Quand tu joues aux Sims sur
ton PC ou que tu explores Liberty City dans Grand Theft Auto IV sur
Playstation, tu éprouves cette étrange impression de déjà-vu? Tu trouves que
tout ça ressemble fort à la réalité qui t’entoure? Normal. Notre environnement
quotidien est déjà la simulation d’un grand architecte très doué en
programmation informatique.
Bienvenue dans la Matrice,
Slato. Si tu veux te débrancher, choisis la pilule rouge et lis la suite de
l’article. Sinon, retourne à ta vie de Sim!
Cette théorie d’une vie
simulée informatiquement par un ingénieur à la puissance de calcul démentielle,
et dans laquelle nous sommes tous des personnages qui croient qu'ils sont
«réels», est soutenue par Rich Terrile, directeur du Center for Evolutionary
Computation and Automated Design du laboratoire Jet propulsion de la Nasa, qui écrit actuellement un livre sur le
sujet selon le magazine Vice, qui l’a interviewé. Le scientifique se
fonde sur plusieurs éléments d'explication:
1. Techniquement, selon la loi de Moore, qui évalue que tous les deux
ans la puissance de calcul des ordinateurs double, les super-ordinateurs de la
Nasa pourraient, d’ici une décennie, compacter toute l’expérience d’une vie
humaine de 80 ans (en incluant la moindre pensée conçue au cours de cette vie)
en seulement un mois. Avec la puissance de calcul qu'auront toutes les Playstation
du monde —plus de 100 millions— dans trente ans si elles suivent la loi de
Moore, il y aura alors plus de personnes virtuelles qui «vivent» dans ces
Playstation que sur Terre. Et si des Playstation peuvent le faire, c'est sans
doute un jeu d'enfant pour Dieu.
2. Et là vous répliquez: oui,
d'accord, mais la conscience d'être en vie, alors? Selon le magazine:
«Tôt ou tard,
nous arriverons à un stade d’avancée technique dans lequel simuler quelques
milliards de personnes —et faire en sorte qu’elles croient qu’elles sont des
êtres humains conscients et autonomes capables de contrôler leurs destinées—
sera aussi facile que d’envoyer à un inconnu une photo de vos parties intimes
par téléphone.»
Car même le processus de
conscience ne limiterait pas la portée de cette théorie. Ainsi comme l’explique
Terrile:
«A moins de
croire qu’il y a quelque chose de magique dans la conscience —et je ne le pense
pas, je crois que c’est le produit d’une forme très sophistiquée d’architecture
à l’intérieur du cerveau humain— alors vous devez conclure que dans une
certaine mesure cette conscience peut être simulée par ordinateur, ou en
d’autres mots, peut être répliquée.»
3. Si ce scientifique croit
son hypothèse valable, c’est parce que l’univers suit un certain nombre de
règles mathématisables, et donc reproductibles et programmables. «La chose
la plus incompréhensible avec l’univers, c’est qu’il est compréhensible», rappelle-t-il
en citant Einstein. En physique quantique, certaines particules n’ont pas
d’état défini avant que quelqu’un ne les observe: l’une des explications de ce
phénomène serait qu’à la manière d’un jeu de simulation dans une ville (comme Grand
Theft Auto) le joueur ne voit que ce qu’il a besoin de voir à un moment
donné.
De même, les parties qui
composent l'univers sont limitées, et donc programmables. Or si c'est
mathématiquement possible, la question n'est plus de savoir si on peut le
faire, mais si le processus n'est pas déjà en cours...
La presse américaine ne prend pas encore très au
sérieux le personnage. Sa théorie est digne de celles que nous avons tous eues au lycée. Vice
lui-même estimant que tout étudiant muni d’un bang et d’un DVD de Matrix
pourrait développer la même idée. Quant à Rich Terrile, il estime qu'il sera
bientôt capable de simuler lui-même un monde d'individus conscients. Quelqu'un
pensera-t-il à le débrancher de la Matrice avant qu'il ne soit trop tard?
Votre vie, est-elle vraiment votre vie, ou est-elle actuellement, le rêve d’un papillon ? Ou est-ce une simulation informatique complexe, indiscernable de la réalité "réelle" ? Pour reprendre Matrix, ne vous inquiétez pas, c’est juste une défaillance électronique dans la matrice. Cela arrive, lors d’une mise à jour.
