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30 déc. 2011

Fièvre chez l’enfant ?

Fièvre chez l’enfant : quels réflexes adopter ? 
La fièvre est une réaction naturelle de l’organisme pour l’aider à lutter contre les infections. Elle est extrêmement fréquente chez les jeunes enfants confrontés aux infections courantes comme la rhino-pharyngite, la bronchite, l’angine ou l’otite. 
Face à une fièvre de leur enfant, les jeunes parents sont souvent désarmés et inquiets. Quant aux parents confirmés, ils n’ont pas toujours les bons réflexes.

Fièvre de l’enfant : quels en sont les risques ?

Chez l’enfant, la fièvre a une utilité : c'est une réaction naturelle de l'organisme pour l'aider à lutter contre les infections.
La fièvre est le plus souvent sans gravité : il est très rare qu'elle soit le seul signe d'une maladie grave ou qu'elle entraîne des complications. Elle persiste rarement : dans la majorité des cas, elle disparaît sans même qu'il soit nécessaire de donner un médicament. D’ailleurs, en traitant une fièvre, on ne soigne pas l’enfant, on le soulage.

Fièvre de l’enfant : quand faut-il la traiter ?

On considère qu'un enfant a de la fièvre lorsque sa température dépasse 38 degrés. Généralement, ce n'est qu'au-dessus de 38,5 degrés que l'on envisage un traitement. Il n'est pas nécessaire de traiter systématiquement la fièvre, surtout si elle est bien supportée par l'enfant. Sinon, il faut soulager l’enfant.

Fièvre de l’enfant : quand faut-il consulter ?
Si la fièvre persiste plusieurs jours ou si des signes (enfant abattu, enfant qui est moins réactif…) indiquent qu'elle est mal supportée, la consultation peut être justifiée. Si la fièvre est supérieure ou égale à 41 degrés, il faut consulter le médecin en urgence.
Chez l'enfant de moins de 3 mois, la consultation immédiate s’impose en cas de fièvre, pour en diagnostiquer la cause.

Fièvre de l’enfant : faut-il s’inquiéter en cas de crise de convulsions ?


Il est très rare qu’une crise de convulsions survienne lors d’une montée de fièvre. Seul un enfant sur 20 âgé de moins de 5 ans est d’ailleurs concerné. 
Une crise de convulsion liée à la fièvre ne dure que quelques instants mais est très impressionnante. L’enfant perd connaissance. Il est subitement secoué pas des spasmes musculaires généralisés : il agite ses membres de façon saccadée et involontaire, puis il retrouve assez rapidement, en quelques minutes, son état normal. Dans la très grande majorité des cas, la crise est sans conséquence et il n’est pas prouvé que les médicaments antipyrétiques (aspirine, paracétamol) puissent la prévenir. Cependant, après une première crise de convulsions, il est important de consulter immédiatement un médecin pour s’assurer que la fièvre ne résulte pas d’une autre infection sérieuse.

Fièvre de l’enfant : quelles sont les premières mesures à prendre ?
Avant de donner un médicament antipyrétique (aspirine, paracétamol) à votre enfant, vous devez d’abord adopter quelques réflexes simples qui suffisent dans bien des cas à faire baisser la fièvre.
Avec la réévaluation en continu des pratiques médicales, certaines recommandations ont été affinées ou révisées. Certaines ont conservé toute leur actualité, d’autres ont désormais changé.
Les réflexes à conserver :
-Faire boire, le plus souvent possible et plus que d'habitude, des boissons que l'enfant accepte facilement ;
-Ne pas trop chauffer la chambre (environ 18-20°C).
Les nouveaux réflexes à adopter :
-Enlever les couches superflues de vêtements (ou de couvertures) de sorte que la chaleur puisse s'évacuer plus facilement du corps de l'enfant ; il faut toutefois agir sans excès, en ne retirant pas tous les vêtements au point de provoquer des frissons.
Les réflexes à changer :
-Donner un bain tiède (à une température inférieure à 2°C de celle de l'enfant), appliquer des enveloppements humides ou des poches de glace est aujourd’hui considéré comme peu efficace.
Au contraire, cela peut même augmenter le "mal être" de l'enfant. Il n'est donc plus recommandé de donner systématiquement un bain tiède pour faire baisser la fièvre. On peut toutefois l'envisager si l'enfant aime le bain et que cela ne nuit pas à son confort.

