur sécurité, et ce sans crainte de répercussion ou de représailles.
Formation
- donner aux travailleuses et travailleurs les renseignements suffisants et leur permettre de discuter des maladies à diffusion hématogène et de leur mode de transmission;
- contrôler l'exposition à l'aide de systèmes de contrôle technique; ·utiliser l'équipement de protection individuelle;
- discuter du vaccin contre l'hépatite B, d'être informés sur ce vaccin et, si possible, l'obtenir de l'employeur;
- préciser le rôle du Comité paritaire de santé et de sécurité dans les cas d'enquête et de prévention des accidents et des maladies;
- savoir comment traiter les expositions au sang et d'en assurer le suivi.
Que faire en cas d'accident?
Conclusion
1375, boul St. Laurent
OTTAWA, Ontario
K1G 0Z7
tél: (613) 237-1590
télec: (613) 237-5508
courriel: http://scfp.ca/mailto/fnagr_frphevgr+fpsc+pn
site web: http://scfp.ca/sante-et-securite
Ces blessures sont dues à une perforation accidentelle de la peau par une aiguille. Les personnes qui utilisent au travail des seringues hypodermiques et d'autres dispositifs munis d'une aiguille risquent de s'infliger ce type de blessures. Les blessures par piqûres d'aiguilles peuvent survenir en tout temps pendant l'utilisation, le démontage ou l'élimination des aiguilles. Si elles ne sont pas éliminées adéquatement, les aiguilles peuvent se retrouver dans la lingerie ou les déchets et blesser accidentellement d'autres travailleurs.
Les blessures par piqûres d'aiguilles favorisent la propagation des maladies infectieuses, en particulier celles dues à des virus transmissibles par le sang. Au cours des dernières années, les inquiétudes suscitées par le SIDA (syndrome de l'immunodéficience acquise), l'hépatite B et l'hépatite C ont incité les chercheurs à déterminer pourquoi ces blessures surviennent et à trouver des mesures pour les prévenir. Malgré la publication de lignes directrices et l'implantation de programmes de formation, les blessures par piqûres d'aiguilles demeurent un problème.
Quels sont les dangers associés aux blessures par piqûres d'aiguilles?
Lorsque la peau est accidentellement perforée par une aiguille contaminée, des liquides dangereux peuvent être injectés dans l'organisme. Il peut s'agir de médicaments dangereux, mais le risque posé par les liquides infectieux, en particulier le sang, est de loin le plus préoccupant. Même injecté en quantité infime, un liquide infectieux peut bel et bien transmettre certaines maladies.
Le principal danger associé aux blessures par piqûres d'aiguilles est l'injection accidentelle de virus transmissibles par le sang, en particulier les virus du sida (VIH), de l'hépatite B et de l'hépatite C.
Le risque d'infection après une exposition à du sang contaminé varie selon le pathogène en cause. Ainsi, après une exposition à du sang contaminé par le VIH, le risque est d'environ 0,3 %, alors que, selon les estimations, il pourrait être jusqu'à 100 fois plus élevé dans le cas du virus de l'hépatite B (30 %), et atteindre 10 % dans le cas du virus de l'hépatite C.
VIH/Sida
Le VIH, virus responsable du sida, risque beaucoup moins d'être transmis par une piqûre d'aiguille que le virus de l'hépatite B. Plusieurs centaines de travailleurs de la santé ont été exposés accidentellement, la plupart par piqûres d'aiguilles, au sang de patients infectés par le VIH. Depuis juin 1999, les chercheurs avaient dénombré aux États-Unis 49 cas de transmission du VIH à des travailleurs de la santé par piqûres d'aiguilles. Selon leurs estimations, le VIH est transmis dans 0,3 % des cas de blessures par piqûres d'aiguilles mettant en cause du sang contaminé par le VIH. Autrement dit, 99,7 % des expositions liées à des piqûres d'aiguilles ou à des coupures n'entraînent pas d'infection.