Le philosophe chinois Tchouang-tseu (ou Zhuāngzǐ) a remarqué, aux environs de l’an 300 avant notre ère, que ses rêves d’être autre chose qu’un humain (un papillon, pour le plus célèbre) étaient impossibles à distinguer de son expérience d’être Zhuāngzǐ. Il ne pouvait pas dire avec certitude qu’il était Zhuangzi rêvant d’être un papillon, plutôt qu’un papillon rêvant d’être Zhuangzi. La question de la nature profonde de la réalité est posée et fait écho à certains développements des écoles mystiques indiennes.
L’ensemble
de l’idée «la réalité est une illusion" a été rejeté par tout le monde, de
Siddhârta aux existentialistes.C’est le philosophe suédois Nick Bostrom de
l’université d’Oxford, qui est le plus souvent associé à l’idée que nous vivons
dans une simulation informatique.
Son
principe est basé sur une série d’hypothèses :
1).
Une société technologique pourrait éventuellement atteindre la capacité de
créer une simulation par ordinateur qui rend indiscernable la réalité de la simulation
pour les habitants.
2). Une telle société ne le ferait pas une fois ou deux. Elles créeraient de nombreux types de simulations.
3). Les laissant suffisamment de temps, les sociétés dans les simulations seraient finalement en mesure de créer leurs propres simulations, aussi impossibles à distinguer de la réalité pour les habitants des “sous-simulations”.
2). Une telle société ne le ferait pas une fois ou deux. Elles créeraient de nombreux types de simulations.
3). Les laissant suffisamment de temps, les sociétés dans les simulations seraient finalement en mesure de créer leurs propres simulations, aussi impossibles à distinguer de la réalité pour les habitants des “sous-simulations”.
Par
conséquent, vous avez des milliards de simulations, avec un nombre presque
infini de cascade de sous-simulations, toutes parfaitement réelles pour ceux
qui y logent. Pourtant, il n’y a qu’une seule et ultime société génitrice. Le
calcul est en fait assez simple : les chances sont presque infinies à ce que
nous vivions tous dans une simulation informatique.
C’est
à ce moment-là de mon article, qu’il faut éviter de prendre sa voiture pour
foncer contre une foule de passant et autre fantaisie à la GTA4 (image
d’entête)…
L’un
des arguments les plus forts, contre cette troublante théorie, est qu’un
ordinateur avec la puissance de calcul pour accomplir cela, est inconcevable.
Mettant de côté le fait que la puissance de calcul d’aujourd’hui, semblait
surement inimaginable il y a 100 ans, il y a une solution plus intéressante :
l’ordinateur simulerait activement, seulement, ce qui doit l’être. C’est déjà
ce qui se passe réellement, dans les jeux informatiques modernes et vous l’avez
sans doute remarqué si vous vous êtes déjà déplacé plus rapidement que ce que
votre carte graphique peut générer comme paysage, comme les arbres et les
bâtiments qui se dessinent au fur et à mesure que vous avancez. Cela explique
actuellement quelques un des plus délicats domaines de la physique quantique,
comme : pourquoi les particules ont une position indéterminée, jusqu’à ce
qu’ils soient observés. Pour en avoir une représentation mon article Le Large Hadron Collider pourrait être la première machine à
remonter le temps.
Plus
inquiétant encore, elle pourrait être, une beaucoup plus petite simulation, que
vous ne le pensez. Il pourrait y avoir que quelques habitants de la simulation
active, avec le reste du monde parsemé de «non-acteurs» ou de personnages
contrôlés par l’ordinateur. Leurs actions ne sont simulées qu’au moment où vous
les percevez, exécutées avec soin, de manière à présenter l’illusion qu’ils ont
tous une vie séparée de la vôtre.
Et
pour conclure : pour suivre Zhuāngzǐ, il y a près de sept milliards de
personnes dans le monde. Ils dorment tous. Ils rêvent tous. Il y a des chances
que nous vivions tous dans le rêve (ou le cauchemar) agité, de quelqu’un
d’autre.