Fièvre de l’enfant : quels médicaments peut-on utiliser ?
Pour faire baisser la température de l’enfant, on peut utiliser :
-Le paracétamol qui est le plus couramment utilisé en France. Ce traitement allie efficacité et innocuité si les doses sont respectées.
-L’ibuprofène et le kétoprofène. Délivrés uniquement sur ordonnance, ils appartiennent tous deux à la classe des anti-inflammatoires non-stéroïdiens (AINS).
-L'aspirine est également un AINS, mais qui, depuis quelques années, est beaucoup moins utilisé chez l'enfant.

Fièvre de l’enfant : quelques précautions d’usage avant de donner un médicament
1- Chez l'enfant de moins de 3 mois, seuls le paracétamol et l'aspirine peuvent être utilisés. Cependant, la consultation immédiate en cas de fièvre s’impose pour diagnostiquer la cause.
2- Les quatre antipyrétiques utilisables chez l’enfant de plus de 6 mois (paracétamol,ibuprofène, kétoprofène, aspirine) existent sous de nombreux noms et sous des formes différentes (par exemple en sirop, en suppositoires, en sachets…). Ainsi, avant de lui donner un médicament pour faire baisser sa fièvre, il est indispensable de vérifier auprès de votre pharmacien ou de votre médecin que votre enfant n'a pas déjà reçu le même médicament sous une autre forme ou une autre marque.
Fièvre de l’enfant : peut-on alterner ou associer plusieurs antipyrétiques ? Aucune étude n’a pu démontrer l’intérêt d’une alternance ou d’une association d’antipyrétiques. Toujours largement utilisées en pratique (comme, par exemple, l’alternance d’aspirine et de paracétamol), elles sont aujourd’hui remises en cause par les autorités de santé. En effet, elles compliquent l’analyse en cas d’effet indésirable. Mieux vaut donc donner un seul médicament pour faire baisser la fièvre, sauf avis contraire de votre médecin.

Fièvre de l’enfant : Comment utiliser les antipyrétiques ?
En cas de fièvre chez l’enfant, vous devez respecter les doses et le délai entre les prises (généralement toutes les 6 heures, soit quatre prises par jour), indiqués par votre médecin ou votre pharmacien.
Par ailleurs, n’oubliez pas de préciser à votre médecin le mode de garde de votre enfant. Il pourra ainsi adapter la posologie du traitement en conséquence.
Attention, l’enfant grandit très vite ! Un dosage d’antipyrétique valable lors de la dernière poussée de fièvre ne le sera plus pour la prochaine. Il faut donc penser à demander à son médecin le bon dosage lors de chaque utilisation de médicaments.

Évitez l’aspirine ou les AINS :
-Si l’enfant a la varicelle
-Si l’enfant est déshydraté (diarrhées et vomissements importants)
-Si l’enfant est porteur d’une pathologie du foie ou des reins
-Évitez l’aspirine devant une maladie d’allure grippale.
-Vérifiez bien les contre-indications, les précautions d’emploi et la date de péremption du médicament avant de le donner à votre enfant.

Les antibiotiques n’ont aucun effet sur la fièvre en cas d’infections virales comme la grippe ou la rhino-pharyngite. Rappelez vous, « les antibiotiques, c’est pas automatique » ! 

Fièvre chez l'enfant

La température du corps fluctue au cours de la journée. Une élévation de température n’est donc pas nécessairement synonyme de fièvre. En moyenne, la température normale de l’adulte se situe autour de 37 °C par voie orale et de 37,5 °C par voie rectale. Puisque le métabolisme des enfants est plus élevé que celui des adultes, leur température normale est plus élevée et varie plus facilement.

Lorsque des microbes agressent notre corps, nos globules blancs contre-attaquent en sécrétant des substances qui agissent, entre autres, au niveau de notre cerveau. S’ensuit alors une élévation anormale de la température corporelle. C’est ce qu’on appelle la fièvre. La fièvre est un mécanisme normal de défense. Cependant, lorsqu’elle monte au-delà de 38,5 °C, il est important de la traiter.

Comment mesure-t-on la température du corps?

Il existe plusieurs types de thermomètres sur le marché. Les modèles électroniques sont préférables aux modèles classiques, car leur mode d’emploi est plus simple et ils permettent une lecture plus facile de la température. De plus, ils sont beaucoup plus résistants et moins nocifs pour l’environnement que ceux en verre et contenant du mercure.

La température peut être prise dans la bouche, le rectum, sous le bras (aisselle) ou dans l’oreille.

Lorsque bien utilisée, la méthode de lecture auriculaire (dans l’oreille) est fiable et précise pour les enfants de plus de 2 ans. Il est nécessaire d’avoir un thermomètre spécialement conçu pour prendre la température auriculaire. Il est crucial de bien placer le thermomètre dans l’oreille de l’enfant sinon le résultat pourrait être faussé.

