Au cours des siècles passés, aux effets des famines et des guerres, les épidémies venaient ajouter leur cortège de souffrance et de mort et elles ont de tout temps été redoutées et combattues. Elles étaient souvent attribuées à un châtiment divin et leurs origines restaient mystérieuses.
Déjà au 16ème siècle, Fracastore, un médecin de Vérone qui s'intéressait à la syphilis et à la peste, écrivait :" la contagion se fait par des particules qui ne tombent pas sous le sens ".
L'idée de la protection apportée par une infection
Certaines maladies sont contagieuses, c'est-à-dire qu'elles peuvent être contractées au contact d'un sujet malade par la transmission de l'agent infectieux. Le fait qu'une première atteinte par l'une de ces maladies protège les patients contre une seconde attaque est une idée un peu vague, à contour philosophique ou même magique : le danger surmonté apporte la sécurité, comme une épreuve qui a été dépassée.
Il apparut rapidement aux premiers hommes que les maladies ne frappaient qu'une fois : si la première atteinte était bien surmontée, il n'y avait plus de risque de la contracter à nouveau. Cependant le phénomène restait plein d'incertitude, puisque l'on observe des récidives, comme le rhume et la grippe.
Origines de la vaccination jennérienne
Dérivé du latin vaccinae, c'est-à-dire "de la vache", le mot "vaccination" signifie étymologiquement "envachement". C'est un terme apparu vers 1880, utilisé, semble-t-il, pour la première fois par Pasteur sur la base des travaux de l'anglais Jenner qui avait immunisé des patients contre la "variole de la vache", et donc de la variole commune.
La vaccination n'est pas à proprement parler une découverte, car elle était pratiquée en Turquie depuis des temps immémoriaux. Les turcs "vaccinaient" contre la variole en prélevant des traces du contenu de pustule des cas modérés de variole et en les inoculant à des personnes saines.
La pratique, quelque peu risquée, fut découverte par l'ambassadrice d'Angleterre à Constantinople, Lady Mary Wortley Montagu. Lady Montagu introduisit ce type d'immunisation en Grande-Bretagne, en 1718. De nombreuses personnes s'immunisèrent ainsi contre cette maladie qui répandait la terreur... mais quelques-unes en moururent. On ne peut donc pas dire que Jenner, qui pratiqua le premier sur une large échelle la vaccination contre la variole (dite alors "petite vérole") à partir de 1798 ait réellement découvert le principe de cette thérapeutique.
La pratique, quelque peu risquée, fut découverte par l'ambassadrice d'Angleterre à Constantinople, Lady Mary Wortley Montagu. Lady Montagu introduisit ce type d'immunisation en Grande-Bretagne, en 1718. De nombreuses personnes s'immunisèrent ainsi contre cette maladie qui répandait la terreur... mais quelques-unes en moururent. On ne peut donc pas dire que Jenner, qui pratiqua le premier sur une large échelle la vaccination contre la variole (dite alors "petite vérole") à partir de 1798 ait réellement découvert le principe de cette thérapeutique.
Avant notre ère, les Chinois s’essayaient à combattre la variole, en inoculant à des personnes saines des broyats de pustules de malades. Mais c’est à la fin du siècle dernier que la vaccination fut vraiment comprise, avec les travaux d’Edward Jenner et Louis Pasteur.
Jenner et Pasteur
Edward Jenner (1749 - 1823) |
En dépit de fort mouvements d'hostilité, la vaccination jennérienne gagna du terrain; en 1800, elle fut introduite en France par le duc de la Rochefoucauld-Liancourt. En 1803 était créée la Royal Jennerian Society, qui assurait au public la vaccination gratuite. La notion de germe atténué avait aussi entre-temps fait son chemin dans l'esprit des médecins. Il était évident que l'on ne pouvait pas inoculer les germes même d'une maladie contre laquelle on voulait immuniser, comme cela avait été le cas avec la variolisation, sous peine de déclencher cette maladie elle-même. Bien que l'on ignorât alors à peu près tout des mécanismes immunitaires, la notion d'immunité commença à se frayer un chemin et l'on postula, à juste titre, que l'inoculation d'un germe atténué pouvait aider l'organisme à reconnaître un germe et à se défendre contre lui.
Louis Pasteur (1822 - 1895) |
C'est ainsi que, lorsque Pasteur prépara le premier vaccin anti-bactérien dirigé contre l'anthrax, il utilisa des germes atténués. A cette occasion le savant rendit un chaleureux hommage à Jenner, "l'un des plus grands anglais". Ce principe de l'atténuation fut mis en oeuvre par Pasteur lors de sa préparation du vaccin contre la rage : le virus injecté fut l'objet de cent injections intracérébrales successives d'un broyat de moelle épinière de lapin infecté, et d'un animal à l'autre. Le vaccin n'avait été expérimenté que sur des chiens quand, en 1885, on présente à Pasteur un enfant de 9 ans, Joseph Meister, qui avait été mordu par un chien enragé. Bien qu'il ne fut pas médecin, Pasteur accepta le défi qui lui était imposé : il expérimenta le vaccin sur l'enfant avec le succès que l'on sait. La vaccination moderne était née.
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