Notre Univers est-il le
fruit d'une simulation informatique?
La vie sur la Terre et tout l'univers pourraient n'être qu'une
simulation informatique gigantesque, un rêve de super-ordinateur, supputent
dans leurs derniers écrits deux scientifiques britanniques renommés, le
physicien Martin Rees et le mathématicien John Barrow. La question de
l'existence réelle du monde, posée par les penseurs de toutes les époques, est
abordée, selon eux, sous un angle nouveau par les progrès fantastiques et
continuels de l'informatique. « Il y a quelques décennies, les ordinateurs
n'étaient capables de reproduire que des schémas très simples, explique à l'AFP
Martin Rees. Ils peuvent maintenant créer des mondes virtuels avec de nombreux
détails. À terme, observe-t-il, on pourrait imaginer des ordinateurs qui seront
capables de simuler des mondes peut-être aussi compliqués que celui dans lequel
nous pensons vivre ». Ce n'est qu'une théorie, ajoute Sir Martin,
cosmologue de l'université de Cambridge. Mais « elle doit nous conduire à nous
demander si nous-mêmes pourrions nous trouver dans une telle simulation ». (voir
l'article de Propanganda
Matrix).0
L'univers, dans ce cas, ne serait pas un tout mais une partie d'un ensemble que Martin Rees
et John Barrow appellent des « multivers ». Ce concept de Multivers s'appuie notamment sur
les travaux d'Andrei Linde, un des plus grands cosmologistes de notre temps.
Celui-ci a formulé en 1982 une nouvelle théorie de l'univers qui tente de
dépasser les faiblesses du modèle du Big Bang. Linde critique la théorie du Big
Bang pour les nombreux problèmes physiques et philosophiques qu'elle soulève.
Il considère notamment que les équations physiques qui déterminent le Big Bang
prédisent un univers beaucoup plus petit qu'il ne l'est en réalité et que le
modèle théorique n'explique pas pourquoi les différentes régions de l'univers
se ressemblent et les lointaines galaxies sont distribuées de façon aussi
uniforme dans toutes les directions au sein de l'univers. Linde propose la
théorie d'un univers auto-reproducteur et à très forte croissance
(self-reproducing inflationary univers) qu'il a modélisé grâce à des
simulations sur ordinateur.
Selon lui, la croissance de l'univers à son origine aurait obéi à
un modèle d'« inflation chaotique ». Alors que la théorie classique
du Big Bang décrit un univers semblable à une bulle de savon se gonflant
graduellement, la théorie de Linde décrit un univers semblable à une bulle qui
produirait des bulles identiques, et ainsi de suite. L'univers décrit par Linde enfanterait de nouveaux univers par
autoreproduction et selon une arborescence empruntée aux mathématiques fractales
découverte par Benoit Mandelbrot. Pour Linde, il
faudrait imaginer l'univers comme un ensemble de bulles interreliées qui se
développent de manière fractale (chaque partie du tout ressemble au tout). Il y
aurait donc eu création d'un univers à partir duquel plusieurs bulles se
seraient formées de façon indépendante. Ces nouvelles bulles seraient en fait
des points de l'univers qui seraient entrés en expansion en eux-mêmes, sans
affecter l'univers originel. Chacun de ces univers aurait ses propres lois de
la physique et pourrait donner naissance à d'autres univers, et ainsi de suite.
Ce mécanisme donnerait lieu à un univers auto-reproducteur éternel et infini
dans le temps et dans l'espace.
« On sait depuis longtemps que des civilisations techniques à
peine plus avancées que les nôtres auront la capacité de simuler des univers
dans lesquels des entités conscientes pourront émerger et communiquer entre
elles », rappelle pour sa part John Barrow, directeur d'études à Cambridge
également, dans un récent article scientifique. Des sociétés disposant d'une
« puissance informatique beaucoup plus élevée que la nôtre, poursuit-il,
pourraient simuler non seulement le climat ou la formation des galaxies, comme
nous le faisons, mais aussi l'apparition des étoiles et la formation des
systèmes planétaires. Puis, imagine le chercheur, en intégrant les lois de la
biochimie aux simulations astronomiques, elles seraient capables d'observer
l'évolution de la vie et de la conscience ». Tout aussi simplement que
nous « suivons le cycle des insectes sur un fruit », elles
regarderaient « les civilisations croître et communiquer, se disputer sur
le fait de savoir s'il existe un "Grand Programmateur" dans le
Ciel », pouvant "« intervenir à volonté, au mépris des lois de
la nature habituellement observées ».
