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25 nov. 2011

Infection urinaire

Infection urinaire : qu’est-ce que c’est?
Une infection urinaire est une infection qui peut toucher une ou plusieurs parties du système urinaire : les reins, les uretères, la vessie et l’urètre (voir schéma). Elle se manifeste le plus souvent par des douleurs ou une sensation de brûlure lors de la miction (c’est-à-dire l’émission de l’urine), parfois par des douleurs abdominales et de la fièvre.
Voici les principales fonctions des différentes parties du système urinaire :

- Les reins assurent la filtration du sang. Ils permettent l’élimination des déchets et jouent également un rôle important dans la régulation des liquides corporels et de la pression sanguine.

- Les uretères sont de petits canaux qui permettent le passage de l’urine des reins à la vessie.

- La vessie fait office de réservoir d’urine.

- L’urètre conduit l’urine de la vessie à l’extérieur du corps.

Types d’infections urinaires

On distingue 3 types d’infections urinaires, selon la localisation de l’infection.
  • La cystite. De loin la forme d’infection urinaire la plus courante, la cystite touche presque uniquement les femmes. Il s’agit de l’inflammation de la vessie. La plupart du temps, l’inflammation est provoquée par la prolifération de bactéries intestinales de type Escherichia coli, qui sont nombreuses aux environs de l’anus. Les bactéries passent de la région anale et vulvaire à la vessie en remontant l’urètre. Tout ce qui gêne la vidange de la vessie augmente le risque de cystite. La cystite s’accompagne toujours d’une urétrite, l’inflammation de l’urètre.
  • L’urétrite. Si l’infection touche uniquement l’urètre (le conduit qui relie la vessie au méat urinaire), on l’appelle urétrite. Il s’agit d’une infection transmissible sexuellement (ITS) courante chez les hommes, mais les femmes peuvent aussi en souffrir. Différents agents infectieux peuvent causer l’urétrite. Les plus communs sont la chlamydia et le gonocoque (la bactérie responsable de la gonorrhée). Chez l'homme, l'urétrite peut s'accompagner d'une prostatite (infection de la prostate).
  • La pyélonéphrite. La pyélonéphrite est une affection plus grave. Elle désigne l’inflammation du bassinet (la cavité du rein collectant les urines) et du rein lui-même. Celle-ci résulte généralement d’une infection bactérienne. Il peut s’agir d’une complication d’une cystite non traitée ou mal traitée qui conduit à la prolifération des bactéries de la vessie vers les reins. La pyélonéphrite aiguë survient surtout chez la femme, et principalement la femme enceinte. Elle est aussi fréquente chez les enfants qui ont une malformation urétérale provoquant un reflux de l'urine de la vessie vers les reins.

Prévalence

La fréquence des infections urinaires dépend de l’âge et du sexe. Les femmes sont beaucoup plus touchées que les hommes, car l’urètre de la femme, plus court que celui de l’homme, facilite la contamination de la vessie par les bactéries. On estime qu’en Amérique du Nord, de 20 % à 40 % des femmes ont déjà eu au moins une infection urinaire. Beaucoup de femmes en contracteront plusieurs au cours de leur vie. Environ 2 % à 3 % des femmes adultes auraient une cystite chaque année.
Tandis que les hommes jeunes sont peu touchés par cette affection, les hommes d’âge mûr qui sont atteints de troubles de la prostate en sont plus à risque.
Quant aux enfants, ils sont plus rarement touchés. Environ 2 % des nouveau-nés et des nourrissons contractent des infections urinaires. Ce sont surtout les bébés de sexe masculin qui présentent une anomalie des voies urinaires qui en souffrent. À l’âge de 6 ans, 7 % des filles et 2 % des garçons ont présenté au moins une fois une infection urinaire19.