Au Canada, la Division de l'épidémiologie du VIH/sida, du Bureau du VIH/sida et des MTS (Agence de santé publique du Canada, Santé Canada) a signalé un cas de transmission professionnelle du VIH manifestement lié à une blessure par piqûre d'aiguille. Deux autres cas d'infection à VIH au Canada, cette fois chez des travailleurs de laboratoire, pourraient être liés à une transmission professionnelle.
Un cas potentiel de transmission professionnelle est survenu chez un biochimiste âgé de 75 ans de l'Ontario qui avait travaillé avec du sang et des produits sanguins dans de nombreux laboratoires. Aucun autre facteur de risque n'a été signalé.
Un autre cas possible de transmission professionnelle s'est produit chez un technicien de laboratoire du Québec au début des années 1990. Le cas est toujours sous enquête.
Hépatite B
Il est possible de réduire le risque de transmission du virus de l'hépatite B grâce à l'immunisation contre l'hépatite B, qui a une efficacité de 90 % à 95 %. Le risque de transmission du VHB par piqûre d'aiguille aux travailleurs de la santé réceptifs varie entre 1 % à 40 %.
Étant donné que le VHB peut survivre sur les surfaces de l'environnement pendant plus d'une semaine, l'exposition indirecte au VHB peut se produire par l'intermédiaire d'objets contaminés inanimés et semble avoir été un facteur dans des éclosions de VHB survenues chez des patients et du personnel d'unités d'hémodialyse.
Hépatite C
L'hépatite C peut elle aussi être transmise par des piqûres d'aiguilles. En milieu de travail, les facteurs de risque de transmission du virus de l'hépatite C est en moyenne de 1,8% (entre 0% à 7%) .
Les blessures par piqûres d'aiguilles ont également été mises en cause dans la transmission, à des travailleurs de la santé, des chercheurs de laboratoire ou du personnel vétérinaire, de nombreuses autres maladies causées par des virus, des bactéries, des champignons et d'autres microorganismes. Parmi ces maladies, citons :
|
|
La transmission de bon nombre de ces maladies est un événement rare et isolé. Elle révèle toutefois que les blessures par piqûres d'aiguilles peuvent être lourdes de conséquences.
Les blessures par piqûres d'aiguilles sont-elles fréquentes?
Ces blessures sont beaucoup trop fréquentes. Certains hôpitaux indiquent que, chaque année, le tiers du personnel infirmier et du personnel de laboratoire s'inflige ce type de blessures.
Les données statistiques disponibles constituent probablement une sous-estimation de la gravité du problème, car de nombreux travailleurs ne signalent pas leurs blessures. Il est par conséquent difficile d'évaluer avec précision l'ampleur du problème ou l'efficacité des programmes de prévention.
Les tableaux suivants, publiés par la Surveillance nationale des cas d'exposition professionnelle au virus de l'immunodéficience humaine, Santé Canada, renferment des données sur les blessures par piqûres d'aiguilles signalées.
Le tableau 1 présente des données sur le type d'exposition au VIH par profession. Au 31 décembre 2000, on avait dénombré au total 690 cas d'exposition. Ce sont les infirmiers et les infirmières qui ont subi le plus grand nombre d'expositions (485 ou 70 % du total), et les blessures par piqûres d'aiguilles représentaient le type d'exposition le plus courant (320 ou 75 % du total).
