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26 déc. 2014

Les convulsions fébriles

Qu’est-ce que les convulsions fébriles?

Les convulsions fébriles sont des convulsions causées par la fièvre. Elles se produisent chez 2 % à 5 % des enfants de 6 mois à 5 ans. Plus l’enfant est âgé lors de la première convulsion fébrile, moins il risque d’en faire d’autres. Si un membre de la famille (frère ou sœur, parent, tante ou oncle, grand-parent) en a déjà eu, votre enfant aura peut-être plus tendance à en faire.

Comment savoir si mon enfant a des convulsions fébriles?

Souvent, les convulsions sont le premier signe de fièvre de votre enfant. Elles peuvent être effrayantes à regarder, mais elles ne sont pas aussi dangereuses qu’elles y paraissent.
  • Votre enfant fera de la fièvre, qui dépassera 38 °C (100,4 °F).
  • Son corps se raidira.
  • Ses yeux chavireront et sa tête et ses membres (ses bras et ses jambes) auront des mouvements saccadés.
  • Il pourrait perdre brièvement connaissance.
La plupart des convulsions fébriles durent de 30 secondes à 2 minutes et n’ont pas d’effets à long terme.

Que doivent faire les parents?

  • Restez calme.
  • Couchez votre enfant sur le côté, sur une surface plate. Ne le déplacez pas, à moins qu’il soit près d’un endroit dangereux. Ne l’immobilisez pas (ne l’empêchez pas de bouger).
  • Essuyez les vomissures ou la salive qui sortent de sa bouche, mais ne placez rien entre ses dents.
  • À la fin des convulsions, maintenez-le sur le côté.
  • Permettez-lui de dormir après les convulsions et de se réveiller graduellement.

Quand appeler le médecin?

  • Composez le 911 si les convulsions durent plus de 3 minutes ou si votre bébé a moins de 6 mois.
  • Consultez votre médecin dans les quelques heures suivant les convulsions, même si elles sont brèves, pour qu’il fasse l’examen physique de votre enfant et qu’il écarte tout autre problème.

La fièvre et la prise de la température

Faits saillants
  • Les bébés de moins de 6 mois devraient voir le médecin lorsqu’ils font de la fièvre.
  • N’utilisez pas de thermomètre au mercure. S’il brisait, vous risqueriez d’être exposé(e) à cette substance toxique.
  • Il n’est pas toujours nécessaire de donner des médicaments pour faire tomber la fièvre.
Lorsque votre enfant souffre d’une infection (bactérienne ou virale), il fait souvent de la fièvre. La fièvre en elle-même ne lui fait aucun mal. En général, elle disparaît au bout de 72 heures (3 jours).
Les bébés de moins de 6 mois devraient voir le médecin lorsqu’ils font de la fièvre.
Les enfants plus âgés peuvent être soignés à la maison, pourvu qu’ils boivent assez de liquides et qu’ils semblent autrement en bonne santé. Cependant, ils devraient également voir un médecin si la fièvre dure plus de 72 heures.
Il existe plusieurs moyens de prendre la température de votre enfant :
  • par voie rectale (par le rectum ou les fesses),
  • par voie buccale (par la bouche),
  • par voie axillaire (sous l’aisselle), 
  • par la méthode de l'artère temporale (sur le front),
  • par voie tympanique (par l’oreille).

Quelle méthode devrais-je utiliser?

La méthode que vous choisirez dépend de l’âge de votre enfant. Il est important de prendre une mesure précise. Par exemple, la température rectale demeure la plus précise pour les enfants de moins de 2 ans. La prise de la température sous l’aisselle n’est pas aussi fiable, mais vous pouvez vous en servir pour savoir si votre enfant fait de la fièvre. Les produits pour prendre la température par l’artère temporale (en posant le thermomètre sur le front de votre enfant) destinés à un usage domestique ne sont toutefois pas assez précis ou fiables.

Le tableau suivant vous aidera à choisir la méthode à privilégier.

