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30 juin 2011

Inédites études démontrent ...

Inédite étude sur la prévention de la maladie d'Alzheimer
Le Centre Hospitalier et Universitaire (CHU) de Toulouse a indiqué lundi qu'il a lancé une étude unique en son genre sur la prévention de la maladie d'Alzheimer. La particularité de cette étude est qu'elle tient compte à la fois de la stimulation de la mémoire, de l'activité de la mémoire et du mode alimentaire.
illustration  « Diagnostiquer la maladie d'Alzheimer » cliquer pour agrandirPortant sur 1680 personnes âgées, cette étude du "Gérontopôle" toulousain permet de définir une approche préventive pour des patients souffrant d'une perte d'autonomie et d'une légère perte de mémoire. Cette étude est jugée unique au monde et donne beaucoup d'espoir aux spécialistes à l'heure où les chercheurs du monde entier se penchent résolument sur un moyen efficace de traiter ce mal qui touche grandement les seniors. Selon le chef de projet recherche, Sophie Gillette, cette étude vise à préciser si des mesures préventives axées sur la qualité de vie peuvent retarder ou éviter de contracter la maladie d'Alzheimer chez les personnes âgées d'au moins 70 ans. Pendant environ 3 ans, l'étude consistera à faire faire plusieurs activités aux sujets tout en incluant un traitement médical consistant, entre autres, à prendre des gélules d'Oméga 3, un acide gras. Ils feront également plusieurs ateliers et seront invitées à faire des tests de mémorisation et à pratiquer au moins 30 minutes de marche. C'est du moins ce qu'indique le Dr Sophie Gillette. Tout en sachant que la sédentarité est un facteur favorisant Alzheimer chez les personnes âgées, les médecins prescrivent, au titre de l'activité physique, de faire ses courses à pied, comme aller à la boulangerie du coin par exemple. C'est en 2014 que cette étude effectuée simultanément dans 13 villes du sud de la France donnera ses résultats.
Il faut rappeler que la maladie d'Alzheimer accentue la dépendance en détériorant les facultés mentales, le langage, la gestuelle, la reconnaissance des personnes, des objets et des lieux. Il n'y a pas de remède indiqué pour soigner efficacement ce mal à l'heure actuelle. On estime à environ 35,6 millions de personnes le nombre de personnes souffrant de symptômes de démence dans le monde. Ce chiffre devrait pratiquement doubler à l'horizon 2030. En France, ce sont environ 800 000 personnes qui sont touchées par ces symptômes.
Après une longue série d'analyses préventive d'Alzheimer, les praticiens utilisent l'imagerie médicale pour poser un diagnostic définitif. Ils réalisent des scintigraphies dont la plus connue est la tomographie d'émission photonique. Toutefois, ce processus de diagnostic coûte très cher pour le patient ou son entourage. C'est pourquoi, le développement d'une méthode de prévention moins onéreuse est vivement souhaité.
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Un vaccin anti-sida mis à l'essai en Espagne
Une équipe de chercheurs espagnols affirme avoir obtenu des résultats motivants lors de l'essai d'un vaccin contre le VIH. L'action curative de ce vaccin sur la charge virale a été jugée satisfaisante ; selon ce groupe de chercheurs il s'agit même du meilleur taux de réponse enregistré sur un vaccin anti-sida.
Une équipe de chercheurs sur le Sida du Hospital Clinic de Barcelone a procédé à des essais sur un 24 malades atteints du VIH. Une douzaine d'entre eux est traitée simplement avec du placebo, une substance dépourvue de principe actif, tandis que l'autre moitié a été traitée avec le nouveau vaccin qui a été personnalisé pour chaque malade avec ses cellules immunitaires. Le vaccin est injecté par la suite en 3 doses à chacun des douze patients. Pendant les 24 semaines qu'ont duré cette étude, la charge virale a été régulièrement observée. Rappelons que le niveau de la charge virale est un indicateur incontournable dans le suivi des malades du VIH traités avec les antirétroviraux. Même si le virus du Sida est resté détectable lors de cette étude, la baisse de la charge virale est importante au point de susciter un grand espoir au sein de l'équipe de chercheurs dirigée par un spécialiste des maladies infectieuses. Un programme de recherche sur les vaccins dénommé Hivacat et l'hôpital barcelonais affirment dans un communiqué conjoint qu'aucun vaccin de ce type n'a pu atteindre un tel niveau de réponse à ce jour.
illustration  « Un vaccin anti-sida mis à l'essai en Espagne » cliquer pour agrandirCe vaccin curatif a été mis au point pour réduire considérablement le coût de la prise en charge des malades du Sida. En effet, en plus d'être contraignants, les antirétroviraux sont si chers que plusieurs malades n'y ont pas accès. Les médicaments classiques utilisés pour la prise en charge seraient 3 fois plus chers que ce vaccin, selon un responsable de communication de cet hôpital de Barcelone. Le programme des Nations Unies pour la lutte contre le Sida, Onusida, a indiqué dans un rapport que plus d'un million de personnes sont décédés du Sida en 2009 et que le monde compte plus 33 millions de personnes porteurs du VIH. Cela dit, les résultats probants de cet essai constituent une lueur d'espoir pour des millions de malades à travers le monde qui n'ont pas accès aux antirétroviraux. Ce vaccin serait une bonne alternative aux antirétroviraux à cause de leur aspect hautement contraignants du fait de la fréquence des prises et de l'association de 3 ou de 4 agents antirétroviraux. Un virologue de Californie exerçant au Scripps Reseach Institute a aussi révélé qu'un vaccin similaire a été testé en Thaïlande en 2009 et que les résultats sont encourageants.
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Vancouver : entre éthique, Sida et drogue
Un centre de santé, qui aide des drogués à se piquer dans de bonne condition sanitaire afin de lutter contre le Sida toujours très présent dans leur milieu, est très mal vu par le gouvernement canadien qui, au nom de l'éthique, refuse toute assistance à la toxicomanie. Mieux, ou pire ! il envisage la fermeture de ce centre « marginal ». Mais, la cour suprême doit au préalable se prononcer sur ce conflit.
Un centre de surveillance sanitaire dénommée InSite s'occupe de la lutte contre le Sida chez les drogués à Vancouver dans le quartier de Downtown Eastside. Les agents de santé y aident les drogués à mieux faire leurs injections quotidiennes et on estime à 35 % la baisse de la mortalité par overdose. De plus, cette action a permis de faire reculer la séroprévalence. Auparavant, des seringues souillées, ayant parfois servies à plusieurs individus, traînaient en grande nombre dans les rues car les toxicomanes, par crainte d'une agression ou d'une patrouille de police, se font souvent leurs injections de façon lapidaire et là où ils le peuvent. Dans le centre, le drogué vient avec sa dose et bénéficie de toute l'assistance nécessaire aussi bien pour l'injection que pour les autres précautions à prendre pour éviter d'attraper le Sida ou pour mieux vivre avec. Une dame héroïnomane fait en substance le témoignage suivant : « depuis 5 ans, je ratais mes injections et me faisais des bulles sous la peau, l'infirmière du centre m'a appris comment poser correctement un garrot et trouver les veines ». Parfois astreintes à la prostitution afin de s'acheter une dose, les femmes de ce quartier marginal, comptant plus de 5000 toxicomanes, sont les plus vulnérables face au VIH.
illustration  « Vancouver : entre éthique, Sida et drogue » cliquer pour agrandirLe gouvernement voit d'un très mauvais œil cette activité qu'il assimile à un encouragement de la toxicomanie. Il juge donc inadmissible de dépenser l'argent du contribuable à cette fin. Déjà en 2008, il s'était prononcé pour la fermeture de ce centre et s'est mis par la suite à la recherche une solution alternative à travers les conclusions d'une étude qu'il avaient commandée. Le responsable du centre affirme qu'il y a déjà eu une panoplie d'études effectuées sur le centre et les conclusions ne sont jusqu'ici que positives. Pour lui, la manœuvre du gouvernement répond à la pression d'une idéologie conservatrice. Porté devant les tribunaux provinciaux, le conflit opposant ces 2 parties a tourné par 2 fois à l'avantage du centre. Toutefois, le gouvernement qui ne veut pas lâcher prise a fait appel. La cour suprême doit donner son verdict sur cette question sensible. La cause de la santé publique que plaident les défenseurs du centre pourrait peut-être être entendue. On compte plusieurs organisations locales et 5 anciens maires de Vancouver parmi les inconditionnels défenseurs de ce centre.