Tableau 1 Surveillance nationale de l'exposition professionnelle au VIH : Expositions selon le groupe professionnel (au 31 décembre 2000) | ||||||||||||||||||||
Infirmier(ère) | Thérapeute/ Technicien(ne) | Étudiant(e)/ Résident(e) | Technicien(ne) de laboratoire | Médecin | Autre | |||||||||||||||
A | B | C | A | B | C | A | B | C | A | B | C | A | B | C | A | B | C | Total | % | |
Piqûre d'aiguille | 320 | 75% | 66% | 16 | 4% | 47% | 21 | 5% | 78% | 27 | 6% | 47% | 26 | 6% | 62% | 17 | 4% | 40% | 427 | 62% |
Blessure avec un instrument chirurgical | 19 | 47% | 4% | 1 | 3% | 3% | 3 | 8% | 11% | 6 | 16% | 10% | 4 | 11% | 10% | 7 | 18% | 16% | 40 | 6% |
Muqueuse | 46 | 62% | 10% | 8 | 11% | 24% | 2 | 3% | 7% | 9 | 12% | 16% | 5 | 7% | 12% | 5 | 7% | 11% | 75 | 11% |
Contact cutané | ||||||||||||||||||||
a) peau intacte | 6 | 40% | 1% | 1 | 7% | 3% | 0 | 0% | 0% | 2 | 14% | 3% | 2 | 14% | 5% | 4 | 29% | 10% | 15 | 2% |
b) peau non intacte* | 60 | 67% | 12% | 5 | 6% | 15% | 1 | 1% | 4% | 12 | 13% | 21% | 5 | 6% | 12% | 7 | 8% | 17% | 90 | 13% |
c) inconnu | 34 | 79% | 7% | 3 | 7% | 9% | 0 | 0% | 0% | 2 | 5% | 3% | 0 | 0% | 0% | 4 | 9% | 10% | 43 | 6% |
TOTAL | 485 | 34 | 27 | 58 | 42 | 44 | 690 | 100%** | ||||||||||||
% des blessures totales | 70% | 5% | 4% | 8% | 6% | 6% | 100% | |||||||||||||
* La rubrique « Contamination de plaie ouverte » qui figurait dans les tableaux antérieurs est maintenant comprise dans « Expositions par contact au niveau d'une cutanée ». ** Les pourcentages ont été arrondis. A = nombree blesures |
Les travailleurs de la santé au Canada qui sont exposés au virus de l'immunodéficience humaine (VIH) font l'objet d'une surveillance depuis septembre 1985. En janvier 2000, un projet intégré a permis de fusionner la base de données existante sur l'exposition professionnelle à des objets pointus ou tranchants contaminés par le VIH et la base de données sur le virus de l'hépatite B (VHB) et le virus de l'hépatite C (VHC) gérée par la Division des agents pathogènes à diffusion hématogène/infections nosocomiales et du travail (DAPDH/INT). L'objectif du nouveau Réseau de surveillance canadien des piqûres d'aiguilles (RSCPA) est de surveiller les expositions professionnelles des travailleurs de la santé au sang ou aux liquides organiques et de suivre l'apparition subséquente d'anticorps dirigés contre des virus transmissibles par le sang (VHB, VHC, VIH).
Le présent rapport résume les données de surveillance pour la première année (du 1er avril 2000 au 31 mars 2001) fournies par le RSCPA.
Le tableau 2 résume la fréquence et les taux d'exposition par titre de poste, les expositions étant énumérées par ordre décroissant de fréquence. Les infirmières ont subi 52 % de toutes les expositions. Toutefois, le taux d'exposition des infirmières par 100 ETP n'était que de 4,88, taux beaucoup plus faible que celui observé chez les phlébotomistes (42,78), les résidents en médecine (20,97), les techniciens en médecine nucléaire (13,59), les préposés à la stérilisation (12,14) ou les médecins spécialistes (10,06).