ÂgeMéthode recommandée
De la naissance à 2 ans1er choix : Rectum (pour obtenir une lecture exacte)
2e choix : Aisselle
De 2 à 5 ans1er choix : Rectum (pour obtenir une lecture exacte)
2e choix : Oreille, Aisselle
Plus de 5 ans1er choix : Bouche (pour obtenir une lecture exacte)
2e choix : Oreille, Aisselle

Trucs pour prendre la température

  • N’utilisez pas de thermomètre au mercure. S’il brisait, vous risqueriez d’être exposé(e) à cette substance toxique.
  • N’utilisez pas un thermomètre buccal pour prendre la température rectale, ou un thermomètre rectal pour prendre la température buccale.
  • Un thermomètre numérique peut être utilisé à la fois pour prendre la température buccale et la température rectale. Fabriqué de plastique incassable, il est facile à lire et mesure la température rapidement.
  • Les thermomètres tympaniques sont chers et peuvent être complexes à utiliser.
  • Les bandelettes thermosensibles ne sont pas recommandées, car leur lecture n’est pas précise.
Pour obtenir une lecture exacte de la température de votre enfant, vous devez vous assurer d’utiliser la bonne technique. Voici comment : 

Rectum 

Cette technique est la plus fiable pour s'assurer que la fièvre ne passe pas inaperçue.
  • Nettoyez le thermomètre à l’eau fraîche et savonneuse, puis rincez-le.
  • Couvrez le bout argenté de gelée de pétrole (comme de la Vaseline).
  • Placez bébé sur le dos, les genoux pliés.
  • Insérez doucement le thermomètre dans le rectum, à une profondeur d’environ 2,5 cm (1 po), tout en le maintenant entre les doigts.
  • Au bout d’une minute environ, vous entendrez le signal sonore.
  • Retirez le thermomètre et lisez la température.
  • Nettoyez le thermomètre.

Bouche

Le thermomètre buccal n’est pas recommandé pour les enfants de moins de 5 ans, qui ont de la difficulté à le maintenir sous la langue assez longtemps. 
  • Nettoyez le thermomètre à l’eau fraîche et savonneuse, puis rincez-le.
  • Placez soigneusement le bout du thermomètre sous la langue de votre enfant.
  • Assurez-vous que la bouche de votre enfant est fermée, et laissez le thermomètre en place pendant 1 minute environ, jusqu’à ce que vous entendiez le signal sonore.
  • Retirez le thermomètre et lisez la température.
  • Nettoyez le thermomètre.

Aisselle

Règle générale, le thermomètre axillaire permet de vérifier si un nouveau-né ou un jeune enfant fait de la fièvre, mais il n’est pas aussi précis que le thermomètre rectal. Si le thermomètre axillaire ne relève pas de fièvre, mais que votre enfant est chaud et qu’il semble mal en point, confirmez votre lecture par une mesure rectale.
  • Utilisez un thermomètre rectal ou buccal.
  • Nettoyez le thermomètre à l’eau fraîche et savonneuse, puis rincez-le.
  • Placez le bout du thermomètre au centre de l’aisselle de votre enfant.
  • Assurez-vous que le bras de votre enfant est bien collé sur son corps.
  • Laissez le thermomètre en place pendant 1 minute environ, jusqu’à ce que vous entendiez le signal sonore
  • Retirez le thermomètre et lisez la température.
  • Nettoyez le thermomètre.

Oreille

Bien qu’il soit d’usage rapide, le thermomètre tympanique peut donner une lecture trop faible, même si vous respectez les directives du fabricant. Il n’est pas aussi fiable et précis que le thermomètre rectal. 
  • Utilisez un embout propre (ou couvre-sonde) à chaque utilisation, et suivez attentivement les directives du fabricant.
  • Tirez doucement sur l’oreille, vers l’arrière. Le conduit auditif se redressera et laissera la voie libre jusqu’au tympan.
  • Insérez doucement le thermomètre jusqu’à ce que le conduit auditif soit entièrement bloqué.
  • Appuyez sur le bouton et maintenez-le enfoncé pendant une seconde.
  • Retirez le thermomètre et lisez la température.

Qu’est-ce qu’une température normale?

Le tableau suivant vous indiquera si votre enfant fait de la fièvre. La plage normale varie et dépend de la méthode utilisée pour prendre la température de votre enfant.
MéthodeVariation normale de la température
Rectum36,6 °C à 38,0 °C (97,9 °F à 100,4 °F)
Bouche35,5 °C à 37,5 °C (95,9 °F à 99,5 °F)
Aisselle34,7 °C à 37,3 °C (94,5 °F à 99,1 °F)
Oreille35,8 °C à 38,0 °C (96,4 °F à 100,4 °F)
Le degré (la gravité) de la fièvre ne vous indique pas la gravité de la maladie. En général, le comportement de l’enfant est plus révélateur. En effet, on peut observer une forte fièvre chez un enfant atteint d’une infection légère, tandis qu’un enfant souffrant d’une très grave infection n’en fera pas du tout.