Lorsque l’on prend la température par la bouche, cette dernière peut être faussée par la consommation d’une boisson ou d’un aliment chaud ou froid. Il est préférable d’attendre 10 minutes après que l’enfant ait bu ou mangé avant de prendre la température de cette façon.

Peu importe le thermomètre utilisé, il est recommandé d’employer des embouts protecteurs en plastique et de bien le nettoyer à l’eau fraîche et savonneuse après chaque usage. Ces mesures permettent de prévenir la contamination.

Le tableau ci-dessous indique les valeurs d’une température normale en comparaison à une température fiévreuse selon la méthode de lecture utilisée.

Méthode utilisée Température normale Fièvre
Bouche37 °Csupérieure à 37,8 °C
Rectum37,5 °Csupérieure à 38 °C
Aisselles36,4 °Csupérieure à 37,2 °C

Voici les méthodes de choix pour la prise de la température chez les enfants selon l'âge :

ÂGE Méthodes recommandées
1er choix2e choix3e choix
0 à 2 ansRectum (pour une mesure exacte)Aisselle (pour vérifier présence de fièvre)
2 à 5 ansRectumOreilleAisselle
5 ans et +BoucheOreilleAisselle
  
Comment traite-t-on la fièvre?
Il n’est pas nécessaire de traiter la fièvre lorsque la température corporelle est en dessous de 38,5 °C, car à ce stade, elle n’est pas dangereuse pour l’enfant et la prise d’un médicament est inutile.

Voici quelques trucs pour abaisser la température de l’enfant sans médicament, tout en augmentant son confort :
  • Garder l’enfant au lit et le laisser se reposer.
  • Habiller l’enfant avec des vêtements légers; s’assurer que l’enfant ne grelotte pas.
  • Faire boire beaucoup de liquide pour éviter que l’enfant ne se déshydrate.
  • Maintenir la température de la chambre entre 20 et 21 °C et retirer quelques couvertures du lit.
  • Éviter ce qui pourrait provoquer des frissons chez l’enfant et ainsi augmenter sa température, comme les bains, les ventilateurs ou les frictions avec de l’alcool.
Si la température corporelle est plus élevée que 38,5 °C et que l'on doit donner un médicament pour faire baisser la fièvre, il faut demander au pharmacien de calculer la dose exacte dont l'enfant a besoin selon son poids. On ne doit pas se fier aux emballages qui donnent les doses selon l'âge des enfants sans tenir compte de leur poids. Le pharmacien peut vous conseiller et vous informer à ce sujet.

L’acétaminophène est le premier choix pour diminuer la température. L’ibuprofène peut également être utilisé. On doit par contre éviter de donner de l’acide acétylsalicylique à un enfant âgé de moins de 18 ans, car ceci peut augmenter les risques de développer un Syndrome de Reye, une maladie rare, mais grave.

Quand doit-on consulter un médecin?
  • Si l’enfant fiévreux est âgé de moins de 3 mois (sauf s’il vient d’être vacciné).
  • Si la température corporelle excède 39 °C depuis plus de 48 heures, malgré la prise d’un médicament à une dose adéquate.
  • Si en plus de la fièvre, l’enfant se plaint de raideur au cou et de maux de tête qui ne sont pas améliorés par la prise d’un médicament à dose adéquate.
  • Si l’état de santé de l’enfant se détériore ou si de nouveaux symptômes apparaissent.
  • Si la fièvre est accompagnée de convulsions, de confusion ou de délire.
Pour de plus amples informations, n’hésitez pas à consulter votre pharmacien.

Examen clinique

  • Examen total, enfant déshabillé.
  • Etat général, teint, mobilité spontanée, prostration, état de conscience, paramètres tension, FC
  • Examen par systèmes:
    • Peau : cellulite..
    • Pulmonaire: Tachypnée, battement des ailes du nez, bruits repsiratoires, auscultation (! peut être normale dans une pneumonie..)
    • Ostéo articulaire: douleur, gonflement, immobilisme, boîterie..
    • Méningé et neurologique: perte de tonus, fontanelle bombante, raideur de nuque et photophobie, (plus grand enfant), purpura,...
    • Aires ganglionnaires
    • Abdominal: hyperpéristaltisme ( = GE débutante ?), douleur, péritonisme, splénomégalie ??
    • ORL & dentition: L'examen ORL termine l'examen clinique : ( rhinorrhée, otite, conjonctivite, sinusite (> 4ans).. ...)

Bilan complémentaire

  • Selon l'intensité de la fièvre ( >39,5°), l'examen clinique ( bon ou mauvais état général, signes de sepsis), l'âge < 6mois.
  • En l'absence de foyer clinique, compléter par une analyse d'urine et un RX thorax.
  • Ponction lombaire au moindre doute, ou d'office chez le jeune nourrisson.
  • Prise de sang: complet hémato, CRP, hémoculture. Attention, en dessous de 1 mois, ces examens peuvent ne pas être contributifs...