D'autres scientifiques refusent d'envisager l'hypothèse d'un monde
créé par les machines. Seth Lloyd, un physicien du Massachusetts Institute of
Technology (MIT) cité par le Sunday Times du 14 novembre, avance comme
principale objection qu'un ordinateur capable de simuler la vie terrestre
devrait être « inimaginablement puissant ». Mais pour réfuter cette
objection John Barrow ne s'appuie pas que sur l'informatique. Pour étayer sa
thèse d'un univers simulé il souligne un fait extrêmement troublant :
l'équilibre infiniment subtil des conditions naturelles rendant la vie possible
sur Terre. Un équilibre, suggère le chercheur, qui pourrait même s'avérer trop
délicat pour se perpétuer sans que « de légers changements » lui
soient apportés de temps à autre.
Cette question fondamentale du « réglage » des grandes
constantes de l'univers dans un sens qui permet l'apparition de la vie est
développée de manière remarquable dans un passionnant article intitulé
« L'ajustement fin des constantes de l'univers » et publié dans le
dernier numéro hors série de la revue « Sciences&Avenir ». Dans
cet article (non disponible en ligne), Dominique Lambert, Professeur à
l'Université de Namur, souligne de manière pertinente que le processus qui
produit le carbone dépend de manière très fine des valeurs des constantes de
couplage de l'interaction forte et de l'interaction électromagnétique. Il
suffirait que ces constantes de couplage soient très légèrement modifiées pour
détruire toute possibilité de produire du carbone, élément indispensable à la
vie. S'agissant de l'interaction faible (qui intervient dans les processus de
désintégration), Dominique Lambert rappelle qu'une légère modification de la
constante de couplage rendrait impossible la production d'hydrogène et donc
d'eau, autre élément essentiel à l'apparition de la vie.
Enfin, à l'échelle cosmique, il est troublant de constater que la
fameuse constante cosmologique possède exactement la valeur nécessaire à
l'apparition des structures cosmiques telles que les galaxies, les étoiles et
les planètes. Une valeur plus élevée rendrait impossible la formation de ces
structures liées par la force de gravitation. Une valeur plus faible
entraînerait une contraction trop rapide de l'univers, empêchant les étoiles de
se former.
On voit donc que, sans céder aux explications métaphysiques ou
religieuses, un nombre croissant de scientifiques tout à fait rigoureux et
attachés à la rationalité, tentent d'éclairer d'une manière nouvelle le fait
troublant que toutes les constantes et forces fondamentales de l'univers sont
très exactement réglées de manière à permettre l'apparition de la vie. Face à
un univers dont toutes les lois et les constantes permettent une organisation
de plus en plus complexe de la matière, jusqu'à l'irruption du vivant puis de
la conscience, cette hypothèse d'un univers simulé, qui serait voulu et conçu
par une intelligence cosmique d'une puissance presque incommensurable, mérite
d'être examinée et sera de plus en plus incontournable dans les décennies à
venir.
USA : des philosophes et des physiciens
réunis en congrès débattent de l’Univers Simulé
Des philosophes et des physiciens se sont réunis en congrès pour débattre de la possibilité… que nous vivions dans une simulation informatique.
La rencontre s’appelait le « Débat annuel Isaac Asimov », à la
mémoire de l’auteur de science-fiction. Mais certains semblent prendre l’idée
très au sérieux, à en juger par l’astrophysicien et vulgarisateur Neil deGrasse
Tyson, qui a déclaré en ouverture que les chances que nous soyons des
personnages virtuels comme dans le film La Matrice, sont à ses yeux de 50-50.
Le pionnier de cette théorie est un philosophe de l’Université Oxford, Nick
Bostrum, qui avait déclaré en 2003 qu’une civilisation très avancée, possédant
une puissance informatique considérable, pourrait décider de faire « jouer »
des simulations informatiques de ses ancêtres.