Que puis-je faire si mon enfant fait de la fièvre?

Assurez-vous que votre enfant n’est pas incommodé et offrez-lui beaucoup de liquides.
Si votre bébé est fiévreux, enlevez-lui le surplus de couvertures ou de vêtements pour permettre à la chaleur de s’échapper et abaisser sa température corporelle. Ne le déshabillez pas complètement, car il pourrait alors avoir trop froid et commencer à grelotter, ce qui produira plus de chaleur corporelle et fera remonter sa température.
Les bains d’eau tiède à l’éponge et les bains ou les frictions d’alcool ne sont pas recommandés. 
Il n’est pas toujours nécessaire de donner des médicaments pour faire tomber la fièvre. En fait, la meilleure raison d’administrer des médicaments à votre enfant, c’est de réduire ses douleurs et ses malaises, et non d’abaisser sa fièvre. 
L’acétaminophène (Tylenol, Tempra, Panadol et d’autres) est un médicament convenable contre la fièvre. À moins d’un avis contraire du médecin, vous pouvez administrer la dose recommandée par le fabricant toutes les 4 heures, jusqu’à ce que la température de votre enfant redevienne normale. En général, la température baisse au bout d’une heure, puis elle s’élève à nouveau. Il peut alors être nécessaire de réadministrer le médicament à l’heure recommandée. N'administrez pas plus de 5 doses en 24 heures
Vous pouvez aussi administrer à votre enfant de l’ibuprofène, contenue dans des produits comme Advil et Motrin. Assurez-vous de respecter les directives sur l’emballage. Vous pouvez en administrer toutes les 6 à 8 heures, soit jusqu’à 4 fois en 24 heures. Ne dépassez pas la dose recommandée.
  • Vous devriez donner de l’ibuprophène à votre enfant seulement s’il boit raisonnablement bien.
  • N'administrez pas d'ibuprofène aux bébés de moins de 6 mois sans d'abord en parler à votre médecin.
N’alternez pas entre l’acétaminophène et l’ibuprofène, afin d’éviter les erreurs de dose.
On ne doit pas administrer d’aspirine (acide acétylsalicylique [AAS]) à un enfant ou à un adolescent fiévreux. 
Si la fièvre est causée par la varicelle, la grippe ou certaines autres infections virales, l’aspirine peut accroître le risque de syndrome de Reye, une maladie très grave qui peut endommager le foie et le cerveau.
Communiquez avec votre dispensateur de soins si votre enfant :
  • a de la fièvre et est âgé de moins de 6 mois;
  • a de la fièvre depuis plus de 72 heures;
  • est particulièrement capricieux, grincheux ou irritable;
  • est très endormi, léthargique ou indifférent;
  • a une respiration sifflante ou une toux persistante;
  • fait de la fièvre et des rougeurs ou a d’autres symptômes qui vous inquiètent.

La toilette de bébé et le nettoyage des yeux

La toilette doit se concevoir comme un acte global, c'est-à-dire touchant toutes les dimensions de la vie de l'enfant. En effet, lorsque vous le lavez, vous contribuez en premier lieu à prévenir certaines maladies. La toilette est également source de confort et de bien-être corporel.
Au-delà de ces dimensions physiques, la toilette est une occasion privilégiée de communiquer avec l'enfant.Tout au long du soin, vous devez parler et jouer avec lui. Vous pouvez aussi lui demander de participer, même s'il est tout petit.
La toilette se fait plutôt le matin, avant ou après le biberon. Comme pour un adulte, qui prend sa douche en se levant, elle permet à l'enfant de se réveiller complètement et de se sentir bien pour la journée.

Cette vidéo pédagogique du Centre Européen de Formation vous montre en détails comment nettoyer bébé (yeux compris) et concerne le CAP petite enfance.