Prévenir les accidents vasculaires cérébraux en fonction des facteurs de risque
Le taux de décès suite à un AVC est élevé. En effet, près de 50% des victimes meurent dans l'année qui suit, et près d'un tiers est sujet à des séquelles plus ou moins graves. Les médecins ont dressé le profil type d'une victime d'AVC : homme de plus de 65 ans, fumeur, obèse, peu actif et hypertendu. Par contre, le pourcentage de décès suite à un AVC est plus important chez la femme.

Gros plan sur les accidents vasculaires cérébraux

Les AVC constituent l'une des premières causes de mortalité dans le monde. Malheureusement, avec le stress permanent inhérent à notre mode de vie, l'âge moyen des patients diminue, et il est de plus en plus fréquent de voir des jeunes de 35 à 40 ans victimes d'AVC. On distingue deux types d'AVC :
  1. l'AVC ischémique ou ramollissement cérébral due à une obstruction d'un vaisseau sanguin du cerveau,
  2. l'AVC hémorragique provoquée par la rupture d'un vaisseau.

Les facteurs favorisant la survenue des AVC

Plusieurs facteurs sont incriminés comme favorisant la survenue des AVC dont :
  • une mauvaise hygiène de vie,
  • une alimentation déséquilibrée,
  • le stress,
  • l'obésité,
  • le diabète et certaines affections respiratoires,
  • l'hypertension artérielle.
En outre, plusieurs cas d'AVC peuvent se rencontrer au sein d'une même famille. On estime alors que l'hérédité joue un rôle dans la survenue de cette maladie. Il est aussi prouvé que le ronflement favorise la survenue d'une attaque cérébrale. Par ailleurs, les personnes sujettes à des migraines chroniques développent le plus souvent un AVC par rapport à d'autres. Les femmes qui adoptent une méthode contraceptive par voie orale sont plus souvent atteintes d'un AVC, mais le risque est lié à la teneur en oestrogène, la progestérone n'étant pas concernée. Certaines interventions chirurgicales portant sur l'appareil cardio-vasculaire telles le pontage coronarien, ou l'angioplastie augmentent de moitié les risques d'AVC.

Peut-on prévoir les AVC ?

Dans certains cas, malheureusement rares, un accident vasculaire cérébral est précédé de quelques signes prémonitoires regroupés sous le terme d'accident ischémique transitoire ou AIT. Mais même dans ces cas de figure, le patient n'y prête que très peu d'attention car ces signes disparaissent très rapidement. Parmi ces symptômes, relevons un trouble de l'élocution, une diminution de l'acuité visuelle voire la cécité d'un oeil uniquement, et une baisse de la sensibilité. Si le patient est pris en charge après un AIT, il faut absolument faire une imagerie à résonance magnétique ou à défaut un scanner, mais sans utiliser un produit de contraste. Outre les mesures préventives citées ci-dessous, il est impératif de traiter la cause de l'AIT.

Réduire au maximum les risques d'AVC

illustration  « Prévenir les AVC » cliquer pour agrandirLa prévention ne réduit pas à zéro les risques d'AVC, mais permet de les diminuer de manière considérable. Certaines mesures préventives doivent être réalisées par un professionnel de santé (médecin, biologiste, etc.) tandis que d'autres peuvent être effectuées par tout un chacun.

La prévention assistée des AVC

L'hypertension artérielle est la cause de près de la moitié des cas d'AVC. Il est alors primordial de surveiller sa pression artérielle et de suivre un traitement approprié en cas d'hypertension artérielle confirmée. La glycémie (taux de sucre dans le sang) et la cholestérolémie (taux de cholestérol dans le sang) doivent également faire l'objet d'un contrôle régulier surtout chez les personnes qui présentent un excès de poids évident. Chez les diabétiques, la glycémie doit être maintenue dans les normes fixées par son médecin. Par ailleurs, certains troubles du rythme cardiaque doivent être traités convenablement.

Les mesures préventives à prendre soi-même

L'exercice physique constitue un élément important dans la prévention des AVC. Il n'est pas indispensable de fréquenter des salles de sport ou de disputer un match de foot de 90 minutes, une marche quotidienne de 30 minutes suffit amplement. Il est absolument primordial de lutter contre un surpoids important car le travail cardiaque se trouve fortement augmenté, la tension artérielle s'élève, et le taux de mauvaises graisses dans le sang s'accroît. Bien que ce soit un problème très difficile à résoudre, il faut arrêter de fumer autant que possible. Par contre, consommer de l'alcool avec modération pourrait réduire le risque de survenue d'un accident ischémique. Pour les femmes de plus de 40 ans, il est conseillé de choisir un moyen contraceptif autre que la contraception hormonale.

26 juin 2011

Des histoires d`infirmières/infirmiers

(des témoignages ramassés partout au monde)
12 h dans la vie de l'infirmière
arbre_noirAujourd'hui , j'ai travaillé 11h et 47 minutes exactement ...et pris 1/4 d'heure vers 14:30 pour goûter les pâtes au thon concoctées par la femme de ménage du cabinet qui cuisine deux fois par semaine ...histoire de redonner une dimension chaleureuse et humaine à ce lieu où nous passons la majorité de notre temps , notre lieu de travail.
Presque 12 heures aujourd'hui...entre examens d'urodynamique et examens radio, avec des pathologies aux noms gênants , malodorants , dégoûtants , horribles comme incontinence ou cancer.Presque 12 heures à regarder et accompagner des gens qui ont peur , qui en ont ras-le-bol , qui souffrent , qui doutent , qui espèrent et qui parfois sourient ou râlent
Presque 12 heures entrecoupées de sourires, de blagues , de boîte de chocolats offerte : "Ah Schwester Souris , ...et sans l'aide du médecin...vous avez bien travaillé"
et dans ces 12 heures, 1 heure avec cette femme que son corps , ses yeux abandonnent ..dans quelques mois , elle sera complètement aveugle , elle doit apprendre certains gestes au toucher , et son toucher n'est pas celui de l'aveugle mais déjà ses yeux ne sont plus là pour l'aider...une heure à essayer de la convaincre de ne pas abandonner , de revenir me voir...mais non , elle a décidé qu'elle voulait lâcher prise: "mes yeux m'abandonnent , mes reins aussi bientôt..."Que pouvais-je dire , être comme ce médecin qui lui a ordonné de faire cet auto-sondage toutes les 3 heures en affirmant que cette technique ne posait pas de problème à un/une aveugle ou lui proposer une solution certes un peu batârde mais qui au moins lui donnait une certaine qualité de vie ...
2 h avec cet homme né en 1947 , vessie bouffée par les tumeurs ...quelques mois à vivre ...
et moi je rentre chez moi ...et j'essaie d'oublier tout cela...

Semaine folle

ce fut une semaine folle , un lundi 6 et un mardi 7 juin sans respect d'un quelconque code du travail: inutile de faire les gros yeux , nous sommes suffisamment nombreuses dans notre petite structure ...certaines sont même en négatif (- 48 heures , soit 2 semaines de boulot d'un 50 %) mais quand la machine déraille ...alors on sort des normes et codes des lois sur le travail (qui sont quand même beaucoup plus laxistes et moins protectrices en Suisse)...une malade , notre jocker injoignable et nous avons décidé qu'il était moins dangereux de faire à deux un 6:30 /20.30 plutôt que de rester seule ...et même si notre jocker était là le mardi...les malades n'étant pas des machines avec un interrupteur que l'on coupe la journée a été de nouveau super longue. Avantage : le fait de n'avoir plus de "contraintes " (mmmh est-ce vraiment le bon mot ? ) permet de ne pas culpabiliser, de ne pas stresser et d'éviter des réflexions du conjoint qui trouve que votre patron exagère...
Mardi soir , j'ai pris ma voiture pour aller chanter , je n'avais plus le courage de mettre un pied devant l'autre (25h30 de boulot en 36 h...), mercredi , jeudi ont été plus raisonnables et vendredi, je suis allée chez le coiffeur et comme ma coiffeuse fait des massages de tête divins ....j'en ai profité pour m'endormir ...
L'après-midi , j'ai récupéré ma belle-maman , le week-end de Pentecôte pouvait commencer