Causes

Normalement, l’urine est stérile. Elle contient de l’eau à 96 %, des sels et des composants organiques, mais est exempte de micro-organismes. Le système urinaire possède de nombreux moyens de défense contre les infections :
- le flot urinaire expulse les bactéries et rend plus difficile leur ascension vers la vessie et les reins;

- l’acidité de l’urine (pH inférieur à 5,5) inhibe la croissance des bactéries;

- la forme des uretères et de la vessie prévient la remontée de l’urine vers les reins;

- le système immunitaire en général lutte contre les infections;

- la paroi de la vessie contient des cellules immunitaires ainsi que des substances antibactériennes;

- chez les hommes, les sécrétions de la prostate contiennent des substances qui ralentissent la multiplication des bactéries dans l’urètre.
Cependant, en cas d’infection urinaire, des agents infectieux (des bactéries dans la plupart des cas) parviennent à « coloniser » le système urinaire. L’urine est alors contaminée : c’est en recherchant la présence de bactéries dans l’urine que le médecin confirme le diagnostic d’infection urinaire. La contamination bactérienne est souvent facilitée par le fait de ne pas boire suffisamment.
Dans plus de 80 % des infections urinaires, le germe en cause est une bactérie intestinale de type Escherichia coli. Les autres bactéries fréquemment retrouvées sont Proteus mirabilis, Staphylococcus saprophyticus, Klebsiella... Certaines infections transmissibles sexuellement (à gonocoques, à Chlamydiae) peuvent aussi se manifester par une urétrite.
Très rarement, les infections urinaires peuvent être dues à des bactéries qui se sont propagées au système urinaire à partir d'une infection située ailleurs dans l'organisme.
Une question d’anatomie
Chez la femme, la proximité entre l’anus et le méat urinaire (l'orifice externe de l'urètre) facilite grandement l’accès de l’urètre aux bactéries intestinales provenant du rectum, comme Escherichia coli. Par ailleurs, l’urètre féminin étant très court (à peine 4 cm), cela facilite l’accès des bactéries à la vessie. En outre, la grossesse et l’usage d’un diaphragme comme moyen contraceptif augmentent le risque d’infection urinaire.
Chez l’homme jeune, l’infection urinaire (urétrite, surtout) est souvent liée à l'activité sexuelle. Chez un homme plus âgé, elle est plus souvent associée à des troubles de la prostate. Ainsi, lorsqu’un homme de plus de 50 ans est atteint d'une infection urinaire, cela est presque toujours lié à une hypertrophie bénigne de la prostate ou à une inflammation qui empêche la vessie de se vider complètement.
Chez les enfants, l’infection urinaire peut être le signe d’une anomalie anatomique du système urinaire et doit absolument être traitée par un médecin afin d’éviter que les troubles urinaires ne deviennent chroniques.
De manière générale, lorsqu’une personne est atteinte d’un problème chronique aux voies urinaires (malformation anatomique, maladie des reins ou de la vessie, calculs ou « pierres » dans les urines), il n’est pas rare qu’elle souffre d’infections récurrentes.

Complications possibles

Si l’infection n’est pas traitée, l’agent infectieux continue à se multiplier et à envahir les voies urinaires. Cela peut mener à un problème plus grave aux reins, comme une pyélonéphrite ou des calculs rénaux. Exceptionnellement, une infection urinaire peut s’aggraver au point d’entraîner une septicémie ou une insuffisance rénale. Dans tous les cas, il importe de consulter un médecin en cas de signes d’infection urinaire.

Symptômes de l’infection urinaire

Les symptômes les plus communs :
  • Des douleurs ou des brûlures au moment d’uriner.
  • Une fréquence anormalement élevée de mictions durant le jour (parfois le besoin d’uriner survient aussi la nuit).
  • Un sentiment persistant d'avoir besoin d'uriner.
  • Des urines troubles qui dégagent une odeur désagréable.
  • Une pression dans le bas-ventre.
  • Parfois, du sang dans l’urine.
Dans le cas d’une infection des reins (pyélonéphrite) :
  • Des douleurs intenses dans le bas du dos ou dans l'abdomen ou aux organes sexuels.
  • Des frissons.
  • Une fièvre élevée.
  • Des vomissements.
  • Une altération de l’état général.
  • Des symptômes de cystite (brûlures, envies fréquentes d’uriner) peuvent être présents ou non. Ils sont absents dans 40 % des cas21.
Chez les enfants :
Chez les enfants, les infections urinaires peuvent se manifester de façon plus atypique. Parfois, la cystite entraîne de la fièvre sans aucun autre symptôme. Un mal de ventre et une énurésie (pipi au lit) peuvent aussi être le signe d’une infection urinaire. Chez les tout-petits, la sensation de brûlure lors de la miction peut se manifester par des plaintes ou des pleurs au moment d’uriner.
Chez les nouveau-nés et les nourrissons, l’infection urinaire est encore plus difficile à reconnaître. Elle s’accompagne généralement de fièvre, d’un refus de s’alimenter, et parfois de troubles gastro-intestinaux et d’une irritabilité19.
Chez les personnes âgées :
Les symptômes de l’infection urinaire peuvent également être trompeurs : fièvre sans autre symptôme, incontinence urinaire ou encore troubles digestifs (perte d’appétit, vomissements...).