La phénylcétonurie (PKU)

La Phénylcétonurie est une maladie autosomique récessive et fait partie des maladies métaboliques congénitales (« ou erreurs innées du métabolisme des acides aminés ») qui sont des maladies orphelines.
La phénylcétonurie a été décrite pour la première fois en 1934 par le Docteur Norvégien AsbjØrn FØlling, mais ce n’est que 20 ans plus tard, en 1954, que le Professeur Horst Bickel évoque la mise en place d’un régime pauvre en phénylalanine.
Il faudra attendre 1962, pour que le Docteur Robert Guthrie, mette au point le dépistage…
« La phénylcétonurie est une maladie héréditaire du métabolisme, caractérisée par un déficit en phénylalanine hydroxylase (PAH) »
La PAH est une enzyme nécessaire à la transformation de la phénylalanine (PHE) en tyrosine (TYR), cette transformation contribuant au maintien du bon état de santé (structure de l’organisme…).
En absence de PAH, la phénylalanine s’accumule de façon physiopathologique dans le corps humain.

Qu’est-ce que la phénylalanine ?

La phénylalanine est un des 8 acides aminés essentiels (AAE), qui ne peuvent être fabriqués par l’organisme. Incapable de les synthétiser, ils doivent être apportés par l’alimentation. La phénylalanine est donc consommée chaque jour, par des millions de personnes, on en trouve par exemple dans l’aspartame (ingrédient utilisé en substitution du sucre dans certains produits dits « allégés »).
En cas de défaillance ou de non-présence de la PAH, le taux plasmatique de phénylalanine (ou la phénylalaninémie) grimpe et dérègle le bon fonctionnement de l’organisme (pour 2% des cas, le problème vient du cofacteur de la PAH).
L’augmentation de la phénylalaninémie est responsable de la toxicité et de la symptomatologie caractérisée par des troubles neurologiques graves.
En parallèle, une hypopigmentation des phanères (ongles, peau très pâle…) se révèle être un très bon indicateur de cette pathologie.

Quand parler de phénylcétonurie ?

La phénylcétonurie est admise lorsque : le taux de phénylalanine > 20 mg/dl (1200µmol/l)
« Mais moi, à 10 mg, je suis phénylcétonurique ou pas ? »

Classification

Elle est faite en fonction de l’activité résiduelle de l’enzyme et du taux de phénylalanine dans le sang :
  • PCU typique ou classique (activité <1%), taux > 20 mg/dl (1200µmol/l)
  • PCU atypique ou modérée (activité 1-5%), taux entre 10mg/dl (600µmol/l) et 20mg/dl
  • Hyperphénylalaninémie (activité >5%), taux < 10mg / dl : il faut impérativement informer la famille (pour surveiller et ainsi protéger les générations futures) mais un régime alimentaire strict n’est pas mis en place.

Fréquence de la phénylcétonurie

La phénylcétonurie est une maladie autosomique récessive et fait partie des maladies orphelines rares. En France, un enfant sur 17 000 naît avec cette pathologie (NIH, 2006 ). En Europe, cette valeur oscille entre 1/4 000 et 1/40 000. Les Américains semblent beaucoup plus touchés car la prévalence est d’un enfant sur 10 000 à un sur 15 000.

Nécessité de prise en charge

La phénylcétonurie est, parmi les maladies métaboliques, celle qui possède la plus forte prévalence.
Bien qu’étant une maladie rare, il est aujourd’hui indispensable de prendre en charge les patients phénylcétonuriques et ce dès un test positif.

Alimentation chez l’enfant

Pour le nouveau-né dépisté, le but majeur de la prise en charge est de diminuer sa concentration sanguine en PHE de façon acceptable. Une alimentation lactée en très faible dose, complémentée de produits sans PHE apportant le reste des nutriments de l’organisme, est donc indispensable à un bon épanouissement. L’évolution des quantités de PHE consommées est très surveillée suivant les besoins de chacun.

Quand arrêter le régime ?

Pendant la croissance, il est conseillé de faire perdurer ce régime pour le bien-être du malade.
Certains spécialistes recommandent même de le poursuivre tout au long de la vie.
En complément du régime, des mesures du taux de PHE dans le sang sont effectuées. Ces tests permettent, si besoin, des ajustements du régime.
Jusqu’à 4 ans, les tests ont lieu toutes les semaines. Les taux deviennent alors plus stables et les tests s’espacent dans le temps.
« Des tests tout au long de la vie ? »

Phénylcétonurie et grossesse

Il est reconnu que les nouveaux nés de mères phénylcétonuriques non traitées présentent un retard mental, une microcéphalie ou des malformations diverses.
Grâce à la reprise d’un régime strict dès la période pré-conceptionnelle et durant toute la grossesse, le bébé naîtra tout à fait normalement.
Le régime est identique à celui réalisé pendant la petite enfance.
Vers la 25ème semaine de grossesse, la tolérance maternelle en PHE augmente car le fœtus a développé son activité PAH hépatique, ce qui permet d’élargir le régime.