Un petit examen de routine

Un homme de 55 ans est mort vendredi dans un hôpital ou une clinique quelque part en Suisse, un informaticien , sportif , sec comme un coucou, il était aussi entraîneur de Spinning (vous savez ce vélo que l'on fait en salle sur fond de musique: plus vite, moins vite , debout , assis. Vendredi,il n'était pas au boulot, certains ont pensé qu'il avait pris sa journée parce qu'il était de piquet, d'astreinte tout le week-end et qu'avec le projet actuel, il était sûr d'être appelé et puis Dimanche , ils ont reçu un SMS de leur grand chef leur demandant de le rappeler,l'un d'entre eux s'est dit "merde va falloir aller bosser !" et puis bing ! , non c'était pour leur expliquer que leur collègue de travail avait passé son vendredi en cardiologie pour un "examen de routine" et que le soir , au moment de sortir , il a eu des "douleurs dans la poitrine", ils l'ont gardé , il a fait un arrêt cardiaque, ils n'ont pas réussi à le réanimer...deux gamins de moins de 15 ans sont désormais orphelins
-"ça n'était qu'un examen de routine , dit l'ex-homme , c'est pour ça qu'il ne nous en a pas parlé"
Oui , bien-sûr, un examen de routine , quand est-ce que l'on va redescendre sur terre ?, quand est-ce qu'in va arrêter de banaliser des gestes médicaux techniques ? (juste une petite intervention). Quand on va faire des examens , c'est souvent parce que quelque chose a déconné dans notre corps , il n'y a pas que les hypochondriaques qui font le trou de la sécu en France ou augmenter les primes "maladies" en Suisse et ce n'est pas parce qu'on est sportif que le risque est "nul", non, notre corps reste parfois un mystère , une machine à haut risque ...alors Messieurs , Mesdames Patients et Médecins , il n'y a pas de routine , rien de banal : la médecine reste un exercice à haut risque
Au XXI ème siècle, on meurt encore et parfois jeune après un soit-disant examen de routine

Chienne de vie !

Il y a des semaines comme ça où votre métier vous "pète" en pleine face , vous rappelle que oui c'est dur , très dur même et parfois plus que merdique : pas besoin de tremblements de terre , de Tsunami ou de fuites de réacteurs pour la souffrance humaine ...mais que je plains ceux qui sont là-bas au Japon avec cette trouille au ventre , ces cadavres et ce désespoir qui les entourent : pompiers , sauveteurs , équipes médicales et para-médicales et ces mecs qui sont sont sur le site de la centrale...j'ai l'air de quoi , moi avec ma soit-disant semaine merdique ... quelques malades en fin de vie , en fin de tout, pour certains il n'y a jamais eu de début de quelque chose de bien...oui juste quelques malades ou patients...c'est pas grand chose en regard de ces millions de Japonais mais voilà , c'est ici et maintenant ...avec moi:
Femme 60 ans , cancer de la vessie et du rectum...dégats irréparables, incontinence , une souffrance sans nom : thérapie anti-douleur en cours chez nous avec une anesthésiste spécialisée : elle traîne son corps malade et détruit du lit au fauteuil . Vie passée cahotique et ratée , amoureuse à 20 ans du mauvais garçon de service, elle a connu les quartiers chauds de Paris ...quand elle a retrouvé la Suisse , ses parents l'ont traitée en pestiférée , ses frères et soeurs aussi , jamais mariée, jamais d'enfants et pas d'amies (is)---elle meurt non elle crève seule et moi pendant deux heures je suis l'oreille qui écoute ce desespoir sans fond...avec un rien de sensation de nausées au creux de l'estomac -
Femme 72 ans , coquette , nerveuse mais rigolotte : examen d'urodynamique ...et là , pendant que l'ordinnateur affiche pressions et volumes ...elle se lache et parle , explique , ses insomnies récurrentes , ses cauchemars , ses 3 maris , ses peurs et angoisses, sa thérapie par l'hypnose et surtout sa vie de gamine qui entre 7 et 12 ans ne voulait pas s'endormir...parce qu'alors son père se glissait dans son lit et que le jour où elle a essayé d'expliquer cela à sa mère , celle-ci lui a répondu qu'il n'y aurait plus rien à manger à la maison si elle envoyait son papa en prison....avec Madame l'Urologue , nous avons fini notre après-midi de travail dans un état second.
et pendant ce temps , un de nos malades que son cancer est en train de le bouffer lentement et sûrement arrive épuisé pour une transfusion et me sourit en disant :" vous êtes drôlement jolie, vous avez bien maigri , ça vous va bien tous ses kilos en moins...c'est le printemps"...
Sourire et pleurer

N'empêche qu'il y a des jours où...

infirmi_re3je me demande si je suis normale de m'investir autant ...
Les acteurs , comédiens et autres gens du spectacle rêvent de mourir sur scène ...
Moi , je mourai , vieille infirmière de la vieille école d'un infarctus dû au stress engendré par ce p"***! de boulot : mais il est où l'anesthésiste quand mon opéré fait sonner toutes les alarmes de son moniteur et donne l'impression d'être passé sous un rouleau compresseur !!!!
ou d'une rupture d'anévrisme dû à la surchauffe de mon cerveau qui essaie de trouver une solution (parce que le chir et l'anesthésiste sont sur boîte vocale) tout en donnant l'impression à madame l'épouse de mr l'opéré que la crise est gérée avec un doigté , une maestria 5 étoiles...
ou dans un lit d'hôpital avec une "Pflegefachfrau" qui ne veut surtout plus être appelée "Krankenschwester"
parce que ça ne fait pas assez professionnel ....m'ouais , je me plains , je nous plains...on a pas fini d'en baver dans nos lits d'opérés ou de mourants : quand il y aura trop de croix sur "intensif" ou "totalement dépendant" si il n'y a que le "professionalisme " qui passe par là...j'en frémis d'avance...

comme une petite mort...

Il y a des jours comme ça où ce boulot que j'aime , qui me prend aux tripes, pue la mort, à plein nez , de plein fouet je me prends la souffrance , la douleur , l'appréhension , la peur et le désespoir des autres en pleine tête ...et les toubibs pourront dire tout ce qu'ils voudront...les femmes en blanc sont souvent en première ligne. Et cette semaine , j'avais la pôle -position : dégradation spectaculairement rapide de l'état général, des patches anti-douleurs qui couvrent un torse , des béquilles parce que les jambes sont si faibles que 2 pas vous épuisent et ce regard qui plonge dans le votre :
-" ah schwester C, là ça devient difficile , j'ai tout le temps mal "
ou cet autre qui fait 40 km aller-retour pour 11 min de radio-thérapie à 86 ans et qui fataliste vous murmure :
"ça va pas aller beaucoup plus loin"
et ces gens , vous les aimez parce que depuis 1 , 2, 5 ans , vous les accompagnez , vous parlez ...vous êtes là pour eux , avec eux et non je ne sais pas être froidement professsionnelle , c'est quoi ça ...je vous plante une aiguille dans les bras , ben oui quoi , j'fais mon boulot ...après ben rien à battre ...non , c'est pas moi , jamais mais cette semaine a été éprouvante , vraiment éprouvante...ça faisait longtemps que je n'avais pas ressenti cela .
"Quelques soins sans frontières"

... J'aime transmettre, parler avec passion et conviction de mon quotidien et de mon engagement. Je me bats pour que l'on parle au patient dès son arrivée dans le bloc et non pas qu'on l'ignore en parlant de son week-end!...
Et pourtant, quelle hypocrisie de ma part! J'ai fui mon service d'hémato après avoir travaillé en pleine génération SIDA. Les patients exclus de leur famille, les promesses d'aller à leur enterrement, leur souffrance, des patients qui ressemblaient à tes petits africains (la trithérapie n'était pas encore arrivée en France), les regards, les mains tendues et toute l'injustice de ces jeunes balayés par une telle maladie. Je ne voulais plus m'impliquer, ni connaïtre leur vie, ni leur mort.
C'est peut-être parce qu'à la même période j'ai soigné à la maison mon père durant 3 années avec ma mère et mon mari. Il ne voulait pas mettre les pieds à l'hôpital, alors c'est l'hôpital qui est venu à lui. Je l'ai perfusé, fait de la prévention, préparé tous les jours ses nombreux médicaments et repas et menti pour lui faire croire qu'on allait trouver un médicament contre le SIDA. D'habitude, on perd son papa dans un accident ou par un cancer et bien nous, dans la famille, on cultive l'originalité. C'était un homme formidable, frappé par le destin et qui avait un amour infini pour sa fille. Puis un jour, il a commencé à décliner et on avait fait un pacte d'amour entre lui, ma mère et moi... Alors on l'a accompagné jusqu'à la fin, comme il le demandait, à la maison, dans son lit... en l'entourant d'amour. Alors moi, la mort ne me fait pas peur. Je sais qu'elle est une étape de la vie. Mais il est dur de transmettre et d'accepter de créer des rites funéraires dans une société comme la nôtre!
Voilà, je te livre, à mon tour, un morceau de ma vie, toi qui avec tes mots et tes maux m'as livré, à travers ton livre, ta vie.
Une infirmière
 
Je suis infirmière française, diplômée depuis 2 ans et demi, et je travaille actuellement à Montréal, dans la province du Québec.
Ici les conditions de travail sont bien différentes, la façon de travailler, de s'habiller, les noms des médicaments également...Bref, pas évident au début, mais on s'y fait!