Personnes à risque

  • Les femmes, surtout celles qui sont actives sexuellement. Le taux d’infection est 50 fois plus élevé que chez les hommes.
  • Les hommes atteints d’une hypertrophie bénigne de la prostate ou d’une prostatite (inflammation de la prostate). Lorsqu’elle augmente de taille, la prostate comprime l’urètre, ce qui ralentit l’évacuation de l’urine et facilite les infections.
  • Les femmes enceintes sont particulièrement à risque en raison de la pression exercée par le bébé sur le système urinaire, mais aussi des changements hormonaux inhérents à la grossesse.
  • Les femmes après la ménopause17, qui sont plus sujettes à des vaginites (voir notre fiche Vaginite). En outre, la baisse du taux d’oestrogènes liée à la ménopause contribue aux infections urinaires.
  • Les personnes diabétiques, en raison du taux élevé de sucre dans leur urine, qui constitue un milieu favorable au développement bactérien, et de leur sensibilité accrue aux infections.
  • Les personnes chez qui on a introduit une sonde dans l’urètre. Les personnes qui ne peuvent uriner, qui sont inconscientes ou gravement malades ont souvent besoin d’une sonde le temps de retrouver leurs fonctions urinaires. Certaines personnes qui ont une atteinte du système nerveux en auront besoin toute leur vie. Les bactéries se servent alors de la surface du tube pour infecter le tractus urinaire. Parfois contractées à l’hôpital, ces bactéries ont pu développer une certaine résistance nécessitant le recours à des antibiotiques plus puissants.
  • Les personnes qui ont une anomalie structurale des voies urinaires, qui souffrent de calculs rénaux ou de divers troubles neurologiques.
  • Les personnes âgées, qui cumulent souvent plusieurs des facteurs ci-dessus (alitement, hospitalisation, sonde urinaire, troubles neurologiques, diabète). Ainsi, de 25 % à 50 % des femmes et 20 % des hommes de plus de 80 ans sont sujets aux infections urinaires fréquentes.

Facteurs de risque

Chez les femmes

  • Les relations sexuelles, particulièrement si celles-ci sont intenses et fréquentes après une période d’abstinence. On décrit d’ailleurs ce phénomène comme la « cystite de la lune de miel ».
  • Chez certaines femmes qui utilisent un diaphragme comme moyen contraceptif, l’urètre se trouvera comprimé, ce qui empêche la vessie de se vider complètement et facilite les infections de la vessie.
  • Après être allée à la selle, s’essuyer de l’arrière vers l’avant avec le papier hygiénique est un facteur de risque. Le mouvement d’essuyage doit se faire de l’avant vers l’arrière afin de ne pas contaminer l’urètre avec des bactéries provenant de l’anus. De plus, les régions anale et génitale doivent être nettoyées avec soin régulièrement, ce qui aide à contrer la prolifération des bactéries.
  • Chez certaines femmes, l’usage de spermicides peut causer une urétrite.

Chez les hommes

  • La sodomie sans condom augmente le risque d’être infecté.

Prévention de l’infection urinaire

Mesures préventives de base

Conseils pour réduire le risque d’infection urinaire

  • Boire suffisamment, et spécialement de l’eau. Nos sources recommandent de boire de 6 à 8 verres d’eau ou de boissons variées (jus, bouillons, thé, etc.) par jour. Cette mesure sert de barème, mais ne repose pas sur des données scientifiques précises. Le jus de canneberge (psn) est une option intéressante en prévention des rechutes puisqu’il empêcherait les bactéries d’adhérer aux parois des voies urinaires. Un adulte sain devrait produire entre ½ litre et 2 litres d’urine par jour.
  • Ne pas retenir trop longtemps son envie d’uriner.
  • Lutter contre les troubles du transit intestinal, en particulier contre la diarrhée qui contribue aux cystites.