Phénylcétonurie et autorité de santé

Toutes les maladies métaboliques (y compris la phénylcétonurie) sont prises en charge à 100% par la sécurité sociale.
Les produits hypoprotidiques et les mélanges d’acides aminés pour le traitement de la phénylcétonurie sont dispensés par l’Agence Générale des Equipements et des Produits de Santé (AGEPS). Voir notre boutique.
Voir ci-après tableau de nos produits avec les codes AGEPS.

Un moyen simple de détection

Un enfant phénylcétonurique n’a pas de symptômes particuliers à la naissance. Avant les années 1960, il était donc impossible de savoir lorsqu’un enfant naissait, s’il était atteint ou non par cette pathologie.
Au cours de ces années 60, les premiers dépistages ont été réalisés aux Etats-Unis par le Docteur Robert Guthrie.
Maladie curable, le but du dépistage est donc de prédire la maladie et de permettre très rapidement (au 10ième jour de vie) la mise en place d’un régime contrôlé en phénylalanine.
En France, ce dépistage est systématique depuis 1975 et le test de Guthrie est pratiqué au 3ème jour de vie.

Le test de Guthrie

Grâce à ce test, aujourd’hui en France, une cinquantaine de cas sont décelés chaque année.
Très simple à effectuer, il s’agit simplement de prélever quelques gouttes de sang du talon ou du doigt du bébé et des les recueillir sur du papier buvard.
L’échantillon est alors envoyé dans un laboratoire d’analyse. Test bactériologique, la présence de phénylalanine dans le sang va permettre la prolifération de bactéries sur une gélose (boîte de gel) sur laquelle elles ne se développent pas en temps normal. Une gamme étalon peut alors permettre une analyse quantitative.

Pourquoi dépister ?

« Retard mental, troubles du comportement, épilepsie, psychoses… »
Les troubles associées à la toxicité de la phénylalanine sont nombreux. D’une façon générale, la phénylcétonurie est responsable d’un retard mental important. De nombreuses dérives d’origine cérébrale sont alors possibles : épilepsie, psychoses...
Non dépistés, les phénylcétonuriques ont un teint très pâle. En effet, la phénylalanine n’est pas convertie en tyrosine. Or, la tyrosine rentre dans le processus de fabrication de la mélanine, un pigment qui confère la coloration brunâtre à la peau, la teinte des cheveux et des yeux. De plus, l’excédent de phénylalanine est changé en phénylcétones qui sont excrétés dans les urines. Ces phénylcétones sont responsables de l’odeur particulière de la sueur et de l’urine des enfants atteints de phénylcétonurie. Ils sont aussi à l’origine du nom de cette pathologie.

Que faire en cas de phénylcétonurie avérée ?

Le seul moyen d’éviter les troubles neurologiques associés à une phénylcétonurie est de se soumettre à un régime strict. Ce régime doit, pour être efficace, commencer dès le début de vie (juste après le dépistage).
Bien sûr, la phénylalanine est un acide aminé essentiel ce qui signifie qu’un apport minimum est nécessaire et même obligatoire. Cependant, une valeur saine chez le sujet sain constituera une valeur pathologique pour la personne présentant une déficience enzymatique.
« On parle pour les phénylcétonuriques de tolérance. »
La tolérance individuelle est l’adaptation en fonction de l’activité résiduelle de l’enzyme et de la croissance :
0.6 mois : 150 à 250mg PHE / J (assurer un apport minimum au début)
6 mois – 5 ans : 250 à 350mg PHE / J
5 ans – adolescence : augmenter la quantité quotidienne progressivement
Pour les phénylcétonuriques, il faut maintenir une phénylalaninémie entre 2 et 5mg/dl (120 à 300 µmol/l).