Tout d'abord, la profession d'infirmière au Québec est régie par un Ordre Infirmier (OIIQ= Ordre des Infirmières et Infirmiers du Québec), qui va approuver ou non votre demande de reconnaissance de votre diplôme d’état infirmier français. En général, venant de France, il n'y a pas de problème,
la pénurie étant mondiale
, le Québec n'y échappe pas!
   
Pourquoi le Québec ?

Je suis partie m'expatrier au Québec, pour différentes raisons, dont l'intérêt pour de nouvelles pratiques, et une organisation différente du système de santé... Ici, à Montréal, le système de santé vit les mêmes problèmes qu'en France, avec une chose en plus, le manque cruel de médecins. Mais le Canada en général a su depuis environ 15 ans s'adapter à la situation et valoriser la profession infirmière qui est ici une profession d'avenir, où une grande place est laissée à son expertise clinique, tant en milieu hospitalier qu'extrahospitalier (communautaire) ex : depuis 2004, les infirmières vaccinent de façon totalement autonome, sans prescription TOUS les vaccins et font le suivi des nourrissons (pesée, taille, informations sur la nutrition...). Cela s’apprend lors d’une formation spécifique bien sûr, mais ces formations sont disponibles et offertes gratuitement par la Direction de la Santé Publique de Montréal, les hôpitaux, etc... Les infirmières sentent ici qu'elles participent activement au mieux-être de la population et font de la vraie prévention.
D'autre part, ici il existe 2 niveaux de diplômes d'infirmière : une infirmière technicienne (DEC en Soins infirmiers= Diplôme d'Etudes Collégiales) qui n'a pas vraiment son équivalant en France, et le Baccalauréat en Soins Infirmiers (traduction de l'anglais Bachelor =Licence=3 ans d'université) qui permet d'obtenir le titre d'infirmière clinicienne. Or, en France, nous n'avons toujours pas cette reconnaissance. Ici, en arrivant comme infirmière française, on ne nous reconnait que comme ayant obtenu un DEC, et non un Bachelor, étant donné qu'en France nous n'avons pas nous même encore cette reconnaissance de licence...!!! Or les problématiques de santé ont beaucoup changé, il est nécessaire d'avoir une bonne expertise et de solides connaissances théoriques propre à l'enseignement universitaire, qui de plus permet aux infirmières d'avoir l'accès à différentes maitrises, qui lui permet de travailler dans le domaine communautaire, enseigner etc... Ici , il y a également une pénurie, mais valoriser une profession par sa reconnaissance universitaire, et en élargissant son champ de responsabilités et de compétences, permettrait aux infirmières d'avoir plus de poids pour revendiquer une revalorisation des salaires et une revalorisation de sa place comme pivot dans le système de santé, et donc attirer plus de jeunes dans une profession qui doit être synonyme de milieu valorisant, stimulant, etc...
Je suis révoltée que l'on refuse cette reconnaissance universitaire comme si on nous faisait sentir que notre métier pratique n'a pas sa place sur les bancs de l'université....Et que dire alors des médecins qui eux aussi ne devraient plus avoir cette reconnaissance universitaire !!!! En France le partenariat médecin-infirmière n'existe pas à son plein potentiel, et l'on sent encore l'infirmière comme une exécutante, ou tout du moins comme un personnel dévoué, bienveillant, mais qui ne dispose pas de jugement clinique....

Je trouve qu'en Amérique du Nord, au moins, il y a plus de place pour l'épanouissement professionnel comme infirmière et je souhaite que les décideurs de tout ordre se penche un peu sur ce qui se passe dans le reste du Monde, en Amérique du Nord, Australie, Nouvelle-Zélande, et en Europe du Nord, pour s'en inspirer...
infirmière aux Soins Intensifs et en hémodynamie de l'hôtel-Dieu de Montréal du CHUM

être infirmière au québec
vero68

Au dire du bureau d'immigration pendant les scéances d'informations, les infirmières ouvrant un dossier sont prioritaires, et peuvent entrer au québec en jet
Sur les différents forums parcourus, les infirmières parties de France avec leur diplôme en poche étaient dans l'ensemble déçues par l'acceuil québécois: horaires bouche-trou, non reconnaissance de leur expérience passée, examen de passage et frais de dossier, beaucoup d'entre elles sont rentrée chez elles....
J'ai quand même insisté, au point d'aller à Paris pour rencontrer l'Ordre des Infirmières du Québec. Et là, oh surprise, on m'a dit dans un premier temps qu'il me faudrait retourner 4 mois à l'école (j'ai dit ok), puis que mes dernières années de travail (13 ans de travail passionnant en psychiatrie) n'étaient pas validable et que je me trouvais donc inembauchable.
En 20 ans de carrière, j'aurais tout fait, du bilan d'urgence en réa chir à l'accouchement en dispensaire de brousse, et même mon poste actuel, infirmière en maison de retraite médicalisée, ne m'a ouvert de perspective d'emploi au Québec.
J'ai certes économiser des frais de dossier mais mon mari m'a dit stop! plus de perspective d'emploi, plus de départ.. Voix de la sagesse me direz-vous(il estlui-même kiné, métier régenté par un ordre!)
Le changement de métier aucour d'une vie au Québec est proverbial. Je comptais commencer ma nouvelle vie en temps q'infirmière le temps légitime d'adaptation, puis faire autre chose. L'entrevue à Paris m'a démontée. Cassée.
Mon désir de partir est toujours aussi fort mais.... rien n'est gagné. Mes deux ainés ont déjà pris l'option de déménager à Québec ou Montréal à leur majorité pour continuer leurs études dans l'audio-visuel.Je sais que ma chance me sera donné cette année, après il sera trop tard.
Si je pars, ce ne sera pas les poches vides, mais surtout j'accepterais tous les boulots. Il paraît que je sais jaser.

sashalola

Bonjour,
Pour ma part, je suis infirmière depuis presque 2 ans (soins intensifs greffe de moelle). J'ai fait les démarches auprès de l'oiiq (Ordres de infirmiers et infirmières du Québec) en même temps que mes démarches pour l'immigration.
Personnellement, je pense que ma profession à fait un peu avancer les choses pour mon dossier d'immigration ( voir mes stats).

L'ordre me demande d'effectuer un mois de stage seulement (rémunérer par mon employeur) dans un services hospitaliers pour faire reconnaitre mon diplôme et pour me familiariser avec la profession d'infirmière au Québec. Ensuite, j'aurais un permis d'exercice temporaire et il me faudra passer un examen ( 3 présentations maximum sur une période de 2 ans pour le réussir) pour avoir un permis d'exercice permanent. C'est un examen que toutes les infirmières doivent passer (et les infirmières québecoises aussi) pour avoir le permis d'exercice de l'ordre. Tout en sachant que les infirmières québecoises ont un examen similaires au nôtre en fin de cursus scolaires (elles en passent donc 2, d'après ce que j'ai pu entendre dire par des connaissances).
En ce qui concerne l'accueil, pour le moment, après de nombreux appels téléphoniques, je me suis toujours sentie bien acceuillie et les personnes que j'ai pu rencontrer ont toujours été souriant, sympatiques et ouvert. Alors c'était peut être de la chance. Après, il est sure que je serais peut être surpris en avril quand je commencerais à travailler mais j'y vais avec une attitude positive et je pense que de toute façon, certaines choses seront différentes et qu'il me faudra m'adapter. C'est normal. C'est un autre mode de fonctionnement!