L’univers
est tout simplement une énorme simulation, fantastiquement complexe? Si oui,
comment pourrions-nous savoir, et qu’est-ce que la connaissance signifie pour
l’humanité?
Ce
sont les grandes questions qu’un groupe de scientifiques, ainsi qu’un
philosophe, a abordé le 5 Avril au cours du 17ème débat annuel Isaac Asimov ici
à l’American Museum of Natural History. L’événement honore Asimov, le
visionnaire écrivain de science-fiction, en invitant des experts dans divers
domaines pour discuter de questions pressantes sur les frontières
scientifiques.
Neil
deGrasse Tyson, directeur du planétarium Hayden du musée et hôte de l’événement
de cette année, a invité cinq intellectuels en vogue pour partager leurs points
de vue personels sur le problème: Zohreh Davoudi, un physicien nucléaire au
Massachusetts Institute of Technology (MIT); Max Tegmark, cosmologiste au MIT
spécialiste de l’univers (auteur de « Our Mathematical Universe: My Quest for
the Ultimate Nature of Reality » (Deckle Edge, 2014)); James Gates, un
physicien de l’Université du Maryland qui a découvert des codes de correction
d’erreurs étranges dans les équations de la supersymétrie; Lisa Randall,
physicienne à l’ Université de Harvard qui pense, elle, que la question de la
simulation est plus ou moins hors de propos; et David Chalmers, un philosophe à
l’Université de New York qui s’interroge régulièrement sur la réalité que les
esprits conscients perçoivent.
"L’humanité
pourrait ne jamais être en mesure de prouver avec certitude si l’univers est
simulé" dit Chalmers.
"Cela
ne va certainement pas être la preuve expérimentale concluante que nous ne
sommes pas dans une simulation" a-t-il dit dès le début du débat.
"Tous les éléments que nous pourrions jamais obtenir seraient également
simulés !"
Mais
d’autres pensent que si l’univers simulé a des limites physiques similaires à
notre univers réel perçu – dans lequel quelque chose d’infiniment compliquée ne
peut pas être modélisée sans ressources infinies – des signes de raccourcis et
approximations peuvent se cacher dans notre propre monde, un peu comme la façon
dont une image se décompose dans ses pixels constitutifs quand vous observez
d’assez près d’un écran.
Davoudi
a proposé un moyen possible de repérer un de ces raccourcis: en étudiant les
rayons cosmiques , les particules scientifiques les plus énergiques jamais
observées. Les rayons cosmiques sembleraient subtilement différents si
l’espace-temps a été formé de minuscules morceaux discrets – comme ces pixels
informatiques – par opposition à un « continuum » dit-elle. (Les rayons
cosmiques sont les particules les plus rapides qui existent et sont originaires
de galaxies très lointaines, pouvant ainsi voyager sur plusieurs millions
d’années-lumière. Lorsqu’ils atteignent la Terre, ils sont toujours chargés
avec un maximum d’énergie de 1020 électron-volts. Et s’il existe un maximum
d’énergie spécifique pour les particules cela amène à l’idée que les niveaux
d’énergie sont définis, précis et limités par une force extérieure.)
Pour
l’univers à simuler de cette manière, il devrait être calculé – ce qui signifie
qu’il serait essentiellement mathématique. Le récent livre de Tegmark, «Our
matematic Univers: My Quest for the Ultimate Nature of Reality » (Deckle Edge,
2014) , met l’ accent sur la raison pour laquelle l’univers semble si
étroitement lié aux mathématiques.
«Plus
on cherche à décrire ce qu’on appelle la « réalité » en tant que physicien,
plus on est frappé de la façon dont fonctionne la nature, avec dans
l’infiniment petit, tout un tas de quarks et d’électrons "[…]
"Si
vous regardez la façon dont ces quarks se déplacent, les règles sont tout à
fait mathématiques, aussi loin que nous pouvons le décrire" a déclaré
Tegmark. "S’il était un personnage dans un jeu vidéo ou simulation, il
aurait commencé à se rendre compte que les règles étaient rigides et
mathématique juste de cette façon" assure-t-il
Alors
que Davoudi a proposé de chercher des preuves concrètes de calcul dans la
nature, Gates, un physicien qui travaille sur la théorie des supercordes (un
effort pour décrire toutes les particules et les forces de l’univers avec des
équations impliquant des minuscules « cordes » vibrantes super-symétrique ), a
trouvé quelque chose de louche , comme le calcul dans les équations théoriques
qui régissent la façon dont fonctionne l’univers.