Principes du régime

  • Limiter les apports en PHE en couvrant les besoins minimums par les aliments naturels (fruits et légumes) : système de part : 1 part = 20mg de PHE. A chaque part correspond un poids de fruit ou légume, selon le nombre de parts autorisées par jour, il faut choisir dans une liste les aliments.
  • Supplémenter avec un mélange d’acides aminés sans PHE, afin d’apporter tous les autres acides aminés, les vitamines, les minéraux et oligo éléments nécessaires à la croissance (voir PhenylAde)
  • Contrôler l’apport énergétique pour que celui-ci soit normal et adapté aux besoins de l’enfant : adjonction d’aliments uniquement lipidiques ou glucidiques et : ou de produits hypoprotidiques (voir boutique)
  • Aliments strictement interdits : viandes, poissons, charcuterie, légumes et fruits secs, céréales et dérivés, aspartam.

Existe-t-il des traitements autres que le régime pour la phénylcétonurie?

  • La thérapie génique est au stade de l’expérimentation animale.
  • La BH4 (cofacteur indispensable à la réaction d’hydroxylation de la PHE en TYR) peut être une solution alternative au régime uniquement pour les patients sensibles à la BH4 (et pas chez la femme enceinte).

21 nov. 2014

Déficit en créatine

Qu'est-ce que le déficit en biosynthèse de la créatine ?

La créatine est une molécule qui permet aux cellules cérébrales et musculaires de se constituer une réserve d’énergie. Le déficit en créatine, ou plus précisément le déficit de la biosynthèse de la créatine, regroupe les 3 maladies qui font que la créatine n’est pas présente en quantité suffisante au niveau cérébral et musculaire. Les symptômes communs à ces maladies sont des difficultés intellectuelles, un retard de langage, une épilepsie, souvent associés à d’autres troubles neurologiques non spécifiques comme une dyspraxie ou des troubles du langage et à une atteinte musculaire de sévérité variable. Un traitement spécifique du déficit par supplémentation en créatine n’est possible que dans 2 de ces 3 maladies, permettant de faire régresser en partie les symptômes.

Pourquoi ?

La créatine est une molécule permettant de stocker de l’énergie au niveau des cellules cérébrales et musculaires. Elle est naturellement produite par le corps humain dans le foie. La maladie fut décrite la première fois en 2001 lorsqu’une quantité anormalement basse de créatine fut retrouvée dans le cerveau de certains patients.

Le déficit en créatine, ou plus précisément le déficit de la biosynthèse de la créatine, regroupe 3 maladies qui provoquent une carence en créatine, et donc en énergie, au niveau cérébral et musculaire. Deux enzymes sont en effet nécessaires pour fabriquer la créatine dans le foie : l’arginine glycine amidinotransférase (AGAT) et la guanidinoacétate méthyltransférase (GAMT); le déficit en l'une de ces enzymes (absente ou fonctionnellement anormale) aboutit à un déficit en créatine. Enfin, la créatine passe dans le sang et rentre dans le cerveau et les muscles en utilisant un transporteur : le transporteur de la créatine (CRTR), qui lui-même peut être défaillant. Les mécanismes plus fins qui expliquent précisément les symptômes de la maladie ne sont pas bien connus, mais résulteraient à la fois de la carence en énergie dans le cerveau et le muscle mais également de l’accumulation anormale, dans ces mêmes organes, de guanidinoacétate, composé toxique produit en grande quantité lorsque la synthèse de la créatine est déficiente.

Quels symptômes et quelles conséquences ?

Ces trois maladies ont un commun des difficultés intellectuelles , une épilepsie et un retard de langage ; leur sévérité peut varier grandement d’un enfant à l’autre.

Ainsi, les difficultés intellectuelles peuvent être modérées chez certains et d’autres fois très sévères ; elles affectent notamment la mémoire et les capacités de raisonnement.
Si l’enfant a une épilepsie, les conséquences en sont variables selon le ou les types d’épilepsie et selon l’efficacité du traitement. (voir fiche Épilepsie).
Les conséquences du déficit en créatine au niveau des muscles sont également variables. Certains enfants n’ont aucun problème moteur. Pour d’autres, l’atteinte motrice peut être responsable d’une fatigabilité, d’une lenteur, voire de troubles de la marche (équilibre précaire, marche difficile) pouvant aller jusqu’à nécessiter l’utilisation d’un fauteuil roulant.