Chez les femmes

  • Le meilleur moyen pour les jeunes filles et les femmes de prévenir les infections urinaires est de s'essuyer toujours de l'avant vers l'arrière avec le papier hygiénique après être allée à la selle ou après avoir uriné.
  • Uriner peu de temps après les relations sexuelles18.
  • Laver les régions anales et vulvaires quotidiennement, particulièrement avant les rapports sexuels. Cependant, une toilette trop « agressive » n’est pas recommandée, car elle fragilise les muqueuses.
  • Éviter le plus possible d’utiliser des produits déodorants (parfums intimes, douches vaginales), dans la région génitale et des huiles ou des mousses pour le bain, qui peuvent irriter la muqueuse de l’urètre. Cela peut causer des symptômes qui s’apparentent à ceux d’une infection urinaire. Si l’on tient à utiliser un produit, s’assurer qu’il ne soit pas irritant, et privilégier un pH neutre.
  • Préférer les condoms lubrifiés, qui irritent moins les parties génitales.
  • En cas de sécheresse vaginale, utiliser un lubrifiant soluble à l’eau durant les rapports sexuels pour éviter les irritations.
  • En cas d’infections fréquentes attribuables à l’usage d’un diaphragme, on conseillera de changer de méthode contraceptive.

Chez les hommes

Il est plus difficile de prévenir les infections urinaires chez les hommes. Il est important de boire suffisamment pour maintenir un bon flot urinaire, et de traiter un trouble de la prostate s’il y a lieu. Par ailleurs, l’urétrite peut être prévenue en utilisant le condom durant des relations sexuelles avec toute nouvelle (ou tout nouveau) partenaire. L’inflammation de l’urètre est courante chez les hommes qui contractent une gonorrhée ou une chlamydiose.
Mesures pour prévenir les complications
Le traitement des infections de la vessie avec des antibiotiques prévient la pyélonéphrite, une infection beaucoup plus grave.
Il est important de ne pas se traiter soi-même, par exemple en prenant les antibiotiques restants d’un précédent traitement. Utiliser des antibiotiques à mauvais escient sans respecter les consignes de prescription peut rendre la cystite difficile à traiter et aggraver la situation.
Mesures pour prévenir les récidives
Les infections urinaires récidivantes sont très fréquentes chez les femmes. En plus des mesures préventives citées ci-dessus, la prévention médicamenteuse ou naturelle peut être efficace.

Prévention par les médicaments

Chez certains patients pour qui les infections urinaires sont fréquentes (plus de 2 infections tous les 6 mois), les antibiotiques peuvent être prescrits à titre préventif à faible dose pendant plusieurs mois. Il en va de même pour les hommes chez qui les problèmes chroniques de prostate font augmenter le risque d'infection urinaire.
Ainsi, le médecin peut prescrire la prise d’antibiotiques de façon quotidienne pendant quelques mois ou après chaque rapport sexuel afin de prévenir les rechutes et permettre au système immunitaire de reprendre le contrôle. On parle d’antibiothérapie prophylactique.

Prévention par le jus de canneberge

Le jus de canneberge consommé régulièrement semble diminuer le risque de récidive des infections urinaires chez les femmes, comme l’ont montré plusieurs études ou méta-analyses1,3,4,20. Voir la section Approches complémentaires.