Après, si la profession d'infirmière est le point essentiel de l'immigration, peut être que ça peut poser souci s'il y a des difficultés à s'adapter en milieu pofessionnel. Mais, si au contraire, ce n'est pas le point de départ de votre démarche, comme c'est le cas pour moi, je pense qu'il est possible de rester et de se battre pour son rêve. Après, c'est mon opinion personnelle mais je sais que je mettrais tout en oeuvre pour affronter les difficultés et prendre le meilleur de la nouvelle vie que je me crée.

Voilà, j'espère que j'ai pu t'apporter de nouvelles perspective sur la belle profession que nous exerçons et je pourrais te donner de plus amples idées dès que j'aurais commencé.
A bientôt.

vanedor

Ma blonde est entrain de faire un bac en science-infirmière donc je connais un peu le sujet.

C'est vrai qu'au Québec les bachelières sortent de l'université avec des connaissances pratiques relativement limités en comparaison à celles qui font un dec. Celles-ci font beaucoup plus de stages et prennent plus de temps à apprendre et pratiquer les tâches de base du métier. Mais les bachelières voient les choses plus en profondeur, apprend le pourquoi du comment et des tâches plus avancées. De plus, ils peuvent faire ensuite des maîtrises, des spécialisations qui leur donnent des meilleurs postes dès le départ avec de meilleurs conditions.

L'idéal, c'est de faire un dec-bac comme c'est de plus en plus commun avec le meilleur des deux mondes.

Une option qui pourrait être intéressante pour une infirmière étrangère d'expérience prise avec des conditions inintéressantes dans les milieux hospitaliers... ce sont les agences privés. Ma blonde a travaillé pour une l'été dernière en tant que préposé aux bénéficiaires(elle n'était qu'étudiante de première année). En travaillant pour une agence privé, tu choisie plus quand tu travaille, où tu travaille. Une agence comme : We Care .

Tremblé

Plusieurs infirmières préfèrent travailler à temps partiel dans pquelques hôpitaux, de jour, plutôt que d'accepter un poste à temps complet qui les confinerait à travailelr le soir et la nuit.

Des centaines de postes d'infirmières vacants

Pascale Breton

La Presse

Semaine de travail réduite, travail à temps partiel, refus de travailler la nuit ou les week-ends. De plus en plus de travailleurs de la santé optent clairement pour une meilleure qualité de vie. Mais en raison de la pénurie d'effectifs qui perdure,ce phénomène accentue le manque de lits, les annulationsde chirurgies et les autres problèmes du réseau de la santé.

La nouvelle génération d'infirmières n'est pas prête à tout sacrifier pour travailler le soir ou la nuit. Résultat, des centaines de postes permanents à temps complet sont laissés vacants dans les hôpitaux de Montréal.

Beaucoup de jeunes diplômées qui arrivent sur le marché du travail recherchent d'abord une qualité de vie. Elles veulent travailler le jour. Quitte à renoncer à une permanence.

Les conditions de travail le soir et la nuit ne sont vraiment pas alléchantes», convient Lisa Bonamie, présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) - anciennement Fédération des infirmières et infirmiers du Québec - pour expliquer la situation.

Plusieurs infirmières préfèrent travailler à temps partiel dans quelques hôpitaux, de jour, plutôt que d'accepter un poste à temps complet qui les confinerait à travailler le soir ou la nuit.

La pénurie en soins infirmiers perdure depuis plusieurs années. Il manque 1500 infirmières au Québec, selon les estimations du ministère de la Santé et des Services sociaux.

Mais les problèmes liés aux meilleures conditions de travail sont relativement nouveaux. Ils affectent plus durement certaines unités de soins. Les postes aux urgences, au bloc opératoire et aux soins intensifs sont souvent délaissés. Ce sont pourtant des secteurs névralgiques dans un hôpital.

Les infirmières qui travaillent dans ces unités sont donc régulièrement appelées à faire du temps supplémentaire, parfois contre leur gré. La difficulté de trouver du personnel pour combler tous les quarts de travail se répercute sur tout le fonctionnement de l'hôpital. Des lits doivent être fermés. Des chirurgies non urgentes sont annulées.

«Les jeunes ne voient pas nécessairement la stabilité qu'apporte un poste dans un centre hospitalier. Certaines couvertures d'assurances sont offertes aux permanentes, mais pas aux occasionnelles. C'est malheureux, mais je les comprends. Elles sont prêtes à accepter un salaire moindre pour travailler de jour», ajoute Mme Bonamie.

Chaque semaine, l'Agence de santé et de services sociaux de Montréal affiche sur son site Internet les nouveaux postes disponibles dans tout le réseau de la santé de la province. Parmi tous les postes, ceux d'infirmières sont surreprésentés.

Cette semaine encore, pas moins d'une dizaine de postes permanents sont à combler dans la grande région métropolitaine. Les hôpitaux cherchent surtout des infirmières cliniciennes ou des infirmières prêtes à travailler dans les unités spécialisées comme les soins intensifs, la chirurgie ou auprès des grands brûlés.

Ni le ministère de la Santé et des Services sociaux ni les agences ne compilent de données sur les postes vacants. Personne n'est en mesure d'évaluer le nombre de postes à combler.

Une vérification rapide faite par La Presse révèle qu'au Centre hospitalier de l'Université de Montréal (CHUM), 450 postes sont disponibles.

«Ce ne sont pas nécessairement des postes vacants, mais bien des postes où il y a un besoin en recrutement. Il faut combler les besoins en raison des congés de maladie ou de la mission en recherche et enseignement», explique la responsable des communications, Nathalie Forgue.

Le regroupement des spécialités dans les hôpitaux, en attendant la construction du nouveau CHUM, entraîne également un besoin accru, souligne-t-elle.

La situation est semblable dans la majorité des centres hospitaliers de l'île de Montréal. À l'hôpital Maisonneuve-Rosemont, 252 postes d'infirmières à temps complet sont à combler.

L'hôpital du Sacré-Coeur doit pour sa part se tourner à l'externe pour 25 postes d'infirmières qui ne trouvent pas preneurs à l'interne. «Il s'agit tous de postes de soir ou de nuit. La majorité des postes sont aux soins intensifs», précise Lyne Arcand, porte-parole de l'établissement.

C'est un nouveau choix de vie, constate Isabelle Merezzi, attachée de presse du ministre de la Santé et des Services sociaux, Philippe Couillard.

«Effectivement, les soirs, les nuits, les week-ends semblent moins populaires. C'est un phénomène qui semble généralisé et qu'on pourrait retrouver dans un autre domaine que celui de la santé. C'est un choix de qualité de vie que semblent faire de plus en plus de jeunes travailleurs», dit Mme Merezzi.

Pour enrayer la pénurie d'infirmières, les établissements d'enseignement ont augmenté depuis quelques années le nombre d'admissions dans les programmes de soins infirmiers.

Pour la première fois depuis longtemps, les départs des infirmières à la retraite et l'arrivée des jeunes des infirmières sur le marché du travail semblent s'équilibrer.

Un équilibre fragile. D'ici quatre ans, plusieurs infirmières auront l'âge de la retraite, rappelle Mme Bonamie. «Nous sommes dans un cercle vicieux. Les conditions font que nous ne recrutons pas assez», affirme la présidente de la FIQ.

Beaucoup d'étudiants inscrits dans les différents programmes des techniques de la santé ne terminent jamais leur cours.

Selon les Fédération des cégeps, 9420 étudiants étaient inscrits en soins infirmiers en 2005. Les dernières données sur le taux d'obtention du diplôme datent de 1999. Il est de 69,7 %. Près d'une infirmière sur trois ne termine pas son cours.

Selon un rapport de l'Ordre des infirmières du Québec produit en 2003, 20 % des infirmières inscrites à l'Ordre poursuivent une formation universitaire. Pour répondre aux besoins spécialisés des prochaines années, il en faudra davantage.