Il
a découvert ce qui ressemblait à des codes de correction d’erreurs, qui sont
utilisés pour vérifier et corriger les erreurs qui ont été introduites par le
processus physique de l’informatique.
"Trouver ce type de code dans un univers qui ne soit pas « calculé
» est « extrêmement improbable " a déclaré Gates.
"Des codes correcteurs d’erreurs c’est ce que font en permanence les
navigateurs internet, alors pourquoi n’existeraient il pas dans les équations
que j’étudiais à propos des quarks et des leptons, de la supersymétrie?"
il
a dit. "Voilà ce qui m’a amené à cette réalisation très brutalement que je
ne pouvais plus dire que des gens comme Max [Tegmark] sont fous."
"Ou
on peut dire cela également d’une autre façon, si vous étudiez la physique
assez longtemps, vous pouvez aussi devenir fou", a t-il ajouté.
Mais
Randall a noté que l’univers dans lequel des erreurs ont pu se propager
rapidement se briser. Ainsi est-il pas logique, dit-elle, que l’univers stable
nous nous trouvons pourrait incorporer ce type de rétroaction? Les chercheurs
ont fait remarquer que le processus de correction d’erreur similaire fonctionne
lors de la réplication de l’ADN; Si cela n’avait pas lieu, le matériel
génétique des organismes seraient tellement mutilé qu’ils ne survivraient pas.
Types de simulation
Le
débat a également sondé différentes simulations possibles et les effets qu’ils
avaient ont sur notre monde. Par exemple, Tegmark a discuté d’un fameux
argument du « monde comme simulation » par le philosophe Nick Bostrom: S’il est
possible de simuler un univers dans notre monde, et que l’humanité s’y
développe, il est beaucoup plus probable que nous soyons dans une simulation
que dans la vie réelle car il y aurait beaucoup plus de personnes simulées
»dans l’existence» que de vraies personnes.
Mais
l’argument est relevé par Tegmark comme défectueux. D’une part, il a demandé,
ce qui empêcherait une chaîne infinie d’univers chacun simulant une autre en
dessous?
Un
univers simulant le nôtre utiliserait des lois physiques différentes de celles
de notre univers, ou contiendrait un état actif changeant la simulation de
temps à autre (plutôt que d’être un univers dépendant de « principes premiers »
comme dans la simulation évoquée par Davoudi), la question serait alors la
suivante : »Que pourrions-nous comprendre de cet univers à partir du notre ? En
d’autres termes, il serait comme ce personnage de jeu vidéo de Tegmark essayant
de comprendre le système d’exploitation de son jeu fonctionne sur.
Chalmers
a ajouté que, si la simulation était parfait, il serait impossible d’obtenir
des informations sur le monde extérieur. Seulement si elle était buggé ou
interactive, serions-nous en mesure de savoir quoi que ce soit à ce sujet. Il
faut de toute façon "refuser d’adorer" le créateur de la simulation,
quelle que soit son origine selon Chalmers.
Gates
a fait remarquer qu’une telle simulation signifierait que la réincarnation
était possible – la simulation peut toujours être exécutée à nouveau, ce qui
porte tout le monde à la vie.
"On
commence à voir se fissurer de façon très étrange la barrière entre ce que les
gens pensent souvent être le conflit entre la science et la foi" a t – il
dit.
"Si
vous n’êtes pas sûr, au final si vous êtes réellement simulé ou non, mon
conseil pour vous est de sortir et vivre une vie vraiment intéressante, et de
faire des choses inattendues, de sorte que les simulateurs ne vont pas
s’ennuyer et vous désactiver" , a déclaré Tegmark.
Qu’est-ce que cela signifierait
Une fois interrogé sur le sujet, la plupart des chercheurs ont
donné leurs prédictions sur la probabilité du scénario du monde simulé.