Traitements médicaux de l’infection urinaire

Traitement général des infections urinaires bénignes (urétrite, cystite)

Les infections urinaires d’origine bactérienne se traitent facilement et rapidement à l'aide d'antibiotiques. Pour les cas bénins causés par la bactérie E. coli, le médecin a recours à une variété d'antibiotiques incluant l’amoxicilline (Amoxil®, Trimox®), la nitrofurantoïne (Macrodantin®, Furadantin®) le sulfaméthoxazole (Bactrim®, Septra®) et le triméthoprime (Trimpex®, Proloprim®). Le choix de l’antibiotique se fait au regard des résultats de l’analyse d’urine.
Celui-ci peut être administré en dose unique ou selon un régime de 3, 7 ou 14 jours. Dans la majorité des cas, une thérapie de 3 jours est proposée (triméthoprime-sulfaméthoxazole). Lorsque l'infection apparaît quelques jours après des rapports sexuels non protégés, le médecin s’assurera qu’il ne s’agit pas d’une infection transmissible sexuellement (ITS) (gonococcie ou chlamydiose), qui justifierait un traitement antibiotique particulier.
Les symptômes disparaissent habituellement en l’espace de 24 à 48 heures, parfois moins. Il importe toutefois que la durée de la prescription soit suivie à la lettre. Si l’antibiotique choisi n’est pas efficace après 48 heures, en informer son médecin, qui pourra alors en suggérer un autre.
Pour favoriser l’élimination des bactéries, il est également nécessaire de boire plus que d’habitude lors du traitement. Les personnes qui ressentent des douleurs ou une pression au bas-ventre peuvent obtenir un soulagement par la prise de médicaments analgésiques. On peut aussi placer une compresse chaude sur l’abdomen.
Les femmes enceintes font l’objet d’un dépistage systématique. Il est en effet très important de déceler la présence d’une infection urinaire durant une grossesse et de la traiter le cas échéant. Dans un tiers des cas, l’infection peut se propager aux reins avec la possibilité d’un accouchement prématuré ou d’un bébé naissant de faible poids. La prise d’antibiotiques sécuritaires pour la mère et le foetus sera proposée même si l’infection n’est pas accompagnée de symptômes.

Traitement des infections urinaires graves (pyélonéphrite)

Bien que la plupart des infections urinaires soient simples à traiter, une consultation chez un spécialiste est parfois nécessaire, car la cystite peut révéler la présence d'une maladie ou d’une anomalie plus grave. Ainsi, les hommes de tous âges, les femmes ayant des infections urinaires récurrentes, les femmes enceintes et les personnes atteintes de pyélonéphrite (infection des reins) font partie des cas plus difficiles à traiter. Ils doivent parfois être vus par un urologue, le spécialiste du système urinaire, pour subir des analyses plus poussées (culture d’urine, notamment).
Quant à la pyélonéphrite, elle relève souvent d’une prise en charge d’urgence.
Cystite persistante

Si les symptômes de cystite persistent au bout de 1 semaine malgré un traitement antibiotique bien suivi, il peut s’agir d’une infection résistante aux antibiotiques communs. C’est souvent le cas des infections acquises en milieu hospitalier, à cause d’une sonde urétrale ou d’une intervention chirurgicale, par exemple. Toutefois, les cystites contractées hors des hôpitaux sont elles aussi de plus en plus résistantes à l’antibiothérapie. Le médecin prescrira alors les antibiotiques appropriés en se basant sur les résultats d’une culture bactérienne réalisée à partir d’un échantillon d’urine. Mentionnons que le risque d’infection contractée à partir d'une sonde urétrale peut être réduit en utilisant un système de collecte d'urine étanche et stérile, des onguents antiseptiques et par la prise d'antibiotiques à court terme.
Pyélonéphrite (infection des reins)

La pyélonéphrite peut être traitée par un antibiotique à forte dose par voie orale, le plus souvent une fluoroquinolone (Cipro®, Levaquin®, Oflox®...). Le traitement sera ensuite poursuivi pendant 14 jours (parfois 7). Dans les cas graves, une hospitalisation est nécessaire et les antibiotiques peuvent être administrés par injection.
Prostatite

Chez l'homme, une infection urinaire qui s'accompagne de douleurs dans le bas-ventre ou de fièvre peut être compliquée d'une prostatite (diagnostiquée par un toucher rectal effectué par le médecin). Cette situation nécessite un traitement antibiotique similaire à celui des pyélonéphrites.
Obstruction du système urinaire