Le témoignage d'un infirmier français à québec
    
Je suis un infirmier Français de 27 ans, diplômé depuis 4 ans. Apres avoir fait mes études à l'IFSI de Cherbourg, j'ai aussitôt intégré l'AP-HP (Assistance Publique Hôpitaux de Paris). J'ai tout d’abord travaillé dans un service de soins de suite gériatrique puis après aux urgences. Il y a un an, je commençais les démarches pour venir travailler à Québec, au Canada. Après avoir été recruté au salon de l'infirmier de Paris, passé les entrevues, les démarches d'immigration, je suis arrivé ici en avril 2008 avec un permis temporaire de travail.
Je suis donc à Québec depuis avril dernier. En tant qu'infirmier français je suis considéré comme CEPI (candidat d'exercice à la profession d'infirmière) car il me manque l'examen de l'ordre des infirmiers. Ceci dit, mi-octobre, à l'occasion de la visite du président Sarkozy au Québec, une entente a été signée entre la France et le Québec pour la reconnaissance des diplômes et notamment le notre. La présidente de l'ordre des infirmiers du Québec, parle d'un an pour mettre au point les modalités de reconnaissance sans avoir d'examen à repasser.
Voila, j'exerce dont les fonctions de CEPI en attendant cette reconnaissance. En gros, le travail ne diffère pas beaucoup sauf que les noms des médicaments changent, l’infirmier applique des ordonnances collectives (protocoles) adaptées au service. Beaucoup de papiers et de notes à faire aussi.
L'attribution des postes ici, est plutôt simple, c'est l'ancienneté uniquement qui fait fois. En gros, les postes de jour (8h - 16h) sont réservés aux anciennes, les soirs (16h - 0h) aux courageux et les nuits (0h - 8h) aux nouveaux. Sachant que quand une infirmière change d'hôpital son ancienneté redémarre à zéro. De plus, les nouveaux arrivants sont placés dans l'équipe volante, ce qui est mon cas. Etant étranger je suis placé sur un poste de remplacement de congé maternité, de nuit, et je suis considéré comme chanceux de ne pas « volé » dans les différents services. Je suis dans un service de post infarctus, équivalent de nos USIC (unité de soins intensifs de cardiologie française). Mes horaires sont simples, étant temps plein (les travailleurs temporaires étranger sont obligés de faire un temps plein) je travaille de minuit à 8h, 9 nuits en lignes (c'est-à-dire 9 nuits consécutives sans jours de repos) après ca 5 jours de repos et je reprends pour 9 nuits en ligne...
En France, j'étais de nuit, temps plein aussi, mais je faisais jamais plus de 3 nuits de suite alors... ca change !
J'ai en moyenne 4 à 5 patients en charge, la première partie de la nuit on révise nos dossiers. Et ca prend vraiment du temps. On révise les ordonnances, remet à jour la planification des médicaments, révise les résultats des examens, les notes des médecins... Accueil des patients de l'urgence, transfert des autres centres, puis au matin à 6h la grande tournée : signes vitaux, prélèvements, enseignement aux patients... On dispose de 1h30 de pause la nuit (ce qui doit faire rêver en France!!)
Beaucoup de mes collègues Québécois ne travaille pas à temps plein, et suivent parallèlement des études pour compléter leur formation universitaire. Ils font donc un temps partiel. Moi, j'ai un peu l'impression d'être toujours sur le plancher comme on dit ici.
J'ai quitté Paris, pour vivre une aventure, vivre et travailler dans un autre pays. Mais 8 mois après, j'ai décidé de rentrer.
La profession d'infirmière est valorisée, responsabilisant ici. Mais les conditions de travail trop difficile pour moi. Mon remplacement de congé maternité finis dans un mois, et après ca je vais vraiment voler d'un service à l'autre, de nuits, 9 nuits de suite... Non pas envie. J'ai appris des choses, et je pense que toute expérience est bonne à vivre. Je suis un cours d'arythmie cardiaque à l'hôpital, sur l'interprétation des bandes de rythmes, ECG et moniteur. Très intéressant. J'ai un salaire qui m'offre une bonne qualité de vie. Mais les horaires, les plannings sont vraiment difficiles et voler dans les services ne m'intéresse pas. D'autant que mes proches, ma famille, mes amis me manquent aussi. J'ai eu la visite de mes parents en octobre et j'ai du poser des sans soldes pour pouvoir être avec eux, sans même pouvoir choisir les jours, c'est à dire que je travaillais quand même les week-ends.
Alors je suis retourné voir du coté de l'AP-HP, où je suis en disponibilité, et j'ai une entente avec un hôpital pour une mutation en décembre dans un service qui m'intéresse et où la formation d'arythmie me servira.
Je ne découragerais personne à venir ici, car chacun doit pouvoir se faire une opinion puis ce qui plait pas à certains, plait à d'autres.
Ce qui est sûr, c'est que dans quelques mois des infirmières Québécoises traverseront l'atlantique pour venir travailler en France. Surtout dans les nouvelles, le rêve de travailler de jour, et dans un service qu'elles affectionnent. Mais comme à Paris, par exemple, le coût pour se loger va être un électrochoc. Mais les hôpitaux en besoin seront surement attractifs, comme les hôpitaux Québécois le sont pour nous (billet d'avion, frais d'immigration et divers frais payés par l'hôpital avant l'arrivée) et bonne qualité de vie ici.
Les quelques mois passés ici sont vraiment positif. J'ai appris des choses, rencontré de bons professionnels, mais mon avenir professionnel est ailleurs, en France, à l'AP-HP. J'ai vécu et travaillé à l'étranger, mon objectif est atteint. Je reviens avec d'autres cordes à mon arc, notre profession évolue, nos compétences aussi.

23 juin 2011

La mort...

Memento mori est une locution latine qui signifie « Souviens-toi que tu mourras ». J’ai déjà vu des patients mourir, chez moi, au pays. J’en ai vu plus qu'un. Il y avait des civils et il y avait des camarades d‘armes pendant mon service militaire durant une période difficile qu’on appelait « La Révolution » pour masquer un coup d’état bien orchestré.
J’ai vu des corps froids, figés et qui portaient la marque de la souffrance humaine, des corps surpris dans différentes postures, entassés dans les morgues d’hôpital ou de celles de fortune dans des casernes militaires à la Capitale.


Je l’ai côtoyé et je m’étais habitué un peu avec elle malgré une peur bleu et la question vielle depuis que l’être humain s’est redressé sur ses deux pattes arrière pour marcher et contrôler la planète qu’il habitait. Pour tout être vivant, la mort est une réalité inéluctable: sa vie s'achèvera tôt ou tard par une mort définitive. Cet aspect de l'existence est un des défis les plus difficiles que la vie nous propose. Il peut sembler totalement désespérant et absurde à celui qui refuse d'y faire face et de l'assumer complètement. Mais pour celui qui parvient à accepter vraiment cette réalité, c'est toute la valeur de la vie, du présent, des relations interpersonnelles et du développement personnel qui se trouve changée.


Cette semaine, après presque 20 ans j’ai l’ai revue, encore plus laide et plus assoiffée dans une chambre d’hôpital, prendre l’âme d’une vielle patiente qui n’était pas la mienne, mais que j’observais depuis quelques jours parce qu’elle me rappelait de mon père et de son agonie d’il y à 26 ans déjà. Mon père comme médecin il a été conscient et lucide jusqu'à sa dernière seconde de vie, peu après une opération qui lui extirpait un astro-cytome temporo-frontal gauche bien réussie, mais avec un cœur  affaiblit des deux infarctus de myocarde qui n’en pouvait plus. Il arrivait contrôler sa tête, garder un sang froid que j’envie des fois, dicter son propre traitement et s’attribuer des stratégies médicamenteuses pour compenser sa cardiomégalie, sa profonde dyspnée, son angoisse, ses peurs et améliorer sa souffrance et même envisager le retour chez lui, revoir sa femme qui ne l’a pas quitté une seconde, prendre soins des ses deux jeunes enfants qu’il aimait tant et retourner pratiquer le plus noble métier au monde.


La plupart d'entre nous évitons de penser à la mort. Mais il nous arrive tous, de temps en temps, de nous faire rattraper par cette question. Les événements de notre vie se chargent de nous la rappeler. La mort imprévue d'un être cher, un accident sérieux, une maladie grave ou une tragédie dans notre environnement viennent nous rappeler que nous pouvons mourir à tout moment, que notre vie pourrait être radicalement écourtée ou soudainement changée de façon drastique. Nous n'avons pas vraiment le choix: la mort est nécessairement la dernière partie de notre vie. Mais il est difficile d'accepter cette réalité; notre mission comme être vivant est de vivre le plus complètement possible et non pas d'arrêter de vivre!


La mort perd de sa gravité si notre vie est uniquement souffrante. Elle peut même devenir un soulagement ou une libération. Elle perd aussi beaucoup d'importance si nous croyons ressusciter ailleurs dans de meilleures conditions. Elle est alors un passage nécessaire vers une vie meilleure, un peu de la même façon qu'une intervention chirurgicale qui nous guérirait vraiment d'une maladie.