Tableau 2 Taux annuels d'exposition* fondés sur le nombre d'équivalents temps plein (ETP), selon le titre de poste - Réseau de surveillance canadien des piqûres d'aiguilles, du 1er avril 2000 au 31 mars 2001 | |||
Titre de poste | ETP | Expositions | Taux pour 100 ETP |
Infirmière autorisée** | 15 282,87 | 746 | 4,88 |
MD (résident) | 515,00 | 108 | 20,97 |
MD (spécialiste) | 824,95 | 83 | 10,06 |
Phlébotomiste | 172,98 | 74 | 42,78 |
Aide-infirmière | 2 024,21 | 67 | 3,21 |
Autres | 5 958,75 | 68 | 1,14 |
Technicien de laboratoire clinique | 1 862,46 | 51 | 2,74 |
Préposé à la stérilisation | 403,79 | 49 | 12,14 |
Préposé à l'entretien ménager | 1 247,38 | 53 | 4,25 |
MD (omnipraticien) | 1 319,80 | 25 | 1,89 |
Autre technicien | 325,38 | 23 | 7,09 |
Étudiant en sciences infirmières | 772,55 | 18 | 2,33 |
Étudiant en médecine | 227,00 | 15 | 6,61 |
Inhalothérapeute | 309,60 | 13 | 4,2 |
Autre préposé | 896,30 | 12 | 1,34 |
Technicien en médecine nucléaire | 66,22 | 9 | 13,59 |
Technicien en radiologie | 576,90 | 8 | 1,39 |
Préposé aux malades | 509,93 | 8 | 1,57 |
Travailleur de la buanderie | 240,86 | 4 | 1,66 |
Inconnu | 257,57 | 2 | 0,77 |
Dentiste | 21,20 | 0 | 0 |
Hygiéniste dentaire | 18,30 | 0 | 0 |
Total | 33 833,90 | 1 436 | 4,24 |
* Inclut les expositions percutanées et cutanéo-muqueuses. ** Inclut 981 jours de suivi chez les infirmières en santé communautaire = 3,78 ETP. |
Le tableau 3 donne un aperçu des expositions associées à 1 214 blessures percutanées. Soixante-deux pour cent des blessures ont été causées par cinq catégories d'instruments : aiguilles utilisées pour le prélèvement de sang artériel/veineux (14 %), cathéters intraveineux/artériels (7 %), aiguilles creuses pour les injections percutanées (23 %), aiguilles à suture (12 %), lames de scalpel (7 %). Les trois quarts des blessures comportaient une lésion de la peau accompagnée d'un saignement modéré, et 5 % consistaient en des coupures profondes avec ou sans saignement. Environ 43 % des 1 196 blessures signalées sont survenues lors de l'utilisation de l'instrument, 33 % après son utilisation (mais avant son élimination) et 12 % étaient liées à l'élimination de l'instrument (information manquante ou inconnue dans 12 % des cas d'exposition).
Tableau 3 Résumé des expositions dues à des blessures percutanées - Réseau de surveillance canadien des piqûres d'aiguilles, du 1er avril 2000 au 31 mars 2001 | ||
Nomber | % | |
Matériel à l'origine de la blessure percutanée et raison de son utilisation | ||
Aiguilles pour le prélèvement de sang | 174 | 14 |
Aiguilles pour l'insertion de cathéters intraveineux/artériels | 87 | 7 |
Aiguilles pour les injections percutanées | 276 | 23 |
Aiguilles utilisées pour manipuler un cathéter intraveineux | 32 | 3 |
Lancettes ou autre instrument pour les prélèvements à un doigt, talon ou à une oreille | 35 | 2 |
Aiguilles pour le prélèvement de tissu ou de liquide organique autre que le sang | 15 | 1 |
Aiguilles à suture | 140 | 11 |
Lames de scalpel pour les chirurgies | 80 | 7 |
Autres instruments chirurgicaux (rasoirs, ciseaux, rétracteurs, fil métallique, etc.) | 68 | 6 |
Verrerie (fiole, tube, pipette, objet en verre) | 24 | 2 |
Autres (autres instruments, usages autres/inconnus) | 264 | 22 |
Instruments inconnus | 19 | 2 |
Total | 1 214 | 100 |
Profondeur de la blessure | ||
Superficielle (égratignure sans saignement) | 184 | 15 |
Modérée (lésion de la peau sans saignement) | 901 | 74 |
Profonde (piqûre ou coupure profonde avec ou sans saignement) | 59 | 5 |
Information manquante | 70 | 6 |
Total | 1 214 | 100 |
Comment les blessures par piqûres d'aiguilles surviennent-elles?
Ce type de blessure résulte d'un accident mettant en cause une aiguille. Plusieurs études ont montré qu'il est possible de se blesser avec une aiguille à toutes les étapes de son utilisation, de son démontage ou de son élimination. On ne s'entend pas toutefois sur les raisons expliquant pourquoi ces accidents sont si fréquents chez les travailleurs de la santé et pourquoi les mesures simples censées résoudre ce problème demeurent inopérantes.