– Davoudi ne se prononce pas
–
Tegmark a dit qu’il était de 17 pour cent de chances,
–
M. Gates a dit qu’il y avait seulement 1 pour cent de probabilité,
–
Randall dit que la probabilité effective était nulle
–
Chalmers a dit 42 pour cent. (Ces estimations reflètent un risque légèrement
plus élevé que les suppositions qu’ils ont donné juste avant le débat.)
Tyson
a comparé la compréhension de l’univers pour essayer de comprendre les règles
d’un jeu d’échecs simplement en regardant les pièces, situation décrite à
l’origine par le physicien célèbre Richard Feynman. « Très facilement, vous
pouvez dire:« Eh bien, cette pièce se déplace de cette façon;. Celui-ci se
déplace en diagonale », a déclaré Tyson."Mais plus tard, ce petit morceau
qui a sauté deux cases atteint l’autre extrémité de la planche et devient une
toute autre pièce! C’est un peu bizarre. Il est rare, mais cela arrive, et
c’est une règle importante du jeu que, la plupart du le temps, vous ne voyez pas.
Alors je me demande, si un jeu d’échec sans le manuel d’instruction n’est pas
l’univers même dans lequel nous vivons?"
La
question de l’univers comme une simulation pourrait être plus fondamentalement
appliquée à l’étendue des humains pour comprendre leur univers de l’intérieur –
cet objectif est beaucoup plus essentiel que d’aller au fond de la question de
la simulation, ont convenu les chercheurs
"Nous
ne connaissons pas la réponse, et nous nous contentons juste de faire de la
science jusqu’à ce qu’elle échoue», a déclaré Randall.
La
réflexion sur le monde comme une simulation est utile en ce qu’elle suggère des
façons intéressantes d’explorer le monde scientifique, ou encourage les
scientifiques à perfectionner leurs compétences d’observation, a t-elle ajouté.
"Dans
la mesure où cette théorie nous incite à poser des questions intéressantes […]
ce qui est certainement la utile et digne d’intérêt pour voir quelle est la
portée des lois de la physique telles que nous les comprenons", a déclaré
Randall. "Nous essayons de le comprendre dans la mesure où nous le
pouvons."
La
plupart des gens préfèrent ne pas croire que tout ce qu’ils font est une
simulation générée par un énorme ordinateur du futur, ou encore plus
inquiétant, que l’univers est et a toujours été un "ordinateur".
Si
tel est le cas, on a intérêt à ce que leur ordinateur ne crash pas tout de
suite…
Quelques citations pour finir :
“Ce que nous accomplissons à l’intérieur modifie la réalité
extérieure.” – Otto Rank
“La réalité, qui est le plus puissant des hallucinogènes. ” _
Émile Ajar
“La réalité n’est qu’un point de vue.” – Philip K. Dick
“L’illusion est trompeuse mais la réalité l’est bien davantage.”
– Frédéric Dard
“La vie est faite d’illusions. Parmi ces illusions, certaines
réussissent. Ce sont elles qui constituent la réalité.” – Jacques Audiberti
" Les dieux ne nous ont pas révélé d’emblée toutes choses;
mais avec le temps, en cherchant,
nous pouvons apprendre et avoir une
meilleure connaissance des choses.
mais avec le temps, en cherchant,
nous pouvons apprendre et avoir une
meilleure connaissance des choses.
Quant à la vérité certaine,
nul homme ne l’a connue
ni ne la connaîtra; ni celle des dieux,
ni même celle de toutes les choses dont je parle.
nul homme ne l’a connue
ni ne la connaîtra; ni celle des dieux,
ni même celle de toutes les choses dont je parle.
Et même s’il se trouvait par hasard proférer l’ultime vérité,
il ne le saurait pas lui-même;
car tout n’est qu’un entrelacs de suppositions. "
– Xénophane, tiré de : " Des sources de la connaissance
et de l’ignorance. " – Karl R. Popper
il ne le saurait pas lui-même;
car tout n’est qu’un entrelacs de suppositions. "
– Xénophane, tiré de : " Des sources de la connaissance
et de l’ignorance. " – Karl R. Popper
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https://youtu.be/ccQPesc7HFs
Films: The thirteenth floor, Dark City etc.
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