Traitement médicamenteux de la fièvre:

  • Paracétamol : anipyrétique & analgésique. 10à 15 mg/kg/dose, 4 à 6 x/jours; maximum 60 mg/kg/jour. Voie orale préférable à la voie rectale
    Toxicité en cas de traitement à doses suprathérapeutiques répétées: plus de 75 à 80 mg/kg/j pendant 2 jours ou plus plus de 150 à 175 mg/kg/j pendant 1 jour ou à dose maximal pendant une période prolongée. Ingestion d’une dose toxique (accidentelle ou volontaire) dose toxique minimale 150 mg/kg toxicité vraisemblable 250 mg/kg toxicité certaine 350 mg/kg
  • AINS (Ibuprofen): antipyrétique, anti inflammatoire, analgésique.
    5 à 10 mg/kg/dose toutes les 6 à 8 h soit une dose maximale de 40 mg/kg/ jour
    Les AINS ne sont pas recommandés en première ligne; cette classe de médicaments, inhibiteurs des prostaglandines, est associée à des effets secondaires parfois sérieux: ulcères gastriques, atteintes hépatioques, rénales, médullaires...
    Contre indications: âge inférieur à 6 mois, troubles gastro intestinaux, insuffisance rénale, déshydratation et hypovolémie, cytolyse hépatiquec asthme et allergies
L’usage alterné paracétamol et AINS est à proscrire:
Efficacité réduite
Taux infra thérapeutiques des deux médicaments
Toxicité augmentée: l'Ibuprofène réduit la disponibilité du glutathion
Exposition à deux médicaments; Risque de confusion par les parents & exposition aux effets secondaires des deux médicaments

- L'aspirine n'est plus utilisée, car son usage dans les maladies infectieuses virales - particulièrement la varicelle- a été associé au syndrome de Reye ( dysfonction hépatique mitochondriale aigue)

Traitement antibiotique

  • En dessous de 1 mois, antibiothérapie à large spectre ( gram + & -) systématique en attendant les résultats des cultures. Adaptation selon résultats bactério.
    Ampicilline iv 100 à 200 mg/kg/jour
    Cefotaxime iv 150 mg/kg/jour
    Amikacine iv 15 mg/kg/jour
  • De 1 à 3 mois: antibiothérapie au moindre doute ( neutropénie <5000 ou neutrophilie >15000)
  • > 3 mois: enfant toxique:
    -Bilan bactériologique site d’infection, sang, urine, CSF Complet sanguin, formule, CRP Complet d’urine, tigette
    - Antibiothérapie à large spectre: Cefotaxime IV 100mg/kg/jour ou Ceftriaxone IV/IM 50 à 100 mg/kg/jour


ETIOLOGIE DE LA FIEVRE

Fièvre aigüe

Pseudo fièvre ?: vérifier vous même la T°; nécessité de la quatifier précisément; parfois, elle n' a pas été prise. Fièvres simulées toujours possibles
Fièvre infectieuse: étiologie la plus fréquente, à considérer/ exclure en premier lieu. Virale, ou bactériennes. Vr supra
La fièvre infectieuse d'origine virale est la cause la plus fréquente: aucune antibiothérpaie n'est bien entendu nécessaire...
Chez le nourrisson de moins de trois mois 10% des infections sont d’origine bactérienne (2.5 % de méningite). Infections urinaires les plus fréquentes. Septicémie à -: Transmission verticale: Listéria, Streptocoques B, gram -
Transmission communautaire: pneumocoque, streptocoque pyogenes, méningocoque, haemophilus influenzae
Fièvre aiguë du nourrisson, les causes les plus fréquentes:
  • ORL: otite, angine
  • Virose : rhinite, rhinopharyngite, maladies éruptives
  • Pulmonaire: bronchite, pneumonie
  • Pyelonéphrite aiguë
  • Gastro entérite
  • Cutanée
  • Osseuse, articulaire…

Fièvre médicamenteuse

Certains médicaments peuvent provoquer de la fièvre: Aspirine, AINS, antihistaminiques,.... Lire les notices scientifiques des médicaments pris par l'enfant.