Dans de rares cas, il arrive que l’infection urinaire s’accompagne d’une obstruction des voies urinaires. Il s’agit d’une urgence médicale. La cause de l’obstruction (prostate hypertrophiée, anomalie anatomique, calculs rénaux, etc.), révélée par une échographie, doit être prise en charge rapidement. Une intervention permettant le drainage de l’urine est nécessaire21.
Important. Les personnes qui ont une infection urinaire devraient éviter temporairement le café, l’alcool, les boissons gazeuses contenant de la caféine et les jus d’agrumes12. Les mets épicés devraient aussi être mis de côté tant que l’infection n’est pas guérie. Ces aliments irritent la vessie et donnent l’envie d’uriner encore plus fréquemment. En outre, les médecins rappellent de bien s’hydrater et d’adopter les mesures préventives décrites précédemment.
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Canneberge (Vaccinium macrocarpon). La canneberge est depuis longtemps utilisée pour prévenir et traiter les infections urinaires. Une revue systématique1 publiée en 2008 et plusieurs études aléatoires et contrôlées2-5 réalisées auprès de femmes sujettes aux cystites à répétition indiquent que la consommation de jus de canneberge (ou d’un extrait de fruits séchés) réduit le taux de rechute. De plus, la consommation de canneberge est sans risque pendant la grossesse22. Selon les études, le taux de récidive diminuerait de 35 % sur 1 an chez les femmes jeunes. L’efficacité préventive du jus de canneberge est toutefois moins évidente chez les enfants, les personnes âgées ou les patients ayant une maladie neurologique20.

Dosage


Boire de 250 ml à 500 ml par jour de jus de canneberge ou prendre, 2 fois par jour, l'équivalent de 300 mg à 400 mg d'extrait solide sous la forme de capsules ou de comprimés. On peut également consommer les fruits frais ou congelés à raison de 125 ml à 250 ml par jour.

Note.
Privilégiez les comprimés d'extrait de canneberge (psn) ou le jus pur, car les cocktails de canneberge renferment davantage de sucre ou de fructose.
 Acupuncture. En 1998 et 2002, 2 études aléatoires et contrôlées menées par des chercheurs norvégiens ont révélé que l’acupuncture peut aider au traitement des infections urinaires chez les femmes qui en sont atteintes de façon récurrente8,9. L’acupuncture aiderait les patientes à mieux vider leur vessie et ainsi minimiser les risques d’infection bactérienne.
 Vitamine C. En 2007, un essai clinique mené auprès de 110 femmes enceintes a montré l’intérêt de la prise de vitamine C (100 mg par jour) pendant la grossesse pour prévenir les infections urinaires23.
Échinacée (Echinacea sp.). L’échinacée est reconnue pour ses propriétés de stimulation du système immunitaire, qui ont été démontrées à travers de nombreuses études. Ainsi, l’échinacée peut aider à prévenir les infections urinaires en renforçant le système immunitaire. L’Organisation mondiale de la Santé reconnaît l’usage des racines de l’E. augustifolia et de l’E. pallida comme traitement d’appoint contre les infections des voies urinaires. Pour prévenir et traiter les infections récurrentes, la Commission E allemande reconnaît quant à elle l'usage des parties aériennes de l'E. purpurea.

Dosage


Utilisez par voie interne. Voyez la fiche Échinacée.

En traitement

Attention. Si on utilise les plantes médicinales suivantes, on doit le faire absolument dès l’apparition des premiers symptômes. Le symptôme le plus facile à détecter est une légère douleur durant la miction. Si aucune amélioration ne survient dans les 48 premières heures suivant le début des traitements ou si les symptômes s’aggravent, consultez un médecin.
Dans le cas où les douleurs au moment d’uriner sont intenses ou s’il y a de la fièvre, des douleurs lombaires ou des vomissements (signes d’une infection plus grave), les traitements non conventionnels sont contre-indiqués. Les antibiotiques deviennent indispensables afin de traiter l’infection et prévenir les complications.
Notez que les usages ci-dessous concernent le traitement de la cystite et de l’urétrite seulement.
Pour augmenter le flot urinaire
La thérapie d’irrigation consiste à boire de grandes quantités de liquide (de 2 litres à 4 litres de liquide par jour) avec des plantes médicinales en infusion, pour augmenter le flot urinaire et faciliter l’élimination des bactéries. Notez que la thérapie d’irrigation est contre-indiquée chez les personnes qui ont un problème d’élimination caractérisé par de la rétention d’eau.
Ortie (Urtica dioica). La Commission E et l’ESCOP reconnaissent l’usage des parties aériennes de l’ortie par voie interne pour irriguer les reins, la vessie et les voies urinaires en cas d’inflammation.