Entre 30 % et 50 % des blessures recensées au cours d'interventions cliniques ont habituellement été subies par le personnel infirmier et le personnel de laboratoire. La conception de l'équipement, la nature de l'acte médical, les conditions de travail, l'expérience du personnel, le recapuchonnage et l'élimination des aiguilles sont autant de facteurs qui influent sur la survenue de ce type d'accident.
Conception de l'équipement
Bon nombre de ces blessures pourraient être évitées si l'on avait recours aux dispositifs novateurs avec aiguilles protégées ou aux systèmes sans aiguille avec embout luer. Il y a de plus en plus de preuves que les seringues dotées de dispositifs de sécurité réduisent les piqûres accidentelles.
Nature de l'acte médical
Parmi les situations cliniques à risque, citons :
- le moment où une aiguille est retirée d'un patient, en particulier si le travailleur doit dispenser des soins au patient pendant qu'il se débarrasse de l'aiguille
- les circonstances où le patient secoue l'instrument
- le moment où l'on tire l'aiguille à travers le bouchon en caoutchouc d'un tube à vide (l'aiguille peut alors piquer la main par un effet de retour).
Les blessures surviennent habituellement lorsque les travailleurs tentent de faire plusieurs choses en même temps, en particulier pendant qu'ils démontent les aiguilles ou les éliminent.
Conditions de travail
Parmi les conditions de travail qui peuvent contribuer à accroître le nombre de blessures par piqûres d'aiguilles figurent :
- la réduction des effectifs, qui contraint le personne infirmier, le personnel de laboratoire et les étudiants à remplir des fonctions supplémentaires,
- certaines situations difficiles dans les soins aux patients,
- le fait de travailler la nuit avec un éclairage réduit.
Expérience du personnel
En général, les nouveaux employés ou les étudiants se blessent plus souvent avec des aiguilles que le personnel d'expérience.
Recapuchonnage
Entre 25 et 30 % des blessures par piqûres d'aiguilles subies par le personne infirmier et le personnel de laboratoire sont liées au recapuchonnage. Cette opération est la principale cause d'accident.
Il est extrêmement dangereux de tenir une seringue d'une main tout en tentant d'y mettre un capuchon que l'on tient de l'autre main. Les blessures surviennent de trois façons différentes :
- l'aiguille passe à côté du capuchon et pénètre accidentellement dans la main qui tient ce dernier;
- l'aiguille perfore le capuchon et pénètre dans la main qui tient ce dernier;
- le capuchon, mal ajusté, tombe de l'aiguille recapuchonnée, et cette dernière blesse la main.
Plusieurs organismes ont recommandé que les travailleurs s'abstiennent de recapuchonner les aiguilles avant de les démonter ou de s'en défaire. Pourtant, certains travailleurs de la santé ont continué de le faire, en toute connaissance des risques. Dans certains cas, une formation inadéquate ou la force de l'habitude pourraient expliquer ce comportement. Dans une étude récente, on a demandé à des travailleurs pourquoi ils persistaient à recapuchonner les aiguilles malgré leur connaissance des dangers potentiels. Ils ont donné les raisons suivantes :
- pour se protéger pendant qu'ils démontent un dispositif réutilisable dont l'aiguille contaminée est à découvert;
- pour se protéger des aiguilles à découvert lorsqu'ils doivent transporter en un seul voyage plusieurs articles vers un contenant pour aiguilles souillées;
- pour entreposer de façon sécuritaire une seringue entre les utilisations, lorsque son contenu doit être administré en plusieurs fois;
- pour protéger l'entourage pendant qu'ils se dirigent vers le contenant pour aiguilles souillées dans une pièce surpeuplée.
Dans ses lignes directrices, le Laboratoire de lutte contre la maladie précise que les travailleurs ne doivent jamais recapuchonner les aiguilles (ni les plier ou les casser), mais plutôt les placer directement après usage dans des contenants approuvés résistant à la perforation.
Élimination
Les blessures par piqûres d'aiguilles sont souvent liées à l'élimination des aiguilles. Elles se produisent quand le personnel utilise les contenants spéciaux destinés à recevoir les aiguilles et les objets pointus ou tranchants. Elles surviennent également lorsque des aiguilles sont placées avec les déchets ordinaires, contrairement à la règle, ou égarées dans le lieu de travail.