Fièvre post vaccinale:

réaction immunologique suivant l'administration de certains vaccins

Fièvre de dysrégulation thermique

Insolation
Déshydratation, soif
Enfant fébrile trop couvert
Médicaments
Divers troubles métaboliques, ioniques..
Hyperthyroïdie

Fièvres récurrentes ou chroniques:

Bien que les critères de définition de fièvre prolongée sont variables selon les auteurs, il est généralement admis qu'elle se définit par une température quotidienne supérieure à 38,5 durant plus de 8 à 10 jours . La fièvre prolongée d'origine indéterminée (FUO pour les anglo-saxons) correspond à une température documentée persistante chez un enfant où ni l'anamnèse ni l'examen clinique ni les analyses préliminaires ne permettent de poser un diagnostic étiologique.

Infections chroniques (50% des cas):

  • tuberculose (y compris cérébrale), brucellose, malaria, borrelioses,
  • abcès profonds, sinusites, foyers pulmonaires, urinaires, ostéite, endocardites....
Une scintigraphie au gallium ou au GB marqués peut être utile
Maladies autoimmunes: Maladie de Still, pathologies articulaires (Rhumatisme articulaire aigu, arthrite rhumatoïde,...), digestives ( crohn,...), hématologiques,....

Fièvres inflammatoires de l'enfant

  • Fièvre méditerranéenne: fièvre, douleurs abdominales, polysérosites, retard de croissance
  • Maladie de Kawasaki: fièvre élevée prolongée >5 j, cheilite, stomatite, adénopathies cervicales, splénomégalie, exanthème polymorphe, syndrome inflammatoire, thrombocytose; Complications hydrops vésiculaire, anévrysmes artères coronaires.
  • Syndrome d'hyper IgD avec acidurie mévalonique
  • déficit récepteur TNF alpha...
  • Ostéite multifocale récurrente

Fièvre maligne

Maladies onco hématologiques: leucémies, histocytoses, hémophagocytoses, lymphomes, ...

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29 déc. 2011

La chéilite

La chéilite est une réaction inflammatoire des lèvres, associée ou non à une atteinte de la peau bordant les lèvres, du coin des lèvres (perlèche) et rarement de la bouche (stomatite).
La cause des chéilites peut être de nature allergique, mais le plus souvent elle est due à des causes irritatives.
Les produits les plus souvent en cause dans les allergies de contact sont, les cosmétiques (rouges à lèvres, sticks labiaux hydratants ou antisolaires, gloss), les dentifrices, les topiques médicamenteux et les aliments. Plus rarement, il s'agit d'objets portés à la bouche tels, les matériaux contenant du nickel (stylos) ou du caoutchouc (tubas).
(tubas).

Les signes cliniques

Il s'agit le plus souvent d'un eczéma ancien, qui dure depuis plusieurs semaines ou plusieurs mois, avec une lèvre épaissie, fissurée, plus ou moins recouverte de « petites peaux » et de croûtelles, avec en général, une rougeur sur la peau qui borde les lèvres.
Plus rarement, les chéilites peuvent être de survenue violente avec un gonflement des lèvres qui sont rouges recouvertes de petites vésicules. Il existe de fortes démangeaisons. Plus tard elles sont recouvertes de croûtes jaunâtres et sont parcourues de fissures très douloureuses.
Parfois, l'eczéma de contact des lèvres ne peut se manifester que par un simple dessèchement accompagné ou non de démangeaisons.