Dosage


Infuser de 2 g à 5 g de feuilles et de fleurs séchées d’ortie, pendant 10 à 15 minutes, dans 150 ml d'eau bouillante. Prendre 3 fois par jour.

Contre-indications


Parce que l'ortie pourrait avoir un effet abortif, elle est contre-indiquée en cas de grossesse, bien qu'aucun cas n'ait été signalé chez l'être humain et qu'elle était traditionnellement donnée comme tonique aux femmes enceintes ou qui allaitaient.
Prêle des champs (Equisetum arvense). Les herboristes utilisent les parties aériennes de la plante recueillies au printemps pour améliorer la circulation dans les voies urinaires en cas d’infections bactériennes. La Commission E allemande reconnaît l’usage de cette plante pour traiter les infections bactériennes de la vessie et de l’urètre. On attribue à la prêle des champs des vertus légèrement diurétiques qui lui viendraient des saponines qu’elle renferme, qui permettent d’évacuer plus facilement les bactéries hors du tractus urinaire. Aucun essai clinique n’a été effectué sur les humains pour vérifier son efficacité.

Dosage


Faire une infusion en mettant 2 g de parties aériennes de prêle des champs dans 150 ml d’eau bouillante. Laisser infuser de 10 à 15 minutes. Boire une tasse, 3 fois par jour.
Verge d’or (Solidago virgaurea). Cette plante possède la propriété d’accroître le volume urinaire en augmentant le flux sanguin et la filtration des reins. La Commission E et l’ESCOP reconnaissent son utilité thérapeutique pour améliorer la circulation dans les voies urinaires en cas d’infections bactériennes de la vessie ou de l’urètre.

Dosage


Laisser infuser 3 g de parties aériennes de verge d’or dans 150 ml d’eau bouillante durant 10 à 15 minutes. Boire une tasse d’infusion de 2 à 4 fois par jour entre les repas.
Pour leurs effets antibactériens
Canneberge (Vaccinium macrocarpon). Les seuls essais ayant porté sur le traitement proprement dit de la cystite avec la canneberge (psn) ont été menés dans les années 1960. Le nombre de sujets était restreint et les protocoles mal décrits14. De plus, il semble que, dans certains cas, les bactéries résistent à l'action de la canneberge15.
Raifort (Armoracia rusticana). On trouve le raifort dans le sud-est de l’Europe et dans l’ouest de l’Asie, où il est cultivé depuis des temps immémoriaux. Seules des études menées en Allemagne dans les années 1960 se sont intéressées à l’action de cette plante sur les infections urinaires et à l’activité antibactérienne des huiles essentielles qui la composent. Néanmoins, la Commission E reconnaît son efficacité comme traitement d’appoint des infections urinaires. Aux États-Unis, les racines de raifort entrent dans la composition du Rasapen®, un médicament antiseptique prescrit en cas d’infection urinaire. De plus, la FDA reconnaît l’innocuité de cette plante.

Dosage


Laisser infuser 2 g de racines fraîches ou séchées de raifort dans 150 ml d’eau bouillante pendant 5 minutes. Boire plusieurs fois par jour.

Contre-indications


Le raifort est déconseillé aux femmes enceintes ou qui allaitent, aux personnes qui ont des ulcères gastroduodénaux et à celles qui ont des problèmes rénaux.
Uva ursi (Arctostaphylos uva ursi). D’après des études in vitro, les feuilles deursi, aussi appelé raisin d’ours, auraient une action antibactérienne. En Amérique du Nord, les Premières nations l’utilisaient pour traiter la cystite. Le principal élément actif de cette plante serait l’hydroquinone, un métabolite de l’arbutine. Ainsi, c’est l’hydroquinone qui agirait en tant qu’antiseptique dans les voies urinaires. La Commission E et l’ESCOP approuvent l’usage des feuilles de l’uva ursi dans le traitement des infections non compliquées de la vessie et de l’urètre.