D’autres symptômes sont plus spécifiques de tel ou tel déficit :

1. Dans le déficit en transporteur de la créatinine : le retard de langage semble lié à un problème de coordination motrice de la parole (= dyspraxie motrice, voir fiche Dyspraxie), à des troubles de la phonétique et à des difficultés pour dénommer les images alors que le vocabulaire semble bon. Les enfants sont sociables, bien qu’ils puissent être irritables et/ou présenter des crises d’agitation Les filles ont habituellement des symptômes moins prononcés que les garçons ; certaines peuvent avoir uniquement des problèmes d’apprentissage et des troubles du comportement. Une faiblesse musculaire et une constipation sont les signes de l’atteinte musculaire dans cette maladie.

2. Dans le déficit en AGAT : outre des difficultés intellectuelles, une épilepsie et un retard de langage, les enfants peuvent avoir un comportement proche de celui d’un enfant autiste.

3. Dans le déficit en GAMT : il peut également y avoir des troubles du comportement pouvant ressembler à un autisme. L’enfant peut être agressif envers lui-même en s’infligeant des blessures. La moitié des patients présentent aussi des troubles neurologiques comme une faiblesse musculaire et/ou des mouvements anormaux (tremblements, problème de coordination des mouvements y compris pour la parole, dystonie).


Quelques chiffres

Ce groupe de maladie fut décrit la première fois en 2001. La prévalence et l’incidence de ces maladies ne sont de ce fait pas bien connues.
Selon certaines études, le déficit en transporteur de la créatine pourrait toucher 2% des garçons et ainsi être une cause majeure de retard psychomoteur, alors que pour les déficits en GAMT et en AGAT seuls quelques cas ont été rapportés dans le monde.


Traitement

Les enfants ayant un déficit en GAMT ou en AGAT peuvent bénéficier d’un traitement par créatine, à prendre par voie orale plusieurs fois par jour, permettant de restaurer le stock de créatine dans le muscle et le cerveau. Dans certains cas, ce traitement a permis la régression ou la non-apparition des symptômes de la maladie.
Chez les patients ayant un déficit en transporteur de la créatine, le traitement par créatine n’est pas efficace, puisque celle-ci ne peut pas entrer dans le cerveau et dans le muscle faute de la protéine transporteur.
Dans le déficit en GAMT, certaines équipes médicales peuvent proposer des traitements complémentaires tels qu’un régime limité en protéines ou un traitement par ornithine, limitant tous les deux la formation du composé toxique guanidinoacetate.

Un traitement antiépileptique est souvent indispensable, ainsi que des médicaments antidystoniques, destinés à améliorer le contrôle des mouvements.

Pour quelques enfants, ces prises médicamenteuses résumeront le traitement. Cependant, le plus souvent, les enfants nécessitent également des rééducations qui amélioreront considérablement leur qualité de vie et leur degré d’indépendance : kinésithérapie, psychomotricité et orthophonie en particulier. Ces prises en charge pourront par exemple être assurés au sein d’un CAMSP ou d’un SESSAD.

Conséquences sur la vie scolaire

Les enfants porteurs d’un déficit de la synthèse de la créatine ont une capacité d’apprendre et de progresser, pour certains au même rythme que les autres enfants. Il est donc important pour ces enfants d’être accueillis et scolarisés avec tous les dispositifs nécessaires à leur réussite.

L’intensité et la nature des difficultés pouvant être très différentes d’un enfant à un autre, une évaluation multidisciplinaire (neurologue pédiatre, kinésithérapeute, psychomotricien, psychologue, éducatrice spécialisée, etc.) préalable permettra la mise en place d’une aide « sur-mesure ».

Pour les enfants scolarisés en milieu ordinaire, l’élaboration d’unprojet personnalisé de scolarisation (PPS) est souvent nécessaire pour préciser les aménagements à mettre en place (voir §8). Pour les enfants qui présentent des difficultés intellectuelles plus importantes, des dispositifs d’inclusion scolaire du type CLIS ou ULIS pourront être envisagés. Enfin, les enfants ayant les difficultés motrices et/ou intellectuelles les plus sévères pourront nécessiter une orientation spécialisée vers un établissement de type IME, EMP ou IMPro.

Lorsque des prises médicamenteuses sont nécessaires pendant le temps scolaires, elles doivent être formalisées dans le cadre d’unProjet d’Accueil Individualisé (PAI).

Quand faire attention ?