Les causes

Les cosmétiques des lèvres.Les cosmétiques appliqués directement sur les lèvres comportent,
  • les sticks : c'est le baton de rouge à lèvres classique (ou raisin). C'est la forme la plus facile à appliquer et qui apporte en général un bon confort et une bonne tenue. Ils peuvent s'appliquer au pinceau.
  • les stylos sont des bâtons plus fins que les sticks classiques. Leur boîtier est hermétique et permet de mieux conserver les produits à base de substances volatiles.
  • les pots s'appliquent avec un pinceau et permettent de faire des mélanges pour obtenir la couleur désirée. Ils tiennent moins bien que les sticks et nécessitent une réapplication. Ils donnent souvent une sensation de « collant »
  • les « gloss » ou tubes : ils sont souvent peu maquillant et contiennent des nacres ou des paillettes. Souvent ces produits ont une mauvaise tenue et le contour obtenu est peu net.
  • les flaconnettes : ce sont des « gloss » avec un applicateur mousse. Leur application est peu pratique.
  • les crayons : moins gras et donc moins agréables que les sticks, ils sont soit fins et servent à souligner le contour des lèvres, soit sont larges et peuvent être utilisés pour le maquillage entier des lèvres. Ils ont une bonne tenue.
Lorsque l'allergène est déposé directement sur les lèvres, l'eczéma siège essentiellement sur le vermillon avec un débordement possible sur la zone cutanée le jouxtant.
Principaux allergènes :
  • les antioxydants qui évitent le rancissement des sticks : octyl gallate, propyl gallate, BHA, BHT,
  • les conservateurs : imidazolidinyl urea, diazolidinyl urea,
  • les corps gras, comme le lanolin alcohol, certaines cires,
  • les colorants sont rarement allergisants,
  • les filtres solaires : benzophenone-3, benzophenone-4, butyl-methoxy-dibenzoylmethane. Ils peuvent être responsables de réactions de photoallergie.
Les tatouages labiaux : les réactions allergiques sont exceptionnelles.
Il a été décrit un cas de réaction allergique chez une femme de 42 ans qui présentait une inflammation survenue 6 mois après un tatouage rouge permanent du contour des lèvres. Le bord des lèvres était le siège de petites élevures rouges et tendues donnant un aspect en petites perles sur tout le contour de la bouche. Les patch tests avec le pigment déclenchait une lésion identique. Malgré de multiples traitements par injections de corticoïdes, il ne fut pas obtenu de guérison ;il apparut une aggravation transitoire avec sensations de brûlures et élargissement des lésions.
Les auteurs de cette observation rappellent que les pigments rouges utilisés dans les tatouages peuvent être de deux types : dérivés du mercure (sulfite de mercure ou cinnabar, vermillon ou rouge de Chine) et dérivés sans mercure (sélénide de cadmium, oxydes de fer hydratés, bois de santal, bois du Brésil, rouge carmin). Le sélénide de cadmium et le cinnabar peuvent être sensibilisants.
Les dentifrices et produits de rinçage de la bouche.Les lésions touchent les lèvres et débordent sur la zone cutanée les bordant.
Les patch tests doivent être faits avec précaution, car les dentifrices sont irritants pour la peau. S'ils ne sont pas assez dilués et sont posés sur la peau puis recouverts par une pastille en aluminium, ils provoquent une fausse réaction positive (appelée « effet savon »).
Principaux allergènes :
  • antiseptiques : chlorhexidine, triclosan, hexylresorcinol
  • arômes : spearmint oil (menthe verte), peppermint oil (menthe poivrée), anethole, carvone, isoeugénol, propolis, etc.
  • antiinflammatoires : azulène
Les vernis à ongles.
L'allergie aux vernis à ongles se manifeste le plus souvent sur les zones du visage et du cou qui sont effleurées par les doigts, comme les paupières, les joues, les lèvres et le cou.
L'allergène le plus fréquent est la toluenesulfonamide formaldehyde resin qui est une résine permettant l'adhésion et le maintien du vernis. D'autres allergènes peuvent être en cause comme le nickel contenu dans certains vernis contenant des billes en métal, ou la colophane.
Les résines acryliques
utilisés pour les faux-ongles peuvent aussi être source d'allergie.
Les médicaments topiques.Les substances le plus allergisantes sont,
  • les conservateurs,
  • les excipients : lanolin alcohol, propylène glycol
  • les substances actives : antibiotiques (néomycine), antiseptiques (hexamidine, chlorhexidine), antiherpétiques (acyclovir), anesthésiques locaux (benzocaïne, procaïne), huiles essentielles (eucalyptus, menthol, etc.), etc.
Le matériel dentaire.Les manifestations allergiques buccales sont très rares, à type de picotements et de brûlures, et c'est plus souvent sur les lèvres et la région péribuccale que se manifesteront les réactions d'eczéma.
Les différents allergènes rencontrés sont,
  • Les métaux. Le nickel, le chrome, le cobalt et le palladium peuvent déclencher une chéilite allergique, voire un eczéma à distance (voir le chapitre éviction des allergènes). Le mercure des amalgames dentaires déclenche parfois des réactions allergiques dans les 48 heures qui suivent la pose de l'amalgame.
  • Les ciments dentaires peuvent contenir de l'eugénol, du menthol, du baume du Pérou et d'autres essences mélangées à l'oxyde de zinc (girofle, cannelle, eucalyptus, menthol).
  • Les pâtes d'empreintes peuvent contenir de la colophane (colophany).
  • Les prothèses dentaires en résine ne sont pas sensibilisantes.
Les aliments.L'interrogatoire est difficile. Bien souvent, la réalisation d'un journal alimentaire est nécessaire pour évaluer les habitudes alimentaires et orienter le diagnostic.
  • les fruits : agrumes (peaux d'orange, de citron), mangues (chez des sujets sensibilisés au Rhus radicans ou poison d'Ivy)
  • les légumes : tomates, artichauts.
  • les épices : cannelle, clou de girofle, vanille, etc.
  • Dans  les cas des chéilites d'origine alimentaire, l'existence de tests positifs pour le fragrance-mix, le baume du Pérou, la colophane et le lactone sesquiterpenique-mix, peut orienter vers ce diagnostic.
  • Exceptionnellement, des eczémas de contact des lèvres peuvent être dus à une allergie au café, aux carottes crues et cuites, aux feuilles de laurier, etc.
Les objets portés à la bouche.
  • objets en nickel (stylo sucé, trombones, etc.),
  • nickel contenu dans les tubes usés de rouges à lèvres
  • gomme des crayons de bois (mercaptobenzothiazole),
  • caoutchouc des ballons de baudruche, des masques de protection, des tubas,
  • instruments de musique : métaux, bois précieux.