Contenants spéciaux
Chez le personnel infirmier ou le personnel de laboratoire, jusqu'à 30 % des blessures par piqûres d'aiguilles surviennent lorsque des aiguilles sont déposées dans les contenants prévus à cette fin. Les accidents se produisent à toutes les étapes de cette opération :
- pendant que le travailleur transporte l'aiguille vers le contenant, en particulier lorsque l'aiguille n'est pas recapuchonnée et est jetée avec d'autres déchets,
- pendant qu'il place l'aiguille dans le contenant, en particulier si ce dernier est rempli au-delà de sa capacité,
- pendant qu'il vide les contenants pour aiguilles souillées plutôt que des les sceller en vue de leur élimination.
Élimination inadéquate
Presque toutes les blessures par piqûres d'aiguilles subies par les préposés à l'entretien ménager et les porteurs sont dues à des aiguilles qui ont été soit égarées dans le lieu de travail soit jetées avec les déchets ordinaires. Les concierges et les préposés aux poubelles peuvent aussi se piquer ou se couper lorsqu'ils manipulent des déchets contenant des aiguilles ou des scalpels. La plupart des chercheurs comprennent mal que de telles situations se produisent. Selon certains, le problème serait imputable à la négligence, ou à un manque de motivation ou de formation chez les gens qui utilisent les aiguilles ou sont chargés de leur élimination. D'autres attribuent ces incidents au caractère inadéquat des systèmes d'élimination des aiguilles souillées.
Il est arrivé également que des employés d'entretien se blessent en nettoyant avec les mains des tuyaux ou d'autres zones où se trouvaient des aiguilles ou des seringues. Ces blessures sont généralement survenues lorsque les employés ne pouvaient pas voir ce qu'ils faisaient et ne portaient pas de gants de cuir.
Comment prévient-on les blessures par piqûres d'aiguilles?
La meilleure façon de protéger les travailleurs contre les maladies infectieuses pouvant être transmises par les piqûres d'aiguilles consiste à prévenir ce type d'accident. Un programme complet de prévention des blessures par piqûres d'aiguilles devrait comprendre :
- la formation des employés,
- des lignes directrices,
- des méthodes sécuritaires de recapuchonnage,
- des mécanismes efficaces d'élimination,
- des programmes de surveillance,
- une meilleure conception de l'équipement.
Formation des employés
Un bon programme de prévention des blessures par piqûres d'aiguilles devrait prévoir la formation des employés. Les travailleurs doivent savoir comment utiliser, monter, démonter et éliminer correctement les aiguilles. Ils doivent être bien informés des risques associés aux blessures par piqûres d'aiguilles et savoir comment les éviter. Les programmes de formation doivent notamment aborder :
- le risque de blessures,
- les dangers possibles,
- les précautions recommandées lors de l'utilisation et de l'élimination des aiguilles,
- la déclaration des blessures,
- l'importance de la vaccination contre l'hépatite B, s'il y a lieu.
Lignes directrices
Le Bureau de l'épidémiologie des maladies transmissibles du Laboratoire de lutte contre la maladie est chargé de réviser, publier et mettre à jour les lignes directrices visant à prévenir l'exposition à tous les agents pathogènes transmissibles parle sang chez les travailleurs.
Les lignes directrices suivantes portent expressément sur l'exposition due aux blessures par piqûres d'aiguilles :
- Aiguilles, lames de scalpels et autres instruments pointus ou tranchants -- les travailleurs doivent les considérer comme potentiellement contaminés et les manipuler avec prudence afin d'éviter les blessures accidentelles.
- Seringues et aiguilles, lames de scalpels et autres objets pointus ou tranchants jetables -- les travailleurs doivent les déposer après usage dans des contenants résistant à la perforation situés le plus près possible du lieu d'utilisation. Ils doivent prendre garde de ne pas trop remplir les contenants pour éviter les blessures accidentelles.
- Recapuchonnage -- les travailleurs doivent éviter de recapuchonner manuellement les aiguilles, de les plier, de les casser volontairement, de les retirer des seringues jetables, ou de les manipuler de toute autre façon avec les mains.