Victor Hugo écrivait :


Ce que c'est que la mort



Ne dites pas : mourir ; dites : naître. Croyez.
On voit ce que je vois et ce que vous voyez ;
On est l'homme mauvais que je suis, que vous êtes ;
On se rue aux plaisirs, aux tourbillons, aux fêtes ;
On tâche d'oublier le bas, la fin, l'écueil,
La sombre égalité du mal et du cercueil ;
Quoique le plus petit vaille le plus prospère ;
Car tous les hommes sont les fils du même père ;
Ils sont la même larme et sortent du même oeil.
On vit, usant ses jours à se remplir d'orgueil ;
On marche, on court, on rêve, on souffre, on penche, on tombe,
On monte. Quelle est donc cette aube ? C'est la tombe.
Où suis-je ? Dans la mort. Viens ! Un vent inconnu
Vous jette au seuil des cieux. On tremble ; on se voit nu,
Impur, hideux, noué des mille noeuds funèbres
De ses torts, de ses maux honteux, de ses ténèbres ;
Et soudain on entend quelqu'un dans l'infini
Qui chante, et par quelqu'un on sent qu'on est béni,
Sans voir la main d'où tombe à notre âme méchante
L'amour, et sans savoir quelle est la voix qui chante.
On arrive homme, deuil, glaçon, neige ; on se sent
Fondre et vivre ; et, d'extase et d'azur s'emplissant,
Tout notre être frémit de la défaite étrange
Du monstre qui devient dans la lumière un ange.


Et Charles Baudelaire aussi donnait son avis sur la Dame en noir dans « Les Fleurs du Mal » :


LXXII. Le Mort joyeux


Dans une terre grasse et pleine d'escargots
Je veux creuser moi-même une fosse profonde,
Où je puisse à loisir étaler mes vieux os
Et dormir dans l'oubli comme une requin dans l'onde.

Je hais les testaments et je hais les tombeaux ;
Plutôt que d'implorer une larme du monde,
Vivant, j'aimerais mieux inviter les corbeaux
À saigner tous les bouts de ma carcasse immonde.

Ô vers ! Noirs compagnons sans oreille et sans yeux,
Voyez venir à vous un mort libre et joyeux ;
Philosophes viveurs, fils de la pourriture,

À travers ma ruine allez donc sans remords,
Et dites-moi s'il est encor quelque torture
Pour ce vieux corps sans âme et mort parmi les morts !


Sénèque pensait que : Après la mort, il n'y a rien et la mort elle-même n'est rien.


Voila d’autres proverbes sur la mort :


Mourir, ce n'est rien. Commence donc par vivre. C'est moins drôle et c'est plus long.
Anouilh (Jean)


Il est plus facile de mourir que d'aimer.
C'est pourquoi je me donne le mal de vivre
Mon amour...
Aragon (Louis)


Mourir, c'est accomplir un acte d'une portée incalculable.
France (Anatole François Thibault, dit Anatole)


On voudrait revenir à la page où l'on aime
Et la page où l'on meurt est déjà sous nos doigts.
Lamartine (Alphonse de)


Proverbe chinois.



Le sage regarde la vie et la mort comme le matin et le soir.


Proverbe espagnol.



Les morts ouvrent les yeux aux vivants.


Proverbe italien.



Une journée bien employée donne un bon sommeil, une vie bien employée procure une mort tranquille.
Léonard de Vinci (1452-1519), Carnets.


Proverbe latin.



Attends le soir pour louer le beau jour, et la mort pour louer la vie.
Laus in fine cantatur et vespere laudatur dies.


Proverbe persan.



La vie est un rêve dont la mort nous réveille.


La tragédie de la mort est en ceci qu'elle transforme la vie en destin –


André MALRAUX


  • Tout finit afin que tout recommence, tout meurt afin que tout vive - Jean Henri FABRE


L'espérance, toute trompeuse qu'elle est, sert au moins à nous mener à la fin de la vie par un chemin agréable - LA ROCHEFOUCAULD


De quoi est-il mort ? - De toute façon, on ne savait déjà pas de quoi il vivait.
Alfred Capus


A mesure que les soucis de la vie diminuent, ceux de la mort augmentent.
Alfred Bougeard





La mort c'est le meilleur moment de la vie. C'est pourquoi il est préférable de la garder pour la fin.


Vers la mort nous allons. Tous. En dansant ou en boitant, en riant ou en geignant, peu importe, puisque c'est là que nous allons.







… et sur la vie :


La vie ne vaut rien, mais rien ne vaut la vie - André Malraux


La vie est faite d'illusions. Certaines réussissent, ce sont les autres qui constituent la réalité.


Le plus beau présent de la vie est la liberté qu'elle vous laisse d'en sortir à votre heure


Que choisir ? Tout, dans la vie est affaire de choix. Cela commence par la tétine ou le téton et cela s'achève par le chêne ou le sapin


Le plus fructueux de tous les arts, c'est l'art de bien vivre.
Cicéron, Tusculanae Disputationes, IV, III, 5 ; env. 45 av. J.-C.


Il faut toute la vie pour apprendre à vivre.
Sénèque, De brevitate vitae, VII, 3 ; env. 45.


Les hommes se transmettent la vie comme les coureurs se passent le flambeau.
Lucrèce, De natura rerum, II, 79 ; env. 60 av. J.-C.


Nous savons que nous mourrons. Ce savoir nous donne en partage un sentiment d’impuissance fondamentale (égalité de tous les êtres devant la mort). Quoi que je fasse, où que je sois, je mourrai. Chacun d’entre nous, s’il pense à la mort, se pense comme mortel. La mort est constitutive de l’existence.


Nous savons que nous mourrons, nous ne savons pas vraiment ce que cela signifie. Deux significations sont communément envisagées :


- le néant


- l’accès à l’immortalité.


La mort demeure une idée. Nous ne pouvons avoir de certitude à son propos. C’est pourquoi la réflexion sur la mort est fondamentalement liée à celle sur l’existence. Selon que l’on croit à un anéantissement par la mort ou au contraire, à la mort comme point d’accès vers l’au-delà, le sens donné à son existence peut être très différent.


Selon Épicure, la crainte de la mort est inutile et infondée : la mort n’existe pas tant que nous vivons et nous n’existons plus quand elle est là. Il identifie la mort à une perte de sensations et en conclut donc qu’il faut jouir de son existence mortelle et non souffrir à l’avance pour une souffrance (celle de la mort) qui n’existe pas.


Épicure rejette la tradition orphique, reprise par Platon, qui croit à la survie et au jugement de l’âme. L’homme qui s’attache à vivre pour atteindre le paradis après sa mort, oublie trop souvent d’être heureux ici bas.


La philosophie d’Épicure apparaît séduisante. Néanmoins, il occulte tout le côté affectif. Il n’évoque aucunement la fin de la vie, la possible déchéance… Par ailleurs, il semble oublier que, même si nous demeurons vivants et si la mort ne nous fait pas souffrir en elle-même, c’est bien souvent la mort des autres, celle de nos proches, qui nous angoisse et nous fait souffrir.


« Philosopher, c’est apprendre à mourir » (Cicéron) Le sage stoïcien présente une certaine résignation, voire une résignation certaine face aux événements qui ne dépendent pas de lui, en particulier la mort. Pour Sénèque, faire de la philosophie, c’est dépasser sa condition mortelle, donc apprendre à mourir… Épictète pense que c’est par nos craintes et nos peurs que nous rendons la mort terrifiante. Nous ne pouvons certes éviter la mort mais nous pouvons éviter de la craindre, puisqu’elle est de toute façon inévitable !