Les causes les plus fréquentes de chéilites en 1999 en Australie :

Etude sur 75 cas testés à la « Skin and Cancer Foundation », Darlinghurst, Australie (1999).
Sur les 75 cas testés, il y avait une majorité de femmes et seules 25% des causes étaient de nature allergique. Les autres causes étaient dues à une irritation (36%), un eczéma atopique (19%) et de cause inconnue (9%).
Les principaux produits responsables d'une chéilite allergique sont dans cette étude, les médicaments, les sticks labiaux avec ou sans filtres solaires et les dentifrices.
Tableau I. Causes d'allergie de contact des lèvres.

Catégorie
Nombre
de cas
Allergène
Produit
médicaments
5
idoxuridine
inconnu
Clioquinol
néomycine
lanolin alcohol

sticks labiaux
4
isoeugénol
fragrance-mix
lanolin alcohol
fragrance- mix, lanolin alcohol
Gloss
Stick
Stick
Stick cicatrisant
filtres solaires
3
benzophenone-3
benzophenone-3
benzophenone-3, methyldibenzoylmethane
Stick cicatrisant
écran solaire
Stick cicatrisant
dentifrices
3
triclosan
triclosan
peppermint
dentifrice
dentifrice
dentifrice
colophane
2
colophane
colophane
fil dentaire
piques interdentaires
vernis à ongle
2
toluenesulfonamide formaldehyde resin
vernis à ongles
vernis à ongle
autres cosmétiques
1
Quaternium-15
inconnu
instruments de musique
1
nickel
flûte

Ne pas confondre avec (diagnostic différentiel) :

Chéilite et dermatite atopique.C'est la cause la plus fréquente d'un eczéma des lèvres. Le plus souvent, les lèvres sont rouges, sèches, fissurées ; il existe souvent des démangeaisons.
Le diagnostic est suspecté devant d'autres signes d'eczéma atopique localisé aux plis des genoux et des coudes, et aux paupières. L'existence d'asthme, de rhinite ou de conjonctivite allergique (personnels ou familiaux), est aussi en faveur d'une chéilite atopique.
Cependant, une allergie de contact peut coexister, notamment aux composés des sticks labiaux, à certains aliments, etc. Un bilan dermato-allergologique doit être envisagé, si les poussées d'eczéma, malgré un traitement adapté, récidivent trop souvent.
Chéilites et médicaments.Les lèvres sont sèches, rouges douloureuses et fissurées, et recouvertes de petites peaux dont l'arrachage conduit à un saignement
Ces lèvres sèches sont souvent accompagnées par une bouche sèche et des petits saignements de nez dus à une muqueuse nasale desséchée.
Médicaments en causes :
            - isotrétinoïne (Roaccutane®, Procuta® Gé, Curacné® Gé)             - acitrétine (Soriatane®),             - béta-bloquants (rarement),             - certains antidépresseurs responsables d'une bouche sèche, etc.,             - certains anticancéreux, provoquant des chéilites ulcérées et hémorragiques.
Chéilites et soleil.On les rencontre souvent chez les travailleurs en plein air.
Elle débute progressivement par une sécheresse et une petite desquamation, presque exclusivement de la lèvre inférieure, survenant après un temps d'exposition variable. Petit à petit elle s'épaissie donnant l'aspect de petites plaques grisâtres et il apparaît alors des fissures verticales et des croûtes.
Un autre aspect est celui que l'on peut rencontrer chez les sujets qui ont eu une exposition solaire violente, notamment en faisant du ski sans protection solaire : les lèvres ont un aspect gonflé, rouge et douloureux. Plus tard, apparaîtront des vésicules, des érosions et des croûtes. Il faut éliminer une poussée aiguë d'herpès labial.
Chéilites infectieuses.Elles atteignent le plus souvent le coin des lèvres (perlèche), qui est enflammée et fissurée.
Les différentes causes :
            