En cas de crise convulsive, il convient, si l’enfant chute, de freiner sa chute puis d’attendre la fin des convulsions en évitant que l’enfant ne se blesse avec les objets alentours. À la fin de la crise, il sera possible de l’allonger sur le côté en Position Latérale de Sécurité (PLS), couché sur le côté, tête tournée. Il est rare qu’il y ait des médicaments à administrer (sauf cas particulier prévu dans le PAI ou le PPS) car la crise cesse généralement d’elle-même au bout de quelques secondes ou minutes. Devant toute crise qui se prolonge au-delà de 15 minutes, il faut appeler les secours (SAMU ou pompiers) pour une hospitalisation en urgence afin de stopper cette crise avec des médicaments intraveineux.
L’enfant peut présenter une période de somnolence ou de confusion après la crise (phase post-critique) qui peut parfois durer plusieurs minutes. À ce moment-là, la crise d’épilepsie est finie et il faut aider le jeune à « retrouver ses esprits », le rassurer en lui expliquant ce qui vient de se passer. Cette phase post-critique n’a aucun caractère de gravité.


Lors des récréations ou de déplacements à l’extérieur, l’équilibre précaire expose certains élèves à des risques de chutes qui peuvent être préjudiciables : les marches sur de longues distances, sur des terrains accidentés ou peu accessibles peuvent se révéler être des difficultés supplémentaires.


Les troubles du comportement de certains enfants porteurs d’un déficit de la synthèse de la créatine pourraient les mettre en danger que ce soit en rapport avec une réponse inadaptée à une situation dangereuse, ou en rapport avec une auto-agressivité.

L’éducation physique et sportive est recommandée en prenant compte des difficultés de l’enfant. Cependant il conviendra d’interdire tout activité physique comportant un danger en cas de crise convulsive (accrobranche, plongée sous-marine...). Lorsque l’épilepsie est équilibrée et sur avis médical, l’élève peut aller à la piscine avec la classe sous réserve d’avoir averti le responsable.
Certaines activités physiques peuvent être également inappropriées (par exemple la marche prolongée chez un enfant ayant un déficit musculaire, ou la marche sur terrain accidenté en cas de trouble de l’équilibre).

Comment améliorer la vie scolaire des enfants malades ?

Un projet personnalisé de scolarisé (PPS) ou un plan d’accueil individualisé (PAI) est le plus souvent indispensable afin d’adapter la scolarisation aux capacités et difficultés spécifiques de l’enfant.

1. Les aménagements matériels
Si l’enfant a une atteinte musculaire importante, il est mieux, si possible, de prévoir une classe en rez-de-chaussée ou facilement accessible. Certains enfants peuvent nécessiter un double jeu de livre ou l’usage d’un ordinateur. Prévoir un double jeux de livres permet de limiter la fatigabilité de l’enfant.

2. Les aides humaines : un(e) auxiliaire de vie scolaire peut souvent être utile et demandée en cas de troubles du comportement et/ou de troubles des apprentissages et/ou de troubles moteurs ; elle permet d’accompagner de façon individualisée l’enfant – par exemple pour une aide aux repas ou à l’habillage, ou pour lui proposer des exercices adaptés, en lien étroit avec l’enseignant-.

3. L’aménagement du temps scolaire tiendra compte :
- de la lenteur et de la fatigabilité éventuelles de l’enfant : temps supplémentaire pour les examens ou réduction du nombre d’exercices demandés pour un même temps imparti...;
- du besoin de stimulation intellectuelle ;
- des déficits partiels de l’élève (mémoire, langage, praxies) et de ses compétences ;
- des diverses rééducations nécessaires (kinésithérapie, orthophoniste etc.), examens et consultations médicales. 

L'avenir

Cette maladie ayant été décrite récemment, peu de choses sont connues sur le devenir à l’âge adulte ; par ailleurs le traitement par créatine semble être d’autant plus efficace qu’il est débuté précocement.
Il semble que les situations à l’âge adulte sont extrêmement variées en fonction du degré de handicap. Certains élèves mènent une scolarité quasi-normale et les difficultés sont plus musculaires. La plupart des personnes bénéficient d’un emploi protégé alors que d’autres, enfin, n’ont pas les capacités physiques ou intellectuelles pour assurer un travail et prolongent leur scolarité dans un institut spécialisé.