Dosage


Infuser 3 g de feuilles d’uva ursi dans 150 ml d’eau bouillante pendant 15 minutes. Consommer 4 fois par jour avec de la nourriture, ce qui donne un apport quotidien en arbutine de 400 mg à 840 mg.

Contre-indications


L’uva ursi est contre-indiqué chez les femmes enceintes ou qui allaitent et les enfants de moins de 12 ans.

Note.
En raison de la toxicité de l’hydroquinone, l’uva ursi ne doit pas être utilisé à long terme (ne pas excéder quelques semaines). Par ailleurs, l’uva ursi serait plus efficace lorsque l’urine est alcaline. Ne pas combiner la prise d’uva ursi avec du jus de canneberge ou des suppléments de vitamine C, qui le rendraient moins efficace.
Hydraste du Canada (Hydrastis canadensis). L’hydraste du Canada est réputée pour son action contre les infections urinaires. Elle contient de la berbérine, un alcaloïde qui se concentre dans la vessie22. Son action antibactérienne résulterait de sa capacité à empêcher l’adhésion des bactéries à la paroi de la vessie plutôt que de tuer les agents infectieux, comme le font les antibiotiques. De la même façon qu’avec l’uva ursi, l’efficacité de cette plante est à son meilleur lorsque l’urine est alcaline.

Dosage


Voyez la fiche Hydraste.

Contre-indications


Les femmes enceintes et celles qui allaitent devraient éviter de consommer de l’hydraste, d’après certains auteurs.

Note.
Limitez la durée du traitement à 2 semaines environ.
Pour renforcer le système immunitaire
 Échinacée (Echinacea sp.). L’échinacée est reconnue pour ses propriétés de stimulation du système immunitaire, qui ont été démontrées à travers de nombreuses études. Ainsi, l’échinacée peut aider à combattre les infections urinaires en renforçant le système immunitaire. L’Organisation mondiale de la Santé reconnaît l’usage des racines de l’E. augustifolia et de l’E. pallida comme traitement d’appoint contre les infections des voies urinaires. Pour prévenir et traiter les infections récurrentes, la Commission E allemande reconnaît quant à elle l'usage des parties aériennes de l'E. purpurea.

Dosage


Utilisez par voie interne. Voyez la fiche Échinacée.
 Alimentation. En naturopathie, on relève l’importance d’un régime alimentaire excluant les sucres (et donc les boissons sucrées) pour favoriser la guérison ou prévenir la récurrence16. D’après cette forme de médecine, il se pourrait que des allergies alimentaires ou des déficits nutritionnels alimentent le caractère récurrent des infections urinaires. Consultez un naturopathe pour une évaluation personnalisée.
L’influence de l’alimentation sur les infections urinaires fait actuellement l’objet d’études. Les aliments que l’on ingère influencent la composition des selles en bactéries, souvent en cause dans les infections urinaires. Ainsi, des chercheurs pensent qu’il serait possible de diminuer le risque d’infection urinaire en mangeant différemment.
Les probiotiques, ces bactéries bénéfiques pour la flore intestinale et vaginale, suscitent de l’intérêt pour prévenir les infections urinaires récurrentes13. Ainsi, en 2005, un essai mené auprès de 453 femmes atteintes de cystite a montré que la consommation de probiotiques pendant 90 jours permettait de réduire de 34 % le taux d’infections urinaires sur 1 an24. À l’inverse, d’autres études ont montré une absence d’efficacité des probiotiques. Les données sont donc encore insuffisantes.
Par ailleurs, une étude menée en 2007 a montré que la consommation importante de viande (et notamment de volaille) pouvait jouer un rôle dans la survenue d’infections urinaires résistantes aux antibiotiques. Les bactéries présentes dans la viande, souvent résistantes, pourraient ainsi contribuer à contaminer les voies urinaires25.
 Pharmacopée chinoise. En Médecine traditionnelle chinoise, les préparations Dao Chi San et Huang Lian Jie Du Wan sont utilisées pour combattre les infections urinaires, notamment la cystite. Consultez les fiches du même nom de la section Pharmacopée chinoise.

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