19 juin 2011

La caféine, un prodigieux antioxydant

Des scientifiques ont fait état d'une analyse approfondie de la façon dont la caféine issue du café, du thé et d'autres aliments protégerait, de par ses effets antioxydants, contre certaines maladies telles que la maladie d'Alzheimer ou les maladies cardiaques et ce au point de vue des niveaux les plus fondamentaux.
Un rapport décrivant les réactions chimiques se trouvant derrière les effets antioxydants de la caféine a été publié récemment dans le Journal of Physical Chemistry. Les auteurs y décrivent les preuves suggérant que le café serait l'une des plus riches sources alimentaires d'antioxydants pour les personnes saines.
Manque de données
Plusieurs études évaluant les effets bénéfiques de la caféine issue de produits tels que le café, le thé, le cacao et d'autres aliments en tant qu’antioxydant sont disponibles dans la littérature. Elles suggèrent notamment un effet positif en terme de réduction du risque de maladie dégénérative comme la maladie d’Alzheimer ou du risque de maladie cardiovasculaires.
Toutefois, les scientifiques savent peu de choses sur les mécanismes exactes des effets antioxydants de la caféine et de l’action de cette dernière sur les radicaux dits « libres » qui ont des effets néfastes dans le corps. En outre, certaines des études publiées à ce jour ont également des résultats contradictoires.
Calculs théorique
Dans un effort visant à renforcer les connaissances scientifiques sur la caféine et ses effets en tant qu’antioxydant, les auteurs du rapport publié récemment présentent des calculs théoriques détaillés sur les interactions entre cette molécule et les radicaux libres.
La conclusion de ce rapport théorique théoriques montre une "excellente" cohérence avec les résultats des autres études déjà menées sur le sujet, qu’il s’agisse d’études sur animal, in vitro, ... Ce rapport renforce donc la probabilité selon laquelle la caféine exercerait un puissant effet antioxydant. D’autres études permettront de confirmer ces résultats prometteurs, bien qu’étant théoriques.
(Adrien Loreis, diététicien, d'après León-Carmona J, Galano A. "Is Caffeine a Good Scavenger of Oxygenated Free Radicals?" The Journal of Physical Chemistry B, 2011; 115 (15): 4538 DOI:10.1021/jp201383y)

Café, thé, chocolat : les bienfaits pour le cerveau et pour le corps

En France, chaque année, on boit une trentaine de milliards de tasses de café ! À cela s'ajoute la consommation de divers produits alimentaires ou boissons qui contiennent également de la caféine ou des substances voisines, à effet stimulant, avec le succès des thés et des colas, mais aussi du cacao et du chocolat...
Le livre
Deux éminents universitaires, alliant cultures médicale et pharmaceutique, explorent ici les arcanes de ces substances qui ne font pas nos délices tout à fait par hasard. Mais qu'en est-il vraiment pour notre santé ?
« Café, thé, chocolat : les bienfaits pour le cerveau et pour le corps »Quels sont, au-delà du plaisir apparent, les effets du café, du thé et du chocolat sur notre cerveau, notre humeur ou encore notre appareil digestif, notre système cardio-vasculaire, nos poumons, ainsi que dans des affections telles que la maladie d'Alzheimer, la maladie de Parkinson, la schizophrénie, l'épilepsie, l'asthme, le diabète et même les cancers ?
Découvrez grâce à cet ouvrage les données scientifiques les plus avancées sur ces petites " drogues " du quotidien.
Les auteurs

Le professeur Jean Costentin est membre des Académies nationales de médecine et de pharmacie. II a dirigé pendant trente ans une unité de recherche de neuropsychopharmacologie, associée au CNRS. Pierre Delaveau est professeur honoraire de l'université René-Descartes-Paris-V, membre de l'Académie nationale de médecine et ancien président de l'Académie nationale de pharmacie.
Découvrir le livre « Café, thé, chocolat : les bienfaits pour le cerveau et pour le corps », de Jean Costentin et Pierre Delaveau aux Editions Odile Jacob, 288 pages.

Le chocolat : pour ou contre ? Aurait-il des effets bénéfiques sur la santé ?
Le chocolat se mange sans faim, c'est un plaisir auquel personne ne peut résister suivant ses goûts : chocolat noir, au lait, blanc, aux noisettes... Le chocolat, dit-on, est aussi un remède contre le stress, la déprime, les petits coups de blues, il a un effet antidépresseur mais est-ce un mythe ou la réalité ?

On peut dire que c'est bel et bien réel, les glucides du chocolat augmenteraient le tryptophane dans le cerveau qui se transforme en sérotonine. Or un manque de sérotonine entraînerait un état dépressif. De plus le chocolat contient aussi de la caféine donc est un stimulant apprécié pour rester en forme. Bref, pourquoi se priver de ce petit plaisir qui non seulement est bon mais fait du bien.
Ce qui nous conforte dans cet aliment est que comme les fruits et légumes, le chocolat aurait un effet protecteur contre les maladies cardiovasculaires. Cette avancée a été confirmée lors d'un congrès de cardiologie à Amsterdam. Des chercheurs ont montré ses effets bénéfiques sur les vaisseaux sanguins.
Nous devons quand même un bémol pour les grands consommateurs de chocolat, il reste un aliment très calorique donc à consommer avec modération. Gare aux excès !
(Dr Stephanie Queudray - Actualités IMAAGE)

Chez les femmes, la caféine a un effet protecteur pour la mémoire

La consommation d'au moins trois tasses de café (ou de 6 tasses de thé) par jour protège les femmes de plus de 65 ans du déclin cognitif, comparée aux femmes qui boivent une tasse ou moins. Ce sont les conclusions des travaux, publiés le 7 août 2007 dans Neurology, de l'unité Inserm 888 « Pathologies du système nerveux : recherche épidémiologique et clinique » dirigée par Karen Richie en collaboration avec Alex de Mendonça du laboratoire de neurosciences de l'Université de Lisbonne.
Karen Ritchie et son équipe travaillent sur les facteurs en cause dans le vieillissement cognitif. De fortes présomptions pesaient sur la caféine depuis qu'il avait été suggéré par des études sur les animaux que la caféine, en agissant sur les récepteurs d'adénosine, minimisait les dommages au cerveau. A partir d'une étude de cohorte baptisée 3C, menée à Montpellier, Dijon et Bordeaux (Karen Ritchie coordonne le centre de Montpellier), les chercheurs ont étudié le lien entre consommation de caféine et performances cognitives (mémoire, langage, logique…).
A partir des données recueillies pendant 4 années auprès de 7000 personnes, 4197 femmes et 2820 hommes âgés de 65 et plus, ils ont créé un modèle statistique. Après l'avoir ajusté en fonction des autres facteurs pouvant influencer les performances cognitives (âge, éducation, pression artérielle, maladies cardiovasculaires, dépression, incapacités…), ce modèle mathématique a permis de montrer que la caféine avait un effet protecteur, chez les femmes seulement.
« Notre modèle indique très clairement que la caféine a un impact sur le fonctionnement du cerveau des femmes », explique Karen Ritchie, directrice de l'Unité Inserm 888. « Nos résultats montrent que plus les femmes s'éloignent de la ménopause, plus le bénéfice de la caféine est important ».
Par contre, la caféine n'a pas d'effet sur l'apparition de la maladie d'Alzheimer. « Nous avons besoin de poursuivre cette étude encore deux ans pour mieux étudier la relation entre caféine et Alzheimer. Il est probable que la consommation de caféine ne joue pas de rôle sur l'apparition de la maladie mais sur sa progression.» Reste à comprendre pourquoi la caféine ne protège que les femmes. « Il est possible que les hommes et les femmes métabolisent différemment la caféine ou bien encore qu'il y ait une interaction hormonale ».
Pour Karen Ritchie, « en tant qu'épidémiologistes, notre objectif est d'ouvrir de nouvelles pistes de recherche et cette nouvelle voie doit maintenant être explorée plus en détail par les neurobiologistes. Il faut élucider le mécanisme biologique afin d'évaluer si une thérapie à base de caféine pourrait être utile. »
(Ritchie K., Carrière I., Portet F., de Mendonça A., Dartigues J.F., Rouaud O., Barberger-Gateau P, Ancelin M.L. « The neuroprotective effects of caffeine : A prospective population study (the 3C Study) » Neurology, 7 Août 2007)

Bienfaits du café après 65 ans
L'équipe de Karen Ritchie (Inserm U 888, unité Pathologies du système nerveux : recherche épidémiologique et clinique), en collaboration avec le laboratoire de neurosciences de l'université de Lisbonne, a montré dans une étude publiée dans la revue Neurology que la caféine avait un effet protecteur sur la mémoire, mais pour les femmes seulement.
En effet, la consommation d'au moins trois tasses de café (ou 6 tasses de thé) par jour préserve la mémoire des femmes de plus de 65 ans, comparées à celles qui n'en boivent qu'une tasse ou même moins. La caféine n'aurait par contre aucun effet bénéfique sur la mémoire des hommes. Pour expliquer ce phénomène, Karen Ritchie avance "qu'il est possible que les hommes et les femmes métabolisent différemment la caféine ou bien encore qu'il y ait une interaction hormonale".
(France-Soir, 08/08 - L'Indépendant, 09/08)