Techniques sécuritaires de recapuchonnage
Lorsque le recapuchonnage est nécessaire, il importe d'établir des méthodes sécuritaires qui devront être appliquées par les travailleurs. Les travailleurs ne devraient jamais diriger la pointe d'une aiguille à découvert vers une main non protégée.
Recapuchonnage par mouvement rotatif d'une seule main
Il est possible de recapuchonner de façon sécuritaire une aiguille en déposant le capuchon sur une surface plate et en le ramassant avec l'extrémité de la seringue au moyen d'un geste rotatif d'une main. La main libre doit être tenue à l'écart de la gaine et à bonne distance de l'aiguille à découvert.
Dispositifs de recapuchonnage
Il existe plusieurs dispositifs qui permettent de recapuchonner les aiguilles de façon sécuritaire. Certains dispositifs facilitent le recapuchonnage d'une seule main après avoir déposé le capuchon sur une surface plate. D'autres dispositifs sont destinés à protéger la main qui tient le capuchon pendant le recapuchonnage à deux mains. Jusqu'ici, la plupart de ces produits n'ont pas fait l'objet d'essais indépendants et le recapuchonnage à deux mains suscite toujours des inquiétudes. Il y a lieu d'effectuer de plus amples recherches sur les dispositifs de recapuchonnage. Ils pourraient s'avérer utiles lorsque le recapuchonnage est nécessaire.
Élimination
Si l'on veut prévenir les blessures par piqûres d'aiguilles, il est primordial de mettre en place un système efficace d'élimination des aiguilles après usage. On pourrait réduire considérablement les problèmes associés au recapuchonnage en facilitant l'accès à des contenants pour aiguilles souillées.
Les travailleurs doivent placer les aiguilles dans des contenants à large ouverture qui résistent à la perforation. Ces contenants doivent être situés à proximité du lieu d'utilisation, de façon qu'il soit possible de se débarrasser de façon sécuritaire des aiguilles sans les recapuchonner. Il faut remplacer les contenants avant qu'ils ne soient remplis à ras bord. Il faut s'assurer que les contenants sont scellés, recueillis et éliminés conformément aux règlements locaux sur les déchets biomédicaux.
Tous les membres du personnel doivent signaler toute situation où des aiguilles ont été laissées au chevet d'un patient ou jetées avec les déchets ordinaires.
Surveillance
On manque nettement de données quant aux divers facteurs responsables des accidents mettant en cause des aiguilles. Les programmes de surveillance qui permettent d'analyser en profondeur les accidents liés à des piqûres d'aiguilles pourraient permettre de combler cette lacune. Ces programmes de surveillance doivent notamment avoir pour objectifs de :
- déterminer le taux de blessures par piqûres d'aiguilles,
- rechercher les facteurs responsables des blessures,
- vérifier que les travailleurs blessés reçoivent les traitements voulus,
- cerner les aspects des programmes de prévention qui devraient être améliorés,
- éventuellement, proposer des stratégies pratiques pour faire face au problème.
La Division de l'épidémiologie du VIH/sida, du Bureau du VIH/sida et des MTS (LLCM), maintient un programme de surveillance de l'exposition professionnelle au sang et aux liquides organiques infectés par le VIH chez les travailleurs de la santé.
Innovation continue
Il y a lieu de mener d'autres recherches dans ce domaine et de faire preuve d'innovation afin de trouver des méthodes de prévention des blessures par piqûres d'aiguilles. Ces recherches devraient notamment viser à :
- déterminer quels sont les types de dispositifs dotés d'une aiguille qui peuvent entraîner des blessures et quelles en sont les caractéristiques de conception;
- mieux comprendre comment ces dispositifs sont normalement manipulés en milieu de travail et comment ils peuvent donner lieu à des blessures;
- trouver des méthodes qui permettraient d'éviter tout mouvement des mains à proximité de l'extrémité des aiguilles contaminées ou le démontage manuel des dispositifs contaminés munis d'une aiguille.
Thanks for this great share. This site is a fantastic resource. Keep up the great work here at Sprint Connection!
RépondreSupprimerservice entretien menager