- Candida albicans (champignons). Cette infection peut être favorisée par une hypersalivation, irritante pour le coin des lèvres, une bouche sèche ou certaines pathologies (diabète, corticothérapie, traitements immunosuppresseurs).             
- Virus de l'Herpès. Le plus souvent, il s'agit d'un herpès labial récidivant constitué d'une érosion de la lèvre recouverte d'une croûte et de fissures douloureuses. Parfois, les lèvres sont gonflées, recouvertes de nombreuses vésicules qui débordent sur la peau. Cet aspect peut être vu lors de la première infection (primo-infection) par le virus Herpès et chez les patients immunodéprimés ; il existe souvent une atteinte de la bouche.  
- surinfection d'une chéilite préexistante, ou impétigo, à staphylocoque et streptocoque.
Chéilite et tic de léchage.
 Il s'agit d'un tic de léchage labial plus ou moins associé à un tic d'arrachement. Les lèvres sont sèches, épaissies, recouvertes de petites squames et fissurées. Ces lésions débordent souvent chez l'enfant sur la peau bordant les lèvres.
Les autres causes, rares seront diagnostiquées par votre dermatologue.


maladies générales
lupus érythémateux,
érythème polymorphe péri-orificiel,
carences en vitamines A, B, C, PP,
carence en zinc ou en fer
maladies cutanées
lichen plan,
psoriasis,
dermite séborrhéique,
chéilite plasmocytaire
chéilite granulomateuse
causes physiques
instruments à vent,
chéilite factice,
mécaniques (sujet âgé




N°1 : enfant de 10 ans, sans antécédent.
Evolution chronique depuis 5 mois.
R : cheilite par tic de léchage.
Une impétiginisation peut survenir.
Chez le grand enfant, la prise de conscience du facteur d'entretien de la cheilite (salive) est plus facile à obtenir.
Traitement : les émollients appliqués plusieurs fois par jour permettent de couper l'inconfort qui pérénnise le cercle vicieux "sensation de sécheresse labiale - léchage - dermite d'irritation salivaire".

N° 2: enfant de 2 ans, sans antécedent. Evolution depuis près de 6 mois. Echec d'un traitement par cold cream, crème à l'acide fusidique DCI à 2%. Cavité buccale normale.
R : cheilite irritative à la salive liée à la tétine, la succion permanente dans la journée est source d'humidité indésirable sur la lèvre blanche. Une surinfection candidosique et/ou bactérienne peut survenir. La possibilité d'un eczéma de contact aux topiques utilisés doit aussi être envisagée. Traitement : un seul, suppression de la tétine. Il faut bannir les émollients gras ou les pommades.

N° 3 : femme de 19 ans. Antécédent de rhinite allergique, évolution chronique depuis plus de 3 ans. Prurit faible à nul. Cavité buccale normale.
R : chéilite atopique. Eliminer les facteurs irritatifs locaux et les allergènes identifiés par les épidermotests (alimentaires, cosmétiques...). La base du traitement est l'application pluri-quotidienne d'émollients; au stade aigu, utiliser en priorité des dermocorticoïdes de puissance moyenne (classe III).
 
N° 4 : femme de 45 ans, sans antécédent atopique. Se plaint de "lèvres sèches" toute l'année, a cherché à se soigner mais brutalement, apparition d'un prurit important, d'un oedème des lévres avec vésicules. Cavité buccale normale.
R : cheilite aigue par eczéma de contact, suspecté par le début brutal, le prurit majeur et les vésicules (pas toujours faciles à voir). L'enquète et les épidermotests prouvent la responsabilité d'une crème cicatrisante contenant des huiles essentielles de géranium et de lavande. Guérison avec l'éviction et un dermocorticoïde de classe III.





N° 5 : enfant de 9 ans. Apparition 3 mois auparavant, asymptomatique. Fixité des lésions. Cavité buccale normale. Vous notez des plaques érythémato-squameuses bien limitées aux membres inférieurs et en région lombaire .
R : cheilite psoriasique.
Le diagnostic est facilité par la présence associée de plaques typiques sur le reste de la peau, il est plus difficile en cas de cheilite isolée. En faveur de ce diagnostic : lésions bien limitées, absence de prurit, ni de vésicules, ni de tic de léchage (qui peut aggraver le psoriasis par effet Koebner). Les émollients ont une place primordiale dans cette localisation.

N° 6: femme de 30 ans, bon état général, aucun antécédent médico-chirurgical. Apparition de cette plaque asymptomatique il y a quelques mois, durant le mois de septembre. Trois lésions comparables sont retrouvées à l'arête nasale et au front. Erosion gingivale chronique supérieure et inférieure, en regard des collets dentaires. Le reste du tégument est normal, absence d'autre signe fonctionnel.
R : lupus érythémateux chronique (discoïde).
Le diagnostic différentiel avec le lichen plan peut être difficile.


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